Dictée de Houppeville – Édition du 14 février 2015
Un ticket pour les toques
Aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin, la fête des amoureux. Quand on est un jeune couple,
il faut trouver le meilleur cadeau à offrir. Le bouquet de fleurs est vraiment classique. Le
dernier roman qui s’est bien vendu semble presque dépassé. Un voyage à Venise se
prépare longtemps à l’avance. Alors, faisons original, pourquoi pas un dîner dans un
restaurant étoilé ?
Sur le seuil de ce haut lieu gastronomique, la magie opère d’emblée. Le nom aux lettres
ivoire se détache sur la devanture bleu outremer. Cela peut être les prémices d’une soirée
méditerranéenne ! Dès l’entrebâillement de la porte, le maître d’hôtel accourt pour
accueillir les convives avec son air altier. Installées confortablement en salle, des
personnes tout apprêtées cogitent déjà sur un premier mets.
Les papilles en extase, l’estomac prêt à bâfrer, les tourtereaux entament leurs futures
agapes. En apéritif, sans aller jusqu’à l’enivrement, un petit vin moelleux accompagne les
mises en bouche. S’ensuit le choix cornélien de l’entrée, entre des muffins au foie gras,
un chutney de carottes à la cardamome, voire un carpaccio de poule faisane au pistou thaï.
Puis, quelle que soit la viande, on se pourlèche les babines avec des ris de veau poêlés, un
cuissot de chevreuil aux cèpes ou une bavette à l’échalote. L’abus d’alcool serait prohibé ?
Eh bien, restreignez-vous à quelques gouttes de meursault pour accompagner un époisses
à l’effluve raffiné ! Après les réjouissances salées, voici les délices sucrées. Même si la
gourmandise est un péché mignon, ni le tiramisu, ni les profiteroles crémeuses, ni le
pain(-)coing provençal ne vous enverra en enfer. Pour tout bon Normand, un digestif au
calvados clôt idéalement ce repas, où faire bonne chère aura rimé avec ces soi-disant
plaisirs éphémères. Merci à notre maître queux pour ce moment exquis !
Auteur : Aurélien Delaruelle