II. Des conventions au théâtre
a) Historiquement, le théâtre a toujours connu des conventions
Dès la Grèce antique, le théâtre apparaît comme un genre fortement codifié. Acteurs
masqués portant des cothurnes + le plan des théâtres avec des espaces réservés pour le chœur,
les acteurs, l’arrivée des dieux, etc.
Commedia dell’arte en Italie
Kabuki et Nô au Japon
Théâtre classique français. Cf Boileau.
b) Ces conventions sont liées à la nature même du théâtre dont la finalité est la
représentation
Le fait de la représentation dans un espace physique clos rend inévitable l’existence de
conventions. Ex : dans les théâtres occidentaux (bâtiments fermés le plus souvent) on est
confronté au problème de la disposition de la salle et de la séparation des acteurs (la scène
mais aussi les coulisses, les loges) avec les spectateurs (les sièges mais aussi le hall d’entrée, le
foyer, etc.). Au cours du XVIIe siècle sont également apparus des éléments qui,
progressivement, sont passés du statut de convention à celui de symbole : le rideau, les « trois
coups ». Ces derniers sont frappés avant le lever du rideau par un préposé, à l'aide du
brigadier (bâton de 1 mètre de haut, souvent garni de velours et de clous dorés). Cette
coutume permet essentiellement aujourd'hui d'établir le silence dans la salle et annonce au
public l'imminence de la représentation. Mais la vocation de cet usage était tout autre sous
l'ancien régime. Chaque coup possédait sa signification propre. Le premier coup était frappé
en l'honneur du Roi, le deuxième en l'honneur de la Reine, et enfin le troisième honorait le
public.
Sur la scène, les conventions sont également nombreuses (même si elles ont elles aussi
évolué au fil des siècles). Ex : le décor. Au XVIIe on avait un décor simultané qui, par trois
toiles peintes, représentait trois lieux proches. Une toile au fond et deux sur les côtés + des
issues ménagées entre les toiles qui permettaient les entrées et sorties On l’appelait décor à
« aire de jeux convergente ». Il était peu propice à l’illusion, tout comme l’absence de rideau.
L’abandon de ce décor au profit d’un décor unique ou de plusieurs successifs a transformé la
dramaturgie.
Le décor est censé représenter un élément réel, alors que chacun voit bien qu’il est fictif.
Les spectateurs (mais aussi les acteurs) feignent de croire à la réalité de morceaux de carton,