une mutation du gène PTEN, ou encore les mutations de TP 53
(impliquées également dans le syndrome de Li Fraumeni) et CHEK2
[5]. Chez les hommes porteurs de mutations de TP 53 la pénétrance est
en moyenne plus faible, et le risque cumulé de développer une tumeur
est de 41 % à 45 ans et de 73 % sur toute la vie, alors que chez les
femmes, il est respectivement de 84 % et pratiquement de 100 % [6].
Le lien entre cancer du sein et cancer de la prostate [7] est plus
fréquent chez les patients porteurs d’une mutation BRCA2. Chez ces
patients le risque d’observer un cancer de la prostate avant 60 ans est
globalement multiplié par 23. Une mutation délétère de BRCA2 est
retrouvée chez 2 % des hommes ayant un cancer de la prostate déclaré
avant 50 ans. Dans l’expérience de notre centre, 9 mutations ou grands
réarrangements du gène BRCA2 ont été mis en évidence pour
204 hommes ayant un cancer de la prostate déclaré avant 50 ans ou
une forme familiale de cancer de la prostate avec au moins un cancer
de la prostate déclaré avant 50 ans. Un cancer du sein était associé chez
2 hommes porteurs de mutation BRCA2.
Chez les hommes porteurs d’un cancer du sein (et chez les femmes
de leur famille), une étude génétique doit être proposée
systématiquement puisque le score INSERM obtenu est égal à 4 [8], et
a fortiori bien sûr, s’il existe une histoire familiale de cancer du sein.
Chez les patients porteurs d’une mutation BRCA2, la recom-
mandation pour le dépistage du cancer du sein est actuellement de
réaliser un examen clinique mammaire une fois par an et un auto-
examen plus fréquent. La question de la mammographie et de
l’échographie de dépistage est soulevée et il en va de même de l’IRM.
Pour le dépistage du cancer de la prostate, un examen clinique
(toucher rectal) et un dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA)
annuel dès 35 ans sont recommandés. L’utilisation de nouveaux outils
diagnostiques des cancers agressifs comme l’IRM dynamique prosta-
tique ou le test PCA3 (marqueur dosable dans les secrétions prosta-
tiques mélangées à l’urine après massage prostatique) est logique dans
cette situation particulière, bien que non documentée.
Ces patients relèvent d’une prise en charge thérapeutique spécifique.
En effet, l’hormonothérapie est orientée dans ce contexte particulier [9]
de la manière suivante : pour un homme ayant un cancer de la prostate
et un cancer du sein justifiant d’un traitement anti-estrogénique, si le
traitement du cancer de la prostate justifie un traitement hormonal, le
traitement de référence par castration médicale effondre à la fois le
taux de testostérone et d’estradiol, l’adjonction d’anti-androgènes à
activité estrogénique est à proscrire. Lorsque le traitement du cancer de
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CANCER DU SEIN CHEZ L
’
HOMME
:
PARTICULARITÉS
,
ÉPIDÉMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUE