MAPAR 2012
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même structure, d’un secteur de soins à l’autre. L’objectif de cette conférence
est d’analyser un certain nombre de problèmes pouvant constituer un frein à
l’implication des anesthésistes dans la pratique de la médecine.
1. LA DÉMOGRAPHIE DES ANESTHÉSISTES-RÉANIMATEURS REND
DIFFICILE LA PRATIQUE DE LA MÉDECINE PÉRI-OPÉRATOIRE
Les problèmes de démographie constituent à l’heure actuelle, le premier
obstacle mis en avant à l’implication des Anesthésistes-Réanimateurs dans la
médecine péri-opératoire. Le nombre de médecins en activité a globalement
augmenté de manière importante ces 30dernières années, passant de moins
de 3000 dans les années 80 à plus de 9500 en 2010[1]. Cependant, les besoins
en temps d’anesthésie ont aussi considérablement augmenté, majorés par le
développement de nombreuses activités interventionnelles(imagerie, endos-
copie digestive et pulmonaire, cardiologie). D’autre part, d’autres paramètres
favorisant l’inadéquation entre l’offre et les besoins sont apparus, tels que la
moindre augmentation du nombre d’Anesthésistes-Réanimateurs comparée à
celle des autres spécialistes sur la même période, le développement d’autres
centres d’intérêt pour les anesthésistes (douleur, médecine d’urgence), la réduc-
tion du temps de travail des médecins et les comptes épargne temps abondés
devant être honorés ou certains changements sociologiques perceptibles chez
l’ensemble du corps médical. Les perspectives dans les années à venir ne sont
pas satisfaisantes : fruit d’une politique de réduction du numerus clausus des
étudiants admis à entrer en 2ème année de médecine et d’un nombre de postes
de diplôme d’études spécialisées d’anesthésie-réanimation (DES-AR) ouverts
chaque année trop faible, le nombre de MAR formés en France est insufsant.
En dépit des signaux d’alerte relayés auprès des instances gouvernementales
par la SFAR et les études de l’Institut National des Etudes Démographiques
(INED), le bilan prévisionnel entre le nombre de MAR qui arrêteront leur activité
en anesthésie et nombre de jeunes diplômés du DES-AR sera négatif pendant
plusieurs années encore [2]. Ce problème démographique conduit certains
établissements à exercer une forte pression sur les équipes d’anesthésie pour
«recentrer» l’activité clinique des anesthésistes sur la consultation d’anesthésie
et le bloc opératoire, deux activités très spéciques ne pouvant être réalisées que
par eux. Ceci est une façon de préserver la capacité opératoire, rémunératrice et
permettant de maintenir le plateau technique chirurgical, vecteur d’image pour
l’Etablissement. La situation est de plus hétérogène d’une région à l’autre et
d’un Etablissement à l’autre, bien qu’une certaine réduction des écarts ait été
observée ces dernières années.
Les solutions pour remédier à cette situation existent. Une correction du
décit de nombre de jeunes à former puis un retour à l’équilibre entre l’entrée et
les sorties dans la profession sont programmés. Une action forte des instances
de la spécialité auprès des Ministères a permis, en parallèle avec la ré-augmen-
tation du numerus clausus sur les 15dernières années d’éviter la catastrophe
démographique qui pouvait être attendue si rien n’avait été fait[1]. Parallèlement,
une enquête récente diligentée par la Collégiale des Anesthésistes-Réanimateurs
en 2011 a montré que la majorité des jeunes diplômés d’anesthésie s’orientaient
vers un exercice exclusif ou préférentiel en anesthésie ou en réanimation et de
façon plus marginale vers d’autres activités. Une 2ème piste pour retrouver du
temps médical disponible pour la médecine péri-opératoire est l’optimisation de