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Les abeilles et autres insectes butineurs
Pour bon nombre d'entre
nous, l’abeille domestique
est connue pour les produits
de la ruche : miel, cire,
pollen… Nous savons
moins souvent qu'elle joue
un rôle irremplaçable en
agriculture et, plus
généralement, pour les
écosystèmes et la
biodiversité. En effet, les
pollinisateurs se nourrissent
du nectar et du pollen des
fleurs tout en les pollinisant.
En transportant du pollen
d'une fleur à l'autre, l’abeille
favorise la fécondation
croisée entre plantes de la
même espèce.
Sur les quelques 6000
espèces de plantes sauvages
et cultivées recensées en
France, environ 4200 sont
pollinisées par les insectes et
certaines en dépendent
totalement. Une bonne
pollinisation améliore les
rendements de certaines
cultures et permet
l'obtention de plus beaux
fruits, plus résistants à la
chute et dont les qualités
organoleptiques (goût et
texture) et de conservation
peuvent être bien meilleures.
C'est le cas par exemple
pour les grandes cultures de
colza et de tournesol, les
arbres fruitiers (pommiers,
cerisiers…) mais aussi pour
les petits fruits du cassissier,
du framboisier, du fraisier...
L’abeille est également utile
pour la production de
semences de légumes
(carottes, radis, oignons) ou
encore pour la production
de plantes aromatiques
(thym, origan…).
En butinant, l'abeille visite
des milieux variés et peut
entrer en contact avec les
polluants présents dans son
environnement.
Divers pesticides pulvérisés
sur les cultures interagissent
entre eux et cet effet de
cascade détruit ses défenses
immunitaires. Affaiblie par
la raréfaction et les
modifications profondes de
ses zones mellifères, elle est
de plus en plus vulnérable
aux parasites et plus sensible
aux maladies. Les nouvelles
générations d’insecticides
enrobent les semences et
pénètrent la plante jusqu’au
pollen que l’abeille rapporte
à la ruche. L’abeille butinera
cette fleur mutante comme
elle l’a toujours fait…
Il y a 50 ans Albert Einstein
avait déjà insisté sur la
relation de dépendance qui
lie les butineuses à l’homme.
Il avait prédit que la
disparition des abeilles
précèderait celle de
l’humanité de quatre années
seulement.
Les abeilles sont des
indicatrices. Leur déclin
est un avertissement…
80% des espèces végétales sont fécondées par l’abeille domestique « Apis mellifera » arrivée sur terre 60 millions
d’années avant l’Homme. Les ¾ des fruits et légumes qui nourrissent l’humanité dépendent d’elle. Dès l’âge
de 3 semaines, elle passe tout son temps à butiner. Jamais désœuvrée, elle utilise pleinement son physique
de travailleuse hautement qualifiée. Apis mellifera force l’admiration !
Pas d’abeille
sans fleur
et pas de fleur
sans abeille
2008-2009
2008-2009
Pourtant, les abeilles
s’éteignent
par milliards…
Depuis quelques années, les
apiculteurs d’Europe,
d’Amérique et d’Asie
assistent impuissants à
l’effondrement de leurs
colonies. Les abeilles
s’éteignent par milliards. En
Amérique du Nord 60 à
80% des butineuses sont
portées manquantes. En
Europe, le quart des
colonies a été décimé. Les
scientifiques explorent
plusieurs pistes pour tenter
de comprendre les causes de
cette hécatombe.