CONGRÈS JEAN-BAPTISTE SAY JEAN-BAPTISTE SAY ETUDIE PAR FRIEDRICH LIST OU EPISTEMOLOGIE DE L’OBJET DE L’ECONOMIE POLITIQUE MANDRARA Thosun Eric, MANDRARA Laïmi Jehanne Université d’Antananarivo, UCM Adresse mail : [email protected] Plan : Introduction Section I- Une critique, pertinence et malentendus Section II- Source d’une science économique sans unité et sans problème Section III- Pour une épistémologie reconnaissant la philosophie Conclusion Bibliographie Résumé, Abstract INTRODUCTION List p.492 « On n’a jamais vu un écrivain exercer avec des moyens si faibles une si grande terreur scientifique que J.-B. Say… » Voilà en une phrase le sentiment de List envers notre auteur : une influence bien reconnue, mais qui lui a tapé dans la tête, étant données les positions théoriques opposées des deux. Il n’est pas courant de rencontrer dans la littérature économique les mercantilistes réagir aux idées classiques, c’est plutôt l’inverse qui est de mise, les premiers étant généralement antérieurs aux seconds. L’étude de JBS par List montre d’abord des divergences de vision des choses, des divergences théoriques, et à travers l’étude se détache une épistémologie de l’objet de l’économie politique Le débat que soulève au fond le désaccord de List concerne le choix de vision, et il le présente sous forme de choix d’objet (une économie d’universalité individuelle ou de la nation). Le 1 problème principal qui est soulevé ici va dans ce sens : la science économique influencée par JBS traite-t-elle des vrais problèmes, notre objet principal est le choix d’objet de la science économique. Ce qui est c’est que, depuis, JB Say a objectivement orienté le contenu de la science économique, et nous allons l’observer. List s’attaquait aux œuvres des auteurs, nous c’est toute la science économique sous l’influence de JB Say que nous mettons en considération. Il doit y avoir une épistémologie de cette science, une critique, mais notre épistémologie ne se forme pas n’importe comment, mais sur la base de la science des sciences, c’est-à-dire la philosophie. Science économique actuelle, marquée par JBS est fausse, mais ne se connaît pas comme telle, il faut retrouver la philosophie, mais la philosophie est perdue elle-même, monde relativiste, science économique perdue, il faut philosophie correcte, non relativiste, pour avoir une chance de bien comprendre les problèmes de la science économique aujourd’hui. Plan : Nous allons d’abord étudier les analyses de List à l’endroit de JBS, ensuite analyser l’influence objective de JBS dans le contenu de la science éco aujourd’hui, avant d’entrer dans l’épistémologie de cette science économique sous le regard de la philosophie. SECTION I - UNE CRITIQUE, PERTINENCE ET MALENTENDUS 1- JBS, p7 « Une science ne fait de véritables progrès que lorsqu’on est parvenu à bien déterminer le champ où peuvent s’étendre ses recherches et l’objet qu’elles doivent se proposer… On a longtemps confondu la Politique proprement dite, la science de l’organisation des sociétés, avec l’Economie politique, qui enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés. » -List p.488 « …C’est grâce à cette division des matières et à sa mise en oeuvre que Say a réussi et fait école. On ne doit pas s’en étonner ; car tout y était palpable pour ainsi dire, tant Say avait su retracer avec une clarté saisissante les procédés de la production et les forces individuelles qu’elle occupe, tant il avait rendu intelligible, dans sa sphère restreinte, le principe de la division du travail, tant il avait nettement expliqué le commerce des individus ! Il n’y avait pas d’artisan ni de boutiquier qui ne pût le comprendre, et qui ne le comprît d’autant mieux que J.-B. Say lui apprenait moins de choses nouvelles. » 2- Présentation plaisante de cet apport, mais objectivement la science économique va se développer d’après cette légèreté. -List reconnut clairement ce par quoi JBS aura sans doute marqué le contenu de la science économique, qui allait se mettre en place à partir de cette époque, les fonctions économiques. Mais constatons qu’il y a ajoute un ton plaisant, que cet apport ne signifierait pas grand-chose. 3- Sur le fond, List classe JBS dans l’Ecole, et cette Ecole serait d’abord influencée par FQuesnay ; il ne voit pas différences importance entre FQ, AS, JB Say, dans leur scientificité -List p.233 « Quesnay, qui conçut l’idée de liberté universelle de commerce, étendit le premier ses recherches au genre humain tout entier, sans tenir compte de l’idée de nation. » -List p.236 « Tous les écrivains postérieurs ont partagé cette erreur. Sismondi appelle l’économie politique « science qui se charge du bonheur de l’espèce humaine. Ainsi Adam 2 Smith et ses disciples n’ont enseigné au fond autre chose que ce que Quesnay et son école avaient enseigné avant eux. » 4- La principale divergence entre l’Ecole et la position de List, suivant l’auteur a- Un moment donné, List a posé clairement l’opposition libéralisme - mercantiliste List p.491 « De son propre aveu, il [JBS] hésitait dans le commencement s’il se prononcerait pour le système mercantile ou pour la liberté commerciale… [De sa propre histoire personnelle], il se décida à prendre parti pour la liberté absolue du commerce. » L’opposition que nous qualifions classique-mercantiliste est clairement posée, mais il ale sens d’opposition libéralisme-mercantile b- En fait la principale opposition qui se dégage de l’ouvrage de List est libre échange ou protectionnisme Absence de frontière ou frontière douanière Cosmopolitisme ou nation -Dans son ouvrage, il a surtout classé les auteurs classiques de développer Economie cosmopolite en opposition à l’économie politique. Curieuse classification : Economie cosmopolite ou Economie politique. L’économie politique est pour lui réduite de l’économie à l’intérieure de la frontière étatique, polis, Etat. Et l’économie cosmopolite signifie pour lui l’absence des nations, soit le libéralisme absolu, il suppose l’opposition précédente, libéralisme – mercantilisme. -Le cosmopolitisme, universaliste normalement, se borne dans l’autre face aux individus. L’absence de nation ne signifie pas seulement absence de frontière, mais aussi absence d’organisation étatique. Parlant d’Adam Smith, List écrit p.482 « Il n’existe point pour lui de nation ; il ne voit qu’une société, c’est-à-dire des individus réunis… Cette annihilation complète de la nationalité et du gouvernement, cette exaltation de la personnalité devenue l’origine de toute force productive, ne pouvaient paraître plausibles qu’autant qu’on prenait pour objet principal de ses études, non pas la force productive, mais le produit, c’est-à-dire la richesse matérielle, ou plutôt uniquement la valeur échangeable du produit… Il fallait réduire l’économie politique à une théorie pure et simple des valeurs. » -De là il oppose théorie de valeur échangeable (classique) et théories des forces productives, la sienne. Au niveau des relations individuelles, microéconomiques disons-nous aujourd’hui, seule compte les rapports de valeurs des productions. Lui, List, y oppose les forces de production. -Théorie de forces productives. List désigne par là des choses que la théorie classique ignore, met de côté sans considération : p.253 « Sous tous ces rapports, le principal est l’état de la société dans laquelle l’individu a été élevé et se meut ; il s’agit de savoir si les sciences et les arts y fleurissent, si les institutions et les lois y engendrent le sentiment religieux, la moralité et l’intelligence, la sûreté pour les personnes et pour les biens, la liberté et la justice, si, dans le pays, tous les éléments de la prospérité matérielle, agriculture, industrie manufacturière et commerce, sont également et harmonieusement développés, si la puissance nationale est assez grande pour assurer aux individus la transmission des progrès matériels et moraux d’une génération l’autre, et pour les mettre en état non seulement d’utiliser en totalité les forces naturelles du 3 pays, mais encore, au moyen du commerce extérieur et des colonies, de disposer des forces naturelles des pays étrangers. « Adam Smith a si peu compris la nature de ces forces en général qu’il ne considère même pas comme productif le travail intellectuel de ceux qui s’occupent de la justice et de l’ordre, qui donnent l’instruction, qui entretiennent le sentiment religieux, qui cultivent la science ou l’art. Ses recherches se restreignent à cette activité de l’homme qui produit des valeurs matérielles… Ainsi sa doctrine devient de plus en plus matérialiste, particulière, individuelle. » -Les malentendus : Vu sous l’angle de ces critiques (opposition), les auteurs classiques auraient si peu d’originalités, et List pouvait dire que FQ est le maître de tous -Le débat objectif : effectivement autour cause de la richesse, mais AS traite aussi cause de la richesse, et d’une manière supérieure, Keynes l’ignore, List aussi -AS ˃ FQ , AS ˃ JBS Tout le monde est placé sous Smith ; dans ce placement, grande déviation ; ils sont classiques, mais Smith est supérieur dans ce classement classique -Le vrai débat Classique – mercantiliste ; ce débat n’est pas clairement posé chez List SECTION II - SOURCE D’UNE SCIENCE ECONOMIQUE SANS UNITE ET SANS PROBLEME -Introduction Il y a des malentendus disions-nous. List a reconnu les apports de JBS, mais sur un ton plaisant, en les minimisant. En fait l’influence de JBS est objectivement immense dans la formation de la science économique telle qu’elle est jusqu’aujourd’hui. Il a donné le sens du contenu à cette science. Mais pour bien peser, faire ressortir, cet apport, il faut considérer les malentendus de List et de la plupart sur AS 1-Apport d’AS et vraie opposition Classique-mercantilisme 2-La science économique sous influence de JBS 1-Apport d’AS et vraie opposition Classique-mercantilisme 1.1-La division du travail du Livre II. Le principal mérite d’Adam Smith est d’avoir discerné un principe, une caractéristique sociale, la division du travail, qui fonde nombre de conséquences : « … Quand une fois la division du travail est généralement établie, un homme ne peut plus appliquer son travail personnel qu’à une bien petite partie des besoins qui lui surviennent… A mesure donc que la division du travail devient plus grande, il faut, pour qu’un même nombre d’ouvriers soit constamment occupé, qu’on accumule d’avance une égale provision de vivres. » 4 Quand le nom d’Adam Smith est associé à la division du travail, on rappelle surtout le célèbre passage de la manufacture d’épingles au sein de la Richesse des nations, portant sur la question du rendement, qui sera sublimé avec le taylorisme. C’est un sujet techniquement important mais bien secondaire par rapport au passage du Livre II du même ouvrage, qui vient d’être cité et qui est fondateur de la vraie science sociale. List reconnaît à AS sa découverte de la DT, mais cela ne concerne que le passage sur la manufacture d’épingle, ce serait une découverte frappante mais ne constitue pas la principale préoccupation, et List considère comme principale que tous les auteurs, AS aussi, soit d’abord d’obédience FQ. AS centre donc la caractérisation de la société sur la division du travail, et lui associe immédiatement un problème, la difficulté à l’emploi. En fait, cette division du travail, choisie entre mille détails, est la catégorie sociale la plus déterminante, la pierre angulaire par laquelle commence la chaîne des liaisons dans l’édifice social, à la manière de la gravitation dans le domaine physique. Par sa force de détermination ensuite, ce principe peut ouvrir à de nombreuses connaissances, qui autrement échappent profondément à la compréhension. La science cherche à découvrir le secret de la nature, les réalités qui comptent le plus dans la marche, la dynamique, du monde physique ou de la société. Le choix d’Adam Smith de désigner ce principe de la division du travail est objectivement l’ouverture à une science immense, où l’on peut être conduit à découvrir des réalités et des relations nombreuses vers lesquelles la connaissance spontanée n’a aucune chance d’aller. Cette science, riche de contenus insondables, peut être appelée la dynamique marchande. Elle est rattachée à la division du travail, comme en physique une science, la dynamique, est rattachée aux champs des forces de gravitation. La vie économique et sociale, comme le domaine physique, est faite de réalités que, ordinairement, spontanément, sans construction conceptuelle, on ne saisit pas. 1.2-La ligne scientifique pertinente. Du fondement établi, nous pouvons systématiquement reposer le problème, et rendre évidentes les nécessités des choses qui sortent de ce fondement. Les premières nécessités qui se dégagent sont ainsi : la division du travail, qui doit - nécessité - s’accompagner d’échange, connaît immédiatement - une autre nécessité - une rupture dans les échanges, rupture prenant deux formes : la difficulté de vendre et la difficulté d’acquérir, soit le problème de débouché des mercantilistes et le problème des avances des premiers classiques. Il faut poser conceptuellement ces problèmes parmi les premières nécessités qui naissent de la division du travail. Récapitulons : Division du travail → échange → difficulté d’échange, rupture → difficulté d’emploi → exigence d’un facteur dynamique Ce sont là les premières nécessités, fondamentales et les plus exigeantes, de la société réelle connue des hommes, la société avec division du travail. Ce sont des nécessités liées objectivement et conceptuellement à la division du travail. La division du travail est une objectivité sociale, non une simple construction de l’esprit. La construction de l’esprit est nécessaire, qui fera que la réalité sera connue scientifiquement, mais cette chose construite est d’abord une objectivité indépendante de notre esprit. Les nécessités qui en découlent sont des objectivités indépendantes de notre compréhension ou non, et nous avons l’obligation de les connaître. 5 Ces nécessités, marchandes, qui ont dû se dégager des premiers débats économiques des temps modernes, avec les mercantilistes et les premiers classiques, en particulier AS, forment ce qu’une science économique correcte devrait prendre pour première substance de son objet. Encore une fois, une science qui les traitent étaient déjà en esquisse avec les mercantilistes de départ et avec AS. Mais elle allait être oubliée, AS même a contribué à cet abandon, mais surtout JBS va y contribuer fortement. 2-La science économique sous influence de JBS L’influence de JBS pour la présente étude est principalement que c’est de ses choix que va se mettre en place une autre science économique, qui n’est pas celle qui aurait pu se développer partant de ce que nous venons d’étudier. Mais voyons largement, Say reconnu, cité par Hegel, List, Marx, Keynes Biographie Say annonçant les néoclassiques Commençons, en reprenant les choses, par ce qui a été reconnu par List, et par tout le monde, ces annonces des fonctions économiques. 2.1-Influence de JBS sur la structure des manuels d’économie politique -JBS influence l’orientation de la science éco naissante Les fonctions économiques, les manuels structurés d’après ces distinctions, S Mill -Les fonctions économiques, structure de son Traité -Grandes influences, cf. structure des œuvres de Mill, Walras, URSS, Barre, Lecaillon, Samulson… Econmie politique pour l’Afrique de Macktiar Diouf, Les formations secondaires, Leçons familières, etc. -Vers quoi s’achemine-t-on lorsqu’on aborde l’économie de cette manière ? A l’endroit de la production, forcément sur « les facteurs de production », mettre l’accent sur le côté actif de la comptable, facteur de production substituable. Le capital est perçuu côté actif, facteurs à mobiliser, mais pas du côté passif, mobilisateur. JBS ouvre la voie à l’économie néoclassique, dominante depuis, de différentes manières : facteurs de production substituable, K matériel (perte du sens de mobilisateur), loi de débouchés économe sans problème. 2.2-Une économie politique sans unité et sans problème a-Sans unité, étalement Une science économique menée d’après les fonctions économiques veut traiter tous les aspects de la vie économique. C’est obligatoire de traiter quelque part tous les aspects économiques. Mais ici c’est l’immédiateté de cet étalement qui est la caractéristique, l’on s’étale immédiatement sur tous les aspects, sans débattre assez sur des principes qui donneraient de l’unité dans son développement. Forcément, le chercheur est envahi par la diversité des aspects, caractères de la vie. C’est le règne du multiple. C’est tout le contraire des premiers écrits économiques des temps modernes, où l’on s’attaque à des problèmes précis, problème des débouchés des mercantilistes, d’où ils s’étalent ensuite sur des 6 propositions qui ne sont pas invariées, puisque cela touchera aussi tous les aspects, commerce, production, mode de vie, la politique, la défense nationale, etc. -AS Adam Smith (antérieur à Hegel) était très conscient de l’obligation scientifique à unifier et hiérarchiser : « Dans les premiers siècles de la vie sociale… les hommes se souciaient peu de découvrir ces chaînes cachées d’évènements qui unissent ensemble les apparences naturelles dont la liaison ne frappe pas au premier abord... [Après les périodes de superstition, prit place la philosophie], cette science qui se propose de mettre à découvert les liaisons secrètes qui unissent les apparences si variées de la nature. »1 Le un n’est pas une juxtaposition, mais c’est un principe unificateur. La science physique moderne s’est développée en découvrant un principe unificateur autour de la chute, la gravitation. Les sciences sociales ont à admettre que la division du travail d’Adam Smith en est l’équivalent dans leur domaine. -Le traitement le plus systématique de la question du multiple et du un est constitué par la philosophie elle-même, pas n’importe quelle philosophie, mais la vraie, la seule vraie philosophie, celle socratique, dont Hegel. A la fin du parcours de sa Science de la logique, le rapport du un et du multiple se présente comme l’affirmation du concept unificateur, le concept qui réalise l’unité de la totalité des différents moments de la détermination de l’être. Par-dessus cette unité conceptuelle, il y a ensuite la « méthode » qui est le mouvement du concept : « Le concept est tout, et son mouvement est l’activité universelle absolue. » (LogT4p.552) « Dans la méthode absolue, le concept se maintient et se conserve dans son être-autre, il reste le général dans sa particularité, dans le jugement et dans la réalité. A chaque nouvelle phase de sa détermination, la masse de son contenu antérieur s’amplifie et s’enrichit… Aussi le plus riche est-il le plus concret et le plus subjectif, et ce qui se replonge dans la plus grande profondeur est en même temps le plus puissant et le plus débordant » (LogT4p.569) La recherche de l’unité n’est pas l’abandon des particularités. La science économique correcte ne rejettera rien dans tous les détails de la vie réelle si riche, mais elle devrait aussi trouver son unité. Le mouvement de détermination ne perd rien dans sa progression ; en même temps « le sommet le plus élevé, le plus accusé est celui représenté par la personnalité pure qui… embrasse tout et garde tout, parce qu’elle atteint ainsi à la plus grande liberté, à la simplicité qui est la première immédiateté et la première généralité. » LogT4p.569 b-Une science économique sans problème JBS est célèbre pour sa fameuse loi des débouchés, que List a bien remarqué aussi. C’est tout le contraire donc des premiers auteurs au temps modernes. Et lorsqu’on traite la fonction de production d’une manière isolée, on est poussé à se poser la question des éléments qui composent l’activité productive ; spontanément on entre dans la notion de facteurs de production, qui en soit est une réalité, s’inscrivant du côté de l’actif au sein de la comptabilité, le capital y figurera au même titre que le travail. Mais le capital de la microéconomie objective et d’AS est le capital mobilisateur, à un rang au-dessus du travail et pas au même niveau. L’idée de facteurs de production substituables, conséquence logique de l’approche 1 Smith A., la Richesse des Nations, p.437-440 7 suivant les fonctions économiques fit disparaître le problème de la nécessité d’un facteur dynamique, bien mise en avant chez AS. Négation du rôle spécifique du capital, facteurs de productions multiples et substituables c-Pour l’essentiel, par rapport à cette étude : -Pour les Mercantiliste comme pour Smith, l’économie a un problème centrale : la difficulté de bouger, les commerçants n’arrivent pas à vendre, le tisserand n’arrive pas à acquérir les différentes composantes de son projet de production ; et il faut quelque chose pour qu’ils puissent s’activer, de la monnaie ou du capital, non pas en tant matériels déjà possédés mais en tant que valeur en contrepartie pour pouvoir les acquérir et agir. Nous allons citer ci-après les deux passages où AS et JBS pose la catégorie K dans leur corpus, AS parle du tisserand en difficulté pour acheter, se fournir, les outils ; JBS met le lecteur dans un tableau où les matériels soient déjà possédés par l’industriel. Mais acquièrent-ils ces matériels ? JBS ne perçoit pas ce que nous avons établi comme étant la difficulté d’échanger dans la chaîne des nécessités marchandes. Smith en est très conscient, il parle d’achat, de se fournir. ASmith, p.126 « Mais quand une fois la division du travail généralement établie, un homme ne peut plus… Or, cet achat ne peut se faire à moins qu’il n’ait eu le temps, non-seulement d’achever tout à fait, mais encore de vendre le produit de son travail... Un tisserand ne peut pas vaquer entièrement à sa besogne particulière s’il n’y a quelque part, soit en sa possession, soit en celle d’un tiers, une provision faite par avance, où il trouve de quoi subsister et de quoi se fournir des outils de son métier et de la matière de son ouvrage, jusqu’à ce que sa toile puisse être non-seulement achevée, mais encore vendue. » -JBS, p.48 « En continuant à observer les procédés de l’industrie, on ne tarde pas à s’apercevoir que seule, abandonnée à elle-même, elle ne suffit point pour créer de la valeur aux choses. Il faut, de plus, que l’homme industrieux possède des produits déjà existants, sans lesquels son industrie, quelque habile qu’on la suppose, demeurerait dans l’inaction. Ces choses sont… La valeur de toutes ces choses [outils, produits, matières brutes…] compose ce qu’on appelle un capital productif. » Saisissant le problème de la rupture marchande, AS pose l’exigence d’un pouvoir d’achat, Monnaie ou valeur accumulée par avance. N’ayant nulle attention sur cet aspect des choses, JBS pose certes l’exigence de posséder du matériel, mais ne se pose pas la question comment il va l’obtenir. Dans le commerce par ailleurs, il y aura la « loi des débouchés » : JBS, LIp113 « Il est bon de remarquer qu’un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur. » Et l’argent ? -JBS, LIp113 « Dans les lieux qui produisent beaucoup, se crée la substance avec laquelle seule on achète : je veux dire la valeur. L’argent ne remplit qu’un office passager dans ce double échange ; et, les échanges terminés, il se trouve toujours qu’on a payé des produits avec des produits. » JBS ne perçoit nullement la spécificité problématique de l’économie marchande. Que l’on compare avec John Law : « On reconnaîtra qu’il n’y a pas moyen d’améliorer notre condition autrement que par l’accroissement de notre numéraire ; ou si la chose est praticable sans numéraire, elle l’est bien davantage avec ce secours… Ces objets dépendent du commerce, et le commerce dépend du numéraire. »1 1 LAW John, Considération sur le Commerce et sur l’Argent. Cité par Charles RIST, op. cit. pp.31-32 8 Certes AS neutralise aussi la monnaie, mais y met à la place l’exigence de capitaux, en tant qu’exigence pour acquérir, parce qu’il y a un problème de rupture posée par la division du travail. 3-Une science économique classique, qui ne peut se comprendre comme telle 3.1-La véritable opposition objective des idées, Classique/Mercantilisme Il faut partir de cette science économique initiale avortée, plus conforme à la réalité, pour dégager. Opposition K ou M Classique K ou mercantiliste M. Dans nos travaux, M,S,E. Les travaux de List sont importants en tant que contributeurs au M, S, cohérence systémique par la douane. Mais List n’est pas parvenue à poser les choses clairement ainsi. L’Allemagne qui va se développer se sera fortement orientée dans le sens de prise d’initiative bancaire, financière, c’est-à-dire monétaire au sens large. Voir Rudolf Hilferding, Lénine qui ont souligné cet aspect. Objectivement, tout le monde s’affirme inconsciemment dans sens classique ou mercantiliste, défini en ces termes. Mais en fait aussi il existe une spontanéité classique. La position K est vraie sur le plan microéconomique, et tout le monde a un vécu microéconomique d’abord, et a tendance a affirmé spontanément la vérité du K classique en allant sur la macroéconomie. C’est là que s’impose objectivement la distinction nécessaire entre micro et macroéconomie. Smith, vrai pour le tisserand, vrai pour la nation. JBS, LIp49 « Ce qui est vrai d’un individu, de deux individus, de trois, de quatre, l’est de la société toute entière. » List, vaguement annonçait distinction économie individuelle et économie de la nation. -La nécessité d’un choix de facteur dynamique étant objectivement incontournable, JBS comme la science néoclassique est classique, au sens K définie ainsi. Sans discuter des vrais débats qui devaient et devraient être ceux de la science économique correcte, on est spontanément classique, parce que la nécessité de facteur dynamique est une objectivité, et ue spontanément on ira vers la microéconomie, vérité immédiate de chacun, vérité K. SECTION III - POUR UNE EPISTEMOLOGIE RECONNAISSANT LA PHILOSOPHIE La science de base aujourd’hui, la TEGW, la réalité modélisée, serait certes une science d’unité, mais d’unité formelle. Car les économistes hors de ce camp de base qui sous-tend toutes leurs connaissances, sont obligés d’aborder les problèmes réels (chômage, crises, sousdéveloppement) alors d’une manière anarchique sans unité, contingente, désordonnée. La TEGW elle-même est sans problème, un jeu automatique de rapport d’utilités et de désutilités, les problèmes sont abordés sans unité. -Ce n’est pas la science, la vraie connaissance de l’être réel, l’être social réel. Ici le scientifique doit s’exiger à connaître vraiment. Ici, il est important d’accepter que cette exigence de savoir vraiment doit rejoindre la philosophie, et la philosophie c’est d’abord cette tradition socratique allant jusqu’à Hegel. « Il ne peut y avoir sans cette philosophie ni vie, ni 9 esprit, ni vérité… ». Précisément, hors d’Hegel, expression la plus avancée de cette philosophie, point de science. L’enseignement philosophique essentiel, Hegel : il n’y a pas d’être au repos, tranquille, sans problème. L’être, la société est toujours en mouvement, en devenir. N.B. Cela ne veut pas dire qu’il est indéfinissable, relative… Etant toujours en devenir, il connaît toujours aussi l’absolu, comme on doit comprendre qu’il est être et néant, il est fini et infini, il faut dépasser l’esprit unilatéral pour comprendre ce fait. L’être comporte à chaque moment de son devenir un négatif qui est déclencheur de sa dynamique au moment considéré. « La détermination est la négation », Spinoza, principe placé au centre de la compréhension des choses chez Hegel ; et en allant en profondeur des choses peut-on mieux les comprendre autrement ? N.B. L’être est indétachable de négatifs, c’est ce qui donne vie, mouvement… mais cela ne veut pas dire que l’être est le négatif, il doit être dit qu’il est l’affirmatif, sinon on passe à côté de l’objet principal pris en considération ; le négatif n’est qu’un moment de détermination. N.B. Hegel n’est pas un philosophe particulier, au choix, à côté d’autres, c’est la philosophie même. En ce sens, la philosophie c’est d’abord celle héritée des Socratiques, avec une problématique centrale précise, et relayée dans sa progression. Le dernier à faire vraiment le relais et qui l’a fait progressé est Hegel. Faire la philosophie (au sens exact) doit passer par les acquis d’Hegel. -Quelque part, Hegel explique autrement : le négatif est une « barrière » ; face à celle-ci, l’être a un devoir-être qui est de se réaliser en tant qu’affirmatif, infini, libre. La vie est faite de cette tension ineffaçable barrière – devoir-être (ou dépassement nécessaire de la barrière). On ne saisit nul être réel, nulle société en ne voyant que la tranquillité, le repos, en ne soupçonnant que cet être a à tout moment de sa détermination des défis à surmonter. Il faut en plus tenir compte dans l’enseignement socratique, hégélienne, la recherche de l’unité des choses, débat un – multiple (Hegel). Dans l’ordre du tout, les déterminations des choses, les choses déterminantes, les choses mêmes, ont une hiérarchie. Notion de réalités plus ordonnatrices que d’autres, déjà exprimée chez Aristote. Il ne suffit pas d comprendre les choses comme comportant des négatifs actifs, mais il faut en plus un centre négatif le plus déterminant, une problématique centrale définissant l’essence de la chose considérée. La recherche du un, de l’unité des choses n’est pas un un passif, mais une problématique essentielle définissant la nature essentielle de la chose. La société, l’économie, n’est pas vraiment saisie telle qu’elle est sans la poser avec une problématique centrale identitaire. La science économique initiale était sur cette voie, la science économique qui est restée n’a pas soupçon de cette exigence. La TEGW, est une représentation essentielle sans problème. Le problème est extérieur mais pas dans la chose même : la chose se passe au sein de la CPP, et là-dedans il n’y pas de problème ; le problème est seulement qu’on n’assure pas la CPP. Que l’on compare avec la façon mercantiliste de comprendre au départ : ils voyait la société comportant irrémédiablement le problème de débouchés, qui n’est pas considéré comme accidentel, dû à des circonstances anormales, mais c’est pris comme nature même de la société d’avoir ce problème de débouchés ; et ce fut un mérite d’AS d’apporter dans l’explication des choses la DT, qui est explication scientifique de cette existence problématique ineffaçable ; et AS pose clairement nécessité de quelque chose pour permettre 10 activité, tout comme les mercantilistes qui posait nécessités de la monnaie, sauf que Smith et ses disciples vont combattre cette nécessité M et mettre à la place le capital. Pour reprendre, il faut aller vers un objet scientifique qui fait naître vraiment la science économique, un objet avec un problème central qui donne sa dynamique d’ensemble. C’est la société avec DT qui pose le problème principal de difficulté de bouger, lié à cette DT. Dynamique marchande. Une société marchande qui a l’obligation d’échanger, mais qui n’arrive pas à échanger. La nature humaine est d’être active, dans sa société concrète (de l’économie politique), il bute à la difficulté de bouger. N.B. La nature humaine est d’être active : « la substance de l’esprit es la liberté, l’essence de la liberté est l’activité… L’esprit est actif. » (compilation Hegel) Beaucoup de choses à poser à ce niveau, que ne soupçonne pas la science économique depuis : choix du un, d’une caractéristique déterminante fondamentale de la société, d’une caractéristique la plus explicative de la dynamique de la réalité : la DT. -Compréhension que cette économie de DT a comme problème, problématique basique, le négatif le plus conséquent : on ne peut pas bouger. Une société humaine avec un devoir être de liberté, mais profondément bloquée La substance de l’esprit… activité. L’homme d’essence libre, libre – actif. Sa nature marchande simultanément l’empêche de bouger. Problème central en économie : dynamique marchande, comment bouger dans les conditions marchandes. Ce n’est pas une question gratuite, sans problème, un problème inventé de toute pièce, l’homme est empêché d’une façon normale, il a défi de surmonter en permanence cet empêchement. Comment bouger. Ce n’est pas un dogmatisme venant d’une lecture trop longue d’Hegel, c’est la réalité la plus déterminante des sociétés humaines, c’est le problème initial, fort, des mercantilistes, d’AS aussi, mais oublié. -Dans la poursuite de ce problème, se pose problème de facteur dynamique, quelque chose pour bouger. C’est à condition d’amener à poser ou à reposer le problème de cette manière seulement que l’on comprend que le plus grand départage théorique c’est K ou M, et deux grandes théories, et il n’y a que cela : classique K, non-classique M -Micro, macro, spontanéité classique. A u autre niveau, le défi dépasser la spontanéité classique. -Les positions de JBS et de List qui ne ressortent pas clairement. // -L’être, toute chose, a un moment (une phase) de devoir dépasser la « barrière », c’est-à-dire « l’autre » qui s’oppose à sa liberté, la maintient dans la finitude LogT1. En terme clair, un être, la société, ne peut être traité sans la prendre comme être qui a un problème. Cette théorie de connaissance, la plus approfondie des connaissances, nous enseigne aussi que l’être a son unité. Ces deux considérations, où toute la science hégélienne, nous ramène à un problème central, à une conceptualisation unificatrice, des déterminations de l’être. L’aboutissement de la connaissance la plus approfondie de l’être, de la société, chez Hegel, se présente sous cette formulation : le concept qui établit l’unité des différents moments de déterminations de l’être. En précisant en plus qu’il s’agit d’unité téléologique. Pour le dire autrement, moins rébarbative, nous faisons de la science (science de la société) seulement si nous tenons à saisir l’être, l’être social, dans son unité téléologique affrontant un problème central unificateur et orienté vers un but. La société a une « fin », un sens 11 d’orientation, qui est de surmonter cette « barrière » et conquérir sa liberté. Chacun des individus dans la société se donne un sens de sa vie, suivant ce qu’il faut comprendre. Il ne faut pas penser que dans sa totalité, cette société-là où ils vivent n’a pas de sens de la vie, qu’elle serait un cadre amorphe où les individus font n’importe quoi. L’essence de l’esprit, de l’homme, de la société est la liberté. -Adam Smith, bien avant Hegel, a pu formuler cette exigence d’unité de compréhension sociale. Cf. supra. Il faut placer sa Richesse des nations sous cette exigence. L’être a différents moments de détermination ; à l’aboutissement, le Concept établit l’unité (téléologique) des différents moments de détermination. Vient ensuite la méthode, qui est le mouvement du Concept +Où est l’unité sociale ? Choix pertinent d’AS -Les lectures contingentes d’AS. Qu’est-ce qu’on retient de lui ? -Si on place dans sa propre exigence philosophique, qui a en fait son expression la plus accomplie dans la philosophie même, i.e. philosophie socratique ayant son expression la plus élevée avec Hegel. C’est l’introduction du Livre II (de la Richesse), qui a la plus grande signification, la société humaine = société de division du travail. Cette société de DT – difficulté de bouger, exigence d’un facteur dynamique… -Le centre problématique de la société réelle des hommes est la difficulté marchande de bouger… Hegel, l’essence de la liberté est l’activité. L’autre, la contradiction concrète à la liberté = difficulté de l’activité marchande… La philosophie seule est abstraite, elle n’arrive pas à préciser le concret marchand, elle doit se compléter (à ce niveau le plus ordonnateur de la connaissance sociale) par l’économie politique. L’économie politique seule non plus est insuffisante, elle va dans l’anarchie, le désordre sans le guide de la philosophie (socratique, hégélienne). -Reprenons le fil principal de nos propos, le centre problématique de la société marchande = difficulté de bouger, exigence d’un facteur dynamique. La science économique établie, académique, néoclassique, ignore ce problème. Preuve rapide : notion de facteur de production substituable, K et L substituable, alors que chez les classiques initiaux, aucune chose ne ressemble à cela. -Maintenant, c’est quoi le facteur dynamique ? Smith : K C’est cela d’abord un autre apport fondamental d’AS. On dit que c’est F. Quesnay qui a introduite K dans la science économique moderne, mais c’est AS qui l’a placé dans un corpus scientifique unifié. Mais en fait tout le monde raisonne ainsi, conscient ou non, c’est spontané, mais rendu scientifiquement formel chez AS. -Mais est-ce le meilleur choix de facteur dynamique ? Vrai sur le plan microéconomique, non sur le plan macroéconomique. -Le vrai débat initial de la littérature économique : K ou M, Smith / John Law cf. CTD. JBS insiste sur la dérision de la monnaie. Mais débat effacé par le triomphe idéologique de la pensée classique. On a déplacé le problème sur autre chose, intervention, libéralisme… Résurgence subreptice avec Keynes, vite couverte par les néoclassiques, théorie de la synthèse. -Vérité micro, spontanéité classique. L’universel, le vrai, se cache (Hegel), la société effective est M. -Construire la compréhension sociale de base en tant que M-S-E, au lieu de K, au lieu de TEGW 12 -Aujourd’hui ouvertement TEGW, profondément K (inconscient) -L’Etat est l’incarnation de la liberté, conclusion Hegel, mais abstraite. Il faut passer par approfondissement éco po, telle qu’elle devrait être,et dont nos avons tracé la piste, pour rendre concrète cette compréhension, qui est vraiment conforme àà la réalité.L’Etat incarnation liberté ou perte de liberté. Etat perdu, néoclassique, qui manque de liberté. +JBS, des choix philosophiques très conséquents : -JBS, LIp.10 « L’économie politique, au contraire, est établie sur des fondements inébranlables, du moment que les principes qui lui servent de base sont des déductions rigoureuses de faits généraux incontestables. Les faits généraux sont, à la vérité, fondés sur l’observation des faits particuliers… » N.B. Déduction, observation des faits particuliers, p.8 empirisme. -JBS, p.8 « En économie politique, comme en physique, comme en tout, on a fait des systèmes avant d’établir des vérités ; c’est-à-dire qu’on a donné pour la vérité des conceptions gratuites, de pures assertions. Plus tard, on a appliqué à cette science les méthodes qui ont tant contribué, depuis Bacon, aux progrès de toutes les autres ; c’est-à-dire la méthode expérimentale, qui consiste essentiellement à n’admettre comme vrais que les faits dont l’observation et l’expérience ont démontré la réalité, et comme des vérités constantes que les conclusions qu’on en peut tirer naturellement ; ce qui exclut totalement ces préjugés, ces autorités qui, en science comme en morale, en littérature comme en administration, viennent s’interposer entre l’homme et la vérité. Mais sait-on bien tout ce qu’on doit entendre par ce mot faits, si souvent employé ? » CONCLUSION -List, une remarque importante à propose de l’ensemble classique, dissimulation de la vérité. p.502 « Depuis Adam Smith une nouvelle maxime a été ajoutée à celles qu’on vient d’énumérer, à savoir dissimuler la vraie politique de l’Angleterre à l’aide des expressions et des arguments cosmopolites imaginés par Adam Smith, de manière à empêcher les nations étrangères de l’imiter. » -D’un certain point de vue, la science économique n’a pas voulu se développer vraiment. En fait il y a trop d’enjeux (trop d’intérêts en jeu) en économie. La science éco est handicapée par ces enjeux. Est handicapée par trop d’enjeux qui l’entourent Les économistes doivent reconnaître ce fait fondamental, et admettre que leur science est biaisée à la base, au départ, reconnaître la force de ce fait, qu’il n’y a pas eu développement véritable de la science éco. Il n’y a pas, jusqu’ici véritable science éco, science éco qui devait se développer vraiment dans la suite débat merc / classique, J Law / AS n’a pu prendre vie et se développer dans sa substance BIOGRAPHIE -Jean-Baptiste COLBERT, 1619-1683 -LOCKE, 1632-1704 -NEWTON, 1642-1727 -LOUIS XIV, 1643-1715 -John LAW, 1671-1729 13 -François QUESNAY, 1694-1774 -J.J. ROUSSEAU, 1712-1778 - Adam SMITH, 1723-1790 - Emmanuel KANT, 1724-1804 -Thomas R. MALTHUS, 1766-1834 -Jean-Baptiste SAY, 1767 – 1832 -G.W.F. HEGEL, 1770-1831 -D. RICARDO, 1772 – 1823 -John Stuart MILL, 1806-1873 -Karl MARX, 1818-1883 -Léon WALRAS, 1834-1910 -Albert EINSTEIN, 1879-1955 -J.M. KEYNES, 1883-1946 BIBLIOGRAPHIE -DENIS Henri, Histoire de la Pensée Economique, PUF, Paris, 1974, 4ème édition. -HEGEL GeorgWilhem Friedrich, Principes de la philosophie du droit (1821), Editions Gallimard 1966 -HEGEL G.W.F., Science de la logique, Aubier Montaigne, Tome 1 - 1975, T.2, 3, 4 – 1971 -LAW J., Considérations sur le Commerce et sur l’Argent, cité in Rist infra. -LENINE V., L’Impérialisme Stade Suprême du Capitalisme, Editions en Langues Etrangères, Beijing, 1977. -LENINE V., Cahiers sur la dialectique de Hegel, éd. Gallimard, 1967 -LIST Friedrich, Système National d’Economie Politique, Edit. Gallimard, 1998, reprise de l’édit. Capelle, Paris 1857. -MANDRARA T. E., Court Traité du Développement – Plein Sud, col. Economie et Innovation, L’Harmattan 2003. -MANDRARA T. E., Economie et Développement. Sujets épistémologiques de John Kenneth Galbraith, in Revue Innovations (ICEI-EconLit) N°23 (2006-1), John Kenneth Galbraith, L’ère de l’opulence et le libéralisme, éditions Innoval-L’Harmattan, Paris, Déc. 2005. -MANDRARA T. E., Les expériences économiques socialistes et de la transition, des analyses inachevées, in Cahiers du LABRII N°168, novembre 2007, disponible au site : http://riifr.univlittoral.fr/wp-content/uploads/2007/11/doc%20168.pdf -MANDRARA T. E., L’innovation pour le développement – Enjeux globaux et opportunités locales, ouvrage collectif sous la direction de LAPERCHE Blandine, Col. Hommes et sociétés, Ed. Karthala, Juillet 2008, ISBN : 978-2-8111-0030-8. -MANDRARA T. E., Les nécessités oubliées dans le procès du développement, in Collection ISTA (Revue de l'ICM) n°14 - 2009. -MANDRARA T. E., Les nécessités de la dynamique marchande, objet scientifique déterminant. Synthèse de choix scientifiques, in Revue de la Faculté de Droit, d'Economie, de Gestion et de Sociologie d'Antananarivo n°1 - 2009. -MANDRARA T. E., Imaginer des recettes pour durer ou analyser les nécessités qui poussent à détruire ? in Les Cahiers du CEDIMES, Vol. 3, N°2 – Nouvelle série – Hiver 2009 -MANDRARA T.E., Le rapport de la philosophie et de l’économie politique, au cœur du blocage du développement, in Le potentiel économique de l’Afrique subsaharienne, MOUSSONE E., YEBE G.Z., et co-auteurs, L’Harmattan, Paris, 2011 -SAY Jean-Baptiste, Traité d’économie politique (1803), édition électronique par les soins de JeanMarie Tremblay, reprenant Editions Calmann-Lévy 1972 -SMITH A., Recherches sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations, Gallimard, Paris, 1983. 14 -WALRAS L., Eléments d’Economie Politique Pure, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence R. Pichon et R. Durand-Auzias, Paris, 1952. RESUME Titre de la communication : Jean-Baptiste Say étudié par Friedrich List « Déclarons tout donc d’abord à M. J.-B. Say que l’économie politique telle que nous l’entendons, ne se borne point à enseigner comment les valeurs échangeables sont produites par les individus, distribuées entre eux et consommées par eux ; déclarons-lui que l’homme d’État veut et doit savoir quelque chose de plus… » Il n’est pas courant de rencontrer dans la littérature économique les mercantilistes réagir aux idées classiques, c’est plutôt l’inverse qui est de mise, les premiers étant généralement antérieurs aux seconds. Tout en attaquant sévèrement J.-B. Say au même titre que les autres classiques, List lui reconnaissait correctement en quoi il marquait l’orientation qu’allait prendre la science économique et qui se perpétue depuis. Dans la brève évocation qui vient d’être faite, nous voyons J.-B. Say poser ce qui est retenu comme étant les « fonctions économiques », un des repères de base dans l’enseignement de l’économie ; et nous voyons List mettre avant ses préoccupations étatistes qu’il reproche à l’autre camp d’ignorer. Mots-clefs : Libéralisme, douane, capital, monnaie // Title: Jean-Baptiste Say analysed by Friedrich List ABSTRACT: "First of all, let's therefore declare to Mr. J.-B. Say that the political economy, as we understand it, is not limited to teach how exchangeable values are produced by individuals, distributed between them and consumed by them; let's declare him that statesman wants and must know something beside…" (F. List, p.489) It is not current to meet in the economic literature mercantilists reacting to the classic ideas, the inverse is more usual instead, the first ones being generally anterior to the second. While attacking J.-B. Say severely as he did to the other classics, List correctly recognized on what he marked the orientation that were going to be taken by economics and perpetuated since then. In the brief evocations that have just been made, we see J.-B. Say stating what is well known as the "economic functions", one of the basic marks in teaching economics; and we see List emphasizing on his state-control preoccupations that he reproached to the other camp to ignore. Key-words: liberalism, customs, capital, currency -Thème (axe) choisi : 2.Théories de la production et des relations nature-production, de JeanBaptiste Say au développement durable -Champ d’étude : économie politique -Titre de la communication : Jean-Baptiste Say étudié par Friedrich List 15 İİÈÉÊËÀÙÚÏÍÎÉ Â Ë @ [ ] { } Δ ‰ ← ↑ → ↓↔ ↕ ≈ ≠ ∞ $ £ ˃ ˂ 16