La m´ecanique quantique associe `a un syst`eme de particules, situ´e dans un domaine spatio-
temporel, un jeu de nombres complexes, autrement dit des nombres imaginaires. Ces nombres sont
d´esign´es ”amplitudes de probabilit´e” et ce ne sont nullement des probabilit´es, lesquelles sont d´efinies
usuellement comme ´etant des nombres compris entre 0 et 1. Ces amplitudes de probabilit´e peuvent
ˆetre additionn´ees dans le domaine spatio-temporel consid´er´e, lequel peut s’´etendre ´eventuellement
sans limites, et le carr´e du module de leur somme conduit vers diverses probabilit´es, par exemple la
probabilit´e que le syst`eme soit, s’il est observ´e, dans tel ´etat, par exemple, si le syst`eme est constitu´e
d’une particule isol´ee, la probabilit´e que la particule soit pr´esente `a tel endroit du domaine, (plus
pr´ecis´ement dans telle partie du domaine spatio-temporel).
Cette recette appliqu´ee `a l’observation des atomes, l’hydrog`ene par exemple, qui est le plus simple
d’entre eux, est en accord merveilleux avec les observations.
Or les probabilit´es issues de cette recette sont distinctes des probabilit´es issues d’un processus
statistique entre un grand nombre de particules, un processus analogue `a celui qui fonde la th´eorie
atomistique des gaz et la thermodynamique.
Nota : Rappelons que la th´eorie atomistique des gaz n’est gu`ere plus contest´ee aujourd’hui mais
elle l’´etait encore du temps de Boltzmann, disons jusqu’`a la fin du 19`eme si`ecle.
2 le principe d’incertitude
Selon le principe d’incertitude de Heisenberg, principe consid´er´e d`es le d´ebut de la m´ecanique
quantique comme un pilier de cette th´eorie, il est impossible de d´eterminer exactement `a la fois
l’´energie d’un syst`eme et l’instant, la date exacte, `a laquelle il poss`ede cette ´energie. Lorsqu’on
cherche `a pr´eciser la date, on perd la pr´ecision sur l’´energie, et lorsqu’on cherche `a pr´eciser l’´energie,
on perd la pr´ecision sur la date.
Il existe un principe d’incertitude analogue dans toute m´ecanique statistique. Par exemple, en
th´eorie atomistique des gaz : On d´etermine la pression de l’air `a l’aide d’un simple barom`etre de
Torricelli, en un lieu qui est la surface libre du r´eservoir de mercure. Pr´eciser le lieu serait r´eduire
cette surface libre, et sur une surface libre de plus en plus petite, le nombre de chocs d’atomes d’air
par unit´e de temps et par unit´e de surface, sur la dur´ee d’une observation, nombre qui commande
la pression, varie de plus en plus, sauf `a allonger de plus en plus la dur´ee d’observation.
La m´ecanique quantique s’est constitu´e principalement entre 1920 et 1930. Jusqu’en 2005, on a
ignor´e le pont qui existait entre les amplitudes de probabilit´e et un processus statistique. Ce pont
est un th´eor`eme math´ematique d´ecouvert en 2005 et publi´e aux Comptes Rendus de l’Acad´emie des
Sciences en d´ecembre 2007.
Il ne fait aucun doute que si ce r´esultat math´ematique avait ´et´e d´ecouvert un si`ecle avant, le
d´eveloppement de la m´ecanique quantique eut ´et´e tout autre. Les efforts ont ´et´e orient´es par l’id´ee que
la m´ecanique classique ´etait un cas particulier de la m´ecanique quantique. Ils auraient ´et´e orient´es
par l’id´ee que la m´ecanique quantique pouvait ˆetre un cas particulier de la m´ecanique classique,
une m´ecanique dans laquelle l’espace est rempli par un nuage universel de particules si t´enues qu’`a
l’´echelle macroscopique elles ´echappent aux observations.
Voici ce r´esultat math´ematique : La probabilit´e de pr´esence d’une particule `a tel endroit, `a telle
date, d´etermin´ee via un processus statistique, donc causal, d´eterministe, tend vers une certaine limite,
lorsque l’intervalle de temps dans lequel la particule cherche sa place, s’agrandit. (Par exemple quant
cet intervalle passe d’un milliardi`eme de seconde `a un millioni`eme de seconde.). Cette probabilit´e
limite est la mˆeme que la probabilit´e d´etermin´ee via la m´ecanique quantique `a partir du carr´e du
module d’une somme d’amplitudes de probabilit´e.
En cons´equence, un ´ecart entre la probabilit´e issue du processus causal et la probabilit´e issue
de la recette quantique ne peut apparaˆıtre que sur des observations portant sur des intervalles de
temps petits, tr`es petits.
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