Lycée Newton - PTSI S7 - Ouverture sur la physique quantique
1.2.1 Description de l’expérience
Figure 1 – Dispositif d’étude de l’effet photoélectrique et résultats expérimentaux
L’expérience de base pour l’étude de cet effet est schématisée à gauche de la figure précédente. Un vide poussé
est réalisé dans une enceinte renfermant une cathode C, constituée d’un matériau que l’on veut étudier et d’une
anode A. Un rayonnement lumineux monochromatique est introduit dans le dispositif sur la cathode (aussi appelée
photocathode). Une différence de potentiel V=VC−VAest appliquée entre la cathode et l’anode, et le dispositif
est construit de telle sorte que Vpuisse varier et prendre des valeurs positives ou négatives. On constate alors,
dans certaines configurations, l’apparition d’un courant idans le circuit : la lumière peut, dans certains cas, extraire
des électrons (aussi appelés photoélectrons) de la cathode qui sont captés ensuite par l’anode. En faisant varier la
différence de potentiel, on peut tracer la caractéristique i(V)du dispositif.
1.2.2 Observations expérimentales
•En variant la différence de potentiel V, on fait les constatations suivantes :
– Si V > 0, le potentiel de l’anode est supérieur au potentiel de la cathode. Un champ électrique Eest créé,
dirigé de l’anode vers la cathode. Les électrons sont donc soumis à une force F=−eEdirigée vers l’anode.
A partir d’une certaine tension V, tous les électrons émis atteignent l’anode et on est alors dans une situa-
tion de saturation : une augmentation de la tension ne modifiera pas le courant créé. Le nombre d’électrons
arrachés au métal dépend de l’intensité lumineuse I. Les deux caractéristiques représentées sur la figure (1)
correspondent à deux intensités lumineuses distinctes I2> I1.
– Si V= 0, malgré l’absence de forces s’exerçant sur les électrons émis, certains d’entre eux ont une énergie
cinétique suffisante à l’extraction pour atteindre l’anode. Un courant s’installe dont l’intensité ne dépend que
de l’intensité du rayonnement lumineux.
– Si V < Vs<0, plus aucun courant ne circule. Le potentiel d’arrêt Vsne dépend pas de l’intensité lumineuse.
•Il existe un seuil en fréquence. En 1914, Robert Millikan montra expérimentalement qu’en dessous d’une
fréquence limite ν0, il n’y a pas d’effet photoélectrique et qu’au delà le potentiel d’arrêt est une fonction affine
de la fréquence :
Vs=α(ν−ν0)(10)
•L’effet est immédiat. On constate qu’il n’y a pas de décalage temporel entre l’arrivée de la lumière et l’éjection
des photoélectrons. En fait, on constate expérimentalement que, s’il existe, ce retard est inférieur à 10−9s.
1.2.3 Interprétation du potentiel d’arrêt
Le potentiel V=Vsest négatif, la force qu’il exerce sur les électrons (de charge q=−enégative) fournit un
travail résistant qui tend à les freiner : leur vitesse décroît depuis leur départ de la cathode, tout comme leur énergie
cinétique Ec. En négligeant leur poids devant la force électrostatique qu’ils subissent, l’énergie potentielle Epde chaque
électron est purement électrostatique, leur énergie mécanique Em=Ec+Epest conservée car il n’y a pas de forces
dissipatives. Au départ de la cathode, l’énergie cinétique est maximale, et l’énergie potentielle minimale, nulle si l’on
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