Traduction de la Philosophie pratique de Fichte.
Ce texte est la deuxième partie des Méditations personnelles sur la philosophie
élémentaire, que nous n’avions pas fait paraître avec notre traduction de la première
partie théorique (Méditations personnelles sur la philosophie élémentaire, Vrin 1999)
en raison du caractère trop elliptique et inachevé de cette partie pratique. Nous la
mettons néanmoins à la disposition des lecteurs intéressés en spécifiant bien qu’il ne
s’agit que d’un Working paper, d’une traduction provisoire au lexique flottant et
multiples approximations ou problèmes demeurés en suspens. Cette traduction a été
achevée en 1994 par Isabelle Thomas-Fogiel (Paris 1, philosophie) et relue et
corrigée en 1995, par Anne Gahier (Rennes II, allemand). Elle n’a pas été reprise
depuis cette date et n’a donc pas bénéficiée des avancées –notamment au niveau du
lexique- de la recherche de ces 15 dernières années (voir nos traductions d’autres
textes de Fichte parues depuis 1999, chez Vrin (Méditations personnelles sur la
philosophie élémentaire, 1999, et Présentation d’une nouvelle doctrine de la science,
2000), aux éditions du livre de poche (Doctrine de la science nova methodo, 2001),
aux éditions du Cerf (Doctrine du droit -2004- et Doctrine de la science de 1805, -
2006) et aux PUF (Doctrine de la science de 1812, 2005). Cette traduction devrait
donc évidemment être révisée, au regard des traductions parues et du lexique
fichtéen beaucoup plus établi en français aujourd’hui qu’au moment où nous avions
fait cette traduction en 1994.
Cette traduction a été faite à partir de G.A. La partie pratique, qui suit la partie
théorique commence à la page 181. Rappelons qu’il s’agit de notes de Fichte, d’un
brouillon qui n’a été ni publié ni même élaboré stylistiquement par l’auteur.
Certaines phrases sont incomplètes, d’autres figurent dans la marge, etc. De
manière plus générale, sur la situation de ce texte dans l’œuvre de Fichte, nous nous
permettons de renvoyer le lecteur à notre présentation de la première partie
théorique (Méditations personnelles sur la philosophie élémentaire, Vrin 2000) mais
nous attirons néanmoins son attention sur deux points qui nous semble faire de ce
document, écrit en 1793, un témoignage de la plus haute importance sur la genèse
du système : 1) En dépit du titre, il n’est moins question ici de la loi morale de la
Critique de la raison pratique que de la Critique de la faculté de juger. Fichte s’y livre
à un long commentaire du texte kantien, à une explicitation approfondie du beau et
du sublime, et découvre progressivement des notions qui deviendront cardinales
dans sa philosophie (par exemple celle de Streben). C’est cet éveil du concept
fichtéen au sortir de sa gangue kantienne que nous offre ce manuscrit, annonciateur
de l’envol d’Iéna. De plus, on verra que Fichte ici, contrairement à ce qu’il fera par
la suite, utilise énormément d’exempla, cite à profusion (Molière, Diderot,
Mendelssohn, etc.) livrant ainsi, comme en passant, un début de réponse à ce qui est
longtemps resté un mystère pour ses commentateurs : ses sources, références et
lectures en dehors de Kant. Ces deux raisons font de ce texte un document décisif
pour qui travaille sur la genèse de la doctrine de la science et partant la naissance de
l’idéalisme allemand.
PHILOSOPHIE PRATIQUE