AVANT PROPOS
Ce travail n'aurait pu se concrétiser sans l'immense privilège que nous avons eu de
pouvoir participer à un stage d'un semestre de novembre 2011 à mai 2012 dans le service
de psychiatrie de l'hôpital universitaire de Jichi, préfecture de Tochigi au Japon.
Notre intérêt pour le Japon, naissant de notre rencontre une dizaine d'années auparavant
d'un professeur passionné de ce pays, puis sa découverte quelques années plus tard lors
d'un premier voyage, accompagné d'un apprentissage de la langue, constitua le point de
départ d'une curiosité tout au long de nos études sur l'autre et les particularités propres à
la maladie dans des civilisations lointaines, et nous ayant apparues si différentes de la
notre. Le questionnement autour des représentations et différences, si il en est, de la
présentation de la maladie mentale, fut présent dès le début de nos études et se
concrétisa par l'idée d'un stage à l'étranger. Le choix du Japon s'imposa par notre intérêt
pour ce pays et la possibilité, certes modeste, de pouvoir y communiquer avec ses
habitants. La découverte de l'association franco-japonaise de médecine nous permit de
connaitre le Professeur Kato Satoshi, chef du service du département de psychiatrie de
l'hôpital de Jichi, qui nous accorda le privilège de pouvoir visiter puis d'effectuer un stage
d'un semestre dans son service.
Nous ne pourrions décrire de façon exhaustive le déroulé de ce stage, qui fut une
expérience des plus enrichissantes de notre cursus. Dans un contexte assez particulier,
puisqu'il suit de façon proche les évènements catastrophiques du 11 mars 2011, nous
avons été accueillis des plus chaleureusement et bénéficié de l'opportunité de pouvoir
assister en tant qu'observateur priviligié aux consultations médicales du Professeur Kato
et de certains médecins du service. La question de notre place et rôle au sein du service
ne manqua pas de se poser néanmoins rapidement, dans une société où le groupe, la
hiérarchie et la position de chacun est un des piliers, ce que nous reprendrons plus tard.
Les objectifs de notre travail nous furent ainsi rapidement demandés, et le sujet d'étude de
cette thèse put être défini après 2 mois environ de présence, et le début d'un
questionnement autour de différences observées fut élaboré. La possibilité de
communiquer avec les patients et l'équipe nous permit, dans une certaine mesure, de
prendre une place fut elle temporaire dans le service, au vu des objectifs de notre travail.
8