Arguments pour la production et la consommation de viande suisse

L'interprofession suisse de la filière viande
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Arguments pour la production et la consommation de
viande suisse
(Version longue)
Proviande, le 28 novembre 2012/es
Explications relatives au document «Les faits en bref»
1. Ecologie et environnement
1.1. Il ne convient pas d’extraire des aspects isolés du contexte de l’ensemble des fac-
teurs ni d’en tirer des conclusions. Les faits sont beaucoup trop complexes pour
cela: dans toute réflexion, il faut prendre en compte à la fois les contextes globaux
et les situations individuelles.
Il ne convient pas d’extraire des aspects isolés du contexte de l’ensemble des facteurs ni
d’en tirer des conclusions générales. L’«écobilan» en tant que tel n’existe pas. Mais il
existe une multitude d’études, souvent contradictoires, portant sur les écobilans. Elles
quantifient et confrontent les valeurs de divers indicateurs sur une échelle uniforme. Les
résultats sont très variables. Plutôt que d’aboutir à de nouvelles connaissances sur les dif-
férents impacts environnementaux, ils tentent de résumer dans une conclusion générale
des résultats déjà connus. Dans ces études, les répercussions, par exemple sur le climat
ou les nappes phréatiques, ne constituent qu’un facteur parmi tant d’autres. La condition
sine qua non d’un écobilan correct est la présence, dans la littérature de recherche utili-
sée, de valeurs de référence fiables.
1.2. L’impact climatique de la détention d’animaux de rente est fréquemment surestimé.
D’après la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture),
si 18 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) sont dues à la déten-
tion d’animaux de rente, seuls environ 10 % peuvent être directement imputés à la
production d’animaux de rente, qui joue ainsi un rôle secondaire par comparaison
avec d’autres sources d’émission de gaz à effet de serre.
L’appareil digestif des ruminants produit naturellement des gaz (méthane) qui sont émis
dans l’environnement. Dans le monde entier, des scientifiques cherchent à créer des
compléments fourragers et des procédés capables de réduire les émissions de gaz à effet
de serre dues notamment à l’alimentation des ruminants. Mais contrairement à une ma-
chine, un animal n’est pas un système technique que l’on peut optimiser. Les possibilités
de réduction sont donc limitées: on les estime à environ 2 %.
D’après la FAO («The Livestocks long Shadow», p. 112), si 18 % des émissions mon-
diales de gaz à effet de serre (GES) sont dues à la détention d’animaux de rente, seuls
environ 10 % peuvent être directement imputés à leur production:
détention: 4,6 %;
excréments (entreposage, collecte): 6,0 %;
production du fourrage: 0,7 %;
industrie et transport: 0,1 %;
défrichement des forêts: 6,3 %.
L’agriculture et la filière viande suisses ont décidé de longue date de relever les défis
d’une production de denrées alimentaires (d’origine animale) durable. Elles s’emploient
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depuis 1990 à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et poursuivront dans cette
voie.
1.3. Le bilan écologique de la viande suisse est meilleur que celui d’autres pays et ce,
pour les raisons suivantes:
l’agriculture est orientée vers une production durable;
l’affourragement des bovins et ovins est basé sur du fourrage grossier;
la détention des porcs utilise des sous-produits issus de la transformation des
aliments;
les trajets sont courts;
un grand nombre d’entreprises de transformation possèdent une certification
environnementale.
En matière de produits animaux, le bilan écologique de la Suisse est d’ores et déjà meilleur
que celui de la plupart des autres pays. Il est néanmoins nécessaire de réduire encore da-
vantage la concurrence directe existant entre l’affouragement d’animaux de rente et
l’alimentation humaine. Pour la production de viande suisse, cela signifie qu’il faut orienter
l’agriculture vers une production durable (prestations écologiques requises PER), utiliser
efficacement les herbages, optimiser l’utilisation des ressources issues de la transforma-
tion de denrées alimentaires (utilisation de nutriments précieux issus des sous-produits
d’abattage, revalorisation conséquente de sous-produits de l’industrie agroalimentaire), et
enfin apporter un complément adéquat aux rations fourragères tout en maintenant les im-
portations de compléments fourragers à un niveau aussi faible que possible.
1.4. D’après l’Office fédéral de l’environnement OFEV, la part de l’agriculture suisse
dans les émissions de gaz à effet de serre totales du pays est d’environ 10 % et
celle des émissions de CO2 ne dépasse guère 1 %. Les transports, les ménages et
l’industrie sont responsables de plus de 70 % des émissions globales de gaz à effet
de serre.
En Suisse, les transports, les ménages et l’industrie sont responsables de plus de 70 %
des émissions globales de gaz à effet de serre. D’après l’OFEV, la part de l’agriculture est
d’environ 10 % et celle des émissions de CO2 n’est que légèrement supérieure à 1 %
(source: «Indicateurs de l’évolution des émissions de gaz à effet de serre»). Pour
l’agriculture, il est indispensable que d’autres gaz soient classifiés comme gaz à effet de
serre à l’instar du CO2, et notamment le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O) dont
l’impact est important (facteurs respectifs 21 et 310 après conversion en équivalents
CO2). Par rapport aux émissions de méthane et de protoxyde d’azote, les émissions de
CO2 par le secteur agricole sont insignifiantes. La détention de ruminants tels que le bétail
bovin, les moutons et les chèvres, qui dégagent du méthane pendant la digestion, est de
loin la plus exposée. Etant donné que les émissions par animal ne connaissent que
d’infimes variations, le facteur principal pour assurer une production de lait et de viande
respectueuse du climat est une productivité élevée.
1.5. La production de viande est liée à la production laitière. Les vaches laitières pro-
duisent elles aussi du CO2, du méthane et du protoxyde d’azote. Et une vache ne
produit du lait que si elle donne naissance à un veau par an.
Il n’y a pas de production de lait, de produits laitiers (fromage, beurre) ou d’œufs sans
production de viande. L’un ne va pas sans l’autre. Dans l’agriculture suisse traditionnelle-
ment marquée par l’économie laitière, la production de viande est tout particulièrement in-
dissociable de celle d’autres denrées alimentaires d’origine animale. Au cours de son
existence, une vache produit une quantité de lait équivalente à x fois son poids. Mais elle
ne produit du lait que si elle donne naissance à un veau par an.
En termes de bilan écologique, lorsque les émissions sont correctement réparties sur la
viande et le lait (en 2011, la consommation respective de viande et de lait en Suisse a été
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respectivement de 53,7 kg et de 128,4 kg par personne), la production de viande obtient
des résultats bien meilleurs qu’on le prétend souvent.
Comparées aux ruminants, les volailles émettent moins de gaz à effet de serre et utilisent
moins d’eau; quant aux porcs, ils sont de bons valorisateurs de sous-produits.
1.6. De par le monde, les terres cultivées représentent un peu moins d’un tiers des sur-
faces exploitables pour l’agriculture. Les deux autres tiers (prairies, pâturages,
steppes, alpages, etc.) sont transformés en aliments de haute valeur nutritive, en
laine et en cuir par les animaux de rente qui consomment du fourrage grossier. Ce-
ci vaut également pour la Suisse.
Dans le monde entier, environ cinq milliards d’hectares sont disponibles comme surface
agricole utile. Mais pour des raisons naturelles, un peu moins d’un tiers seulement con-
viennent à la culture de céréales, de maïs, de légumes, de pommes de terre, de riz, etc.
Le reste se compose de prairies, de pâturages, de steppes ou d’alpages. L’être humain
ne peut pas exploiter lui-me les végétaux qui poussent sur ces surfaces, mais les
vaches, les chèvres, les moutons et d’autres consommateurs de fourrage grossier peu-
vent, eux, les valoriser en produisant des aliments de grande valeur tels que le lait et la
viande, ainsi que d’autres produits utiles comme la laine et le cuir. L’économie pastorale
produit ainsi des aliments de grande qualité nutritionnelle sur des surfaces qui ne présen-
tent aucun autre intérêt pour l’alimentation humaine.
1.7. 98 % des surfaces agricoles suisses sont exploitées selon les «prestations écolo-
giques requises» (PER), standard suisse pour une agriculture respectueuse de
l’environnement.
Les consommateurs et l’Etat encouragent une production aussi naturelle que possible, te-
nant compte à la fois des intérêts du pays, de ses habitants et de ses animaux. Les ani-
maux proviennent de fermes où ils sont élevés et nourris d’une manière écologique et con-
forme à la protection des animaux. A de rares exceptions près, tous les élevages suisses
observent les «prestations écologiques requises», le standard suisse pour une agriculture
respectueuse de l’environnement. Le respect de ce standard apporte une importante con-
tribution au maintien des paysages naturels ainsi que de régions montagneuses intactes.
L’Etat soutient par le biais de versements directs chaque agriculteur observant les PER.
Les principales exigences sont:
une détention conforme aux besoins des animaux;
un bilan de fumure équilibré;
une rotation des cultures réglementée;
des surfaces de compensation écologique;
une protection du sol appropriée.
De plus, la Suisse soutient de façon ciblée:
la biodiversité dans les territoires agricoles;
l’élevage dans des conditions particulièrement respectueuses des animaux;
l’exploitation durable des zones d’estivage.
1.8. Du point de vue des ressources en eau, la Suisse convient parfaitement à la déten-
tion d’animaux de rente en raison de l’importance de ses précipitations.
En termes d’eau, l’importance de ses précipitations donne à la Suisse des avantages
géographiques pour la détention animale. Dans beaucoup d’endroits, il tombe plus de
1000 mm d’eau par an. Dans une large mesure, il est donc inutile d’irriguer les surfaces
fourragères. En matière de réduction de la pollution des eaux, l’agriculture suisse a entre-
pris d’importants efforts au cours des trente dernières années et atteint des améliorations
considérables.
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1.9. Le défrichement de la forêt tropicale n’est pas dû uniquement à la production de
viande. Par ailleurs, les forêts suisses sont exploitées de façon durable et leur sur-
face augmente.
Le défrichement des forêts dans les pays du tiers monde constitue un réel problème pour
le climat et la biodiversité. Ceci dit, les forêts ne sont pas défrichées uniquement pour
permettre la production de viande, mais aussi d’autres produits d’exportation, par exemple
l’huile de palme. En Suisse, les forêts sont exploitées de manière durable et leur surface
est en augmentation.
1.10. Le fait de consommer des produits régionaux et de saison réduit fortement
l’impact climatique.
La consommation de viande et de produits carnés suisses maintient à un niveau faible
l’impact climatique des transports et de la surgélation, car ces produits ne nécessitent ni
longs trajets, ni longues périodes de surgélation.
1.11. La concurrence alimentaire est aussi un problème économique.
Les viandes produites presque exclusivement avec des produits agricoles (céréales, soja)
peuvent, jusqu’à un certain point, entrer en concurrence avec les besoins humains en
aliments d’origine végétale. En revanche, leurs précieuses protéines viennent compléter
l’alimentation humaine, permettant ainsi à une part croissante de la population mondiale
de se nourrir de façon équilibrée. Par ailleurs, les animaux de rente peuvent valoriser de
précieux sous-produits issus de la mouture des céréales destinées à la consommation
humaine.
La concurrence alimentaire est aussi un problème économique (pouvoir d’achat!). La pro-
duction de viande n’est que l’une des nombreuses possibilités d’utilisation de ces céréales
ou des surfaces sur lesquelles elles sont cultivées. De nos jours, dans les pays industria-
lisés, une partie importante des terres arables est utilisée pour produire de l’énergie; par
ailleurs, dans les pays riches, une part considérable des aliments finit à la poubelle (c’est
le problème dit du gaspillage alimentaire). D’après une étude de la FAO, le volume total
de ces déchets dans le monde représente 120 à 300 kg par personne selon les régions.
2. Elevage et affouragement, transport et abattage
2.1. En Suisse, l’élevage participe d’un cycle de vie fermé des matériaux ce qui est
une condition pour produire durablement des aliments.
L’élevage fait partie intégrante d’un cycle de vie fermé des matériaux, condition d’une
production durable de denrées alimentaires. Dans l’agriculture, le cycle de vie des maté-
riaux peut être structuré en quatre éléments: cultures végétales, denrées fourragères,
élevage et fertilisation. La culture de plantes fourragères permet de produire le fourrage
nécessaire aux animaux et l’utilisation des effluents d’élevage (lisier et fumier) boucle le
cycle.
2.2. En Suisse, il est important que la détention des animaux de rente respecte leurs
besoins et soit aussi naturelle que possible. Près des trois quarts (73 %) des ani-
maux de rente participent au programme «SRPA» et près de la moitié (47 %) au
programme «SST».
En Suisse, la protection des animaux de rente est un sujet sensible auquel toutes les per-
sonnes impliquées attachent une grande importance. Il est important que la détention des
animaux de rente respecte leurs besoins et soit aussi naturelle que possible. La viande
suisse mérite une totale confiance, car en matière de détention des animaux, le standard
est très élevé. L’Etat encourage par ailleurs une détention responsable par ex. au tra-
vers des programmes «systèmes de stabulation particulièrement respectueux des ani-
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maux» (SST) et «sorties régulières en plein air» (SRPA). Deux tiers des exploitations
prennent déjà part au programme SRPA et le tiers restant au programme SST.
Outre les efforts volontairement fournis, l’élevage conforme aux besoins de l’espèce fait
également l’objet de lois et de directives strictes assorties de contrôles indépendants.
Le souci d’agir de façon écologique ne doit pas avoir un impact négatif sur le niveau très
élevé du bien-être animal en Suisse. 78 % de nos génisses et de nos vaches sortent ré-
gulièrement en plein air. Les volailles peuvent évoluer à l’extérieur ou, au moins, en jardin
d’hiver et les alpages accueillent également des porcs. Une détention respectueuse des
animaux leur permettant de sortir régulièrement en plein air entraine une émission accrue
de gaz à effet de serre. Malgré cela, l’agriculture suisse voit son avenir dans une déten-
tion particulièrement respectueuse des animaux. Cette dernière a sa place dans notre
agriculture orientée vers la durabilité.
2.3. Pour l’affouragement des animaux de rente, seules sont utilisées des denrées four-
ragères respectueuses des espèces et de l’environnement et sans OGM. Les fa-
rines animales, les hormones et les antibiotiques stimulateurs de performance sont
interdits.
L’affouragement des animaux de rente comprend uniquement des aliments rigoureuse-
ment contrôlés et conformes tant aux besoins de chaque espèce qu’à l’environnement.
Ceux-ci sont garantis sans OGM et ne doivent pas contenir de farine animale. Les hor-
mones ou les stimulateurs de performance antimicrobiens sont interdits en Suisse depuis
1997. La Station fédérale de recherche Liebefeld-Posieux (ALP) veille au respect de ces
directives. Elle contrôle et agrée les denrées fourragères et empêche que des substances
toxiques ou indésirables ne parviennent dans la viande.
2.4. 86,4 % des denrées fourragères proviennent d’une production indigène.
De source officielle, on atteste à la Suisse un taux d’auto-approvisionnement en produits
d’origine animale de 94 % pour l’année 2011 (rapport agricole 2012). Mais les importa-
tions de denrées fourragères et d’énergie ne sont pas prises en compte. Conformément
au bilan fourrager 2010, la Suisse importe 13,6 % de toutes les denrées fourragères
(substance sèche) nécessaires à une complémentation optimale des rations fourragères
issues de la production indigène (céréales, soja). Une grande partie des composants pro-
téinés du soja (tourteau de soja = sous-produit de la production d’huile de soja) vient du
Brésil, les céréales principalement d’Europe.
Les efforts déployés pour une agriculture plus durable visent à réduire les importations
d’aliments pour animaux. A l’avenir, la Confédération veut promouvoir plus fortement la
culture céréalière en Suisse. De plus, on mise sur une meilleure exploitation des res-
sources existantes, comme la mise en valeur conséquente de sous-produits issus de la
production de denrées alimentaires. Ici se pose également la question de la gestion des
sous-produits issus de la production de viande. Depuis l’interdiction des farines animales
dans l’affouragement, les besoins en soja ont plus que doublé. Mais aujourd’hui, 69 %
des produits à base de soja importés pour fabriquer des aliments pour animaux sont déjà
certifiés conformes au standard Proterra, qui se réfère aux Critères de Bâle (source:
www.sojanetz.ch). Le but est que, d’ici 2014, au moins 90 % du soja soit produit dans le
respect des critères de durabilité.
2.5. Les porcs utilisant les sous-produits de l’industrie agroalimentaire, ils ne représen-
tent qu’une concurrence alimentaire relative.
Les porcs valorisent chez nous une forte proportion de sous-produits issus de la transfor-
mation alimentaire, p. ex. le petit-lait issu de la fabrication de fromage, les produits de
mouture et de décorticage issus de la transformation des céréales et des pommes de
terre, les épluchures issues de la production de légumes, etc.
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