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L’optimisation en temps consiste à utiliser chacun des mécanismes au moment où il est le plus
efficace. Ainsi, initialement le champ électrique est choisi de manière délibérée plus faible (∇ϕ
1
). Ce
n’est qu’à partir du moment où le transfert diffusif perd en intensité que le champ électrique est
augmenté. Le résultat en termes de quantités d’espèces transférées est montré sur la Figure 2, pour
la combinaison de ∇ϕ
1
et ∇ϕ
2
(Bégué et Lorente, 2006).
3. OPTIMISATION DANS L’ESPACE
L’optimisation du procédé de décontamination électrocinétique peut être également envisagée d’une
autre manière. En décontamination nucléaire, il est parfois nécessaire de réaliser des
décontaminations dites de « points chauds » pour lesquels une forte activité est concentrée en un lieu
précis de la structure (Frizon, 2003). De telles configurations font appel par exemple à une géométrie
de décontamination cylindrique. La Figure 3 montre une vue de dessus d’un tel dispositif.
Une électrode (l’anode, pour une décontamination au césium) est positionnée au centre, tandis que
les électrodes polarisées en cathode sont situées sur la périphérie d’un cercle dont le rayon est égal à
la distance séparant l’anode d’une cathode. La liaison entre chaque cathode est externe au matériau.
Supposons la zone à forte radioactivité parfaitement identifiée. Par conséquent, le volume de matériau
à décontaminer est connu. Par souci de simplicité, nous considèrerons que la profondeur de
contamination est constante. Ainsi le problème devient bidimensionnel (Figure 3).
Figure 3. Vue de dessus de l’emplacement des électrodes (Frizon, 2003)
La surface à décontaminer étant connue, nous cherchons à déterminer le nombre optimal d’électrodes
à utiliser pour un niveau de contamination donné, et pour un courant donné. La symétrie du problème
nous amène à déterminer l’angle α optimal du secteur de rayon L représenté sur la Figure 4.
Supposons le secteur d’angle α uniformément contaminé. Lorsqu’un courant est imposé entre les
deux électrodes l’ensemble des espèces ioniques est déplacé. Le transport s’effectue de manière
globale de l’anode vers la cathode (dans le cas de la décontamination du césium). Une direction
principale de transport s’établit suivant la distance L séparant les deux électrodes. L’analyse de
l’équation de Nernst-Planck
ϕ∇+∇−= iiiii c
RT
F
zcDJ
indique que le flux convectif dû aux effets
électriques est dominant. Transversalement à cette direction principale de transport ionique, le flux
d’espèces est essentiellement diffusif (Figure 4). Cependant, le flux convectif est tel qu’à l’approche
de la direction principale du flux d’espèces ioniques, le flux diffusif présente une composante
longitudinale. Une telle configuration possède des analogues dans la nature. Citons ici l’exemple de
l’écoulement de l’eau dans les sols au voisinage du fleuve ou de la rivière (infero flux).