11.1. ENTROPIE STATISTIQUE
Formule de Boltzmann
Si on note Ω le nombre de micro´etats accessibles par le syst`eme, la probabilit´e pde chacun des
micro´etats k`a l’´equilibre dans l’hypoth`ese microcanonique est telle que :
X
k
p= 1 = Ω pd′o`u p=1
Ωet ln(p) = −ln(Ω)
L’expression (11.1) se simplifie alors et devient :
S=−kBX
k
pln(p) = kBX
k
1
Ωln(Ω) = kB1
Ωln(Ω)×Ω
dont on d´erive la formule, dite formule de Boltzmann 1:
S=kBln(Ω) (11.4)
On dira donc que l’entropie Sest une mesure de l’information manquante sur le syst`eme. Plus
l’entropie d’un ´etat macroscopique est ´elev´ee, plus le nombre de micro´etats accessibles au syst`eme
est ´elev´e. L’entropie apparaˆıt comme une mesure quantitative du degr´e de d´esordre de l’´etat ma-
croscopique. Par exemple, on peut consid´erer un cristal qui se sublime en vapeur. L’´etat initial est
fortement ordonn´e car les positions des atomes sont fixes sur les nœuds du r´eseau cristallin. Par
contre, les atomes sont r´epartis al´eatoirement dans tout le volume disponible dans l’´etat final. Le
”d´esordre” et l’entropie y sont bien plus ´elev´es.
Extensivit´e de l’entropie
On consid`ere deux syst`emes disjoints Σ1et Σ2et leur r´eunion Σ `a l’´equilibre. Les micro´etats
accessibles du syst`eme Σ correspondent `a un des micro´etats de Σ1associ´e `a un des micro´etats de
Σ2. Le nombre de micro´etats total du syst`eme Σ est donc Ω = Ω1Ω2. On en d´eduit :
S=kBln(Ω) = kBln(Ω1Ω2) = kBln(Ω1) + kBln(Ω2) = S1+S2
ce qui traduit bien le caract`ere extensif de l’entropie statistique.
11.1.5 Paradoxe du d´emon de Maxwell
Ce paradoxe (§4.2.1) a ´et´e soulev´e par Maxwell en 1871. Il consid`ere un r´ecipient isol´e rempli
d’un gaz contenu dans deux sous-syst`emes (1) et (2) s´epar´es par un orifice par lequel peuvent passer
les mol´ecules. On suppose qu’un d´emon est capable de ne laisser passer dans le sens 1 →2 que les
mol´ecules rapides et dans le sens 2 →1 que les mol´ecules lentes. La temp´erature du compartiment
(1) va diminuer, tandis que celle du compartiment (2) va augmenter, ce qui est en contradiction
avec le 2`eme principe puisque Sc= ∆Sserait n´egatif.
On peut maintenant d´evelopper cette analyse en supposant que les gaz sont parfaits, monoatomiques
et de temp´eratures l´eg`erement diff´erentes (T1=Tet T2=T+ ∆Tavec ∆T≪T). Les mol´ecules
1. Dans la premi`ere interpr´etation statistique de l’entropie, Boltzmann en 1877 n’a donn´e que la proportionnalit´e
entre l’entropie Set ln(Ω). C’est Planck qui a introduit la constante kBet qui l’a appel´ee constante de Boltzmann.
Historiquement parlant, kBest donc une constante ”de Planck”... C’est ´egalement Planck qui a popularis´e cette formule
sous la forme S=kBln(W), o`u Wrepr´esentait le nombre de micro´etats accessibles (d’apr`es ”Wahrscheinlichkeit”
qui signifie ”probabilit´e”). C’est enfin Planck qui a fait graver S=kln(W) sur la tombe de Boltzmann `a Vienne...
Thermodynamique classique, P. Puzo 233