les recherches sur la biologie des populations du maghreb 0975-1994

LES
RECHERCHES
SUR
LA
BIOLOGIE
DES
POPULATIONS
DU
MAGHREB
0975-1994)
Gill
es
BOËTSCH
4I
La production
scient
ifique connait.
aujourd'hui
un dével
oppement
sa
ns
précédent. dans l'histoire de l'homme
(1).
Pou
rtant,
cetle production n'est pas
répartie de manière égale s
ur
l'ensem
bl
e de la planète; c'cst
sùremenl
même la
chose la moins bien partagée. Le grand p
artage
se fail entre les
pa
ys
indust
riulisés
et
le
s
autres:
l
'E
urope, l
'A
mérique du nord
et
l'Asie indu
strie
ll
e
réalisent.
ense
mble plus de 90% des 400 milliards
que
repr
ésentent
l
es
activités
de
HD
(Recherche et
ve
loppement) de la planète
cn
199
1 (2
).
Le Maghr
eb
co
nsacre 0,3% de son produit intérieur
brut
à la recherche
(co
ntre 2,0 % pour la
CEE
et,
2,8%
pour
l
es
USA)
(3).
Le
nombre de scientifiques pour 1 000 hab
itant
s
presente
aussi
des
différences
tr
ès
significatives:
0,3
chercheur
pour
1
000
hab
,
au
Maghreb, contre 1
,9
dans
la
CEE
ct 3,8 aux USA;
il.
titre
de
co
mpar
aiwn.
la
moyenne
inte
r
nationa
le
est
de 0,9 cherch
eur
pour J 000
hab
(4
).
Les
raisons
profondes de
cette
inégalité
sont
connues
de
tou
s:
d'une
part
,
il
existe
un
développem
ent
historique
différentiel d
es
s
tructure
s de formation
scientifique (Universités,
Grandes
écol
es
et
I
nstit
u
ts
de tochnologieJ
et
d'autre
part
, il
est
attesté
Que
la production
de
science
demeure
conditionnée
par
un
certain
nombre de
critères
objectifs (milieu scientifique
ambia
nt
, technologie,
r
ése
aux
inf
ormat
if
s
..
J. En
étant
assez
réduct
eu
r, on
pourrait
dire Que la
première catégorie d
léments
est
d
'o
rdr
e
str
ucturel
dan
s
le
$Cns
e
ll
e
serait
essentielle
à to
ut
e
élaborat
ion de politique scientifique, alors Que la seconde
resso
rtirait
davantage
de la conjonc
ture
:
il
existe des pays
ayan
t
un
tissu
universit.."lire développé mais
dont
les
ense
i
gnants
ou les cherche
ur
s n
'a
rr
ive
nt
pas
il.
s'imposer de
manière
significative
au
niveau
international.
Dans le
cas
des
relations scientifiques en
tr
e le Nord
et
le Sud, on
peut
parler
-pour
reprendre
la formule de
Latour
(5) - d'
une
relation
entre
un
centre
et
sa
j
.)
Chorgé de
",cherehes
au CNHS, U
PH
221,
UYIlo!JliQu
e
bi
... culturellu".
AiHln-l'ro'
·eflœ.
I l'
Je
tien$'" remercier pour le
ur
nide
prœieu~e
dan,
ln
elln"Ult:Jlion dl'fl
bllfle~
de dnnn6e8 et
I"lIcœ
S
,.,dl.
'II documenl,. parfois diflicilesÏl
obUlnir.lurol1$e
....
·IILC
ur
8
CI
bihliothécai",
~
de! B.U. des
raçuhé
~
de
n.Moonc
de
III
Timone IMa
l"lleilie
l
ct
de M
nJ"il(Jille·
Nord. de
111
bibliothèque du
Cellt~
de
transfl18ion ""lll(Ulnede l"llôllilnl Purplllld.,Toulouse.
de
ln
hibliothèqucdu
dépa"cmcnl
deb1ulo(,<ie
ani"",le
de l'Uni.-e""té de
n,,
;n
et
de
la
bibliothèque du
Mu.
de I"hom"'
...
.
Je
"'merde
aollotli
li,·elllent
l'
. Lcfèvre-Witier du C
IU'"G-
CNItS (1'oulou$e), M. Ga.6l de
I"IIU::MAM
\Aix-en·
l'
ro,
·.,nce).
A. Bailli de
I"~uipe
d'(>œlngie
humaine
de
rUni\"f!r"!!ilAl
Cadi Ayad \Marrnk
t't"h
l, M.I'.
et
G. l.er",,,c du
l..uben.tnire
d"immu~""tiqllC
mnMculaire de MOlltpellicr UMR
99~2
et
F. Morlé de
I"UMR
106
(Villeurl)('
,,"
e) pour
IC
I "","seignemenUi qu"ila
ont
eu la
gemi
ll/:
_ de
me
eommuniquer.
(21
OI:.re
....
·atoîre
des
Sciellœs
el
des
T.,mniqu ....
1994
,
&ien
ce
ett«:h'""ogi
e.
Irrdirnteun
1!J9..I.
l
'un8,
~micu
.
p. 249. Remarque , I.e. réfêrenC(!jl sîgnal
oo.
en ba8 de pages
appuient
le
rommen·
In
i,..,;
nOUI
Ie~
8\"0""
di.llingu6es du
""
'POli
biblîQgl1lllhiQuc
cil~
en
annexe
.
Qui
comprend exclusive-
menl 1
....
145
réfênlll
œ!
eonœman
t les
tra,
·
aUlE
en biolQgîe
huma
ine rela.lif
ll
au
Maghreb. Cetl ln>'·
IIUX
IIOn
lIlIlIlt'Jé$d
an
sle\.ellt.eparlcnomdupn'mîe
rlluteur
ctrllnnée
.
(3) OB
TI
994.op, e
,t
..
p.250.
(4)
OST
1
994.op.e,t
..
p.$2.
(5 ) B.Lo.
TOUJI
I
982.Lecentreetlapëriphérie,lIprupolldutn,"sferldete<:hnnIQgie
.
I'/""OIi{H."C":t,e
"f:
e/
$llnU , (24) :
37"'4
.
"'",uaire
de I"Afrique du Nord. tome XXXlI. 199
3.
CNHS
~;dition
B
326
GILLES
BO~;rscH
périphérie. Que ce soit en mati
ère
de transfe
rt
de technologie ou de coopérati
on:
après la vague importante de
coopé
rant
s mis à disposition des pays nou"elle-
ment indépendants dans les années 60 s'cst mis en place un nux important
d'étudiants d
es
pays en développement
ve
rs les pays
li.
tcchnologie avancée (les
trois zones ayant les plus forts taux dmigration d'étudi
ants
so
nt
l'Afrique
subsaharienne (l4,4ljf des effectifs)
su
ivie
il
égalité
par
le
to.'laghreb
et le
Mochrck (6,9
'1)(
6
)).
De
l'autre côté, les
US
A
et
la Fran
ce
so
nt
les pays qui
accueillent
le
plus d'étudiants
ét
ran
ge
rs (respecti
ve
ment 408000
ct
1
56000
)
mai
s
la
Fr
a
nc
e
arrive
en
quatrièm
e
position
(
ap
r
ès
la
Suisse,
la
Be
lgiqu
e
et
l'Autric
h
e)
en
ce
qui
concerne
le
pourcentag
e d
tudi
ants étra
ng
e
rs
par
rapport
au
co
ntin
gent national (7
).
No
us
avo
ns c
hoi
si d
tudier
un
as
pect
partic
uli
er de la
producti
on
sc
ie
ntifiqu
e d
es
troi
s
pa
ys
du
Maghreb
,
pays
qui
ont
en
commun
d'
avoir
entretenu d
es
relations s
pécifiqu
es
-
co
lonial
es
-
av
ec
un
pa
ys
eu
r
opée
n
(l
a
France) et de
n'avoir
pa
s
eu,
jus
qu
réc
e
mment,
s
uffi
s
amm
ent de chercheurs
sc
ienti
fiqu
es
m
ag
hrébin
s
form
és
dan
s
un
cadre . natio
nal
. (8).
Le
c
hamp
scie
ntifiqu
e rete
nu
est
ce
l
ui
de la
bi
ol
ogie
des p
op
ulations
du
Ma
g
hreb
;
les
rec
herches sur
la
co
nnaissa
nce
de
l'identité
biologique
ont débuté
du
te
mp
s de la
ri
ode
coloniale
,
on
pourrait dire il
ses
débuts (9
).
~'lai
s
depuis
une
tre
ntaine d'années, c'est-à-dire depuis le développem
ent
d
es
politiques
nationales de recherche, les ch
ercheurs
maghrébins o
nt
su développer l
eurs
propr
es
thématiques.
t..'
lIlt au
se
in
d'équip
es
loc.'lles, que dans d
es
rés
ea
ux de
cherche
ur
s
trans
natio
nau
x.
La
scie
nc
e
est
la somme des descriptions de la réa
li
té plutôt
que
la réali
elle-mê
me
. Le travail des scientifiques e
st
essentie
ll
eme
nt
c
umulat
if et -
comme le souli
b>'flai
t St
orer
(
10
)-
il
ne prend
une
rée
ll
e signification scientifique
que lorsque
l'
on peut
étab
lir
des
liens entre ces descriptions. La v
aleur
de l'Ctte
solllme de
co
nn
aissa
nces dépend
autant
de
la
m
an
i
ère
d
ont
ch
aq
ue partie s'y
intègre
(lUe
de la racité immé
diat
e de chaque
co
nn
aissa
nce prise isolém
ent.
Ainsi, un ensemble de
co
nnaiss
ance
s organisées ne
se
développe
que
dans
cert
aines
di
rections parce
que
so
umis à
certaines
co
ntraint
es
inéluctables. Ces
co
ntrainte
s O
l1t
trait
à l
'o
rdre
de
s progr
ès
de la compréhension
plut
ôt
(Iu
l'onlre d
es
ob
SC
f\'ations.
lx'l
co
nnaissan
ce
de l'identité biologique d
es
populations humnin
es
ct
de
sa vurinbilité
es
t le
travail
spécifique de l'a
nthr
opol
ob.je
bi
ologi(
lu
e. Le déve
lo
p-
(61
"Iilre
d
...
rompafllison, l
...
s USA n'envoient que 0,2
'l
de
le,,1'11
é
l"dianl
~
~uhTe
des
étude
s
/1
l'élrunger. Cr. OUT 1994, op. dl., p.
2i8
.
1
710BTI99
4
.op
.....
/.,p.280.
181
:0.1,
Benhayia, mini81realgéncn de l'enseig\'lemenl l
upérieurel
de la red>ercne d6cIMl
lit
en
1975
il
ln
revue
1.0.
Hl'Cherdll! : .
11
n'y
a,'ail
pal de mercheufli algérien8-
Il
y n"nil
d.,.
œnll'\'~
de
ree/lerchm, gérés
II"rrargani~me
deroopémtian
lICientifique.el ou
trn'
'1ull'l''mt
de8~rcheul'll
rronçm. dont
1e8
tm"aux
étaie"t
orienlH
par
la politique t!cientiroque rmnça;8f!". M. IlLW ..
III
.. I
9iS.l.a
ret:hercheH>e
lllifiqueenAlgérie
.I.o.R«/u>rche (61
1:
9âO
.
(91 Cr. G. l
lotnlcll
1993,
E:~'pl
e
noire el Bet-bérie blanche. La
renromre
manquée !!nlll!
ln
b'olq{oecllacullure.Calri"""Jëtudelo{riroinull29
):
73-98.
1101 N.W. S
ru
lŒH
1
9iO.l.etaractère
intemal
iooal dtlla
*,ienre
...
ll'nPpMltlnnnœde'
l!a.-an
l
~1t
une
nauon
.
flet:ul!lntenlnllOno/~dNlI<'iM
~ltXIn/etl,
XX
II
(1
):
Sociologie
de
h.8ciell«',
p.
89-104
.
RECHERCHES SUR
LA
BIOLOGIE DES POPULATIONS
DU
MAGHREIJ(1915·
1994
1
327
pement des travaux
de
recherche en
biologie
des populations a induit une
multiplicité des approches: connaître la
biologie
de
s populations nécessite
d'utiliser
le
s données
de
la physiologie, de
la
génétique des populations, de
la
biochimie moléculaire ou de
la
biodémographie ...
L'anthropologie biologique
au
Maghreb
a déjà
une
longue histoire qui
remonte
à
la
période coloniale
(l
I
).
Ce
sont
les
travaux
de Kidderet
alii
(12) qui
ont permis
un
e avancée
importante
dan
s les
travaux
d'anthropologie physique
du
Maghreb
-
une
déconstruction -
en
montrant
que
contrairement
aux idées
r
ue
s
dans
l
es
milieux scientifiques de l'époque, il n'exista
it
pas
plu
s
de
spécificité biologique que d'anomalie
dan
s
cette
région:
la fréquence
~
anorma'
lemen
t-
élevée de blonds signalée
dan
s les
montagnes
d'Afrique
du
Nord et
qui
a
tellement
retenu
l'attention
des
..
savants~
européens
(13)
serait
la
même
que
celle observable s
ur
le
pourtour
du bassin
méditerranéen
.
Cette
remarque
indu
ir
a
un
ch
angeme
nt
notable
dans
l
es
travaux
d'nnthropologie biologique: le
Maghreb ne
se
ra plus l'objet
d'une
recherche de peupl
es
in
solites
pour
le
lieu
(des
Berbères
d'origine
européenne
qui n
'a
uraient
pas évolué depuis l'a
ntiquité
classique,
au
milieu d'Arabes d'origine
asiatique)
. A
partir
des
années
50,
il
ne
s'agi
ra
donc plus de
rechercher
à
tout
prix des
marqueurs
id
enti
taires
biologiques susceptibles de conférer à une
partie
des
populations
maghrébines
une
par
enté
avec les popul
ations
de l
'E
urope. La nouvelle
tenda
n
ce
se
ra
de
s'ins
pirer
du
paradigme
de
Sergi
(1
4)
en l
es
co
n
sidéra
nt
uniqu
eme
nt
en
tant
que
populations app
artena
nt à l'ensemble
méditerranéen
,
dont
il
faut
faire
J'histoire
depuis
les
temps
anciens (C
haml
a 1978). L'objet de la recherche
consistera
alors
à considérer l
es
populations
du
Maghreb
comme
des
résultats
de migrations de peuples qui
se
seraie
nt
de
ntari
sés
au
cours
du
temps
tud
e
de
s
variat
ions de fréquences géniques
pour
vo
ir
le
niveau
de métissage).
Que
ce
soit
p
our
la
morphologie (15
),
le polymorphisme
génét
ique (16) ou
la
dynamiqu
e
du
peuplement
humain
(17), les
sy
nth
èses
eff
ect
uées
depuis
20
ans
ont
insist
é
sur
l'idée de conti
nuum
biologique
au
niveau
régional :
le
bassin
méditerranéen
serait
un
lieu
de
confluence
et
de
brassage
de stocks niques
venant
aussi bien
d'Europe
que d'Afrique ou d'Asie.
La recherche contemporaine en biologie des populations
humaines
peut
se
diviser en trois
thèmes:
(
Il
l
Cf
.
J.N
.
~
Y.1UI1~
1994. "Sciences colnnilde8". œntnlli\.é
!lC:icn
tifiquc
ct
pl!riphérie
III\V
llnte.
Le
Mnghreb
el
l'
Egypte comme applications
100000lu
d'un
di~ou
... global.
Al/lw/
u
i~la",,,I"I?;qu<'>l
m'AD
).
XXVlll : 231·257.
(121
Il
.N.
KII>t>~R
.
C.S. Com:.
LC
.
BIU
G(',8
1955. Contribution
/1
l'anthropologie
d
~
Knbylc
il.
L'AnlhropolOffu,(59).1 :62·79.
(131 G.
Bo
tnc
ll
. J.N. f
Y.R11IE
1991. Blondi! (Berbi!resJ.
f:n
cyclopftlie
lkr~",.
X : 1539·1544.
(14) G.SERGII901.
Th
emwiterro"eanro.:e:ru
lud
yo(t/w!origi"",o(Eu
ropeanpeopln
.
u.ndon,
W
.Scol
t.
(15) D.
~
Y.MOIIIo\CII
1975. Histoire
rodale
de
l'Afrique
du
Nord ct Iliitoire racinle
du
Saharo
I!e
ptentriolUll il,
1.
SdtwidelZky led.). R
WlMn/Jf'1ll:hicltlt
,it,
MtMeh/w!it. T.a. M
il
nt hen·Wicn. Olden·
bclurg.9().I69.
(16) A. E. M
oov..
...
'T,A.
C. KorEc.
K.
DoJ.IA.
...
'P"l!KA...!iototv.K
197
6 Thedi.tributiOil
o(
lh
",
human
blood
Ilrou~
alld athcnI poIymorphi$ltl
•.
(Second Edition
>.
London : Oxford Unive
rs
ity
Pre
ss.
(C
h. 16 :
The
neSr
E1I8t
: Ambl'IJldJeWll : 76-31 ; Ch.
17
:
NorthAfriœ
: 83-88.J.
\11
)
~
:.
CItOGSlflt
1980. L'Europe
ct
le bassin
llI
éditel'Tllnéen, d
ons
J. II
lt:1!....:
"ux
(
e<U
. w
Dn
'f':rlj
l
~
bwlOffiquehum
ai
nt.
Paris. MM
!IO
n : Montréal, Presee.
do:
l'Uni\'crsité : 37-1
06
.
328
GI
U
.ES
BOETSC
~I
- l'
ant
hropologie biologique, hériti
ère
de l'a
nci
enne anthropologie physi-
que. mais qui a su renouveler ses problématiques. principalement sous
l'impulsion de
la
section
..
Hum
an
Adaptabilit
y - du Programme. Biologique
ltll
ematiO/101 (l964-1974){lBl, cn
analysant
l
es
va
ri
ations morpholOl,riqucs
ct
physiologiques sur les plans inter- et intra·popula
li
onncl mais
dans
une
perspective
adaptative
(1
9)
et
non plus typologique. Cc programme internatio-
nal
com
prenait d
es
ét
udes d'anthropométrie, de
rol
og
ie, d'adaptation nux
milieux extrêmes (déserts chauds
et
froids, alti
tude
), des capacités de travail
cl
d'effort physique. des
ét
udes nutritio
nn
elles
et
de la capacireproductive
des
pop
ulation
s;
-l'anthr
opo
lo
gie
nétique qui
ut
ilise les marqueurs génétiques décrits
pal'
ln
biochimie
ct
l'immunologie pour déterminer les c
aract
ères identitaires
d'une population cL sa distance biologique avec d'nut!'es. Ces trav,
lUx
peuvent
()tre de
natur
e fort variée puisqu
'o
n trouve à la
foi
s des données
co
ncem
ant
les
groupes sa nguins érythrocytaires (
ABO
,
Rh
ésus, MNSs. Ken.
Di
ego.,,), l'hém
globin
e.
le
s immunoglobulines.
le
système
HU
, les e
nz
ymes (leI le G6PJ)
ct
en
fin
l'ADN
mitochondrial
et
nucléique
;
-
l'anthropologie
dém
ograp
hique
qui
é
tudi
e l
es
processus
démographi-
que
s intervenant
dan
s
l'évolution
biologiqu
e
des
populations humain
es.
On
peut
citer les structures matrimoniales (qui d
éterminent
les
ni
veoux d'endogamie ct
de
con
s
anE,'Uinité).
la fertilité ct la fêcondité (qui
as
s
urent
la reproduction des
populations) ou la mort.alité (qui sélectionne les individus flUX différents âges de
la vic
).
L'anthropologie démographique diffère de la démographie propreme
nt
dite car, d'une part. elle étudie les facteurs intervenant dans
le
s processus
éolutifs.
ct
d·aut.re
part
, elle travaîllc
n
éra
lem
ent
au niveau de petites unités
populationnellcs (20).
Sur le plan du corpus de données. nous n'avons analyque les travaux
portant sur les populations
en
place el
non
s
ur
les
po
pulations
mi
grantes _ à
une ou deux excc
pt
ions près motivées por un
man<lue
d'études de référenl'C
dans IC8 populations
mo
ghrébines - qui font.
par
ai
ll
eurs. l'o
bj
et d'études de
p
lu
s en plus nombreuses. que cc soit les populations mib'Tantes maghrébines
musulmanes dnns
le
s pays européens (
2l)
ou encore les populations rnaghré-
(1
1'1)
t:n
19
7'
1 .
1"'
"""
I!"n
s
·OCCtJp"'l\ld
c
l
acoordinM
;
on,k>
g
rt.
'C
h
c
,..,l",
s~
"rl'
l
"I"I,1
;
,b,lil
é
huma,
,,e
""
ml
e
,,
~
,
s tru
plu
~
de 250
pT<l!;"ramme
sconccrnnnl
50
P"
~
-
I<.J
.
(;
OU.IM
and
J.S. W
PJS';N
led!1 1977.
Il'''
'u
III
AtluJI'''/>lIII
)':
A
1I
1S
/"
ry
""'/
C"
mpN
l
d;um
of
/f('f<t'(Jrch
ln
/hp
I.IJ.1~
,
London. Thylor ;
md
Fron
c"
••
(191 Auc
un
pU
yI!
du Mag
hreb
n'"
figur
~
dan
s le prog
ramm
e
Il''''l(In
Adnll/a
btl,/y
1er.
J.a. Wu
"';11
1977. The
hl
~
\o
ryo
flh
e
human
a
dapl"b
ilil)'
IlC<'
tlon
,n
K.J.
C
()u
J
s~
a
nd
J.S. WUS.
:K{
!!d
SI.
"l'
rll
..
1
·311."
I
·e.
~
œ
ploon
d'
un
é<:
hantill
on
de
populalion
luni
sienne m . M .....
WUT"
et l'.
C'
:II
II
I'TF.UJ
1977.
Fun
cl
lO
nul olld a
nthropommnc
8
UrvC)'
S
of
IIO
mo
nnlun
,1
and
IIC
I
~
d
p6puhl\;ons
1/1
KJ
.
C(lIJJS~
"n
d
JS
\W
1.Q:MIMSI . ..,.. C
il
" 156-160
1.
do
nt
l
e.
réii
u11.1t.1
ne
IjC
mblenl l
'''
.
""
ui
r é pubhé •.
1201 C
r.
C. S"l-.."IS·I)ccUUNI.. G.
1
~
1l
.
C. S
';NI\A.,W.
l
)em
ognoptuc
"nlhropul
ogy:
mtM
ue'
"'In
11II"rfKIt"",,,1 J
OllrflO1
v{
Anthropology ln" Spécial
l,
- I)cmogr;lph,c a
nth
ropolulG'". IG
8.-
M""'·II.
('
s...n'M.,,·
Dt
~:UIMI~
lU
: HOIIuns. tellS! 1995.
>!O
UB p
relllM'l.
12
11
l'
lIr .,,.empl
e:
T.
B
I>~''\''~''C.
P St:lllu,oS.
1>
. 1
..oJl
I
H.
J
·C
.
...:
"I1
....
".
C.
IJ
.:I.I ...... 1992. Kap,d
und
d .....
oct
dCI
e<:
lion o
rlh
e m061 f
requ
e
n\
Mcdile
rrnn
e
an
II·ThplulI4!m
t<:
mul
atlons
11)
'
mult
,p
lu
il
lide·
~Pl'C"'k
en:tymnlte nmphfication.
/f
umafl H
IO/ogy
(64
):
107·11
3;
1)
H
Y,\1110S.
M. ASIMU;. J.," ('
...
,,.,,
UM1U:.
Il
!l
W"SI. C.
('1I"·IIf.I'I!'RT11'11t:.
P
M.
:JlC
I
ER
1
993
1
\l
ly
morphl
5
1OO
IIl.A·I)HIl1 el
IU
.A.[)QIlI
pulymorp
h
lo
m chez le.. Alnens
on
ginai
re
s d'Alger. Rec. f·ron
ç.
Tra
n~f
lI
ernolJJoI
36 {6
1:
509-SI6.
RI::CIIERCHESSUR
L'\ BI
OLOG
I.E
DE
S
POPULATION
S DU
MAGIIREB
(
1975-
1
994
) 329
bines juives aya
nt
migré en Israël,
ét
udiées de manière assez systématique s
ur
le plan de la génétique des populations (22
),
L'évol
ution
d
es
thématiques
de
recherche
La
co
nnai
ssa
nce de
la
biologie d
es
populations
du
Ma
g
hreb
a vu à la fois
un
e évo
lut
ion des
thèmes
de
recherche
et
des
acte
ur
s sociaux,
Jusqu
'a
u milieu
du
xx
ft
siècle,
la
recherche
anthropo
logique d
emeurait
assez
de
script
ive avec un
é
tat
d'es
prit
trè
s
..
naturaliste
~
.
puis, les
trava
ux sc s
ont
centrés
sur des
problé
matique
s de plus en plus fines avec, en particulier, une volonté manifeste
de comp
rendre
les processus
adaptatif
s
et
lectifs qui
marqu
aie
nt
l
es
popula-
tions
du
Maghreb, Ce
changement
de problém
atique
découle bien
su
r de
l'évolution
générale
d
es
connaissances
sc
ientifiques et des manières de faire de
la science, mais
aussi
d'un
changement
d'acteu
rs:
à
un
e
pratiqu
e
de
la science
cons
truit
e
par
le monde scientifique e
ur
opéen - essentie
ll
ement français -
s'es
t
j
uxtapo
au
cours
du
temps
une
pratique
scientifique men
ée
par
d
es
cher-
c
heur
s
ma
g
hrébin
s
compétents
et
ex
igeant
s.
Les changements de
thématiq
u
es
d
es
dernière
s anné<!s, le remplaceme
nt
de l'anthropologie biologique classique
p
ar
l'anthropologie
tique
et
l'ant
hr
opologie mographique s'associe au
tra
nsfert des
sav
oir-faire
des
pays
occi
den
tau
x vers le Maghre
b.
Les
producteurs
de
scie
nc
e
Concernant
un
c
hamp
de recherche
au
ss
i
vaste
que celui de la biologie d
es
populations
humain
es
et
une
région géographique
au
ss
i impor
tante
ct
div
ers
i-
fi
ée
que
le Maghreb, nous avons eu
co
mm
e
premier
problème celui de l'accès
aux
so
ur
ces, c'est-à-d
ire
à
la
communication
de
la production scientifique.
Parmi
la
multitude
d
es
sources d
'i
nf
ormat
ion
(c
ommunications
fa
co
ngrès,
rap
p
orts
,
ar
ticl
es
d
an
s d
es
revu
es
scientifiques), nous avons
retenu
co
mme
critère de choix
le
s s
ultats
scientifiques publi
és
dan
s des revues profe
ss
ion.
nelles ou
dan
s des ouvrages scientifiques. Nous n'uvons pas
retenu
- s
uivant
le
s
recom
mandati
ons
pr
éconisées
par
la conven
ti
on de Vancouver (23) - l
es
thèses
et
l
es
commun
ications à congrès (
abs/m
cls) non publiées. Si nous n
'a
vons pas
pris
cm
c
ompt
e
le
s
thèses
c'
est
parc
e
que
leur
nombre
es
t disproportionné
par
rnppo
rt
à
ln
(;on
naissance
s
cient
ifique réelle qu'ell
es
procurent
(24
),
sac
hant
que
l
es
m
ei
ll
e
ure
s d'e
ntr
e elles feront
ral
eme
nt
l'objet d'un n
nicl
e d
ans
ulle
revue scientifique.
Le
problème
es
t
id
entique
pour
l
es
co
mmunication
s à
CO
nb
'T
ès,
,221 A. R
OI<
I,
O,
E, I
..l1
IR':JtW..
..
, T. Com
:.
" 199'.!,
~L
igh
frnqucncyofoongcnit.nl ndrcnnl hYJM!rplnsia
I
da
~8
1C
Ill'-hydrnlQ'lase delicoencyJ amongje"'"lI from Moroœo, Am. J.
Mn/
.
c.",
f't.
<1216
/:
827·834 ;A.
U
:k,
l'
. C.
Wm
n:
1993,
Mutat
ions in
human
llll-hydroX)
'h.
iWl
gt:ncl :
Il
II-hydroxyhllle d
cflCoe
ncy in
,lc
...
·8
of
M
<II"OCro
and
rort.io:o;,
t
erone
meth
yl-oxida
ile
Il
dclic'ellC)'
III
J
C"
'II
of
Imn
. J. Steroul HiIx"em
MoI.lJiol
.,'
15 11
·3
J:
99·
I
06
1
23
1 H. M
AI
!IQ
SSE
IJ\
"E
I~
,
La redoction
l!O:ien
lifique : le chmx
dei
référcn<:ell,
Ca",,,,,,,
Santé,
4
(1)
:5.
1-56
.
1
2.
)
PlU
!;
de
2500
th
èses
de
mêdecine, d'odontologie
et
de phnrm.1de
amœma
nl
le
Ma
ghreb
ont
élo!80ule
nu
e>ldepui;;20nniida
ns
lesuniwrsité
sfratIÇai
Ile
8;
l"CI
th
è!lt'B80nI
Cltée.dan
811lba$edc
oonnllH
infomlPlisée
Doc
.
~
fCN
CCN
l
1 / 36 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !