Gouvernance, organisation et management en entreprise : les

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© Gouvernance, organisation et management : modèles occidentaux d’inspiration taoïste
et perspectives d’évolution– Diffusion libre mais avec mention d’origine
Laurent CHATEAU / Printemps 2014 www.taoetorganisation.com
Gouvernance, organisation et management en entreprise :
les modèles occidentaux d’inspiration taoïste
et les perspectives d’évolution
Par Laurent CHATEAU
(Auteur de « La Tao-entreprise »)
Printemps 2014
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© Gouvernance, organisation et management : modèles occidentaux d’inspiration taoïste
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Laurent CHATEAU / Printemps 2014 www.taoetorganisation.com
Les couleurs sont ce qui rapproche le noir du blanc.
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Cet article s’inscrit dans la continuité et en complément de l’ouvrage « La Tao-entreprise »
paru au printemps 2014 aux éditions De Boeck. Cet ouvrage n’a pas pu aborder en détail les
formes occidentales de l’appropriation des principes taoïstes dans l’organisation et les inscrire
dans une perspective dynamique et orientée.
Pourtant, de plus en plus de gouvernances alternatives commencent à voir le jour pour
tenter de faire évoluer le modèle traditionnel, pyramidal et tayloriste de l’entreprise. Ces
tentatives sont encore modestes mais elles font l’objet d’une littérature de plus en plus
abondante, alimentent de plus en plus les thèmes des conférences et les débats des cercles
d’affaires ou académiques. Elles préfigurent les schémas d’organisation socio-économiques
de demain et puisent très largement pour certaines dans le corpus universel des principes de
la nature et du Tao.
Sans souci d’exhaustivité, on analysera successivement les modèles suivants classés par
ordre croissant selon leur proximité supposée avec la Tao-entreprise :
Les entreprises qui déploient les modèles de gouvernance de milieu et de bas de liste sont
appelées dans le métier des entreprises « avancées ».
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I. La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE),
l’ISO 26000, le développement durable
La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) relayée par l’Economie Sociale et Solidaire
(ESS) est le mouvement le plus tangible de la tectonique socio-économique de nos sociétés.
La plupart des grandes entreprises (ou des établissements d’enseignement supérieur1) ont
en effet compris que l’environnemental, le social et le sociétal devaient de plus en plus
trouver leur place dans les jeux de la gouvernance d’entreprise ; pour des raisons
humanistes certes mais également pour des raisons plus pragmatiques de profitabilité.
La RSE en quelques mots :
Basée sur une démarche volontaire, les engagements liés à la responsabilité sociétale des
entreprises portent sur les points suivants :
Redevabilité : s’engager à rendre des comptes à la société sur les impacts de l’activité
de l’entreprise sur la société, l’environnement…
Transparence : s’engager à communiquer (en respectant les contextes de
confidentialité et règlementaires) sur les activités qui ont un impact significatif sur la
société, l’environnement présent et futur.
Comportement éthique : s’engager à rester intègre, honnête et équitable, avoir le
souci de l’autre.
Reconnaissance des intérêts des porteurs d’enjeu2 internes (personnel,
syndicats…) et externes (clients, fournisseurs, investisseurs et actionnaires,
associations…).
Respect du principe de légalité : s’engager à respecter la loi.
Prise en compte des normes internationales du comportement : s’engager à ne
pas contracter d’alliances avec des organismes ne respectant pas les valeurs de la RSE.
Respect des droits de l’homme : s’engager à respecter la charte internationale des
droits de l’homme.
Même si elle ne donne pas lieu à une certification et que certains pays ne la reconnaissent
pas soft law »), le référentiel ISO 260003 est en Europe un bon cadre méthodologique
pour mesurer et évaluer la RSE d’une entreprise. Ce référentiel est
une démarche holistique
interdépendante
basée sur 7 questions centrales, elles-mêmes ventilées en domaines
d’actions :
1 http://www.unprme.org/the-6-principles/index.php
2 Autre terme pour ce qu’on appelle plus communément les « parties prenantes ».
3 En matière de référentiel et d’outils relatifs à la RSE, il existe également le Pacte mondial (Code général de
bonne conduite) et le Global Reporting Initiative (en faveur de l’environnement) des Nations Unies, le système de
management environnemental et d’audit anglo-saxon EMAS de l’Union européenne, le standard SA 8000
concernant le travail forcé ou des enfants, la norme ISO 14001 en faveur de l’environnement, la norme SD 21000
en faveur du développement durable, le label Lucie délivré aux entreprises engagées dans une démarche ISO
26000, des chartes d’organismes consulaires (CCI) ou propres à certains pays (Maroc avec le CGEM…).
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1. La gouvernance de l’organisation (dialogue avec les parties prenantes ou les
porteurs d’enjeu4, participation des salariés aux décisions, équilibre des pouvoirs,
éthique…).
2. Les droits de l’homme (devoir de vigilance, prévention de la discrimination, droits de
l’homme, droit du travail, code civil…).
3. Les relations et conditions de travail (protection sociale, dialogue social, santé et
sécurité au travail, développement du capital humain…).
4. L’environnement (Prévention de la pollution, utilisation durable des ressources,
protection de l’environnement, biodiversité…).
5. La loyauté des pratiques (Lutte contre la corruption, concurrence loyale, respect du
droit de la propriété industrielle notamment…).
6. Les questions relatives aux consommateurs (pratiques loyales en matière de
commercialisation, d’information, de contrats, santé et sécurité des consommateurs,
SAV, assistance, résolution des réclamations, protection des données et de la vie privée
des consommateurs, éducation et sensibilisation…).
7. Les communautés et le développement local (implication auprès des communautés,
création d’emploi et développement des compétences, santé, investissement dans la
société et création de nouvelles solidarités locales…).
Démarche holistique, chaque question doit être perçue comme un élément constitutif d’une
démarche globale et intégrée dont les facteurs sont interdépendants.
Les avantages de la RSE :
Les organisations qui se lancent dans une démarche de Responsabilité Sociétale des
Entreprises cherchent en priorité à se démarquer de leurs concurrents (différenciation
concurrentielle), à améliorer leur image et leur réputation, à fidéliser ou attirer les meilleurs
collaborateurs, à motiver le personnel et/ou à améliorer la productivité, à améliorer les
relations avec les porteurs d’enjeu (pouvoirs publics…). Démarche intéressée, la RSE vise
également à améliorer l’opinion ou attirer l’attention des financeurs de l’activité de
l’entreprise ou du groupe : des agences de notation, des Investisseurs Socialement
Responsables (ISR) qui ciblent prioritairement leur portefeuille sur les entreprises engagées
dans une démarche responsable5 afin de donner
du SENS à l’épargne
. La plupart des acteurs
du marché a en effet compris qu’une entreprise qui optera pour un management bienveillant
vis-à-vis de ses collaborateurs, de ses clients, de l’environnement ou de la société attirera en
retour la bienveillance du marché et des opérateurs financiers, de même qu’une telle
structure sera potentiellement plus créative et manœuvrable en période de turbulences et
d’incertitude.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et les travaux de l’économiste-chercheur Sébastien Pouget
en attestent : les entreprises qui disposent d’un bon climat social ont un coût du capital et de
4 Les études démontrent que les porteurs d’enjeu sont prioritairement les clients (37%) puis les salariés (22%)
puis les actionnaires (15%). Cf étude Ernst&Young et Greenbiz 2012 :
http://www.sequovia.com/actualites/10913-les-nouvelles-tendances-de-la-rse.html
5 Sur la base notamment de l’évaluation de certaines agences de notation extra-financière comme BMJ Ratings ou
Vigeo qui s’étendent désormais aux fournisseurs (Cf Ecovadis, TK’Blue).
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