![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/b3ca75cd7d7fe67b7dbcda174a826b42/1/002997436.htmlex.zip/bg3.jpg)
signent une lettre ouverte diffusée par la presse américaine le 3
novembre 2013 et destinée à ceux qui « influencent la politique
environnementale mais sont opposés au nucléaire ». En fait, le
document semble s’adresser en priorité aux écologistes en
s’attaquant à l’une de leurs positions majeures en matière de
politique énergétique : celle qui milite pour une réduction des
émissions de gaz à effet de serre tout en restant fermement
opposée au développement du nucléaire. Or, ce dernier n’émettant
pas de CO2, il constitue donc un allié objectif de la protection du
climat... Dilemme.
Les signataires estiment, même s’ils restent favorables aux énergies
renouvelables, que la limitation du réchauffement climatique ne
pourra être obtenue sans le nucléaire. Il s’agit d’un profond
changement dans l’analyse des risques. Virage à 180° ?
Spectaculaire retournement de veste ? Au choix. Désormais, ces
scientifiques estiment que le danger que fait peser le futur climat
annoncé par le Giec sur la population mondiale est supérieur à celui
que présente le recours à l’énergie atomique. Même s’ils appellent
au développement d’un nucléaire « plus sûr ».
Dans un contexte américain
Le raisonnement reste américain. Pas question de trop rogner sur la
consommation d’énergie. Aux Etats-Unis, la notion de décroissance
rappelle probablement trop les mauvais souvenirs de la déflation des
années 1930. Par ailleurs, il est illusoire de miser sur une limitation
des besoins énergétiques des pays en forte croissance (Chine, Inde,
Brésil...). Seule solution pour les signataires : le nucléaire.
Les nouveaux promoteurs de l’atome ne renient pas totalement les
énergies vertes (éolien, solaire, biomasse...). Mais ils considèrent
que, dans la course de vitesse qui s’engage, la montée en puissance
de ces technologies ne sera pas assez rapide pour fournir l’énergie «
peu coûteuse et fiable » dont l’économie a besoin. « Dans le monde
réel, il n’existe pas de voie crédible pour stabiliser le climat sans que
l’énergie nucléaire ne joue un rôle substantiel », écrivent-ils.
Pour concilier l’inconciliable, les scientifiques réclament une
amélioration de la sûreté des centrales nucléaires, aujourd’hui « loin
d’être parfaites ». Suit l’analyse de risque. Les dangers associés à
l’expansion de l’énergie nucléaire serait, selon eux, inférieurs de
plusieurs ordres de grandeur à ceux qui sont associés à l’exploitation
des combustibles fossiles. Ils semblent oublier, au passage, que
l’uranium n’est pas une ressource renouvelable...
« Nous demandons seulement que les décisions en matière de
systèmes énergétiques soient basées sur les faits et non sur des
émotions et des biais qui ne s’appliquent pas à la technologie
nucléaire du XXIe siècle », poursuivent les signataires qui jugent qu’il
n’est plus possible d’utiliser l’atmosphère comme un dépôt
d’ordures.