Reportage
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G. Mégret >
À quand remontent
les premiers essais de télé-
médecine, et dans quels pays ?
P. A . >
Les premières expérimentations
se sont déroulées en 1999, de façon
presque conjointe aux États-Unis, au
Canada et à Munich, où une importante
étude prospective a été mise en place,
dont les premiers résultats viennent
d’être publiés dans Stroke.
G.M. >
Qu’en est-il
de l’expérience française,
et pour ce qui vous concerne
à Bichat, quand serez-vous
opérationnels ?
P. A . >
Il y a très peu de réalisations en
France à ce jour. En Franche-Comté,
Thierry Moulin a mis en place un réseau,
où il se fait surtout du transfert d’images.
La téléthrombolyse est un projet en déve-
loppement. Pour notre part, à Bichat,
nous y travaillons depuis environ 5 ans.
Bien entendu, ce projet, qui va aboutir
dans les jours à venir, est le fruit d’une
réflexion et d’un travail collectifs avec
nos partenaires industriels (laboratoires
Boehringer-Ingelheim, société Tandberg,
société Comiris, société Alcatel), l’unité
de recherche clinique de l’hôpital Bichat
(Pr P. Ravaud), la Délégation régionale à
la recherche clinique de l’AP-HP dans le
cadre du PHRC que nous avons obtenu
pour cette étude. Nous ne sommes pas
encore tout à fait opérationnels, mais la
mise en place s’effectue actuellement et
nous avons déjà tous les accords néces-
saires, puisque nous réalisons cette
première sous la forme d’un projet de
recherche clinique visant à évaluer l’effi-
cacité de la télémédecine dans la throm-
bolyse comparativement aux recomman-
dations de l’Autorisation de mise sur le
marché de l’Actilyse® (transfert immédiat
en USI-NV et thrombolyse si le patient
arrive dans les temps). Le matériel est
livré, l’accord du CCPPRB est obtenu,
tandis que la coordinatrice et attachée de
recherche clinique de l’étude est recru-
tée… Bref, toute la logistique doit être
en place début mars.
G.M. >
Bichat va donc être
“téléconnecté” à un certain
nombre de structures hospita-
lières périphériques. Desquelles
s’agit-il, et comment vont
se dérouler les premières
connections ?
P. A . >
Nous allons travailler 24 heures
sur 24 avec dix hôpitaux, tous équipés
d’un scanner. Nous nous relions dans les
prochains jours avec Compiègne, qui
sera la structure avec laquelle nous
>
Paris
Télé-AVC à l’hôpital Bichat
Entretien avec P. A m a r e n c o
Reportage réalisé par G. Mégret
>
Hôpital Bichat, Paris.
© DR
15 décembre 2004, Paris :
1re Journée de télémédecine orientée sur la neurologie,
sous la présidence de P. Amarenco, M. Giroud, Th. Moulin et C. Marsault.
L’essor rapide et l’avenir prometteur de ce mode quasi révolutionnaire de diagnostic
et de traitement méritent de donner quelques explications approfondies,
d’autant qu’il va trouver, dans les semaines à venir, une application immédiate en neurologie
vasculaire : la prise en charge des AVC, en particulier pour ceux susceptibles
de bénéficier d’une thrombolyse.