2013-­‐2014 ~ SES Première ~ Lycée Fustel de Coulanges [email protected] ~ http://www.toileses.org Eléments de correction du TD n°4 : Vers le bac, l’EC3. Sujet : L’endettement public est-­‐il souhaitable ? I) L’endettement public est nécessaire… §1 - A : L’endettement public est nécessaire aux pays pour se développer. §2 - A : L’endettement public permet de relancer la conjoncture lors des récessions. II) … mais il peut s’avérer pénalisant §3 - A : Un effet boule de neige peut survenir lorsque le taux d’intérêt dépasse le taux de croissance du PIB. §4 - A : Les intérêts de la dette peuvent pénaliser le budget de l’Etat *** Corrigé construit à partir des réponses des élèves. Introduction : « Depuis le début de leur existence, les Etats ont toujours été endettés. De ce fait, l’endettement public a également toujours existé, mais qu’est-ce que l’endettement public ? Il s’agit de la dette de l’Etat mais aussi celle des autres administrations publiques. Celle-ci résulte du déficit public (lorsque les dépenses publiques excèdent les recettes fiscales). Cet endettement est-il souhaitable ? Nous verrons d’abord que l’endettement public est nécessaire puis ensuite qu’il peut être pénalisant. » I) L’endettement public est nécessaire… §1 « Tout d’abord, l’endettement public est nécessaire aux pays pour se développer. En effet, l’Etat peut investir dans la construction de nouvelles infrastructures ce qui permettra de créer des emplois et qui, par conséquent, engendrera une baisse du taux de chômage. Une baisse du taux de chômage entrainera automatiquement une hausse des revenus des ménages qui consommeront avantage. Cette hausse de la consommation s’accompagnera d’une hausse de la production qui débouchera sur une hausse du PIB. Le cas du Japon illustre bien ce mécanisme. En 2011, le taux de croissance du PIB du Japon était négatif (récession) (doc2). En 2012, celui-ci a augmenté de 4 points de % par rapport à 2011 pour devenir positif (3%). Or, 2011 est l’année où a eu lieu l’accident de Fukushima dont la réparation des dégâts a généré des emplois du fait de la reconstruction des infrastructures et des logements détruits. Cette reconstruction s’accompagne d’une augmentation de la dette publique : de 2010 à 2011, la dette publique du Japon a augmenté de 19,7% (doc1). Ainsi, l’endettement public est indispensable au développement économique d’un pays, comme on le lit dans le document 3 : “la dette sert à financer des infrastructures, des écoles, des hôpitaux etc dont bénéficieront les générations futures » [soit, en France, un héritage net de 1100€ par nouveau-né, c’est-à-dire le solde entre la dette publique et le patrimoine publics par tête (doc3).] §2 « L’endettement public permet de relancer la conjoncture lors des récessions. En effet, lorsqu’une crise se produit, l’Etat s’endette pour injecter de l’argent dans son économie et donc pour faire repartir la conjoncture économique de son pays et éviter de laisser reculer son PIB. [Il s’agit d’une politique budgétaire de relance qui consiste à baisser les impôts et/ou accroitre les dépenses publiques afin de distribuer, momentanément, du pouvoir d’achat aux ménages et aux entreprises, afin que ces derniers consomment et investissent davantage pour relancer la production. Le mécanisme du multiplicateur des dépenses montre que le bénéfice en termes de relance est supérieur au coût en termes de déficit si le multiplicateur est supérieur à 1]. En France, en 2008, lors de la crise, après une conjoncture économique plutôt bonne, aux alentours de 2% de croissance annuelle du PIB, la France voit sont PIB reculer de plus de 3% en 2009. Suite à un essor de l’endettement public résultant de la crise mais aussi d’une politique budgétaire de relance jusqu’en 2010, la croissance du PIB français remonte à 1,8% dès 2010. On voit bien que l’endettement est bénéfique à l’économie en cas de récession ». II) … mais il peut s’avérer pénalisant §3 « L’effet boule de neige peut survenir lorsque le taux d’intérêt dépasse le taux de croissance du PIB. Dans ce cas la dette augmente mécaniquement malgré les remboursements du fait que le taux d’intérêt payé sur la dette est plus élevé que le taux de croissance des ressources qui servent à rembourser. Cela peut se produire lorsque les pays arrêtent trop tôt les politiques de relance et mettent en place des politiques de rigueur, ce qui implique un ralentissement de l’économie, de la conjoncture. Ainsi, lorsque l’Etat met en place cette politique de rigueur il n’arrive pas à réduire le déficit public voire même il l’aggrave. Ainsi, le ratio dette/PIB se dégrade comme on peut le constater avec [le Portugal (ou l’Espagne ou la Grèce) (doc1). Alors que les politiques de consolidation budgétaire ont remplacé les politiques de relance, la dette du Portugal croit encore plus vite entre 2010 et 2012 (+49,5%) que pendant la crise entre 2007 et 2010 (+31,9%) du fait de taux d’intérêt bien supérieurs au taux de croissance du PIB.] §4 « Les intérêts de la dette peuvent s’avérer pénalisant pour les Etats. En effet, la fonction première du budget de l’Etat est d’assurer le fonctionnement des services publics. Cependant, lorsqu’il y a des intérêts à verser aux créanciers, l’Etat devra créer un nouveau poste de dépenses destiné au remboursement des intérêts de la dette… Plus le taux d’intérêt est élevé, plus la part du budget destinée au remboursement des intérêts sera grande comme le montre l’exemple de la Grèce (ou de l’Espagne ou du Portugal), ayant une très grande partie de son budget destinée au remboursement de ses intérêts exorbitants, elle a dû licencier nombre de fonctionnaires pour pouvoir équilibrer son budget » Par exemple en 2012, la dette de la Grèce représente 157% de son PIB (doc 1) ce qui permet de faire l’hypothèse que l’Etat grec doit verser des sommes très importantes au titre des intérêts de sa dette, d’autant plus qu’on sait que l’Etat grec emprunte à des taux d’intérêt usuriers sur les marchés financiers. Conclusion « En somme l’endettement public peut s’avérer souhaitable car la dette sert à financer des infrastructures comme les écoles ou les hôpitaux. L’endettement public permet aussi de relancer la conjoncture lors des récessions. Mais il peut aussi être pénalisant lorsque les intérêts de la dette augmentent à cause de l’effet boule de neige ce qui ampute le budget de l’Etat, ce dernier pouvant être contraint de réduire ses dépenses publiques courantes pour payer les intérêts. »