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Le Falot, Vol. 2, No. 1, printemps 2008
1
La lanterne qui vous éclaire sur le patrimoine
Ce bulletin se veut le mode de communication entre la Société rimouskoise du patrimoine
(SRP) et vous cher(e) membre. Vous y trouverez de l’information sur le patrimoine, les
dossiers chauds et les principales activités du moment. Ce bulletin sera diffusé 3 fois par
année. Entre temps, si vous avez besoin de nous contacter, n’hésitez pas, il nous fera plaisir
de recueillir vos commentaires et de répondre à vos questions.
Mot de la directrice générale
Pour l’avenir de mon petit patrimoine…
Cette édition du Falot est signée par la nouvelle équipe de la SRP. Devant partir en congé de
maternité quelques mois plus tôt que prévu, c’est également la réorganisation des
ressources humaines qui a été accélérée. Ainsi, c’est maintenant Amélie Brière, chargée de
projet depuis 2006, qui assume la direction par intérim pendant mon absence, tandis qu’Anik
Bouchard-Vézina, agente de projet de l’inventaire du patrimoine bâti depuis le printemps
2007, occupe désormais le poste de chargée de projet. Sans aucun doute, Amélie et Anik
sauront continuer à réaliser les mandats confiés à la SRP avec professionnalisme et
dynamisme.
Au plaisir de vous retrouver à mon retour de congé de maternité!
Catherine Gélinas
E
La Société rimouskoise du patrimoine se cherche des bénévoles!
Vous êtes intéressés à faire du bénévolat pour la Société rimouskoise du patrimoine, vous
êtes les bienvenus! Nous recherchons des personnes qui pourront mettre leur compétence
en valeur pour documenter les différents dossiers architecturaux qui préoccupent la SRP, tels
que la Maison Roy. Qu’il s’agisse de fouiller dans les archives, dans les fonds de
photographies, dans les vieux journaux et dans tous les outils nécessaires à la
documentation. Intéressés? Venez nous voir et nous vous guiderons dans les recherches…
Le Falot, Vol. 2, No. 1, printemps 2008
2
Récit d’autrefois
Cette chronique vise à vous faire connaître un
fait plutôt méconnu de l’histoire de Rimouski.
Pour cette édition du bulletin, nous vous
présentons l’histoire du premier cinéma de
Rimouski. E
D’abord, il est essentiel de faire un bref aperçu
de ce qui se passait à l’époque dans le
domaine du septième art. Le 28 décembre
1895, pour la première fois, les frères Auguste
et Louis Lumière ont projeté leurs films sur un
écran public à Paris. Puis des films furent
présentés en 1896 à Ottawa, en 1902 à
Vancouver, en 1903 à Winnipeg, en 1904 à
Montréal et en 1906 à Toronto.
La première séance cinématographique à
Rimouski eu lieu le 31 octobre 1909 au Palais
de Justice. Cette séance fut l’initiative du
photographe L.O. Vallée, originaire de Sainte-
Anne-des-Monts et établi à Rimouski depuis
1904. Les prix d’entrée variaient entre 10 et 15
cents.
L’histoire du premier cinéma de Rimouski se
trouve dans les anciens numéros du
Progrès
du Golfe
. On y annonce le 29 octobre 1909,
l’ouverture d’un nouveau théâtre de vues
animées grâce aux démarches de monsieur
L.O. Vallée qui a obtenu d’une maison de
Montréal des vues accessibles pour tous. Les
gens de Rimouski ont apprécié cette
nouveauté car dans les semaines suivantes
nous lisons :
Les séances données par M. Vallée qui vient
d’établir un théâtre de vues animées,
dimanche et lundi, au Palais de Justice, ont été
un succès complet. Il y avait foule et tous sont
revenus enchantés. (5 novembre 1909)
[…] car depuis son ouverture il y a salle
comble à chaque représentation. M. Vallée, à
la demande de plusieurs personnes, s’est vu
dans l’agréable nécessité de donner deux
représentations le même soir. […] il y aura une
représentation le dimanche à 4 ½ de l’après-
midi afin de permettre aux enfants, qui n’ont
pas encore la permission de sortir après 7
heures le soir de passer une agréable
récréation. (12 novembre 1909)
Au mois de mai 1910, les travaux de
construction du premier théâtre de vues
animées commence, et ce, sur l’avenue de la
Cathédrale en face du Palais de Justice. Ce
théâtre, la propriété de L.O. Vallée, pouvait
accueillir plus de 400 personnes.
L’inauguration du
Théâtre Canadien
eut lieu le
samedi 11 juin 1910.
Il y avait foule pour admirer de très belles
vues animées et pour entendre quelques
chansons comiques. Les membres de la
fanfare de la ville [avaient] eu la générosité de
prêter leur concours et rehaussèrent encore
l’éclat de la fête. (17 juin 1910)
Dès 1911, le
Théâtre Canadien
ne présente
plus seulement des vues animées; on retrouve
des fanfares, des concerts, des musiciens, des
pièces de théâtre et des chants à la salle de M.
L.O. Vallée. Les prêtres et les personnes
distinguées font partie de la foule. Mais les
concerts et pièces de théâtre n’attiraient pas
autant de spectateurs, les Rimouskois
s’intéressaient davantage aux vues animées.
Le
Théâtre Canadien
fut mentionné une
dernière fois, dans le
Progrès du Golfe
, le 20
décembre 1913.
Au moment de mettre nos
dernières pages sous presse, un incendie
éclate ce matin dans le Théâtre Canadien,
propriété de L.O. Vallée, photographe, et le
réduit en cendres.
Le premier cinéma
rimouskois aura duré trois ans et demi.
(Source : Françoise Vallée. Le photographe
L.O. Vallée implante le premier cinéma à
Rimouski,
Revue d’histoire du Bas-Saint-
Laurent
, volume XIX, numéro 1 (48), janvier
1996, pp. 21-23) E
Cette chronique peut être la vôtre, n’hésitez-
pas à nous soumettre vos articles. C’est avec
plaisir que nous vous publierons dans une
prochaine édition.
Le Falot, Vol. 2, No. 1, printemps 2008
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Chronique patrimoniale
E Les suggestions de lecture d’Amélie
La bibliothèque du service-conseil de la Société rimouskoise du patrimoine se garnit à vue d’œil…
Effectivement, nous avons reçu un budget de démarrage pour constituer une réserve de documents
axés sur le patrimoine, l’architecture et l’histoire. Deux livres, acquis récemment, sont devenus pour
moi de véritables références! J’aimerais vous faire part de ces coups de cœur. Sachez que vous
pouvez vous les procurer à la Librairie L’Alphabet. Il vous est aussi possible de profiter d’une offre de
10% de rabais chez ce marchand pour tout achat de livres. L’offre est valide jusqu’à la fin avril sur
présentation de votre carte de membre de la SRP (voir coupon à la fin du bulletin).
Comprendre et rénover sa maison
de Jules Auger, aux Éditions Logiques,
est l’outil idéal pour quiconque désir faire une rénovation réussie. Son auteur
est professeur à l’École d’architecture de l’Université de Montréal. Il livre,
dans ce guide de petit format, les principes de base de la compréhension d’un
bâtiment (structure, enveloppe, électricité…) puis nous expose différents
problèmes typiques à certaines constructions. Chaque problème y est résolu
et plusieurs solutions sont proposées. Vos planchers craquent? Utilisez du
graphite entre les planches ou comblez les vides par des cales de bois. Votre
plancher est en pente? Si vous avez des murs de plâtre et de belles boiseries,
le mieux, c’est de vivre avec! Sinon, d’autres pistes s’offrent à vous…
Le merveilleux dans ce petit bouquin, c’est l’intégration d’une notion de
« respect du bâtiment et de ses composantes d’origine». Et pourtant, il nous
parle bien de rénovation! Le mot « restauration » aurait-il eu l’effet de repousser certains lecteurs?
Peut-être. Une belle façon de les convertir subtilement à la conservation du patrimoine bâti…
Richement illustré par des croquis, ce livre devient vite un outil didactique intéressant et facile à
comprendre. À prêter à tous ceux qui envisagent de rénover leur maison!
Passion maisons
d’André Morin, photographies de Christian
Lamontagne aux Éditions Trois-Pistoles.
À tous ceux qui ont adoré Yves Laframboise pour ses nombreux
volumes sur les maisons anciennes, voici un nouveau livre à ajouter à
votre collection.
Passion Maisons
promène le lecteur d’un bout à
l’autre du Québec, lui faisant découvrir la passion de gens comme
vous et moi, qui ont décidé de faire de leur maison un projet de vie.
Les images nous font visiter la salle à manger invitante, le grenier réinventé; elles nous font voir de
vieux livres, des baignoires à pattes, le grain d’un bois, la ferrure d’une porte. Et il y a la cour et ses
balançoires, le jardin de fines herbes, bref la vie qui anime ici et là l’environnement de ces belles
d’autrefois. Véritable caverne d’Ali Baba, chacune des magnifiques photographies de Christian
Lamontagne nous fait découvrir de pures merveilles à inscrire dans notre patrimoine matériel. Marie
Dumais, réalisatrice de l’émission
Passion Maisons
sur la chaîne Historia, de laquelle vient l’accord
pour la réalisation de ce volume, utilise ces mots : « ce que vous vous apprêtez à voir, est une œuvre
photographique. Un poème en images, des maisons consacrées, un pays à redécouvrir. »
Pour les amants des belles maisons!
Le Falot, Vol. 2, No. 1, printemps 2008
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Dossiers chauds
E La Maison Roy, au passé, au
présent et au futur
Le 19 mars dernier, dans le cadre de l’Entente
de développement culturel, la Société
rimouskoise du patrimoine, en collaboration
avec la Bibliothèque Lisette-Morin, a tenu une
conférence-causerie portant sur l’histoire de la
Maison Roy, son architecture et son intérêt
patrimonial. Présentée par Anik Bouchard-
Vézina, agente de projet à la SRP, et Amélie
Brière, directrice intérimaire, la conférence
s’est déroulée sans anicroche malgré les
contestations qui se sont fait entendre en
novembre et décembre derniers au sujet des
projets de construction attenant à la Maison
Roy.
Trois panélistes invités ont fait part au public
de leur opinion face à cette vaste demeure
néo-classique québécoise et ont présenté
divers scénarios ou programmes possibles
pour favoriser sa mise en valeur. Michel L.
Saint-Pierre, professeur en technologie de
l’architecture du Cégep de Rimouski et
fondateur de l’ancienne Société Joseph-
Gauvreau, a mis l’accent sur l’unicité de la
Maison Roy dans le paysage rimouskois et
l’urgent besoin de la restaurer. Construite
entre 1810 et 1845, cette maison, de type
rurale, diffère des autres par ses épais murs
de maçonnerie, la hauteur mais surtout la
largeur de son soubassement qui servait
d’appui, il n’y a pas si longtemps, à une
grande galerie. Euchariste Morin, agent de
recherche et de planification socio-économique
au Ministère de la Culture et des
Communications et de la Condition féminine
du Bas-Saint-Laurent, a informé le public des
programmes d’aide à l’immobilisation offerts
par son ministère. Il nous a aussi brossé un
petit historique portant sur l’évolution de la
gestion du patrimoine bâti au sein du
gouvernement provincial et des différents
degrés d’implication de celui-ci au fil des
mandats. Alain Tessier, responsable de la
division Urbanisme permis et inspection du
Service génie et travaux publics à la Ville de
Rimouski nous a dressé, quant à lui, un
portrait de l’ouverture récente de la Ville face à
son patrimoine bâti. Madame Karine Hébert,
professeure et ancienne directrice du Module
d’histoire de l’UQAR, dirigeait les panélistes
dans leur présentation et sassurait du bon
déroulement de la partie causerie de la
conférence.
Nos panélistes ont su susciter l’intérêt et les
questions. La participation du public a
d’ailleurs été grandement enrichissante
puisque certaines personnes nous ont transmis
de nouvelles informations concernant la
Maison Roy. Aussi, Madame Marie-Paule
Duchesne, née Roy, fut des nôtres en cette
soirée conférence. Madame Duchesne est née
en 1927 dans cette grande maison qui
appartenait alors à son père, Joseph, premier
Roy à acquérir cette résidence. Même si
Madame Duchesne s’est faite discrète, Anik,
notre chargée de projets, a recueilli les
précieux témoignages et documents que celle-
ci a gentiment voulu nous transmettre.
En résumé, ce qui ressort de cette soirée
conférence, c’est la nécessité de poursuivre la
documentation sur l’histoire de la Maison Roy
mais aussi l’importance de mettre en commun
l’expertise de nos trois panélistes et de
poursuivre la sensibilisation au patrimoine bâti
auprès des citoyens et des employés de la Ville
de Rimouski.
Maison Roy, 811 Boul. Saint-Germain Ouest.
Revue d’histoire du Bas-Saint-Laurent
, Vol. XI,
numéro 2, décembre 1985, p.56.
Le Falot, Vol. 2, No. 1, printemps 2008
5
E Règlement de démolition à
Rimouski
Tenons-le nous
pour dit, la ville
de Rimouski ne
possède pas de
règlement sur la
démolition de
bâtiment sur son
territoire… du moins, pas encore! À
l’automne dernier, une imposante maison
blanche centenaire, anciennement une
résidence familiale à toit mansardé, est
démolie sans que son propriétaire n’ait
fait, au préalable, une demande de permis
à la Ville. Située au coin de la rue Doucet
et de le rue Saint-Germain Est, ce feu
bâtiment fait déjà place à un complexe
résidentiel qui avouons-le, jure dans le
paysage…
Ne vous méprenez pas, la présente
chronique ne parlera pas d’intégration
architecturale, je me réserve le sujet pour
un prochain bulletin, mais bien de
démolition. La ville de Rimouski ne
possède pas de règlement de démolition.
Il n’y a donc aucune sentence assez
persuasive pour éviter que l’on démolisse
sans permis. La marche à suivre pour
démolir un bâtiment à Rimouski est assez
simple. Premièrement, il faut faire une
demande de permis de démolition à la
Ville qui, contrairement à l’usage dans
certaines municipalités, est gratuite. Cette
demande est habituellement accordée, et
ce, peu importe l’intérêt architectural de la
maison, son âge, son style ou son histoire.
Le sort de la maison coin des rues Doucet
et Saint-Germain Est n’aurait donc pas été
différent… Les rares cas où on n’accorde
pas de permis de démolition sont
lorsqu’un bâtiment possède un statut de
protection (classement ou citation). Il y en
a six sur le territoire de Rimouski: les deux
maisons Gauvreau, la maison Letendre, la
maison Roy, la maison Lamontagne et la
gare de Saint-Anaclet qui se situe en fait,
malgré son nom, sur le territoire
rimouskois. Si le bâtiment se situe dans un
site du patrimoine, la demande sera
évaluée par le Comité consultatif
d’urbanisme (CCU). Normalement, la
démolition ne devrait pas être acceptée
sauf si le comité juge que la démolition est
bénéfique ou nécessaire. Les sites du
patrimoine sont au nombre de trois et
regroupent environ 226 bâtiments sur un
territoire municipal en comptant plus de
16 000 au total.
Lorsqu’aucun permis n’a été accordé pour
démolir un bâtiment, il se peut que le
propriétaire fautif reçoive un avis
d’infraction de la Ville. Par la suite, il doit
se présenter au Bureau de permis et
inspection et demander un « permis de
régularisation de démolition d’un
immeuble », ce qui ressemble un peu à
une demande de pardon… En
contrevenant à ce règlement (règlement
86-1614 relatif aux permis et certificats et
modifications), le propriétaire peut aussi
être passible d’une amende de 50 $ plus
les frais applicables, s’il s’agit de sa
première infraction. Lorsque l’on sait que
des villes émettent des sanctions allant de
5 000 $ à 25 000 $1 en plus d’obliger le
contrevenant à reconstruire en entier le
bâtiment démoli, on peut convenir qu’il est
grand temps de se retrousser les manches
et de démontrer (les citoyens, la SRP, les
élus municipaux, nous tous quoi!) notre
véritable volonté de préserver nos
bâtiments, surtout les plus anciens. Pour
sensibiliser les plus insensibles, il faut se
doter de moyens efficaces qui incitent à
préserver nos bâtiments, mais encore
faut-il que les règlements de la ville
1 En voici quelques-unes : Villes de Rivière-du-
Loup, Pointe-Claire, Mont-Royal et Gatineau.
Crédit photo : Lucie Lajoie
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