La troisième forme de revenu : le profit
Pourquoi le profit apparaît-il ? D'après Smith, pour enclencher un processus de production, les
travailleurs ont besoin le plus souvent d'un agent, le capitaliste, qui leur avance :
- la matière du travail (matière première, outils, etc.)
- les salaires et leur subsistance jusqu'à ce que le produit de leur travail soit fini.
A ce titre le patron prend une part du produit du travail, cette part étant le profit.
Le profit est donc la rémunération des capitalistes. Adam Smith admet qu’une partie du profit
peut être assimilée à une forme de salaires en contrepartie du travail d’inspection et de
direction. Il montre néanmoins que le profit se détermine selon des principes entièrement
différents de ceux qui régissent les salaires, c’est-à-dire qu’il n’est pas en rapport avec la
quantité et la nature de ce prétendu travail d’inspection et de contrôle.
Remarque : Smith cherche ainsi à justifier l'existence de capitalistes et de salariés, d’une
division sociale entre eux. Pour autant, il ne donne pas d'explications sur le fait que certains
sont devenus capitalistes. Autrement dit, aucune explication n’est fournie à propos de
l’accumulation primitive du capital. Pourquoi certains détenaient au départ du capital ?
•Comment se détermine le taux de profit ?
Les profits ne sont pas seulement une sorte de salaire correspondant à un travail
d'inspection ou de direction, ils sont régis par des principes très différents. Ils dépendent
de la valeur du capital employé. Le profit est le revenu d'un capital avancé par le
capitaliste, il est proportionnel à l’importance de ce capital. Autrement dit, ce surproduit
est distribué entre les capitalistes proportionnellement à l'importance du capital avancé par
chacun, le capital désignant le montant des avances dans le processus de production:
(paiement des salaires et des biens de production). Le taux de profit est le même pour tous
les capitalistes : il s'agit du taux général de profit.
Quand la marchandise est échangée, il faut qu'en plus de ce qui sert à payer le prix des
matériaux et les salaires des ouvriers, il reste quelque chose pour les profits de
l'entrepreneur de l'ouvrage qui hasarde ses capitaux dans cette affaire. Ainsi on peut
diviser la valeur que les ouvriers ajoutent à la matière en deux parties : l'une paye les
salaires, l'autre rémunère les profits. Le taux de profit (c'est à dire le rapport du profit au
capital engagé) tend à être le même pour tous les secteurs, puisque chaque capitaliste
cherche systématiquement à placer ses fonds là où ils rapportent le plus. Cette égalité des
taux de profit est engendrée par la concurrence associée à la libre entrée et sortie des
capitaux.
La conception qui fait du travail la source unique de la valeur d’échange (dont le prix d'un
produit est l'expression) conduit à l'idée que le profit, qui constitue une partie de ce prix,
est un prélèvement sur la valeur créée par le travail.
Ainsi toute la théorie de Smith sur la formation des revenus et donc la répartition de la
richesse montre que les salariés reçoivent une partie du revenu total d'autant plus faible que
les autres revenus sont plus importants. La théorie de la valeur règle l'évolution de la
répartition entre salaire, profit et rente.
Conclusion : la « Richesse des nations » répond à un double objectif :