
I. Concept de gène et évolution dans son histoire
A- Le gène, unité d’hérédité
1865 : Mendel parle de caractères (le mot gène n’existe pas). Il s’agit d’une notion
exclusivement phénotypique.
B- Le gène, un locus distinct
1909 : Johannsen invente le terme gène et fait la distinction entre génotype et phénotype. Il
affirme qu’il « faut traiter le gène comme une unité de comptage ou de calcul, nous n’avons
aucunement le droit de définir le gène comme une structure morphologique ». L’aspect
moléculaire et physique du gène est encore inconnu.
1910 : Morgan, par l’étude phénotypique de croisement de drosophiles, détermine que les gènes
sont disposés linéairement sur les chromosomes (déjà connus à l’époque) et qu’ils sont
capables de crossing-over, proportionnellement à la distance les séparant.
1913 : Mise en évidence de la localisation génétique et établissement d’une carte génétique.
Ainsi le gène classique (entité sans support biologique connu) est une unité indivisible de :
o fonction : le gène code pour une information (un caractère)
o mutation : des variants du gène peuvent coder des caractères différents
o recombinaison
C- Le gène, une molécule physique
En 1927-1928, Müller a montré par des travaux de mutagenèse induite par rayon X qu’en
modifiant le gène, le phénotype était lui aussi modifié. L’idée de séquence génomique était
cependant inconnue.
Griffith démontre la transformation (transfert d’un caractère héréditaire d’une espèce à une
autre). Cela prouve qu’un gène est transférable et qu’il devient par la suite héréditaire.
Ces travaux permettent de pressentir qu’il existe un support physique à cette information.
Dans les années 40, l’ADN est présenté comme le support chimique de l’hérédité.
Le gène est alors défini comme une unité fonctionnelle, correspondant à une portion d’ADN
continue et limitée (notion de locus). Les gènes ne se chevauchent pas et la fonction d’un gène
est celle de la protéine correspondante.
En 1953 Watson et Crick (et Rosalind Franklin) montrent que l’ADN est une structure en double
hélice, ce qui permet son auto-réplication.