DEF/UED G. FUR le 28 avril 2015 La radicalisation (à différencier de la conversion à l’Islam) A ce jour, comme les autres pays européens, la France confrontée à une grave menace liée au basculement de plusieurs centaines de personnes dans l’engagement radical violent, le plus souvent en lien avec les filières terroristes Le Gouvernement a arrêté un plan pour lutter contre lui. Il vise entre autres à démanteler les filières et à empêcher les déplacements motivés par ces buts, mais aussi à prendre en compte la situation des jeunes qui se radicalisent et la solitude et le désarroi des familles victimes de ces situations. Concernant la prévention de la radicalisation, il s’agit de prévenir la « dérive » d’adolescents qui, très rapidement, à partir d’informations diffusées via internet notamment, se retrouvent sous influence et adoptent des comportements de repli. A terme, filles ou garçons auront pour objectif de rejoindre les mouvements islamiques extrémistes. Outre un certain nombre de dispositions légales interdisant notamment aux mineurs de quitter de manière autonome le territoire, un numéro national d’assistance et d’orientation a été mis à disposition des familles pouvant être concernées. Un numéro vert 0800 005 696 (dédié du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00).a été mis en place pour que les familles ou les proches puissent : - signaler une situation inquiétante - obtenir des renseignements sur les conduites à tenir, - être écouté et/ou conseillé dans les démarches. Le signalement d’une situation inquiétante fera l’objet d’une orientation vers une plateforme qui enregistrera les données de la personne -dont le comportement interroge- et transmettra ensuite ces données au préfet du département concerné. Ce dernier demandera au Service départemental du renseignement territorial de procéder à une enquête administrative pour vérifier si la personne est dans une voie de conversion à l’islam ou bien dans une voie de radicalisation. Il faut savoir qu’à l’échelon départemental, ce sont les préfets qui sont chargés de constituer avec les principales institutions concernées, un réseau de référents mais aussi de réponses adaptées dans le respect des compétences de chacun et de la confidentialité des données. En ce qui concerne la radicalisation, elle relève d’un processus qui se construit par étapes pouvant conduire à l’extrémisme voire au terrorisme. Ce processus s’explique par des facteurs multiples et touche bien souvent des jeunes, vulnérables, en perte de repères, en rupture, en situation d’isolement et en proie à l’endoctrinement. C’est pourquoi, la question du repérage des situations est primordiale et demande d’avoir quelques connaissances notamment sur les signes de radicalisation. Les signes sont nombreux, ils ont été recensés par des entretiens menés avec des familles dont un proche s’est radicalisé mais aussi avec les personnes qui sont revenues de leur périple en Syrie, Irak … et ils sont très bien décrits sur le site de Dounia Bouzar http://www.bouzar-expertises.fr/metamorphose Dounia Bouzar est une anthropologue française née à Grenoble en 1964. DEF/UED G. FUR le 28 avril 2015 Suite à la publication de son livre intitulé "Désamorcer l'islam radical. Ces dérives sectaires qui défigurent l’islam", Dounia Bouzar a été contactée par de nombreuses familles dont les enfants ont été endoctrinés pour partir en Syrie et elle a créé avec d'autres experts l'association du CPDSI (Centre de Prévention des Dérives Sectaires liées à l'Islam). Cette structure est rattachée à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES dirigé par Serge Blisko) afin de participer aux recherches liées à la prévention et au traitement de l'endoctrinement de l'Islam radical Les indicateurs d’alerte et de prévention de cette radicalisation sont nombreux, en voici quelques uns: Le repli sur soi La rupture avec les amis, même ceux très proches La baisse des résultats scolaires voire la déscolarisation La création d’une autre personnalité (comme choisir un second nom) Des attitudes différentes à la maison et à l’extérieur La possession de 2 comptes facebook L’arrêt des activités de loisirs L’aversion portée à la télé et à la musique Le rejet de l’alcool L’interdiction de mettre du parfum, du déodorant Les interdits de manger certains aliments Le refus de consommer « certaines marques » (Danone…) Le rejet des images et des photos Le port du costume « traditionnel » La barbe chez les garçons. Le refus de faire et de participer à des fêtes (Noel mais aussi anniversaire…) Refus des signes affectifs venant des parents (baiser..)