
LE VOLCANISME : L’ERUPTION DU VOLCAN SOUFRIERE HILLS DE MONTSERRAT  
 
 
 
M. Jean-Jacques JEREMIE (Président du CCEE de la Guadeloupe)  
 
A partir d’un diaporama très détaillé, M. JEREMIE tente de nous sensibiliser à la problématique du risque 
volcanique dans les Petites Antilles et particulièrement à Montserrat. L’éruption de Montserrat a débuté 
en  1992 et depuis  1995,  cette île  vit  un  certain nombre  de  manifestations qui  ont  imposé à  toute  la 
population méridionale de se déplacer vers le nord. Sur les diapositives projetées ont prend conscience 
de ce qu’était la splendeur de Montserrat avant l’éruption, puis ce qu’elle est devenue en 1999. Grâce à 
ces diapositives, il est possible d’apprécier l’épaisseur des couches de cendres volcaniques qui se sont 
accumulées  dans  la  partie méridionale de  l’île  au fur  et  à mesure  des éruptions,  et donc des  nuées 
ardentes qui ont recouvert, puis « englouti » littéralement les éléments vitaux de la capitale Plymouth.  
 
Montserrat a globalement les mêmes modalités de fonctionnement volcanique que la Basse-Terre de 
Guadeloupe.  Pour  le  Dr.  Pascaline  et  moi-même  c’était  une  opportunité  exceptionnelle  de  faire  des 
comparaisons, et de transformer ce volcan en un véritable laboratoire.  
Les  premiers  signes  précurseurs  nous  sont  apparus  dès  1992  ;  des  fissures,  des  affaissements  de 
terrains, et la présence de certains gaz nous indiquèrent clairement l’imminence d’une éruption, qui a 
abouti à la phase phréatique de 1995. Comme pour la Soufrière de Guadeloupe, la dynamique de départ 
fut phréatique, c’est-à-dire qu’elle ne mit en jeu que de l’eau et du matériel non magmatique, lors d’une 
fracturation des terrains  sous-jacents.  Il  en résulta une diminution brutale  de la pression  au sein des 
réservoirs d’eau souterraine, d’où l’éjection de tout leur contenu. Il est possible de comparer ce processus 
à celui d’une canette de bière que l’on surchaufferait et que l’on ouvrirait brutalement.  
 
Après cette phase phréato-magmatique, le magma est arrivé enfin en surface et c'est là que l’éruption de 
Montserrat  s’est  distinguée  de  celle  de  la  Guadeloupe.  L’éruption  de  Montserrat  a  été  une  éruption 
complète, contrairement à celle de la Guadeloupe (1976) qui a avorté. 
 
Quand on étudie chronologiquement l’éruption de Montserrat, elle s’inscrit dans le schéma classique de 
fonctionnement des volcans des Petites Antilles. On a des épisodes explosifs brutaux de type vulcanien 
et péléen,  des  écoulements  pyroclastiques,  puis  des  installations  de  dômes  et  d’aiguilles.  Cela  se 
manifeste aussi par l’émission de très gros volumes de cendres ; la Guadeloupe a d’ailleurs été recouverte 
par ce phénomène. 
 
Pour mieux comprendre ces phénomènes, il faut savoir que : 
Les  écoulements  pyroclastiques,  sont  des  écoulements  de  matériaux  magmatiques  qui  donnent 
généralement des nuées ardentes, qui peuvent être projetées verticalement ou horizontalement, comme 
ce fut le cas lors de l’éruption de la Montagne Pelée et à Montserrat.  
 
Les nuées ardentes, sont un mélange de matériaux magmatiques hétérométriques, de vapeur d’eau et 
de gaz qui subissent une détente brutale, à l’image de celle des éruptions phréatiques. Il y a donc une 
présence de magma chaud, comme l’évoquait Pascal Saffache dans sa présentation, le tout projeté à de 
très grandes vitesses.