seule (spécialement en cas de stress social,
conflit intrapsychique, difficultés relationnel-
les, troubles de la personnalité et patient de-
mandeur) ;
3
•dans les formes modérées : on choisit en pre-
mier lieu le traitement antidépresseur ;
•dans les formes sévères : un traitement antidé-
presseur est indispensable ;
•dans les formes avec symptômes psychotiques :
l’association d’antipsychotique est parfois né-
cessaire ainsi que le recours à l’électroconvulsi-
vothérapie (ECT) qui est aussi envisageable si les
conditions médicales l’imposent.
Choix de l’antidépresseur
Aucun critère biologique permettant de choisir un
antidépresseur en fonction de son mécanisme d’ac-
tion n’est actuellement validé. Tous sont efficaces.
Il n’y aurait pas d’argument pour choisir un antidé-
presseur tricyclique (ADT) en 1
re
intention.
17
Parmi les critères de choix de l’antidépresseur
de première intention recommandés par l’ANAES et
l’APA, deux d’entre eux sont pragmatiques :
•bonne tolérance afin d’améliorer l’observance
thérapeutique ;
•absence d’effet toxique majeur afin d’éviter un
risque vital lors d’une ingestion médicamen-
teuse volontaire.
De plus, il faut tenir compte :
•des contre-indications liées aux comorbidités ;
•de la facilité de prise (la prise unique favorise
une bonne observance) ;
•des effets latéraux utiles pour le patient (séda-
tif, anxiolytique, stimulant, prise de poids ou
non) ;
•des préférences du patient,
4
ce qui favorise
l’observance et l’effet placebo.
Les symptômes peuvent orienter vers tel ou tel
antidépresseur (anxiété, insomnie, trouble obses-
sionnel compulsif [TOC], attaque de panique). En-
fin, l’histoire familiale de réponse aux antidépres-
seurs peut être un guide.
Si l’on s’en tient aux critères de tolérance et de
non-toxicité, les nouvelles molécules semblent de-
voir être privilégiées (coût mis à part). Elles peu-
vent cependant avoir d’autres inconvénients (ef-
fets indésirables peu fréquents mais graves,
interactions médicamenteuses).
Dans les troubles bipolaires en phase
dépressive ?
Les régulateurs de l’humeur sont « la pierre angu-
laire » du traitement des troubles bipolaires, pour
réduire les phases d’inversion d’humeur et éviter
les récidives.
Actuellement, des propriétés antidépressives
sont reconnues, pour la lamotrigine,
5
le divalproate
de sodium et la carbamazépine, ainsi que pour les
antipsychotiques atypiques.
18,19
Le lithium (qui est
sous-utilisé à ce jour) serait aussi efficace que les
antidépresseurs tricycliques dans le traitement de
cette phase dépressive
5
et pour l’APA c’est le li-
thium le médicament de première intention.
La monothérapie antidépressive n’est pas re-
commandée, voire relativement contre-indiquée,
plus particulièrement dans la forme bipolaire I (ris-
que de faciliter l’inversion d’humeur).
5
L’association antidépresseur + régulateur de
l’humeur est réservée aux épisodes dépressifs qui
persistent malgré l’utilisation du régulateur de
l’humeur ou aux dépressions très sévères.
5
L’utili-
sation d’IRS (ou bupropion aux États-Unis) en 1
re
intention, puis de venlafaxine est alors conseillée.
Les antidépresseurs tricycliques comporteraient un
plus grand risque d’inversion d’humeur, les inhibi-
teurs de la monoamine oxydase (IMAO) non sélec-
tifs, bien qu’efficaces, sont moins conseillés en
raison de leurs effets indésirables (APA).
En cas de symptômes psychotiques, l’association
d’un antipsychotique est préconisée.
L’association olanzapine/fluoxétine (Symbyax
®
)
est aux États-Unis la première association reconnue
(décembre 2003) pour le traitement de la phase
dépressive de la maladie bipolaire (I plus particu-
lièrement).
19,20
Les ECT sont une alternative pour l’accès très
sévère ou avec signes psychotiques ou encore au
cours d’une grossesse. Dans cette dernière indica-
tion, les données bibliographiques restent pauvres
et il resterait à préciser le risque d’effets indésira-
bles pour le fœtus. (Par manque de recul, pas
encore de consensus sur la SMT [stimulation magné-
tique transcrânienne]
21,22
).
Dans les troubles bipolaires en phase maniaque
ou mixte ou hypomane ? (Fig. 3)
Les régulateurs de l’humeur sont « la pierre angu-
laire » du traitement des troubles bipolaires, pour
réduire les phases d’inversion d’humeur et éviter
les récidives.
Après arrêt progressif de l’antidépresseur s’il est
en cours, les conseils varient suivant la forme clini-
que.
Dans les formes peu intenses, les experts privilé-
gient une monothérapie par lithium,
23
avant celle
par divalproate de sodium ou lamotrigine. Un anti-
psychotique comme l’olanzapine rejoint lithium et
divalproate de sodium dans le traitement de pre-
mière intention de l’accès maniaque.
5
Carbamazé-
pine et oxcarbazépine sont une alternative.
En cas de manie aiguë ou si des signes psychoti-
ques sont présents, ou dans les formes dysphori-
ques ou mixtes, on choisit une association, lithium
4 P. Vandel et al.
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