Novembre 2008 [ les éco_fiches ] Des fiches pour mieux comprendre l'actualité économique et les enjeux pour les PME Analyse économique des cycles Les cycles sont une alternance de phases d’expansion et de récession. La crise est le point d’inflexion du rythme de croissance. Les différentes catégories de cycles ont été classées par Schumpeter. Le cycle long de Kondratiev A partir d’une étude des séries statistiques de 4 pays, Etats-Unis, Royaume Uni, France et Allemagne, entre 1770 et 1920, Kondratiev relève 2 Phases et un point d’inflexion. L’indicateur de retournement de tendance est l’évolution des prix : - Phase A : période d’expansion, dure environ 20 ans, inflation et taux d’intérêt réel faibles tendant vers 0 - Récession primaire et de « plateau », qui dure environ 10 ans - Phase B : Phase de dépression, qui dure environ 20 ans, déflation et taux d’intérêt réel forts. Les cycles d’affaires de Juglar / Cycles majeurs Selon Juglar un cycle d’affaire dure de 7 à 11 ans et comporte 4 phases : - Expansion : la production augmente, inflation et développement du crédit - Crise : point d’inflexion qui annonce la dépression. Elle est souvent caractérisée par un krach boursier et des faillites - Dépression : la production se contracte et déflation - Reprise : point d’inflexion qui augure la phase d’expansion Les cycles d’affaires affecte toute l’économie d’un pays et se transmet par le biais des relations économiques extérieurs. Les cycles courts de Kitchin / Cycles mineurs Ces cycles ont une durée de 42 mois et son liés à la variation des stocks. En phase de croissance économique, les entreprises constituent des stocks, ce qui accroit le volume de production En phase de récession, la production diminue et les entreprises déstockent, ce qui appuie le ralentissement économique. Selon Schumpeter, un cycle de Kondratiev contient 6 cycles de Juglar. Un cycle de Juglar contient 3 cycles de Kitchin. Direction des Affaires économiques 1 Novembre 2008 [ les éco_fiches ] Analyse économique des cycles Les clés de l'économie avec la CGPME Les cycles issus de chocs exogènes Il s’agit de l’analyse néoclassique des cycles. Ceux-ci sont une conséquence des perturbations exogènes au fonctionnement normal d’une économie de marché. En fait la crise est impossible dans un système d'économie de marché en concurrence pure et parfaite. Toute offre crée sa propre demande (loi de Say). La crise peut être due au non respect des conditions de concurrence pure et parfaite et à l'intervention de l'Etat que cela soit pour stabiliser la conjoncture (notamment à l’approche élections à fréquence régulière), pour la politique de redistribution ou pour l'allocation des ressources. Ainsi, la multiplication des réglementations et des programmes étatiques de lutte contre la pauvreté et chômage produit-elle l'inverse du but recherché. La Nouvelle Ecole Classique, notamment Lucas, considère que les fluctuations de l’activité constituent une réaction normale des agents à un choc monétaire, dès lors que l’information est parfaite. Ainsi un choc monétaire aura pour conséquence d’accroître le niveau général des prix (théorie quantitative de la monnaie) : les producteurs, agents rationnels disposant d’une information parfaite, perçoivent une hausse des prix de vente. Ils décident donc de reporter les loisirs et de produire plus. Les crises sont donc des périodes où les agents décides de partager leur en faveur des loisirs. Les cycles comme régulateur du système économique Dans ce cas de figure les perturbations de l’activité économique sont endogènes. Les mouvements courts Selon la théorie keynésienne, la crise est le fait de la monnaie et des anticipations de la demande. En effet, la monnaie peut être conservée pour elle-même et ainsi provoquer des fuites dans le circuit économique. Les producteurs vont chercher à anticiper la demande pour écouler leurs marchandises. Ainsi, le niveau de production qui satisfait la demande peut ne pas correspondre au plein emploi. Il n'existe pas de mécanisme autorégulateur. En outre, le chômage peut accentuer les comportements d'épargne de précaution et les mauvaises anticipations des entrepreneurs. Seule l'intervention de l'Etat par une politique économique adéquate peut susciter une demande supplémentaire. Les mouvements longs Selon la tradition marxiste, la baisse tendancielle du taux de profit obéit à des cycles longs. Direction des Affaires économiques La baisse tendancielle du taux de profit : Les capitalistes sont tentés d'accroître leurs capacités de production par des innovations technologiques pour obtenir un avantage temporaire sur leurs concurrents. Il s'ensuit qu'ils substituent des machines à la main d'œuvre : ils substituent du capital constant (c) à du capital variable (v). Ainsi, l'intensité capitalistique de la composition organique du capital (proportion de c et v 2 Novembre 2008 [ les éco_fiches ] Analyse économique des cycles Les clés de l'économie avec la CGPME dans le capital). Etant donné que la plus-value (pl) est donnée par l'utilisation de travail direct et que le taux de profit est donné par pl / (c + v), il s’en suit une baisse tendancielle du taux de profit qui provoque des crises. - Phase A : le taux de plus-value (pl/v) s’accroit de manière plus importante que la composition organique du capital (c/v+pl). Cette situation engendre une augmentation du taux de profit (π/K) - Phase B : la composition organique du capital s’accroit ce qui réduit le taux de plus-value, i.e. dévalorise le capital et donc diminue le taux de profit. Cette « purge » du capital excédentaire est la condition de la reprise économique Direction des Affaires économiques 3