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Le cancer du colon vu par un patient :
« Ce qu’il faut en savoir… »
C’est l’un des cancers les plus fréquents : par ordre de
fréquence, il vient tout de suite après le cancer du sein chez
la femme et après le cancer de la prostate chez l’homme.
Mais c’est un cancer moins médiatisé, malgré des campagnes
régionales de dépistage.
C’est aussi l’un des cancers qu’on sait le mieux traiter et l’un
de ceux dont le traitement a fait le plus de progrès dans ces
dernières années.
LE COLON
C’est le nom donné par les médecins au gros intestin. Il fait suite à
l’intestin grêle et se termine par le rectum et l’anus.
Sa fonction principale est de re-absorber une bonne partie de l’eau du
contenu intestinal.
LE CANCER
Chaque organe de notre corps est fait de milliards de cellules
microscopiques d’une grande diversité. Normalement, la multiplication de
ces cellules, leurs caractéristiques et leur fonctionnement sont contrôlés
de façon très étroite par divers mécanismes régulateurs. Lorsque
certaines cellules échappent au contrôle des mécanismes régulateurs, une
tumeur peut apparaître.
Si cette tumeur n’est pas agressive pour les tissus environnants, on la
considère comme bénigne. Ainsi, dans le côlon, se développent souvent
des « polypes », petites tumeurs bénignes qui en elles-mêmes ne
présentent pas un risque important.
En revanche, si la tumeur continue à croître et surtout si elle s’étend à
d’autres organes, proches ou lointains, on parle de cancer. On distingue
alors la tumeur primitive (par exemple dans le côlon) des « métastases »,
qui se sont développées dans d’autres organes.
Beaucoup des tumeurs du côlon semblent commencer par des polypes qui
ultérieurement dégénèrent et se cancérisent.
LE DANGER
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Le danger du cancer du côlon tient d’abord au volume qu’il peut prendre,
jusqu’à provoquer une obstruction intestinale. Mais il tient davantage
encore au sang qu’il fait perdre (sang dans les selles) et surtout à sa
dissémination à d’autres organes, le foie et le poumon notamment.
LA DECOUVERTE
La découverte du cancer du côlon est souvent tardive, ce qui fait toute sa
gravité.
Les signes qui doivent conduire à suspecter l’existence d’un cancer du
côlon et à mettre en route le processus de diagnostic sont :
l’apparition de troubles intestinaux : diarrhée / constipation,
la présence de sang dans les selles,
une altération inexpliquée de l’état général,
la survenue de douleurs abdominales.
LE DIAGNOSTIC
Le diagnostic repose sur un examen essentiel : la coloscopie. Cet examen,
effectué par un gastro-entérologue, consiste à introduire par l’anus un
long tube muni d’une micro-caméra que permet d’examiner, centimètre
par centimètre la paroi interne du gros intestin. Souvent, l’appareil
comporte aussi un dispositif qui permet de prélever de très petits
fragments de tissus pour les examiner au laboratoire.
La coloscopie se fait sous anesthésie et reste indolore, mais elle demande
un intestin bien préparé. La veille de l’examen, le patient doit ne pas
manger et boire une solution qui aide l’intestin à se vider de tout son
contenu.
Lorsque les examens des tissus prélevés au microscope diagnostiquent le
cancer du côlon, de nouveaux examens sont entrepris (scanner, examens
de sang) pour déterminer s’il existe des métastases et pour décider du
traitement le plus approprié.
LE TRAITEMENT
La chirurgie constitue la première étape du traitement, chaque fois
qu’elle est possible. Le but est de faire disparaître la tumeur primitive et
les métastases éventuelles de façon à arrêter la progression du cancer et
son extension. Par sécurité et pour ne pas laisser de cellules cancéreuses
qui risqueraient de se multiplier à nouveau, le chirurgien ne retire pas la
tumeur du côlon elle-même mais le segment d’intestin dans lequel elle se
trouve (on peut perdre sans inconvénient quelques centimètres
d’intestin).
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La chimiothérapie intervient ensuite, dans la plupart des cas. Elle est
complémentaire de la chirurgie. Elle consiste à administrer des produits
susceptibles de tuer, sélectivement, les cellules cancéreuses qui
pourraient rester dans l’organisme. Le choix de la chimiothérapie est très
précis et fait par un spécialiste (oncologue ou cancérologue). Ces produits
sont dosés et associés, suivant un schéma d’administration qui demande à
être suivi très scrupuleusement.
L’administration de la chimiothérapie se fait le plus souvent par voie
intraveineuse. Le patient vient à l’hôpital quelques heures, une fois tous
les quinze jours et repart chez lui aussitôt après. Suivant les produits
administrés, mais aussi et surtout suivant les patients, les effets
secondaires de la chimiothérapie sont plus ou moins importants. On sait
les atténuer, si nécessaire, par des traitements complémentaires.
Des progrès considérables ont été faits dernièrement dans la mise au
point de produits nouveaux et de schémas de traitement du cancer du
côlon par chimiothérapie.
LE PRONOSTIC
Le cancer du côlon peut tuer et tue malheureusement encore beaucoup de
patients qui auraient survécu si le diagnostic avait été posé plus tôt.
Le pronostic au départ, c'est-à-dire à la découverte du cancer, dépend
d’un facteur essentiel, de l’extension de la maladie à ce moment-là :
tumeur primitive et métastases éventuelles.
Mais le pronostic dépend aussi du schéma de traitement retenu et du
respect de ce schéma pendant les six mois que dure habituellement la
chimiothérapie.
Chaque cas est un cas particulier, si bien que les statistiques de durée de
survie n’ont qu’une valeur indicative. Ces statistiques reposent d’ailleurs
sur des résultats moyens obtenus avec des schémas de traitement
maintenant dépassés. Les progrès faits ces dernières années autorisent de
grands espoirs d’amélioration.
Les plus grands progrès qu’on puisse attendre dans la lutte contre le
cancer du côlon viendront sans doute de campagnes de prévention plus
systématiques qui permettront d’identifier la maladie beaucoup plus tôt, à
un stade où les chances de guérison complète sont les plus élevées.
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