Symptômes
Les symptômes étant générale-
ment peu spéciques au stade pré-
coce, il existe une longue liste de
diagnostics différentiels potentiels.
La toux est l’un des symptômes
les plus fréquents dans le cancer du
poumon et elle est souvent mini-
misée sous la désignation de toux
du fumeur. Si un ou plusieurs des
symptômes suivants persistent, on
consultera son médecin de famille:
– toux sèche tenace
– expectorations sanglantes
– enrouement persistant
– dyspnée lors de légers efforts ou
au repos
– douleurs thoraciques persistantes
– pneumonies prolongées à répé-
tition
– perte d’appétit
– perte de poids non intention-
nelle
Ces symptômes peuvent aussi
avoir pour cause des maladies pul-
monaires bénignes. Toutefois, si un
diagnostic de cancer du poumon
est posé chez des fumeurs sur la
base de symptômes, le risque de
stade avancé de la maladie est éle-
vé. Les chances de guérison pour
des patients atteints d’un cancer
du poumon sont généralement dé-
favorables car le diagnostic pré-
coce – avec l’option d’une guéri-
son – est à ce jour plutôt une
exception.
Mesures de prévention
La prévention de facto la plus ef-
cace du cancer du poumon est ob-
tenue par les personnes qui ne
commencent jamais à fumer. Chez
les fumeurs, l’arrêt du tabagisme –
le plus tôt est le mieux – a un effet
favorable: déjà 10 ans après l’arrêt
du tabagisme, le risque de cancer
du poumon a diminué de moitié
et, au bout de 15 ans, le risque est
diminué de 90 %, ce qui souligne
le bénéce de l’abstinence de
nicotine. Dans le cadre d’un dé-
pistage du cancer du poumon
contrôlé envisagé, la recomman-
dation de l’arrêt du tabagisme
gure parmi les mesures d’accom-
pagnement obligatoires.
Le dépistage pré-
coce du cancer du
poumon en Suisse
En Suisse, il n’existe pour l’heure
qu’un dépistage précoce spora-
dique du cancer du poumon, par
exemple chez des patients qui
bénécient d’une tomodensitomé-
trie (CT) en raison d’une suspicion
d’une autre pathologie. Si de telles
constatations fortuites sont faites
à un stade très précoce de la mala-
die, il y a des chances de guéri-
son. Une intervention chirurgicale
n’entre toutefois en ligne de
compte que chez des patients qui
ne souffrent pas d’une maladie
concomitante grave. En principe,
l’irradiation curative est aussi une
option de traitement. Si l’investi-
gation se fait en tant qu’examen
justié par des symptômes, il faut
s’attendre à un cancer du poumon
déjà avancé.
Faits sur le dépistage du cancer
du poumon en Suisse
Un dépistage opportuniste chez
des personnes qui ne présentent
pas de symptômes ne se fait
pas de nos jours en Suisse à une
échelle importante. La question
d’un dépistage systématique n’est
pas débattue.
A l’heure actuelle, de l’avis du
groupe d’experts, aucune per-
sonne ne devrait être adressée par
des médecins installés ou hospita-
liers pour un dépistage du cancer
du poumon et aucun dépistage
par LDCT ne devrait être proposé.
Des standards uniformes pour le
dépistage par LDCT n’ont pas en-
core été mis en place, la plupart
des centres en Suisse ne remplis-
sant pas les critères requis pour
l’introduction d’un dépistage par
LDCT et en l’absence actuelle de
registre suisse dans lequel pour-
raient être saisis, dans une phase
d’évaluation, tous les participants
et les conseils, tests et traitements
appliqués. An de développer et
mettre en œuvre ces standards qui
permettront d’introduire le dépis-
tage par LDCT du cancer du pou-
mon de façon contrôlée et sous
Bénéces et risques du pro-
gramme de dépistage précoce
Une introduction contrôlée et
initialement limitée dans le
temps du dépistage du cancer
du poumon permettra de xer
et garantir les standards de
qualité élevés requis (vérica-
tion des critères d’inclusion, in-
formation des personnes qui
participent, réalisation tech-
nique et interprétation correcte
du LDCT, suivi médical assuré).
Ce n’est qu’ainsi que le gain
de survie obtenu dans le NLST
peut être transposé dans la
pratique clinique. Cette ma-
nière de procéder correspond
aux recommandations interna-
tionales récemment dénies
pour le dépistage précoce du
cancer du poumon.
Pour les désavantages, on
mentionnera l’irradiation,
d’éventuelles angoisses et un
stress émotionnel jusqu’au
moment où les résultats déni-
tifs de l’examen sont dispo-
nibles. Les autres investiga-
tions requises en cas de
résultat suspect représentent
également un stress pour les
patients.
2 | Janvier 2016