Psychologie Sociale

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Psychologie sociale
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Sommaire
PREMIÈRE PARTIE : AUTRUI ET LA SOCIABILITÉ.....................................................................page 3
I. Facilitation sociale
II. La nécessité vitale dʼautrui
III. Anxiété et grégarité
SECONDE PARTIE : LʼINFLUENCE SOCIALE.............................................................................page 10
I. Imitation sociale : normes
II. Lʼinfluence majoritaire
III. Lʼinfluence minoritaire
TROISIÈME PARTIE : LE PHÉNOMÈNE DE POLARISATION OU LʼINFLUENCE DU
GROUPE...............................................................................................................................................page 19
I. Définitions et critères habituels pour le groupe
II. Approche dynamique : le fonctionnement intra-groupe
QUATRIÈME PARTIE : ATTITUDE ET COMPORTEMENT.........................................................page 24
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PREMIÈRE PARTIE : AUTRUI ET LA SOCIABILITÉ
I. Facilitation sociale
A. Expérience de Triplett (1898)
Triplett a remarqué quʼil pédalait plus vite que ses amis, il a demandé à ses enfants dʼenrouler le
plus vite possible des moulinets de canne à pêche.
VI : 2 modalités = seul ou en présence des autres enfants
Résultats : Meilleure performance en présence dʼautrui, il suffit dʼêtre en présence des
autres pour mieux travailler.
A lʼépoque, on ne pouvait pas lʼexpliquer ; dans les 60ʼs, les explications sont venues grâce à
Zajonc et Cottrell.
Suite des travaux de Triplett :
Effet de lʼaudience
Autrui est présent mais a un statut de spectateur passif.
• Expérience de Bergun et Lehr (1963) :
Sujets : recrues de la Garde Nationale
Tâche : surveiller si la série de 20 lampes sʼallume dans lʼordre adéquat.
VI : Conditions de travail = seuls ou inspectés par un supérieur hiérarchique.
VD : exactitude de détection des mauvaises réponses.
Résultats : Les sujets sont plus performants lors de lʼinspection.
= La présence dʼautrui (passif) améliore les performance.
Effet de la coaction
Autrui est présent et effectue la même tâche que le sujet.
• Expériences dʼAllport (1924) :
Lʼeffet facilitateur se manifeste-t-il aussi dans les tâches plus difficiles/cognitives ?
Tâches : - barrer les voyelles dʼun texte
- Faire des multiplications
- Produire des associations de mots.
Conditions : seul ou en présence des autres faisant la même chose.
Résultats : Dans la plupart des cas, on observe la facilitation sociale.
= La présence dʼautrui a un effet bénéfique/facilitateur.
Interprétation dʼAllport :
La présence dʼautrui a un effet mobilisateur : amène la rivalité.
Dans certains cas cela a un effet facilitateur, mais dans dʼautres, cela a un effet négatif :
inhibe la performance = inhibition sociale.
Comment expliquer que la présence dʼautrui, que lʼeffet de lʼaudience et la coaction conduise
parfois à la facilitation et dans dʼautres à lʼinhibition ?
B. Hypothèses de Zajonc (1965)
Lʼanalyse de ces tâches lui a suggéré que toutes ces tâches entraînaient une compétition entre
différentes réactions ; or, le processus de conditionnement a pour objectif de favoriser une réaction
et de la rendre dominante ( : travailler pour obtenir une bonne note et donc une récompense).
Certaines réponses doivent être mieux conditionnées que dʼautres, elles sont dominantes et donc,
leur probabilité dʼapparition est plus élevée, dʼautres sont subordonnées.
Hypothèse : Lʼaudience et la coaction augmentent la motivation et donc, si la réponse est
dominante et correcte, il y aura un effet positif ; si la réponse est subordonnée et non conditionnée,
lʼeffet sera négatif.
On est performant en présence des autres uniquement dans les tâches que nous maîtrisons.
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Pour Zajonc, la motivation correspond à un état physiologique : une excitation, qui est un état
dʼactivation (« drive »). Pas de sens psychologique ????
Zajonc a également étudié les animaux : chercheur chinois a démontré que la facilitation sociale
existe également chez les fourmis, qui ne craignent pas la rivalité : motivation au sens
physiologique.
Lʼinfluence serait donc sociale par accident.
Zajonc : Lʼaudience et la coaction gênent lʼacquisition (une maîtrise pas encore suffisante) et
favorisent la performance (situation maîtrisée).
Expérience avec les cafards.
Réaction dominante des cafards : fuir la lumière.
Les cafards sont mis dans deux types de labyrinthes :
- en tube : le cafard apprend que courir tout dont lui permet de fuir la lumière
- en croix : la réaction de tourner à droite pour fuir la lumière nʼest pas dominante, elle est
subordonnée.
Résultats :
Les cafards trouvent plus vite la sortie en coaction lorsque le labyrinthe est en tube (réponse
dominante).
Ils trouvent moins bien dans le labyrinthe en croix en situation de coaction (réponse subordonnée).
La facilitation sociale dépend de la réponse dominante et peut sʼappliquer aux animaux : réaction
physiologique.
Autrui nʼa pas de signification.
C. Hypothèses de Cotrell
La présence dʼautrui nʼest pas neutre, cʼest en chercha,t à comprendre la signification de la
présence dʼautrui quʼon comprendra les effets de lʼaudience et de la coaction.
Nous pensons quʼautrui nous évalue (cf. expérience avec les recrues).
•
Expérience de Henchy et Glass (1968) :
4 conditions :
- Seuls
- Coaction : meilleure performance
- En présence dʼexperts : moins bonne performance
- Enregistrés : meilleure performance des 3.
•
Expérience de Cottrell (1968) :
2 conditions dʼaudience : soit le public regarde, soit il a les yeux bandés.
Résultats :
- meilleure performance quand les sujets sont regardés si les tâches sont acquises.
- quand les tâches demandées ne correspondent pas à une tâche acquise, la performance
est meilleure quand les spectateurs ont les yeux bandés.
Postulat = La présence dʼautrui est initialement neutre, mais elle perd progressivement sa
neutralité et acquiert une signification : phénomène acquis au fur et à mesure de la socialisation.
•
Expérience de Harlow (1932) : socialisation.
Conditions : rats élevés par 4 ou 5 par cage ou seuls. Sont mis dans un labyrinthe avec des parois
en verre et nourriture au bout.
Résultats :
- pour les rats élevés seuls il nʼy a aucune différence entre le course seuls et avec les autres
rats : la présence dʼautrui est neutre.
- pour les rats socialisés, lorsque la solution du labyrinthe correspond à leur réaction
dominante la performance est meilleure ; si la solution est une réaction subordonnée, la
performance est moins bonne.
Lorsque autrui ne signifie rien, cela nʼa aucun effet ; cʼest lʼinstinct de survie.
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Signification dʼautrui :
•
Expérience de Borden et Taylor (1973) : irritation et agression.
Met les sujets dans une situation où la réaction agressive devrait être favorisée : augmentation de
la température et du bruit.
Tâche : envois de chocs électriques à une autre personne qui se trompe.
Conditions :
- sujets dans conditions normales / favorisantes
- personne seule ou en coaction ou en situation dʼaudience
Résultats : Dans les situations de coaction et dʼaudience les réactions agressives favorisées
augmentent quand autrui est présent.
•
Expérience de Baron (1971) : insigne agressif.
Sujets : étudiants mis en présence de leurs profs
Conditions : profs arborent des signes liés à lʼagression (couleur rouge, broche en forme de
pistolet, …) ou pas.
Résultats : Qd les signes associés à lʼagression sont présents, le sujet à des réactions plus
agressives.
Hypothèse = Autrui est chargé de signification : lorsquʼil semble favoriser les réactions
agressives, lʼagressivité est plus forte. Dans le cas contraire, lʼagressivité est plus
contrôlée.
Facilitation sociale sʼutilise aussi bien pour désigner lʼeffet positif : facilitateur, que pour désigner
lʼeffet négatif : inhibiteur, de la présence dʼautrui.
II. La nécessité vitale dʼautrui
Lʼindividu est essentiellement social, il ne lʼest pas par la suite de contingences. Autrui est
génétiquement social.
A. Lʼimportance dʼautrui chez le nourrisson
Dès lʼâge de 34h, le bébé est capable de distinguer et réagit différemment face à des pleurs
humains et non humains. (Sagi et Hoffman, 1976).
Answorth et al. (1974) : les pleurs sont un système de communication (efficace quand mères
réagissent), qui permettent de développer dʼautres méthodes de communication (mimiques).
Expériences sur la carence affective : observation dʼorphelins et dʼenfants hospitalisés :
Spitz (1945) remarque que les enfants privés de soins maternels adéquats, surtout pendant les 6
1ers mois de la vie, présentent des troubles variés : syndrome dʼhospitalisme.
Depuis, dʼautres recherches, un peu différentes, relatent les effets néfastes sur le développement
physique, moteur, intellectuel et affectif de lʼenfant.
Bowlby (1969) essaie dʼétablir des étapes chez des enfants privés de cadre familial :
- désespoir
- irritation
- indifférence totale face à autrui
B. Syndrome dʼhospitalisme (Yarrow, 1974)
-
mortalité plus élevée
croissance physique retardée
développement intellectuel retardé, mais en présence dʼautres personnes, notamment plus
âgées, le retard sʼestompe.
relations sociales perturbées : certains enfants sont « affamés » dʼaffection, dʼautres
deviennent apathiques et finalement, insensibles à la présence dʼautrui.
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La carence affective cache lʼabsence dʼun environnement réactif, qui répond. Face à une non
réaction ou face à une réaction incontrôlable, lʼenfant apprend pour se protéger, lʼimpuissance
acquise, lʼapathie puis lʼindifférence.
C. Etudes de Harlow sur les singes rhésus
À la naissance on isole un jeune macaque dans une cage ; il est mis en présence de 2 substituts
maternels (poupées) : une en fil de fer (mère fer) et une enveloppée dʼun tissu en laine (mère
laine).
Lʼattachement est le résultat dʼun besoin primaire.
Dès les 5 1ers jours, les bébé restent plus longtemps attachés à la mère laine ; cette préférence
persiste même si c la mère fer qui nourrit : sitôt rassasié le bébé retourne immédiatement vers la
mère laine. Peu importe si la mère laine nourrit, le bébé reste le même nombre dʼheures.
« Lʼattachement nʼest donc pas le résultat dʼun étayage, dʼun apprentissage, il répond à un besoin
primaire et aussi impérieux que la faim. » (Zazzo, 1974).
Seul lʼattachement (ou dépendance) permet lʼindépendance.
On introduit ensuite le bébé singe dans une cage avec un objet inconnu : ours jouant du tambour.
Expérience menée en présence et en absence de la mère laine.
- En lʼabsence de la mère laine, le bébé singe panique, idem en présence de la mère fer.
- En présence de la mère laine, le singe panique puis se calme et explore et touche lʼours.
Cependant, lorsque le singe est remis en présence de congénères après plusieurs mois
dʼisolement son comportement social est perturbé.
Études de Harlow sur un grand isolement.
Les troubles sont plus sévères quand lʼisolement est total, ils débutent immédiatement après la
naissance et se prolongent au moins pendant 6 mois ; Harlow dit que les singes ressemblent à
des « végétaux semi-animés ».
Origine des troubles : absence de mère ou de diversité sociale : les singes élevés en groupes de 4
mais sans mère se montrent ultérieurement parfaitement adaptés.
Troubles irréversibles ? : Cela dépend du groupe de référence mis en présence du singe
préalablement isolé.
- singes isolés mis en présence de congénères de leur âge (pas même âge mental) : pas de
progrès.
- Singes isolés mis en présence de congénères plus jeunes ou dʼadultes : progrès.
Autrui est extrêmement important, pour retrouver un équilibre, pour combler un retard, mais il ne
sʼagit pas de nʼimporte quel autrui.
Quelques réflexions :
- Les enfants ne sont pas les seuls à souffrir de lʼabsence dʼautrui : troubles dus à la solitude :
acédie, st caractérisés par plusieurs situations comme la prison (isoler pour punir) ou les camps de
lavage de cerveau pendant la guerre de Corée ou les sectes (isoler pour mieux influencer).
- Etudes sur les effets de la privation sensorielle et perceptive : la situation est si pénible que les
sujets nʼarrivent pas à rester longtemps en état de privation, même sʼil y a une grosse récompense
financière. A la suite de telles expériences, les sujets ont envie de se rassembler : lien entre
anxiété et grégarité.
III. Anxiété et grégarité
A. Etudes de Stanley Schachter
Lʼanxiété induit-elle un comportement grégaire ?
•
Expérience du Dr Zilstein de Schachter (1959) :
En attendant de recevoir des chocs électriques, les collégiennes préféreront-elles rester seules ou
en compagnie de leurs camarades ?
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Remarque : lʼanxiété est une peur diffuse ; or, ici, on manipule la peur dʼun événement précis
plutôt que lʼanxiété.
Résultats :
- Lorsque lʼanxiété est forte (on annonce des chocs forts), 63 % des collégiennes préfèrent
attendre en groupe.
- Lorsque lʼanxiété est faible (chocs faibles), seulement 33 % préfèrent attendre en groupe.
Schachter :
- Les gens veulent comparer avec dʼautres (placés dans une situation identique) les émotions
quʼils éprouvent ou devraient éprouver.
- Ceci est dʼautant plus plausible que les participantes sont confrontées à une situation
inhabituelle, inconnue, dont elles ne savent que penser.
B. Comparaison sociale
Léon Festinger (1954) propose une théorie dite de « comparaison sociale » afin dʼexpliquer le
besoin dʼévaluer ses opinions et attitudes personnelles.
Selon lui, lorsque les critères « objectifs » font défaut, on est amené à faire appel à autrui (individu
ou groupe), qui devient alors le référent social.
Dans notre choix de référent social, nous cherchons ceux qui apportent le maximum dʼinformations
adéquates : semblables à nous et en même temps légèrement supérieurs à nous.
Des travaux plus récents ont beaucoup nuancé ce propos en montrant que le choix de la cible de
comparaison dépend du problème posé.
Schachter propose dʼétendre la comparaison sociale au domaine des émotions.
Si le comportement de grégarité est induit par une recherche de comparaison sociale, ce
comportement devrait sʼestomper lorsque les participants reçoivent des renseignements
concernant leurs propres émotions et celles des autres dans la même situation : pas de situation
dʼincertitude.
•
Expérience de Gérard et Rabbie (1961) :
Conditions : on informe les participants de leur niveau dʼémotivité et de celui des autres grâce à un
pseudo système dʼenregistrement de psycho physiologique ou pas (mesure à) la fin de
lʼexpérience de la tendance de ces personnes à sʼaffilier aux autres).
Résultat : Le besoin de sʼaffilier est moins élevé quand info que quand pas d'information.
•
Expérience de Gérard (1963) :
Lorsque les participants reçoivent les informations précises sur leur état émotionnel ils cherchent
moins à sʼaffilier avec les autres.
Conclusion : Lʼincertitude quand aux sentiments éprouvés et attendus provoque le besoin
de comparaison sociale et, par là, le désir de sʼaffilier.
C. Grégarité, comparaison sociale et pression à lʼuniformité
Le besoin de nous comparer à nos semblables, qui nous conduit à nous affilier aux autres, peut
avoir comme conséquence la pression à lʼuniformité.
Wrightsman (1960) a montré une tendance à modifier le taux dʼanxiété ressenti par le sujet afin de
rendre le groupe plus homogène.
Ex : une pers pas très anxieuse dans un groupe dʼanxieux augmente son taux dʼanxiété, et
inversement.
Festinger : plus un groupe est attractif pour un individu, plus celui-ci le considère comme un
référent important.
Au sein de ce groupe, les pressions à lʼuniformité seront dʼautant plus fortes que chacun juge la
validité de ses opinions en sʼappuyant sur le fait quʼelles sont partagées.
Ainsi, si lʼopinion nʼest pas partagée, cela pose un problème car celle-ci nʼa pas de caractère
valable pour la pers qui émet lʼopinion.
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Conclusion : Le processus de comparaison sociale pousserait à la recherche de consensus
et favoriserait le conformisme.
Avant tout, ce processus met en lumière le fait que nos perceptions / jugements ressentis
sont en grande partie relatifs aux groupes (ou aux pers qui les représentent) servant à la
comparaison.
Ex : - si je compare mes vacances avec celles dʼamis qui partent sous les cocotiers, je suis
malheureuse : comparaison sociale ascendante.
- si je me compare à des amis qui vivent au froid, je me sens mieux : comparaison sociale
descendante.
Merton et Kitt (1950) ont observé cette tendance dans leur étude sur le moral des soldats US
pendant la 2GM :
- Les soldats mariés étaient plus mécontents que les célibataires.
- Les soldats noirs du Sud des USA étaient moins mécontents que soldats noirs du Nord (plus
de discrimination au Sud alors quʼà la guerre pas de différence).
Lʼimportance du groupe de référence :
Concept introduit par Hyman (1942) à partir de ses travaux sur le statut socio-économique.
Le statut subjectif indiqué par une personne ne correspond souvent pas à son statut
objectif, et inversement.
Le statut subjectif des groupes auxquels on se compare : fonction comparative du groupe
de référence.
Résumé :
La comparaison sociale est un processus dans lequel les gens sʼengagent dʼune manière quasiautomatique et quʼils emploient afin de :
- se rassurer quant à leur opinions, performances, …
- sʼévaluer
- gonfler leur estime de soi
- se vacciner contre une influence (se situer p/r à un groupe sur quelque chose : pas
dʼincertitudes).
Différemment semblables :
La comparaison sociale avec les autres permet de définir comme un sujet à la fois unique et
semblable à autrui.
La comparaison à autrui se fait autant sur le mode de la similitude que le mode de la différence.
•
Recherches de Jean-Paul Codol : tendance à se singulariser.
Expérience 1.
Choix de dimensions sur lesquelles la similitude entre les membres dʼun groupe expérimental
pouvait être évaluée dʼune manière externe et objective.
Ex : groupe avec des gens de la même taille.
Résultats : plus la similitude objective entre les participants est forte et moins ils la
reconnaissent.
Expérience 2.
53 sapeurs pompiers et 43 employés des pompes funèbres devaient estimer le degré de
ressemblance entre :
1) Les membres de leur propre groupe professionnel. M = 3,89 / 7.
2) Les membres de leur propre groupe professionnel à lʼexclusion de la personne interrogée. M =
4,48 / 7.
3) Les membres de lʼautre groupe professionnel. M = 6,10 / 7.
Codol a montré en 1979, quʼun bon moyen de concilier recherche de similitude avec la recherche
de différence est le phénomène de la conformité supérieure de soi : effet PIP (« primus inter
pares »).
Nous nous percevons comme meilleurs dans la satisfaction des normes / règles groupales ; cʼest
être meilleur dans cette conformité aux normes qui nous différencie positivement des autres.
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Ex : amis font jogging ; règle : courir 25 à 30 min, aura toujours couru 35 min.
Expérience 3 : Effet du point de référence (asymétrie du jugement).
VI : - jugement porte sur la similitude ou sur la différence
- point de référence (orientation de la question).
Q° 1 : Vous même, êtes-vous différent des autres (point de référence : les autres) ou les autres
sont-ils différents de vous (point de référence : soi même) ?
Q° 2 : Etes-vous semblable aux autres ou les autres sont semblables à vous ?
Résultats :
Similitude.
- Moi (les autres me ressemblent) M = 4,80 / 7
- Autres (je ressemble aux autres) M = 3,30 / 7
Différence.
- Moi (les autres sont différents de moi) M = 5,09 / 7
- Autres (je suis différent des autres) M = 6,25 / 7
Conclusion :
Surestimation des différences avec les autres et minimisation des ressemblances.
Paradoxe : si nous nous considérons comme différents des autres, nous nous considérons
également comme des modèles. Lʼentité valorisée dans cette asymétrie est « moi » ; cependant,
cette valeur accordée à « moi » ne peut venir que dʼautrui.
Lʼaccentuation de la différence (identité personnelle) ou de la similitude (identité sociale,
appartenance) dépend des situations et des influences culturelles : dans société individualiste,
accentuation de la différence, et inversement.
Ex : les personnes devenues subitement invalides sʼestiment semblables aux autres, bien plus
que ne le font les personnes valides à l'égard des personnes invalides.
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SECONDE PARTIE : LʼINFLUENCE SOCIALE
I. Imitation sociale : normes
A. Imitation sociale
Théorie de lʼapprentissage social de Bandura.
Méthode des comportements anecdotiques :
- Automobiliste sʼarrête au feu rouge, ceux de derrière aussi mais pas imitation.
- Lʼimitation sociale se manifeste quand enfants imitent un modèle (visionnage dʼun film avec
poupée puis isolement de lʼenfant qui imite ce quʼil a vu).
La méthode des comportements anecdotiques correspond donc à une incitation du modèle à
effectuer des conduites qui nʼexistent pas dans le répertoire comportemental de lʼobservateur ou
qui sʼy produisent de manière extrêmement rare. La reproduction de ce modèle sera le signe
indubitable de lʼinfluence du modèle.
Distinction entre performance et acquisition :
Lʼapprentissage, lʼimitation ou le modelage se manifestent au moment de la performance mais
concernent également lʼacquisition.
Dans un premier temps, lʼindividu apprend en observant le comportement du modèle (acquisition) ;
dans un second temps, lʼindividu reproduit spontanément le comportement du modèle
(performance).
Imitation sociale : conditions qui facilitent.
-
Relation modèle-sujet (affect).
Pas forcément nécessaire, lorsque cette relation est positive, les individus semblent plus imiter le
modèle.
- Similitude initiale entre modèle et sujet.
Pr quʼun individu imite le modèle, il doit percevoir des similitudes, sinon pas dʼimitations sociale.
- Statut de modèle.
Il y a une plus grande propension à imiter les modèles qui ont un statut un peu plus élevé que le
sujet.
- Renforcements vicariants.
On a tendance à imiter les modèles qui ont des récompenses pour leur comportement : pas
dʼimitation quand punition.
Ex de renforcement vicariant :
Pubs ménagères sʼadressant aux femmes. Femme jolie sʼoccupe de la maison qui est grande et
grand jardin. Enfants tous sales, maman prend vêtements avec un sourire les lave et est félicitée
par ses enfants.
Renforcement car femme jolie, souriante et félicitations des enfants.
Imitation sociale : fonction.
Accélère lʼapprentissage.
Inhibe ou désinhibe (cf. thérapies comportementales).
Facilite lʼapparition des réponses apprises antérieurement et un peu oubliées : les habitudes
reviennent plus facilement avec lʼobservation de lʼautre, notamment par lʼimitation-modelage.
Remarque :
Expliquer pourquoi les individus ont des comportements similaires, des réactions uniformes ?
Lʼimitation permet de comprendre lʼuniformité ; cependant, elle ne permet de rendre compte que
dʼune partie de cette uniformité.
Pour comprendre lʼuniformité il faut aussi analyser les influences réciproques.
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B. Formation des normes
Principale fonction des normes.
Les normes dissipent les ambiguïtés, qui sont mal supportées psychologiquement.
La situation où les normes nʼexistent pas : anomie, nʼexiste pratiquement pas car quand lʼindividu
se trouve face à des situations inédites, il fonctionne par analogie pour « apprivoiser le nouveau ».
Lorsquʼun individu ne sait pas quoi faire, il imite les autres qui, probablement, ne savent pas quoi
faire ou penser : ignorance plurielle (Felgini).
•
Expérience de Miller et collègues.
Textes distribués en TD aux étudiants sont incompréhensibles. Personne nʼélève la voix pour dire
quʼil nʼy comprend pas.
Interrogation des étudiants pour demandé pourquoi ont pas manifester : pensaient que les autres
comprenaient car silence dans la salle (même réponse pour tous).
Travaux de Shérif.
Utilisation de lʼeffet autocinétique : situation dʼambiguïté car pas de repère même par analogie.
Résultats :
Convergence des réponses individuelles et convergence entre les réponses du groupe :
-
Normalisation : convergence vers la réponse moyenne = norme moyenne.
Norme collective peut se calquer sur la réponse dʼun individu particulier dans un groupe =
norme dʼun individu.
- Individus convergent vers une position qui nʼa pas été au préalable soutenue par un
personne du groupe = norme originale.
Les normes collectives priment sur les normes individuelles.
Shérif analyse le processus dʼinfluence mutuelle :
Le consensus auquel le groupe arrive est le résultat dʼune implication sincère dans lʼélaboration
dʼune norme.
Ce processus a un effet positif sur la confiance dans la norme qui, partagée par tous, est
considérée comme solide, « vraie ».
Ceci conduit à lʼextériorisation de la norme qui devient alors une règle auto-prescrite et non une
obligation externe.
Définition dʼune NORME (Shérif, 1965) :
Echelle de référence ou dʼévaluation, qui définit une marge de comportements, dʼattitudes et
dʼopinions permis et répréhensibles.
Ex : marges de tolérance pour retard. Le caractère implicite de ces marges de tolérance rend
difficile la socialisation.
Le pouvoir du groupe à perpétuer une idée fausse : travaux de Jacobs et Campbell, 1961.
Générations
1ère
2ème
3ème
4ème
C1
C2
C2
C3
C3
C3
S1
S1
S1
S1
S2
S2
S2
S3
S3
S4
C : compère ; S : sujet
Pour évacuer certaines idées fausses, il faut au moins 4 ou 5 générations.
Processus très lent et grand pouvoir de perpétuation des idées fausses pour le groupe.
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Pour modifier les habitudes il faut modifier les normes : K.Lewin, 1943.
Comment amener les ménagères US à cuisiner des abats ? Quelle situation est la plus propice
pour former ou modifier les normes sociales plutôt quʼindividuelles ? Comment obtenir le
changement de normes collectives ?
Conférence : seulement 3 % changent leur norme sociale.
Appels au patriotisme : idem
Groupes de discussion : 30 % changent.
Conséquence : Grande vague dʼétude sur les bienfaits de la participation dans la propagation de
lʼinnovation : Coch et French, 1948.
C. Normes et groupes de référence
Travaux de Newcomb, 1943.
Etude sur les opinions politiques et économiques dans le collège universitaire de Bennington.
Contexte : familles riches et conservatrices vous professeurs progressistes.
Résultats :
- Etudiantes qui restaient peu impliquées dans la vie universitaire restent conservatrices.
- Celles qui sont impliquées sont devenues progressistes (cf. Lewin).
20 ans après :
Les progressistes (majorité) maintiennent leurs positions, sont mariées à des progressistes et sont
actives sur le plan social ; et inversement.
Le changement de cadre de référence se produit lentement, mais une fois installé il reste assez
solide, notamment grâce à le recherche de similitudes ( : attitudes semblables).
Une bonne manière de changer les convictions de quelqu'un et de le faire adhérer à un nouveau
groupe de référence consiste à brises ses liens avec son ancien système (cf. sectes).
Désindividualisation et normes de groupe.
Situation où les individus profitent dʼun certain anonymat. Le fait dʼêtre en groupe donne
lʼimpression aux individus dʼêtre moins facilement identifiables et conduit à lever leurs inhibitions
en facilitant les conduites indésirables, douteuses.
•
Expérience de Zimbardo, 1970.
- 2 voitures identiques : une abandonnée à NY (anonymat), lʼautre à Palo Alto (identification).
La voiture de NY est démolie en 1-2 jours, celle de Palo Alto a été approchée pour fermer le capot
car il pleuvait.
- Chocs électriques : en cachant certaines parties du corps ne permettant pas lʼidentification,
autres pouvaient être clairement identifiés.
1er groupe envoie des chocs électriques + forts que le 2ème groupe.
Régulation normative plus faible en situation dʼanonymat.
Le groupe réduit la conscience de soi individuelle de ses membres. La situation de groupe conduit
les gens à se définir non plus comme individus mais comme membres du groupe.
Lʼimpression de consensus aidant, les normes sociales du groupe sont ressenties comme dʼautant
plus impératives.
•
Expérience de Jonhson et Downing, 1979.
Va dans le sens de Reicher, qui cherche à expliquer les phénomènes de vandalisme : chocs
électriques quand mauvaises réponses.
Conditions : Les « victimes » sont soit habillées en Ku Klux Klan, soit en infirmières. Dans les
deux cas, il y a situation de désindividualisation. Dans une conditions, renvoie aux normes
négatives et dans lʼautre, renvoie aux normes positives.
Résultats : Chocs élevés dans la situation de désindividualisation qui renvoie aux normes
négatives et chocs moins élevés dans la situation de désindividualisation qui renvoie aux normes
positives.
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Remarque :
Reicher nʼa pas eu les mêmes résultats que Zimbardo : les gardiens étaient plus gentils, les
prisonniers compréhensifs. Reicher a alors décidé de ne pas de donner de petit déjeunerʼ et
déjeuner immonde. Au bout de 2 jours, révolte et Reicher a observé le même comportement
uniquement à partir de ce moment.
Distinction entre Zimbardo et Reicher : Reicher pense que rien nʼoblige les individus en groupe à
perpétrer des actes condamnables.
II. Lʼinfluence majoritaire
A. Le conformisme
Travaux de Asch.
Postulat : lʼinfluence majoritaire conduit à la modification de lʼobjet du jugement et pas seulement
à la modification du jugement. Lʼimpact de la majorité va plus loin que la modification du simple
jugement.
•
Reprise de lʼexpérience de Lorge (1936).
Conditions : Les sujets expriment leur degré dʼaccord entre une citation sur le bienfait dʼune petite
rébellion, soit attribuée à Jefferson, soit à Lénine.
Et ils rédigent une courte dissertation sur sa signification.
Résultats :
- Sont dʼavantage dʼaccord lorsque la citation est attribuée à Jefferson.
- La signification de la petite rébellion varie selon la source (Lénine : révolution ; Jefferson :
changement, réforme).
Lʼinfluence nʼa pas seulement dʼeffet sur lʼaccord, mais également sur la perception, la
signification donnée à lʼobjet.
•
Lʼeffet Asch.
Asch sʼintéresse à des situations où :
- une majorité numérique exerce une pression implicite et indirecte.
- le jugement porte sur objet non ambigu, ne provoquant aucun doute.
VI : Une ligne étalon et 3 lignes dont une correspond à lʼœil nu à la ligne étalon.
Résultats : 12 essais où les compères indiquent la mauvaise réponse, le sujet naïf la reprend en
moyenne 4 fois : 30 % des réponses sont conformistes.
Pb : 3 types de distorsions étaient attendues (cf. entretiens)
- distorsion de la perception (peu fréquentes)
- distorsion du jugement (assez fréquentes)
- distorsion de lʼaction (assez fréquentes).
Ce qui intéressait Asch cʼest la distorsion de la perception.
Comment expliquer le conformisme ? Travaux de Deutsch et Gérard, 1955.
•
Conflit cognitif :
En essayant de dissiper le doute, lʼindividu cherche des informations pertinentes et sʼexpose à
lʼinfluence informationnelle (cf. distorsion du jugement).
•
Conflit motivationnel :
En essayant de gérer ses relations avec les autres, son maintien dans le groupe, lʼindividu
sʼexpose à lʼinfluence normative (cf. distorsion de lʼaction).
Ces 2 conflits essayent dʼexpliquer les résultats de Asch.
13
L1S1
•
Conflit informationnel :
- Taille du groupe : majorité de 3-4 compères (seuil).
Wilder (1977) suggère lʼindépendance de la source : influence de 8 personnes contre lʼinfluence
de 4 groupes de 2 personnes. Les 2 groupes ont plus dʼimpact, car on est sensible à
lʼindépendance des opinions.
- Unanimité : 2 situations différentes.
Le compère indique une autre réponse fausse (1 compère sur 7), différente de la réponse des
autres compères (fausse aussi).
Le compère indique une réponse correcte, mais différente de la réponse des 6 autres : le compère
apporte un support social au sujet naïf.
• Conflit motivationnel (social) :
Fonctionnement privé est différent du fonctionnement public : lʼinfluence de la majorité point être
superficielle (public) ou profonde (privé).
Kelman (1958) propose 3 types de conformisme :
- Lʼacquiescement : conformisme en public mais pas en privé, ni sous anonymat. Le sujet
dont donc pouvoir être reconnu.
- Lʼidentification : tant que lʼappartenance au groupe est importante, acquiescement en
privé et en public.
- Lʼintériorisation de lʼavis majoritaire : en privé, se manifeste et en public également mais est
durable.
Remarque : dans la plupart des cas, le conflit cognitif est indissociable du conflit motivationnel ; de
même, lʼinfluence informationnelle est indissociable de lʼinfluence normative.
Conclusion : Pour que lʼinfluence se manifeste, il faut que les sujets soient convaincus que les
autres appartiennent au même monde quʼeux et une seule réponse doit prévaloir.
Théorie du référent informationnel.
Permet de mieux comprendre le conformisme :
Les gens cherchent à connaître les normes des groupes dont ils font partie ; leur objectif est de
repérer les caractéristiques marquantes du groupe (constitution subjective du groupe) et
dʼidentifier en quoi ce groupe se démarque des autres groupes (groupe de référence).
Ils veillent à internaliser au mieux les normes du groupe ; en réalisant la même tâche, ils
convergent forcément.
Expérience de Wilder (1990).
Les gens sont sensibles à lʼindépendance des sources dʼinfluence (1977). La théorie du référent
informationnel souligne lʼimportance de la similitude.
Résultats : la simultanéité de la similitude (en ce qui concerne la tâche) et de la différence (en ce
qui concerne les caractéristiques) rend les membres dʼun groupe très convaincants.
B. Lʼobéissance
Particularité de lʼinfluence étudiée par Milgram.
Milgram sʼintéresse au conformisme en actes et à la situation où une majorité (qualitative) exerce
une pression directe et explicite, en ordonnant à lʼindividu de se conduire contrairement à ses
principes.
• Pression explicite du groupe.
Conditions : - source dʼinfluence majoritaire (3 compères)
- sans source dʼinfluence (pas de compères)
Tâches : administrer des chocs électriques de 15 à 450 V en cas dʼerreur.
14
L1S1
Règle : on administre à lʼélève le choc le moins élevé proposé par un membre du groupe (sujet
naïf intervient toujours en dernier).
Résultats : en condition expérimentale, le choc moyen est de 225 V, en conditions témoin le choc
moyen est de 82 V.
Il existe un conformisme en actes quand il y a une majorité numérique.
•
Pression explicite de lʼautorité.
Situation où le sujet reconnaît une autorité.
Source dʼinfluence : autorité « scientifique », c'est à dire une personne qui ordonne au sujet
dʼadministrer les chocs électriques en étant clair.
Type de pression : explicite et directe.
Règle : augmenter lʼintensité des chocs à chaque erreur.
Résultats : le choc moyen est égal à 360 V et 63 % des sujets administrent le choc maximal de
450 V.
Les sujets obéissent plus facilement à lʼautorité à partir du moment où ils la reconnaissent.
•
De quoi dépend lʼobéissance à lʼautorité ?
expérience de Milgram.
Lʼobéissance dépend de la distance avec la victime.
- Qd la distance est grande : paroi entre le sujet élève et le moniteur mais pas de retour vocal ;
le choc moyen est égal à 405 V et 60 % vraiment jusquʼau choc maximal.
- Qd la distance est courte : moniteur dont toucher lʼélève pour envoyer les chocs ; le choc
moyen est de 225 V et 30 % envoient le choc maximal.
2ème expérience : rapport à lʼautorité.
La proximité de lʼautorité favorise lʼobéissance.
Le prestige de lʼautorité favorise lʼobéissance.
Les discordances au sein de lʼautorité diminuent lʼobéissance.
La présence de contestataires diminue également lʼobéissance.
1ère
Conclusion :
Selon Milgram, ce qui est propre à lʼautorité cʼest lʼétat agentique : un individu obéit, il entre dans
un état psychologique particulier.
Si lʼindividu qui se conforme à lʼavis de la majorité sous pression implicite (cf. Asch), il ne perd pas
son autonomie et reste maître de ses actions. On perd cet état dʼautonomie quand il y a
obéissance à une pression explicite.
Etat agentique : lʼindividu se considère comme un agent qui exécute la volonté de quelqu'un qui le
dépasse. Cet état amène à accepter le contrôle total dʼune personne que lʼindividu reconnaît
comme ayant un statut supérieur au sien.
Critiques :
Milgram fut très critiqué par la presse US et faillit être rayé de lʼassociation nationale de
psychologie américaine : nʼa pas le droit de porter atteinte à lʼintégrité psychologique ou physique
du sujet. Or, Milgram nʼavait pas pensé que les sujets enverraient plus de 220 V.
•
Expérience de Schlenker et Forsyth, 1977.
Ont décrit aux sujets la procédure de Milgram.
Lorsquʼon annonce que ce nʼest pas 63 % mais 10 % des sujets qui arrivent à administrer le choc
de 450 V ; la procédure paraît cruelle à peu de gens.
Lorsquʼon rajoute que ces 10 % de sujets on été, par la suite, durablement troublés, ceci ne
change rien à lʼévaluation de la procédure (peu de gens la considèrent cruelle).
Le plus choquant ce nʼest pas la procédure mais les résultats obtenus dans lʼexpérience de
Milgram.
Lʼexpérience de Schlenker et Forsyth a permis la diffusion des résultats trouvés par Milgram.
15
L1S1
III. Lʼinfluence minoritaire
A. Lʼinfluence sociale et ses deux approches
Approche fonctionnaliste.
-
La majorité reflète lʼordre dominant.
Lʼinfluence majoritaire permet de préserver lʼordre dominant.
La non-conformité, la résistance à la majorité, est considérée comme une sorte de déviance.
La seule source dʼinfluence est une source majoritaire.
Approche génétique : Moscovici.
« Psychologie des minorités actives », 1979 : « Il nʼy a rien de mal a être déviant, il est tragique de
le rester ».
Il nʼy a pas que la majorité qui a une influence, lʼinfluence peut également être exercée par les
minorités (déviants).
- Le système social est défini et produit par ceux qui y participent.
- Les individus sʼadaptent au système, mais celui-ci évolue en fonction dʼeux. Chaque
membre dʼun groupe est à la fois une cible et une source dʼinfluence.
- Lʼinfluence nʼagit donc pas seulement pour conserver un système déjà existant, mais aussi
pour générer le changement. Ne pas se conformer aux normes dominantes nʼest pas
forcément une déviance, cʼest une situation de conflit. = minorité active pour avoir une
influence (obligé de passer par le conflit).
Cf violence dans les banlieues.
•
Comment introduire le changement ?
Lʼinnovation est le privilège des élites : Hollander.
Ce sont toujours les élites qui sont à lʼorigine de changement et sont ensuite suivies par la
population.
Pour devenir innovateur il faut dʼabord devenir un parfait conformiste : Merei, 1949.
Etudes sur le fonctionnement dʼun leader : dont dʼabord se conformer au groupe, sinon ne peut
pas apportes de changement notable.
Etudes sur les leadership chez les enfants : quand le leader arrive dans un groupe et critique les
règles, se fait rejeter. Si sʼintègre au groupe, à ses normes et introduit le changement petit à petit
peut arriver à un changement total.
Moscovici sʼoppose car, selon lui, une minorité, qui nʼa aucune autorité et aucun statut, peut
exercer une influence et introduire un changement à condition de se montrer consistante.
Le conformisme initial peut renforcer son influence mais ce nʼest pas indispensable.
B. Expériences de Moscovici sur lʼinfluence minoritaire
Expérience sur les habitudes verbales : Moscovici et Faucheux, 1972.
2 types dʼassociations (normes implicites) à un mot stimulus « orange ».
- un qualificatif : « ronde »
- un mot supra ordonné : « fruit ».
Conditions : on propose 2 listes où la tendance majoritaire est dʼindiquer :
- dʼabord les mots supra ordonnés et ensuite les qualificatifs (variable A).
- dʼabord les qualificatifs puis les mots supra ordonnés (variable B).
Dispositif : les sujets indiquent leurs associations en groupe de 4 personnes parmi lesquelles se
trouve un compère, qui indique toujours un mot supra ordonné.
Résultats :
16
L1S1
Variable A = Lorsque la tendance majoritaire est le mot supra ordonné, le compère est « dans lʼair
du temps » ; quand la tendance majoritaire est le qualificatif, il est considéré comme un
conservateur (supra ordonné puis qualitatif).
Variable B : Lorsque la tendance majoritaire est le qualificatif, apparaît comme déviant ; lorsque
cʼest le mot supra ordonné est « dans lʼair du temps » (qualitatif puis supra ordonné).
Indépendamment de son statut (conservateur, déviant), le compère exerce une influence, car
certains sujets suivent le compère.
Expérience sur la nomination de couleurs : Moscovici, Lage et Naffrechoux, 1969.
Paradigme « bleu/vert ».
Dispositif : des femmes doivent indiquer la couleur de 36 diapos ; travail en groupes de 6 dont 2
personnes, qui sont des compères, constituent une minorité.
Les réponses de la minorité sont consistantes (répondent toujours « vert ») ou bien inconsistantes.
Gp test : voient bleu.
La réponse majoritaire et correcte est « bleu ».
Résultats : 32 % des femmes exposées à la minorité consistante sont influencées et répondent
« vert » (réponse rarissime dans la condition témoin).
1,25 % des femmes exposées à la minorité inconsistante sont influencées.
Remarques de Moscovici.
Selon lui, Asch nʼétudie pas lʼinfluence sociale mais lʼinfluence de la minorité. Ainsi, le caractère
évident de la réponse confère immédiatement le statut de minorité aux comparses ; la majorité
cʼest le monde extérieur et le sujet naïf de Asch. La tâche ambiguë situe la relation sur un mode
conflictuel, la consistance et le consensus des comparses et lʼabsence dʼenjeu personnel brise la
résistance des sujets naïfs.
Lʼinfluence majoritaire peut provoquer un conflit plutôt en privé quʼen public : complaisance, elle
est donc explicite et immédiate.
Lʼinfluence minoritaire provoque un conflit en public qui disparaît en privé : conversion, elle est
donc implicite et différée dans le temps.
Si cʼest le cas, lʼinfluence minoritaire devrait changer le code perceptif (seuil perceptif).
•
Complément à lʼexpérience sur la nomination de couleurs.
Moscovici et ses collaborateurs ajoutent à cette expérience une phase dans laquelle les sujets
déterminent individuellement la couleur de 16 diapos correspondant à la gamme bleu-vert, dont 10
sont ambiguës.
Résultats : Les sujets confrontés à lʼinfluence minoritaire déplacent leur seuil perceptif vers le vert
et cela, en dehors de lʼinteraction avec la minorité.
Un même disque est considéré comme vert par 25 % des sujets de la condition témoin et par 50 %
dans la condition expérimentale.
C. Lʼinfluence minoritaire est une influence implicite
Lʼinfluence minoritaire et lʼinfluence latente (implicite), ne se manifestent pas en public aux
premiers abords. En public, on a tendance à suive la majorité.
Moscovici parle de CONVERSION dans le cadre de lʼinfluence minoritaire.
Ex : Minorité = vert et couleur complémentaire (couleur résiduelle vue après extinction de la
lumière) = pourpre rose
Majorité = bleu et couleur complémentaire orange rouge car compères minoritaires influencent la
réponse (devraient répondre pourpre rose).
Moscovici dit que en public, les sujets suivent la source majoritaire pour la source lumineuse, mais
pour la couleur résiduelle (une fois la lumière éteinte), donnent la réponse de la minorité (pourpre
rose).
17
L1S1
Cela permet de conclure que ces sujets ont été influencés par le message minoritaire ; mais cette
influence minoritaire est une influence implicite = conversion et non suivisme.
Cependant, dʼautres personnes ont essayé de reproduire lʼexpérience mais cela ne marche pas à
chaque fois.
•
Les sujets dénient lʼinfluence minoritaire.
Selon Moscovici, on a besoin de ce déni pour intégrer cette influence = pouvoir dire quʼon a eu
cette idée seul.
Nier une source dʼinfluence minoritaire permet de dire quʼil y a eu une réflexion personnelle.
Université de Genève : nous devenons plus ouverts aux messages qui ne correspondent pas à
lʼidée dominante, lorsque nous avons lʼexpérience (ou lorsque lʼon nous montre) que lʼavis des
autres est important ou indispensable pour pouvoir répondre.
Ex : on présente a un petit groupe de sujets un objet et on demande à 2 pers de regarder lʼobjet de
haut et aux 2 autres de le regarder de côté, objet dans une boîte.
On demande aux sujets de dire ce quʼils voient. Ceux qui regardent de haut voient un losange,
ceux qui regardent de côté voient un triangle.
Lorsque lʼon montre lʼobjet, cʼest une pyramide, on démontre alors que tous avaient raison et ne
pouvaient pas deviner ce quʼétait réellement lʼobjet les uns sans les autres.
Il a fallut intégrer le point de vue dʼautrui pour répondre correctement.
Après cette expédition, les sujets sont beaucoup plus influencés par lʼinfluence minoritaire que sʼils
nʼont pas vécu cette expérience de décentration.
Lorsque les gens ont, au cours de leur vie, lʼopportunité dʼintégrer lʼavis dʼautrui, sont ensuite
beaucoup plus influençables par lʼavis dʼautrui et par lʼinfluence minoritaire.
18
L1S1
TROISIÈME PARTIE : LE PHÉNOMÈNE DE POLARISATION OU LʼINFLUENCE DU GROUPE
I. Définitions et critères habituels pour le groupe
Critères :
- nombre (le groupe est constitué de plusieurs personnes en nombre important = au moins trois
personnes).
- proximité : plusieurs personnes au même lieu et même moment.
- similitudes : partage de caractéristiques communes au groupe.
- interdépendance : pour parler de groupe, il faut que parmi les similitudes il faut partager la
nécessité dʼatteindre un même objectif. Ainsi, sans la contribution dʼun des membres du
groupe, lʼobjectif ne peut ê atteint.
Avec ces différents critères, on arrive à une définition beaucoup plus précise et contraignante du
groupe.
On travaille dans 2 grandes approches au groupe...
A. Approche catégorielle
Le groupe est la somme des parties, cʼest une construction mentale (distinction par le critère de
similitude).
Désigne tous les collectifs dont les membres partagent des traits communs, mais qui ne sont pas
tenus de fonctionner ensemble dans le même lieu et au même moment.
Ex : groupe dʼétudiants, de femmes, personnes qui présentent la même position sur une question,
personnes qui prennent la même ligne de métro…
Cette distinction a une importance car lorsque nous faisons ces distinctions, nous regardons
automatiquement si nous faisons partie des catégories que nous avons distingué ; cela nous
oblige à nous situer.
De plus, on a tendance à favoriser la catégorie à laquelle on appartient, pour la valoriser = la
catégorisation nʼest jamais neutre, elle donne toujours lieu au favoritisme des catégories
dʼappartenance.
Henri Tajfel : « Nous catégorisons pour garder une identité sociale positive, car toutes les
catégories ne sont pas socialement valorisées ». La valorisation des siens est objectif sousjacent à la catégorisation
On est toujours dans la comparaison inter-catégorielle et inter-groupe.
B. Approche dynamique
Le groupe est désigné comme plusieurs personnes qui interagissent au même lieu et au même
moment pour réaliser un objectif commun et qui sont interdépendantes pour réaliser cet objectif
(distinction par le critère dʼinterdépendance).
Permet dʼanalyser les relations intra-groupe. Permet de comprendre de quels facteurs dépend le
fonctionnement des gens qui travaillent ensemble : Court Lewine.
Lʼapproche dynamique permet dʼétudier pourquoi on a tendance à se mettre en situation
dʼinterdépendance par rapport aux autres :
-Pour cette idée, on évoque dʼabord la survie.
-On évoque également la fonction de socialisation du groupe : les groupes sont des lieux
privilégiés des normes, des règles, des normes sociales. Pr cela, on distingue les groupes
primaires (premiers groupes dans la vie à nous apprendre les mœurs/normes sociales) :
famille est le premier groupe à nous socialiser dans la vie, des groupes secondaires.
-Autre fonction du groupe : validation sociale. Ainsi, les groupes sont les lieux où lʼon dissipe
les hésitations, les doutes => validation par partage social en regardant le nombre de
personnes qui partagent nos opinions.
-Le groupe permet également de valider une identité sociale positive ; on cherche à faire partie
de groupes valorisants (ont une bonne réputation). Qd les individus constatent que le
19
L1S1
groupe ne valide plus une identité sociale positive, le quittent ou (plus rare) travaillent à
revaloriser lʼimage du groupe/ sa réputation.
II. Approche dynamique : le fonctionnement intra-groupe
Lʼefficacité du groupe dépend de :
-la tâche : ne sont pas forcément appropriées au travail en groupe ; il faut des tâches
divisibles en sous-tâches. Les tâches individuelles ne sont pas des tâches collectives : les
groupes ne sont pas tous efficaces dans les tâches individuelles.
-la taille et la composition du groupe : au-delà de la personne (moins efficace) il y a un
souci de coordination entre les membres dʼun groupe, dʼoù lʼimportance de la composition :
un groupe est parfois + efficace quand il est homogène ; dans dʼautres types de tâches, la
composition hétérogène est plus efficace.
-la structure : statuts, rôles, normes.
-le réseau de communication : centralisé / décentralisé, imposé / choisi ; le choix du système
de communication dont toujours être adapté à la tâche.
-les procédures : modes de délibération, justice procédurale, partage de lʼinformation.
-le leadership : style du commandement, dépend de la tâche et du moment dans lʼexistence
du groupe.
A. Les réseaux de communication
= réseau centralisé (en roue)
A B
E
D C
= réseau en chaîne
A
B
C
D
E
•Distinction de différent types de réseaux : Leavitt, 1951.
En cercle, en roue, en Y, en chaîne.
Les réseaux de communication affectent le comportement, déterminent lʼorganisation du groupe et
la personne qui prend la position de leader.
Les réseaux les plus courants sont ceux où chacun a lʼaccès direct à la communication avec
lʼautre. Cependant, certaines tâches créatives, les réseaux décentralisés ne sont pas efficaces.
Caractéristiques principales :
- Centralisé (nombre de communications directes) = plus le nombre de communications directes
est élevé, plus le réseau est centralisé et plus le leader est central dans le groupe.
Ex : E reçoit 4 communications directes et D une seule.
- Connexité dʼune position : le plus petit nombre de canaux dont la fermeture entraîne
lʼisolement.
- Indépendance : nombre de personnes avec lesquelles un individu peut communiquer de sa
propre initiative.
- Saturation : nombre de communication quʼun individu peut recevoir en même temps. Si il est
élevé, le réseau de cet individu est saturé.
B. Les procédures et leur perception
Modes de délibération.
Nous croyons que le meilleur mode de délibération est lʼunanimité, le groupe sʼimpose la
recherche de lʼunanimité ; spontanément, il sʼattend à trouver lʼunanimité. Cependant, lʼunanimité
est rare, donc le groupe cherche des compromis et opte pour la majorité.
La majorité est considérée comme une solution de « secours » si lʼunanimité nʼest pas atteinte.
Dans le cas où lʼunanimité nʼest pas atteinte, majorité et, enfin, débat sur les dts de véto, ces
derniers assurent la justice.
20
L1S1
Justice procédurale et confiance sociale.
Impartialité, égalité de traitement, droit de se défendre : Tyler.
Pour faire confiance au groupe et à ses décisions, les individus sont attentifs à lʼimpartialité et
aussi à lʼégalité de traitement.
Une commission dont être transparente et juste.
Aussi, pour faire confiance au groupe et à ses procédures, il faut avoir le droit de se défendre, qui
est élément crucial dans lʼadhésion au groupe.
Ex : cas dans entreprises, décisions politiques…
Partage dʼinformations : biais, Stasser.
Contrairement à nos attentes, en groupe il y a prédominance des informations connues par tous
les membres du groupe.
Les membres du groupe discutent des information communes, le temps de discussion est
monopolisé par ce que les gens savent (demandes dʼinformations minimes).
Ceux qui pensent quʼils possèdent moins dʼinformations que les autres sont beaucoup plus
motivés pour trouver une solution et cʼest dʼeux que viennent les solutions les plus innovantes, les
plus productives.
Lʼasymétrie des informations amène à de meilleurs résultats.
C. Le leadership, lʼautorité et le pouvoir
Lʼautorité.
Pr Max Weber (1947), lʼautorité est synonyme dʼun pouvoir légitime. Les 3 types dʼautorité quʼil
définit correspondent aux 3 types de légitimité :
-lʼautorité charismatique : légitimité fondée sur la croyance en les qualités exceptionnelles du
chef.
-lʼautorité traditionnelle : légitimité de la tradition, de ce qui a existé.
-lʼautorité rationnelle - légale : respect des règles.
Le pouvoir.
Dʼautres sociologues et psychologues sociaux distinguent 4 niveaux dʼappréhension des
phénomènes de pouvoir :
-le pouvoir comme attribut personnel : théories personnalistes du leadership
-le pouvoir comme fonction : théories interactionnistes
-le pouvoir comme relation : recherche/besoin de relations asymétriques
-le pouvoir comme système : articulation des conduites singulières et des logiques sociales.
French et Raven, 1965 : 5 bases de pouvoir comme force dʼinfluence (fonction) :
-pouvoir de coercition
-pouvoir de récompense
-pouvoir de référence
-pouvoir de compétence/dʼinformation
-pouvoir légitime
Pour pouvoir exercer une influence sur les autres, il faut avoir une caractéristique des 5.
Le leadership.
Définitions :
- théories personnalistes : les leaders ont un profil de personnalité particulier ; cependant, les
leaders ont une intelligence et une faculté de communication commune. [Recherches
contredisent cette théorie].
21
L1S1
-
théories interactionnistes : cʼest la situation qui fait un leader. Dans la plupart des cas,
lorsque la pression est forte et lorsquʼun individu essaye dʼappliquer sa fonction, il assumera
plus ou moins bien son rôle de leader.
•Expérience de Lewine, Lippitt et White, 1939.
Quel commandement est le meilleur du peut de vue de la productivité ? Autoritaire, démocratique,
laisser-faire ?
Hypothèse : le commandement démocratique est celui qui donnera le groupe le plus productif.
Résultats : le groupe le plus efficace est celui où le commandement est autoritaire si le chef est
présent mais c le groupe démocratique le plus efficace si le chef est absent.
•Recherches appliquées concernant le leadership : Blake et Mouton, 1978.
Grille managériale bidimensionnelle.
Les auteurs prennent en compte pour définir ce type de leadership :
-dimension concernant la tâche, la productivité du groupe
-relations sociales au sein du groupe : aspects socio affectifs.
En croisant ces deux dimensions on peut définir le type de management en regardant lʼimportance
accordée à la productivité et lʼentente au sein du groupe.
5 styles :
-anémique : manager accordant peu dʼimportance aux deux dimensions.
-style centré sur la tâche : importance primordiale à la productivité tout en laissant tomber la
cohérence du groupe.
-social club : management où on accorde très peu dʼimportance à la productivité mais grande
importance de la qualité des relations sociales au sein du groupe.
-style moyen : importance moyenne des deux.
-travail en équipe : le manager accorde une très forte importance à la productivité et à
lʼentente sociale au sein du groupe.
Cette grille est un outil efficace permettant de conseiller les manager.
•Décisions collectives.
Ex de lʼinfluence que le groupe peut exercer sur lʼindividu.
Cf TD : phénomène de la polarisation = effets de la discussion en groupe sur le jugement.
Phénomène de la facilitation sociale : situation dʼaudience a des effets sur la performance.
Phénomène de la désindividualisation : se produit lorsquʼon se trouve dans une foule. Effet :
inhibition des comportements/pensées socialement indésirables.
Travaux de Janis.
Informent sur le fonctionnement des groupe prenant des mauvaises décisions : conséquence
dramatiques.
A analysé les comptes rendus de réunion de groupes de comités conseillant le Président des US.
A cause du fonctionnement du groupe, les groupes décisionnels prenaient de mauvaises
décisions.
Ex : faire décoller la navette Challenger (explosion).
Janis a repéré la pensée du groupe :
Principaux symptômes caractérisant la prise de mauvaises décisions collectives :
-illusion dʼinvulnérabilité dans le groupe.
-rationalisation collective : incohérence de la décision mas groupe donne une explication
quand même.
-croyance dans la moralité du groupe -le groupe développe des stéréotypes négatifs à propos des autres groupes
Conséquences de ces symptômes :
-sentiment de forte cohérence 22
L1S1
-pression directe
sur ceux qui sont considérés comme des dissidents : ceux qui osent remettre
en question ce qui a été dit en groupe (même pour procédure ou décisions antérieure) ;
cela a pour conséquence lʼautocensure des membres du groupe : illusion dʼunanimité.
Qd illusion dʼunanimité, se développent des gardiens de pensée, qui se chargent de maintenir
lʼunanimité.
Indicateurs afin de détecter les groupes qui risquent de prendre des mauvaises décisions
(Janis) :
- Etude incomplète des options et objectifs : si groupe ne réalise pas quʼon lui a demandé
précisément.
- Examen défectueux des risques liés aux choix : dʼune manière générale, les gens ont tendance à
sous-estimer les risques p/r aux options quʼils désirent et inversement.
- Recherche dʼinformation faible ou incomplète - Le traitement sélectif des informations disponibles du groupe.
- Lʼabsence dʼune réévaluation des choix faits : si, à aucun moment, aucun membre du groupe ne
propose de réévaluer les choix…
- Les imprévus paralysent le fonctionnement du groupe : cʼest que ce groupe fonctionne mal.
23
L1S1
QUATRIÈME PARTIE : ATTITUDE ET COMPORTEMENT
A. Définition et concept
Eagly et Chaiken : Lʼattitude est une tendance relativement stable à répondre à quelqu'un ou à
quelque chose (entité) de manière qui reflète une évaluation (positive ou négative) de cette
personne ou de cette chose.
Réaction évaluative.
Lʼattitude est une construction hypothétique : on ne peut pas lʼobserver directement, on lʼinfère de
réponses évaluatives.
Ces réponses peuvent être : verbales ou non verbales / cognitives, affectives ou
comportementales.
Affect
Verbale
Non verbale
Expression dʼun
sentiment
(je le déteste)
Réponse
physiologique
(rougir)
Types de réactions évaluatives (Ajzen, 1988).
Cognition
Comportement
Expression dʼune Expression dʼintention,
croyance, dʼune
de comportement
opinion
(je ne voterai pas pour
(il est incapable)
lui)
Réponse perceptive
Réponse
(temps de réaction)
comportementale
(ne pas voter)
•Composantes de lʼattitude : Rosenberg et Hovland, 1960.
-un ensemble de cognition à propos de lʼobjet
-un ensemble de réponses affectives à cet objet
-un ensemble de comportements ou tendances comportementales envers cet objet.
Si ces trois composantes sont réunies, il devrait exister une consistance, cohérence entre elles.
•Bases théoriques du lien entre attitude et comportement.
- Structure en 3 composantes : de cette structure on infère que les attitudes sont corrélées avec
les comportements.
- Théorie de la dissonance cognitive : Festinger, 1950.
Besoin de maintenir la consistance entre les différentes cognitions : connaissances sur soi, sur les
autres, sur lʼenvironnement.
La conscience dʼune contradiction entre une attitude et un comportement : état de dissonance,
conduit à la réduire par un changement dʼattitude ou de comportement, afin que les 2
correspondent : état de consonance.
•Changer les comportements : question théorique et pratique.
Une idée largement répandue consiste à penser que le façon la plus efficace de faire changer les
comportements de quelquʼun cʼest de modifier ses attitudes.
Un changement dans la façon dont les gens pensent et ressentent un objet entraîne un
changement dans la façon dont les gens réagissent à lʼégard de cet objet.
24
L1S1
B. Lien entre attitude et comportement
Premières recherches sur le lien entre attitude et comportement.
•Richard LaPierre, 1934.
Etape 1 : visite de 251 hôtels et restaurants avec un couple de chinois, un seul refuse lʼaccueil :
comportement.
Etape 2 : demandes écrites de recevoir les chinois adressées à ces même établissements. Sur
128 réponses reçues 92 % étaient négatives.
Très faible corrélation entre comportement est attitude.
Remise en cause du lien entre attitude et comportement.
Critique : était-ce les même personnes qui accueillaient et qui répondaient à la lettre ?
•Corey, 1937.
Etape 1 : mesure dʼattitude des étudiants à lʼégard de la tricherie aux examens.
Etape 2 : examens (QCM) et correction à lʼinsu des étudiants.
Etape 3 : auto-correction.
La différence de points entre les autocorrections et les corrections des profs est un indice du
comportement de tricherie.
Pas de corrélation entre lʼattitude et le comportement : ceux qui désapprouvent la tricherie trichent
autant que ceux qui lʼapprouvent.
•Defleur et Westie, 1958.
Etape 1 : mesure dʼattitude à lʼégard des Noirs auprès de 250 collégiens blancs et sélection de 23
ayant une attitude très négative et de 23 ayant une attitude très positive.
Etape 2 : présentation de diapos de couples formés dʼune personne noire et dʼune personne
blanche.
Etape 3 : demande dʼaccepter de se faire photographier avec une personne noire du sexe opposé
et, si oui, demande dʼutiliser la photo pour une campagne nationale pour lʼintégration raciale ou
pour la recherche.
La corrélation entre attitude et comportement est égale à 0,40 lorsque lʼattitude est forte.
On adapte plus son comportement à son attitude quand lʼattitude est forte.
Sur 45 études analysées, la corrélation moyenne entre attitude et comportement est égale à 0,15
(pratiquement aucun lien).
En 1971, Wicker suggère quʼil est souhaitable dʼabandonner le concept dʼattitude : « Il est plus
probable que les attitudes soient sans lien ou très faiblement liées avec les comportements que
lʼinverse ».
•Critiques méthodologiques : Ajzen et Fishbein, 1977.
Principe dʼagrégation.
Utilisation de mesures multiples (plusieurs items) qui, une fois agrégées, constituent un index plus
solide et plus fiable.
LaPierre : mesure de lʼattitude à partir dʼun seul lien : « seriez-vous prêt à accueillir des
chinois ? ».
Defleur et Westie : mesure de lʼattitude à partir de plusieurs items mais mesure du comportement
à partir dʼun seul item : « accepteriez-vous dʼêtre photographié avec une personne noire ? »
Principe de compatibilité.
Les mesures dʼattitudes et de comportements doivent être compatibles, c'est à dire quʼelle doivent
se situer au même niveau.
Attitude spécifique = comportement spécifique et non attitude générale = comportement
spécifique.
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L1S1
Pour faire une bonne étude, analyse entre attitude et comportement, il faut faire attention à la
compatibilité entre attitudes et comportement et au principe dʼagrégation.
C. Nouveaux modèles pour lʼétude du lien entre attitude et comportement
Le lien est replacé dans un ensemble plus large de concepts théoriques.
Postuler que les comportements sont déterminés par les seules attitudes est une énorme
simplification. Elle reflète une ignorance des travaux dont ceux sur lʼinfluence sociale.
Il faut prendre les attitudes comme des produits sociaux : attitude est influencée par
lʼappartenance sociale et culturelle.
•Théorie de lʼaction raisonnée : Fischbein et Ajzen, 1975.
TAR : en accord avec la littérature sur la compatibilité, on trouvera une liaison forte entre attitudes
et comportements, dans la mesure où les comportements seront compatibles entre eux.
Même niveau de mesures.
Lʼattitude nʼest pas le seul déterminant de la conduite, de lʼattitude, il y a également :
Croyances sur les
conséquences
Attitude
comportementale
Evaluations des
conséquences
Importance de
Insertion
l’attitude et des normes
Comportement
Croyances normatives
Norme subjective
Motivation à se plier
aux attentes des autres
Fishbein et Ajzen estiment que le lien social passe par la formulation dʼune intention
comportementale.
Si elle nʼest pas présente, lʼattitude ne peut pas influencer le comportement.
Attitude comportementale : mesure dans laquelle la personne voit le comportement positivement
ou négativement.
Beale et Manstead ont travaillé sur les campagnes envers les familles sur la diminution du sucre
dans les comportements alimentaires.
Ont mesuré les attitudes comportementales vis-à-vis du comportement (consommation excessive
de sucre). : mesure directe de lʼattitude vis-à-vis du comportement.
Norme subjective mesurée par lʼitem : « je devrais/devrais pas donner du sucre à mon bébé ».
Norme subjective : croyance de lʼindividu selon laquelle ses référents sociaux importants
sʼattendent à ce quʼil exécute ou pas le comportement en question. Renvoie au degré de pression
sociale perçue par lʼindividu pour lʼexécution de ce comportement (certains sont plus sensibles à la
pression sociale que dʼautres).
Importance relative des attitudes/comportements : dépend du comportement en question, c'est
à dire que certains comportements ont plus dʼimpact que dʼautres (chez la personne elle même).
Croyance comportementale : « ne pas donner de sucre entre les repas donnerai… ».
Echelles en 7 points (tout à fait dʼaccord…pas dʼaccord…)
Evaluation des conséquences : grave ou pas grave dʼavoir du plaisir ou avoir des caries.
Croyances normatives : tendance des individus à se plier aux autres.« à quel point chacune des
six personnes sʼattendaient à ce quʼelles adoptent (les mères) ce comportement »
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L1S1
Motivation à se plier aux attentes de autres : « à quel point faites vous ce que le médecin vous
dit… »
La théorie des actions raisonnées à eu beaucoup dʼimpact et est devenu le nouveau modèle pour
lʼétude de comportements et attitudes.
Limite = il sʼagit de comportements volontaires uniquement.
Bilan :
Une méta analyse sur 150 études montre que la corrélation moyenne entre :
-lʼattitude et la norme dʼintention est de 0.68
-lʼintention et le comportement réel est de 0.62
Les éléments fondamentaux des comportements volontaires sont :
-les croyances
-les valeurs
-les motivations.
Ils se construisent au cours de lʼexpérience directe ou non du comportement.
Beaucoup de comportements nous échappent : sont pas tous sous notre volonté.
Ex : arriver à lʼheure au travail dépend également de facteurs qui nous échappent (involontaires).
•Théorie du comportement planifié, Ajzen.
Ce modèle intègre le contrôle comportemental perçu comme un déterminant de lʼintention.
Sʼattendre à pouvoir exécuter un comportement facilement : avoir un contrôle élevé sur ce
comportement.
Sʼattendre à ne pas pouvoir exécuter un comportement ou le faire avec difficulté : contrôle bas.
(cf. « ne pas laisser mon bébé manger ou boire sucré en dehors des repas est facile vous difficile).
Le concept de maîtrise personnelle de Bandura (1982) est proche :
Le jugement de maîtrise personnelle détermine la quantité dʼeffort et le temps quʼon passe à faire
face aux obstacles et aux expériences désagréables.
Dans lʼenvironnement, des choses nous empêchent dʼavoir entièrement le contrôle notre
comportement.
Ex : bonbons à la caisse
Attitude comportementale
Norme subjective
Intention comportementale
Comportement
Contrôle comportemental perçu
Lʼintention comportementale sʼancre dans la degré de contrôle que lʼindividu croit exercer à
propos de son comportement.
Lʼinclusion de la mesure du contrôle perçu permet dʼaugmenter la valeur prédictive de lʼintention
(de 13 %) et du comportement (11 %).
Toutefois, cette augmentation concerne surtout les comportements considérés comme bas en
contrôle volontaire.
Cf. comportements robustes : fumer.
Conclusion : Ces deux modèles st extrêmement utilisés (psycho de la médecine et du
consommateur).
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