2 JEAN–MARC DRÉZET
Si on a égalité, on dit que M(r, c1, c2)est de hauteur nulle (cf. 2.2). On peut maintenant énoncer
le
Théorème B : Supposons que dim(M(r, c1, c2)) >0. Alors on a
(i) Pic(M(r, c1, c2)) 'Zsi M(r, c1, c2)est de hauteur nulle.
(ii) Pic(M(r, c1, c2)) 'Z2si M(r, c1, c2)n’est pas de hauteur nulle.
Donnons maintenant une construction des éléments de Pic(M(r, c1, c2)). On appelle famille de
faisceaux de M(r, c1, c2)paramétrée par une variété algébrique Sun faisceau cohérent Esur
S×P2, plat sur S, tel que pour tout point fermé sde S,Es=E|{s}×P2soit semi-stable, de rang
ret de classes de Chern c1,c2. Dans toute la suite on n’utilisera que des familles paramétrées
par des variétés lisses. On note K(S)le groupe de Grothendieck de S. Soit Eune famille de
faisceaux de M(r, c1, c2)paramétrée par S. On note pS,p2les projections S×P2→Set
S×P2→P2. Deux familles E,E0de faisceaux de M(r, c1, c2)paramétrées par Ssont dites
équivalentes s’il existe un fibré en droites Lsur Set un isomorphisme E0'E⊗p∗
S(L). On
note F(S)l’ensemble des classes d’équivalence de telles familles. On définit ainsi un foncteur
Fde la catégorie des variétés algébriques lisses dans celle des ensembles (cf. 2.1).
On note η=η(r, c1, c2)la classe dans K(P2)d’un fibré vectoriel algébrique Vsur P2, de rang
ret de classes de Chern c1,c2. On note H=H(r, c1, c2)le noyau du morphisme de groupes
χη:K(P2)−→ Z
défini par : χη([W]) = χ(V⊗W)pour tout fibré vectoriel algébrique Wsur P2,[W]désignant
la classe de Wdans K(P2). La classe η, le morphisme χηainsi que Hne dépendent que de r,
c1,c2. Notons que Hest isomorphe à Z2.
Le morphisme γE:H→Pic(S), restriction du morphisme K(P2)→Pic(S)associant à [W]le
fibré en droites det(pS![E⊗p∗
2(W)])−1ne dépend que de la classe d’équivalence de E(d’après
la définition de H), et en dépend fonctoriellement. On en déduit un morphisme
γ:H−→ Pic(F)
où Pic(F)est le groupe de Picard du foncteur F(cf. 2.1.4). D’autre part, il existe un morphisme
canonique
σ: Pic(M(r, c1, c2)) −→ Pic(F)
déduit de la propriété universelle de M(r, c1, c2). On a alors le
Théorème C : Il existe un unique morphisme
L:H−→ Pic(M(r, c1, c2))
rendant commutatif le diagramme
Hγ//
L
Pic(F)
Pic(M(r, c1, c2))
σ
OO