http://www.ch-stbrieuc.fr/layout/set/pdf/Hospitalisation/Les-services-de-soins/Les-services-de-medecine/Cardiologie/Les-Examens/Echocardiographie-de-contraste
Echocardiographie de contraste
L'échocardiographie de contraste consiste à améliorer la visualisation du cœur lors d'une échocardiographie par l'injection de micro-bulles d'air.
Historique
Cette technique s'est développée à la fin des années 1980, après les premiers tests à la fin des années 1970, pour la visualisation du cœur droit et durant les
années 1990 pour l'exploration du cœur gauche.
Les premières expériences d'opacification myocardique chez l'animal (par injection directe dans la racine de l'aorte) datent du début des années 1980 .
Principes
L'air est un obstacle naturel à la diffusion des ultrasons. L'injection d'air dans une veine du bras arrive dans l'oreillette droite par l'intermédiaire de la veine cave
supérieure, puis passe dans le ventricule droit, puis dans les artères pulmonaires. L'air est théoriquement arrêté par le capillaire pulmonaire où il peut être
évacué naturellement. Il n'y a donc pas théoriquement de passage dans la « grande circulation », et donc, dans les cavités gauches du cœur.
Pour visualiser ces dernières, il faut créer des bulles de taille suffisamment petite afin qu'elles passent le filtre pulmonaire et les protéger par une petite coque,
afin d'en prolonger la durée de vie.
Lorsque la micro-bulle reçoit l'ultrason, elle capture son énergie, se dilate jusqu'à explosion de sa coque. Ce phénomène rend la durée de vie des bulles
particulièrement courte et expose à un risque de dilacération du vaisseau sanguin si la taille de la bulle est proche de son diamètre. Cela impose, d'une part, une
taille suffisamment petite par rapport à celle d'un capillaire (vaisseau sanguin dont le diamètre est le plus faible) et, d'autre part, de maîtriser au maximum
l'énergie délivrée, soit quantitativement, soit en limitant au maximum la fenêtre temporelle de tir des ultrasons. En pratique, la technique est bien maitrisée et ne
comporte qu'un risque extrêmement faible .
Une fois la bulle détruite, l'air est rapidement absorbé par le sang. L'emploi de gaz plus lourds (type fluorocarbures, par exemple l'octafluoropropane) permet une
persistance plus importante de la bulle, même lorsque sa paroi est détruite. Leur utilisation devient de plus en plus régulière et supplante dans beaucoup
d'autres types d'échographies de contraste l'utilisation des bulles d'air.
Réalisation
Le patient n'a pas besoin d'être à jeun. L'examen peut être fait tant en échocardiographie classique qu'en échographie transoesophagienne. La présence du
produit de contraste améliore nettement la visualisation cardiaque, aussi l'échographie trans-thoracique est préférée dans la majorité des cas. Une perfusion est
mise en place.
Examen du cœur droit
Les bulles sont formées par l'agitation forte d'un millilitre d'air avec un soluté de perfusion habituel. Elles sont plus stables si l'on utilise des macro-molécules, ou
éventuellement le sang du patient. Une fois formées, elles sont injectées rapidement sous contrôle échographique. Si un shunt est recherché (c'est-à-dire le
passage anormal de sang entre les cavités droites et gauches du cœur), on peut augmenter transitoirement les pressions dans les premières en demandant au
patient de tousser ou de pousser en arrêtant de respirer (manœuvre de Valsalva).
Examen du cœur gauche
Les bulles sont constituées de micro billes à paroi biologique, mélangées à un soluté, et sont injectées en perfusion réglée.
Indications
1. Recherche d'un shunt intra-cardiaque.
Elle consiste essentiellement en la recherche d'un foramen ovale perméable. Ce dernier est le témoin d'un passage normal du sang entre les cavités droites et
gauches chez l'embryon. À la naissance, ce foramen ovale se ferme, en théorie définitivement, mais il peut se rouvrir transitoirement, pouvant être le terrain de
plusieurs problèmes :