inédite, sous la plume d'Aragon, Eluard ou Breton, le mouvement surréaliste a notamment utilisé le
procédé d'écriture automatique. Sa définition est donnée par André Breton dans son manifeste du
surréalisme en 1924: " placez-vous dans l'état le plus passif ou réceptif que vous pourrez[...]écrivez
vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas vous retenir et ne pas être tenté de vous relire". [1]
Toujours dans cette optique de production poetique et de création d'un style, le mouvement OuLiPo
(ouvroir de littérature potentielle) auquel appartiennent Marcel Duchamp, Georges Perec ou encore
Raymond Queneau, s'est lui fixé comme règle les contraintes inventées. Il s'agit alors de se fixer des
contraintes pour accéder à de nouvelles formes expressives, poetiques ou littéraires par la création.
Il s'agit d'une "littérature sous contraintes" où l'auteur oulipien s'apparente d'après Jacques Roubaud
et Marcel Bénabou à "un rat qui construit lui-même le labyrinthe dont il se propose de sortir".
L'expression par le style trouve son équivalent dans l'expression picturale, avec des procédés
comme le frottage chez le peintre Max Ernst, consistant à laisser courir une mine sur une feuille
laissant apparaitre des tracés imaginaires, qui s'apparente, dans sa théorisation, à l'écriture
automatique.
Un autre peintre du mouvement surréaliste, René Magritte, au travers de ses paysages et
personnages oniriques, élabore un travail autour de la représentation des images mentales: "l art de
la peinture ne peut vraiment se borner qu'à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance
avec le visible que nous offre le monde" déclara-t-il. Il introduit comme procédé de style le décalage
entre un objet et sa représentation, réalisant ainsi une mise en abyme de la réflexion du peintre sur
son objet.
Le style peut également avoir comme support le corps. Cela peut prendre différentes formes, qu'il
s'agisse du langage artistique ou d'une langue à proprement parler.
[1]André BRETON manifeste du surréalisme Editions du Sagittaire Paris 1924