Villejuif, le 15 juillet 2014 COMMUNIQUE DE PRESSE Mélanome avancé - Immunothérapie PUBLICATION DANS LA REVUE THE LANCET LE PEMBROLIZUMAB, UN ANTICORPS MONOCLONAL PROMETTEUR POUR LES PATIENTS EN ECHEC THERAPEUTIQUE SOUFFRANT DE MELANOME AVANCE Le Dr Caroline Robert, dermato-oncologue et chef du service de Dermatologie à Gustave Roussy, est le premier auteur d’une étude internationale multicentrique publiée dans le Lancet. Cette étude porte sur les effets encourageants d’un anticorps monoclonal anti-PD1, le pembrolizumab, chez des patients atteints de mélanome avancé en rechute après un traitement par ipilimumab. Cette étude de phase I qui visait à comparer l’efficacité et la tolérance de deux doses de pembrolizumab est la première étude randomisée comparative et la plus vaste dans le mélanome évaluant un anticorps anti-PD-1. Les résultats montrent que le pembrolizumab est bien toléré et pourrait constituer un traitement efficace pour ces patients qui ont échappé aux traitements disponibles. Résumé disponible sur : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS01406736(14)60958-2/abstract LES TRAITEMENTS CONTRE LE MELANOME : UN CHALLENGE MALGRE DE RECENTS PROGRES L’arsenal thérapeutique dans le traitement du mélanome s’est enrichi ces dernières années avec notamment l’anticorps anti-CTLA4, l’ipilimumab, mais aussi avec les inhibiteurs de BRAF et MEK vemurafenib, dabrafenib et trametinib. Pour autant, la recherche dans le traitement du mélanome reste un challenge car pour les patients non répondeurs à ces thérapies, ou en rechute après une efficacité initiale, il existe peu d’option thérapeutique. Par ailleurs, les inhibiteurs anti-BRAF et anti-MEK ne sont prescrits que pour les mélanomes porteurs d’une mutation du gène BRAF ce qui représente 50% des patients, lesquels développent assez souvent des résistances à ces traitements après quelques mois. Les anticorps monoclonaux anti-PD1 ont un mécanisme d’action tout à fait différent de celui des thérapies ciblées, en augmentant la mort des cellules tumorales par activation des lymphocytes T cytotoxiques. DES REPONSES DURABLES ET UNE TOXICITE ACCEPTABLE Les résultats de cette étude montrent l’efficacité et la tolérance du pembrolizumab (MK-3475) chez des patients atteints d’un mélanome avancé dont la maladie a progressé sous ipilimumab et dont une partie était porteurs d’une mutation BRAF et précédemment traités par des inhibiteurs de BRAF et/ou de MEK. Les 173 patients qui ont participé à cette étude (extension de cohorte de l’étude KEYNOTE-001) ont été randomisés en deux groupes. Dans l’un, ils recevaient une dose de 2 mg/kg toutes les trois semaines en intraveineuse de pembrolizumab, dans l’autre, 10 mg/kg. Après un suivi médian de 8 mois, le taux de réponse global était de 26 % et la grande majorité des réponses thérapeutiques étaient maintenues, avec des résultats comparables pour les deux doses testées. Les patients des deux groupes ont bien toléré le traitement. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés étaient : de la fatigue, des éruptions cutanées, un prurit, des diarrhées, des arthralgies. Aucun patient n’est décédé d’un effet adverse du traitement. Cette étude démontre donc que le pembrolizumab représente une option thérapeutique prometteuse chez des patients qui n’ont pas d’autres alternatives de traitement efficace après avoir reçu un traitement par ipilimumab et, pour ceux qui ont un mélanome avec mutation de BRAF, une thérapie ciblée anti BRAF et/ou anti-MEK. LES ANTICORPS MONOCLONAUX ET LE MELANOME METASTATIQUE Le mélanome métastatique est la forme du cancer de la peau la plus rare mais la plus grave également. Le mélanome est, en France, l’un des cancers dont le nombre a considérablement augmenté durant ces 30 dernières années : près de 10 000 nouveaux cas apparaissent chaque année avec environ 1 600 patients qui en décèdent des suites d’une forme métastatique. De très importants progrès thérapeutiques ont été apportés par l’immunothérapie dans le traitement du mélanome métastatique. L’utilisation des anticorps monoclonaux a démontré un bénéfice en termes de survie chez les patients. Ces molécules permettent de « déverrouiller » le système immunitaire qui peut alors se mobiliser contre les cellules tumorales. Pour en savoir plus sur l’immunothérapie, voir notre dossier de presse « Focus sur l’immunothérapie » réalisé à l’occasion de l’ASCO. / A propos de Gustave Roussy Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, constitue un pôle d’expertise global contre le cancer entièrement dédié aux patients. Il réunit sur un même site 2 630 professionnels dont les missions sont le soin, la recherche et l’enseignement. Gustave Roussy en chiffres (en 2013) : 356 lits et 89 places de jour ; 47 000 patients dont 11 200 primo-consultants ; 3 690 patients participent actuellement à un essai clinique ; 366 études cliniques actives en cours ; 321 patients en essais précoces en phase I ; 88 patients en essais précoces en phase I/II – www.gustaveroussy.fr www.gustaveroussy.fr CONTACTS PRESSE : GUSTAVE ROUSSY : Direction de la communication – Christine Lascombe – Tél : 01 42 11 41 75 – Mail : [email protected] Agence Medial : Claire Parisel - Tél : 01 53 83 81 52 – Mail : [email protected]