Jean-Baptiste - Société internationale Jean Baptiste SAY

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CONGRÈS JEAN-BAPTISTE SAY
JEAN-BAPTISTE SAY ETUDIE PAR FRIEDRICH LIST
OU EPISTEMOLOGIE DE L’OBJET DE L’ECONOMIE POLITIQUE
MANDRARA Thosun Eric, MANDRARA Laïmi Jehanne
Université d’Antananarivo, UCM
Adresse mail : [email protected]
Plan :
Introduction
Section I- Une critique, pertinence et malentendus
Section II- Source d’une science économique sans unité et sans problème
Section III- Pour une épistémologie reconnaissant la philosophie
Conclusion
Bibliographie
Résumé, Abstract
INTRODUCTION
List p.492 « On n’a jamais vu un écrivain exercer avec des moyens si faibles une si grande
terreur scientifique que J.-B. Say… » Voilà en une phrase le sentiment de List envers notre
auteur : une influence bien reconnue, mais qui lui a tapé dans la tête, étant données les
positions théoriques opposées des deux.
Il n’est pas courant de rencontrer dans la littérature économique les mercantilistes réagir aux
idées classiques, c’est plutôt l’inverse qui est de mise, les premiers étant généralement
antérieurs aux seconds.
L’étude de JBS par List montre d’abord des divergences de vision des choses, des divergences
théoriques, et à travers l’étude se détache une épistémologie de l’objet de l’économie
politique
Le débat que soulève au fond le désaccord de List concerne le choix de vision, et il le présente
sous forme de choix d’objet (une économie d’universalité individuelle ou de la nation). Le
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problème principal qui est soulevé ici va dans ce sens : la science économique influencée par
JBS traite-t-elle des vrais problèmes, notre objet principal est le choix d’objet de la science
économique.
Ce qui est c’est que, depuis, JB Say a objectivement orienté le contenu de la science
économique, et nous allons l’observer. List s’attaquait aux œuvres des auteurs, nous c’est
toute la science économique sous l’influence de JB Say que nous mettons en considération. Il
doit y avoir une épistémologie de cette science, une critique, mais notre épistémologie ne se
forme pas n’importe comment, mais sur la base de la science des sciences, c’est-à-dire la
philosophie. Science économique actuelle, marquée par JBS est fausse, mais ne se connaît pas
comme telle, il faut retrouver la philosophie, mais la philosophie est perdue elle-même,
monde relativiste, science économique perdue, il faut philosophie correcte, non relativiste,
pour avoir une chance de bien comprendre les problèmes de la science économique
aujourd’hui.
Plan : Nous allons d’abord étudier les analyses de List à l’endroit de JBS, ensuite analyser
l’influence objective de JBS dans le contenu de la science éco aujourd’hui, avant d’entrer
dans l’épistémologie de cette science économique sous le regard de la philosophie.
SECTION I - UNE CRITIQUE, PERTINENCE ET MALENTENDUS
1- JBS, p7 « Une science ne fait de ritables progrès que lorsqu’on est parvenu à bien
déterminer le champ peuvent s’étendre ses recherches et l’objet qu’elles doivent se
proposer… On a longtemps confondu la Politique proprement dite, la science de
l’organisation des sociétés, avec l’Economie politique, qui enseigne comment se forment, se
distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés. »
-List p.488 « …C’est grâce à cette division des matières et à sa mise en oeuvre que Say a
réussi et fait école. On ne doit pas s’en étonner ; car tout y était palpable pour ainsi dire, tant
Say avait su retracer avec une clarté saisissante les procédés de la production et les forces
individuelles qu’elle occupe, tant il avait rendu intelligible, dans sa sphère restreinte, le
principe de la division du travail, tant il avait nettement expliqué le commerce des individus !
Il n’y avait pas d’artisan ni de boutiquier qui ne pût le comprendre, et qui ne le comprît
d’autant mieux que J.-B. Say lui apprenait moins de choses nouvelles. »
2- Présentation plaisante de cet apport, mais objectivement la science économique va se
développer d’après cette légèreté.
-List reconnut clairement ce par quoi JBS aura sans doute marqué le contenu de la science
économique, qui allait se mettre en place à partir de cette époque, les fonctions économiques.
Mais constatons qu’il y a ajoute un ton plaisant, que cet apport ne signifierait pas grand-chose.
3- Sur le fond, List classe JBS dans l’Ecole, et cette Ecole serait d’abord influencée par
FQuesnay ; il ne voit pas différences importance entre FQ, AS, JB Say, dans leur scientificité
-List p.233 « Quesnay, qui conçut l’idée de liberté universelle de commerce, étendit le
premier ses recherches au genre humain tout entier, sans tenir compte de l’idée de nation. »
-List p.236 « Tous les écrivains postérieurs ont partagé cette erreur. Sismondi appelle
l’économie politique « science qui se charge du bonheur de l’espèce humaine. Ainsi Adam
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Smith et ses disciples n’ont enseigné au fond autre chose que ce que Quesnay et son école
avaient enseigné avant eux. »
4- La principale divergence entre l’Ecole et la position de List, suivant l’auteur
a- Un moment donné, List a posé clairement l’opposition libéralisme - mercantiliste List
p.491 « De son propre aveu, il [JBS] hésitait dans le commencement s’il se prononcerait pour
le système mercantile ou pour la liberté commerciale… [De sa propre histoire personnelle], il
se décida à prendre parti pour la liberté absolue du commerce. »
L’opposition que nous qualifions classique-mercantiliste est clairement posée, mais il ale sens
d’opposition libéralisme-mercantile
b- En fait la principale opposition qui se gage de l’ouvrage de List est libre échange ou
protectionnisme
Absence de frontière ou frontière douanière
Cosmopolitisme ou nation
-Dans son ouvrage, il a surtout classé les auteurs classiques de développer Economie
cosmopolite en opposition à l’économie politique. Curieuse classification : Economie
cosmopolite ou Economie politique. L’économie politique est pour lui réduite de l’économie à
l’intérieure de la frontière étatique, polis, Etat. Et l’économie cosmopolite signifie pour lui
l’absence des nations, soit le libéralisme absolu, il suppose l’opposition précédente,
libéralisme mercantilisme.
-Le cosmopolitisme, universaliste normalement, se borne dans l’autre face aux individus.
L’absence de nation ne signifie pas seulement absence de frontière, mais aussi absence
d’organisation étatique. Parlant d’Adam Smith, List écrit p.482 « Il n’existe point pour lui de
nation ; il ne voit qu’une société, c’est-à-dire des individus réunis… Cette annihilation
complète de la nationalité et du gouvernement, cette exaltation de la personnalité devenue
l’origine de toute force productive, ne pouvaient paraître plausibles qu’autant qu’on prenait
pour objet principal de ses études, non pas la force productive, mais le produit, c’est-à-dire la
richesse matérielle, ou plutôt uniquement la valeur échangeable du produit… Il fallait réduire
l’économie politique à une théorie pure et simple des valeurs. »
-De il oppose théorie de valeur échangeable (classique) et théories des forces productives,
la sienne. Au niveau des relations individuelles, microéconomiques disons-nous aujourd’hui,
seule compte les rapports de valeurs des productions. Lui, List, y oppose les forces de
production.
-Théorie de forces productives. List désigne par des choses que la théorie classique ignore,
met de côté sans considération :
p.253 « Sous tous ces rapports, le principal est l’état de la société dans laquelle l’individu a
été élevé et se meut ; il s’agit de savoir si les sciences et les arts y fleurissent, si les
institutions et les lois y engendrent le sentiment religieux, la moralité et l’intelligence, la
sûreté pour les personnes et pour les biens, la liberté et la justice, si, dans le pays, tous les
éléments de la prospérité matérielle, agriculture, industrie manufacturière et commerce, sont
également et harmonieusement développés, si la puissance nationale est assez grande pour
assurer aux individus la transmission des progrès matériels et moraux d’une génération
l’autre, et pour les mettre en état non seulement d’utiliser en totalité les forces naturelles du
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pays, mais encore, au moyen du commerce extérieur et des colonies, de disposer des forces
naturelles des pays étrangers.
« Adam Smith a si peu compris la nature de ces forces en général qu’il ne considère même
pas comme productif le travail intellectuel de ceux qui s’occupent de la justice et de l’ordre,
qui donnent l’instruction, qui entretiennent le sentiment religieux, qui cultivent la science ou
l’art. Ses recherches se restreignent à cette activité de l’homme qui produit des valeurs
matérielles… Ainsi sa doctrine devient de plus en plus matérialiste, particulière,
individuelle. »
-Les malentendus :
Vu sous l’angle de ces critiques (opposition), les auteurs classiques auraient si peu
d’originalités, et List pouvait dire que FQ est le maître de tous
-Le débat objectif : effectivement autour cause de la richesse, mais AS traite aussi cause de la
richesse, et d’une manière supérieure, Keynes l’ignore, List aussi
-AS ˃ FQ , AS ˃ JBS
Tout le monde est placé sous Smith ; dans ce placement, grande déviation ; ils sont classiques,
mais Smith est supérieur dans ce classement classique
-Le vrai débat Classique mercantiliste ; ce débat n’est pas clairement posé chez List
SECTION II - SOURCE D’UNE SCIENCE ECONOMIQUE SANS UNITE
ET SANS PROBLEME
-Introduction
Il y a des malentendus disions-nous. List a reconnu les apports de JBS, mais sur un ton
plaisant, en les minimisant. En fait l’influence de JBS est objectivement immense dans la
formation de la science économique telle qu’elle est jusqu’aujourd’hui. Il a donné le sens du
contenu à cette science.
Mais pour bien peser, faire ressortir, cet apport, il faut considérer les malentendus de List et
de la plupart sur AS
1-Apport d’AS et vraie opposition Classique-mercantilisme
2-La science économique sous influence de JBS
1-Apport d’AS et vraie opposition Classique-mercantilisme
1.1-La division du travail du Livre II. Le principal mérite d’Adam Smith est d’avoir discer
un principe, une caractéristique sociale, la division du travail, qui fonde nombre de
conséquences : « Quand une fois la division du travail est généralement établie, un homme
ne peut plus appliquer son travail personnel qu’à une bien petite partie des besoins qui lui
surviennent… A mesure donc que la division du travail devient plus grande, il faut, pour
qu’un même nombre d’ouvriers soit constamment occupé, qu’on accumule d’avance une
égale provision de vivres. »
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Quand le nom d’Adam Smith est associé à la division du travail, on rappelle surtout le
célèbre passage de la manufacture d’épingles au sein de la Richesse des nations, portant sur la
question du rendement, qui sera sublimé avec le taylorisme. C’est un sujet techniquement
important mais bien secondaire par rapport au passage du Livre II du même ouvrage, qui vient
d’être cité et qui est fondateur de la vraie science sociale.
List reconnaît à AS sa découverte de la DT, mais cela ne concerne que le passage sur la
manufacture d’épingle, ce serait une découverte frappante mais ne constitue pas la principale
préoccupation, et List considère comme principale que tous les auteurs, AS aussi, soit d’abord
d’obédience FQ.
AS centre donc la caractérisation de la société sur la division du travail, et lui associe
immédiatement un problème, la difficulté à l’emploi. En fait, cette division du travail, choisie
entre mille détails, est la catégorie sociale la plus déterminante, la pierre angulaire par laquelle
commence la chaîne des liaisons dans l’édifice social, à la manière de la gravitation dans le
domaine physique. Par sa force de détermination ensuite, ce principe peut ouvrir à de
nombreuses connaissances, qui autrement échappent profondément à la compréhension. La
science cherche à découvrir le secret de la nature, les réalités qui comptent le plus dans la
marche, la dynamique, du monde physique ou de la société.
Le choix d’Adam Smith de désigner ce principe de la division du travail est
objectivement l’ouverture à une science immense, l’on peut être conduit à découvrir des
réalités et des relations nombreuses vers lesquelles la connaissance spontanée n’a aucune
chance d’aller. Cette science, riche de contenus insondables, peut être appelée la dynamique
marchande. Elle est rattachée à la division du travail, comme en physique une science, la
dynamique, est rattachée aux champs des forces de gravitation. La vie économique et sociale,
comme le domaine physique, est faite de réalités que, ordinairement, spontanément, sans
construction conceptuelle, on ne saisit pas.
1.2-La ligne scientifique pertinente. Du fondement établi, nous pouvons
systématiquement reposer le problème, et rendre évidentes les nécessités des choses qui
sortent de ce fondement. Les premières nécessités qui se dégagent sont ainsi : la division du
travail, qui doit - nécessité - s’accompagner d’échange, connaît immédiatement - une autre
nécessité - une rupture dans les échanges, rupture prenant deux formes : la difficulté de
vendre et la difficulté d’acquérir, soit le problème de débouché des mercantilistes et le
problème des avances des premiers classiques. Il faut poser conceptuellement ces problèmes
parmi les premières nécessités qui naissent de la division du travail. Récapitulons :
Division du travail échange difficulté d’échange, rupture difficulté d’emploi
→ exigence d’un facteur dynamique
Ce sont les premières nécessités, fondamentales et les plus exigeantes, de la société réelle
connue des hommes, la société avec division du travail. Ce sont des nécessités liées
objectivement et conceptuellement à la division du travail. La division du travail est une
objectivité sociale, non une simple construction de l’esprit. La construction de l’esprit est
nécessaire, qui fera que la réalité sera connue scientifiquement, mais cette chose construite est
d’abord une objectivité indépendante de notre esprit. Les nécessités qui en découlent sont des
objectivités indépendantes de notre compréhension ou non, et nous avons l’obligation de les
connaître.
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