Sommaire
Cette thèse poursuit la réflexion de Foucault sur les « sociétés de sécurité » en abordant le
thème de l’inflexion des (in)conduites des « sujets interstitiels » : les individus qui
s’inscrivent en marge du pouvoir politique et qui par leurs revendications et leurs
présences suscitent des inquiétudes, provoquent des dérangements. Plus précisément, elle
interroge l’histoire de la police et les stratégies de gestion des manifestations pour
dégager les facteurs menant, dans la foulée des grandes mobilisations altermondialistes, à
l’adoption de l’incapacitation stratégique. Sur le plan méthodologique et théorique, elle
convoque les réflexions de Foucault sur la police, la loi et la communication pour
élaborer un cadre à partir duquel les travaux des sociologues des manifestations et des
historiens de la police, portant sur l’évolution du contrôle des foules, seront interrogés
dans l’objectif de dégager les tendances « lourdes » et la rationalité policière (et étatique)
marquant le maintien de l’ordre contemporain. De même, elle examine des lois encadrant
les manifestations pour mettre en lumière que celles-ci sont le fruit de tactiques
permettant d’accroître la puissance d’action de leurs « convocateurs ». En parallèle à
cette réflexion sur les caractéristiques de la ratio sécuritaire actuelle et sur les tactiques de
contrôle, cette thèse identifie les principaux objets utilisés pour circonscrire les pratiques
manifestantes afin d’en dégager leurs « fonctions », mais aussi, de relever les indices
permettant de schématiser les relations constitutives du dispositif policier. Ainsi, en plus
de réaliser une « analytique du présent », cette thèse explicite un diagramme de pouvoir.
Mots-clés :
Foucault; police; incapacitation stratégique; dispositif; diagramme; communication;
ontologie du présent; manifestation altermondialiste; gestion des manifestations; loi anti-
manifestation; nouvelle pénologie.
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