pareille situation il faut remonter à la grossesse de la mère : s’agit-il d’une grossesse facile ou
difficile. Tout est relatif). Comme il peut être tardif et apparaître à l’âge de5, 6ans au moment de
l’insertion de l’enfant dans la société : il est dû à un accident ou un traumatisme qui a perturbé la
vie de celui-ci. Le bègue peut avoir un désordre moteur sous-jacent dû à une mauvaise latéralisation
ou à une gaucherie contrariée (Il ne faut jamais obliger un gaucher à écrire avec la main droite. Si le
côté dominant qui est le côté gauche ne lui cause pas de problèmes laissez-le tel qu’il est. Si cela lui
cause une gêne il faut l’orienter vers un spécialiste : psychologue, psychomotricienne. Un bègue
peut être un enfant gaucher). Il faut mentionner que le bégaiement survient surtout chez les enfants
présentant un retard du langage. Pour connaître la cause du trouble il faudrait savoir à quel âge
l’enfant a dit son premier mot et comment il l’a prononcé.
La logopathie, une forme de sentiment d’échec.
L’enfant qui a un trouble du langage (bégaiement, dyslexie) a un désordre affectif émotionnel qui
perturbe la totalité de son Être. Ce dernier est incapable de se réaliser dans ses potentialités
personnelles. Ainsi il s’agit d’une manière d’être qui bloque la fonction normale du Moi et qui a
pour source une situation que l’enfant n’a pas pu surmonter. Sur ce, le dyslexique et le bègue sont
des inadaptés sociaux : ils réagissent absurdement parce qu’ils se sentent paralysés dans leur
action ; ce sont des affectifs émotifs, des êtres capricieux, égoïstes, qui ont une mauvaise humeur,
renfermée. Eprouvant inconsciemment un sentiment d’échec, ils sont dépendants, incapables de tout
acte d’autonomie, de volonté, d’énergie, de persévérance. Ils se comportent comme s’ils étaient
privés d’affection parce qu’ils s’estiment toujours frustrés, et parce qu’ils ont le sentiment d’être
délaissés : de là ils deviennent désordonnés, négligés, agressifs et recherchent la vengeance. Il ne
faut pas oublier que l’enfant qui a un déficit au niveau de l’articulation est un infériorisé qui a un
caractère élusif parce qu’il manque de confiance en lui-même : il prend une attitude de fuite devant
toute gêne et toute sévérité.
Une situation tirée de la réalité
Au Liban, comme ailleurs, il existe des enfants atteints de trouble du langage, et l’orthophonie est
connue comme traitement de ces troubles et consiste en la rééducation du langage écrit et oral. «F»
est un jeune garçon de 14ans en classe de 3 ème. Issu d’une famille dont le niveau socio-
économique et culturel est moyen, il occupe le troisième rang d’une fratrie de 6 enfants. Traumatisé
par un obus qui a explosé devant lui, «F» bégaie depuis l’âge de 6 ans. Il balbutie. Ses mots sont
incompréhensibles, hachés, à cause d’un blocage soudain au niveau de la respiration, suivi d’un
froncement des sourcils avec contraction des mâchoires ; il forme difficilement ses mots et
phonèmes. Il se sent embarrassé quand il doit s’exprimer. «F» a un mauvais rendement scolaire. En
classe, il est paresseux, inattentif, distrait, impudent, impoli. Dans la cour de récréation, il est
toujours seul ; il se dispute avec ses camarades qui le blessent en se moquant de lui. A la maison, il
est désobéissant et ses parents s’énervent après lui à cause de son comportement et de son langage
incorrect ; il se chamaille avec ses frères, et irritable et pleure pour un rien.
Comment y remédier ?
D’abord, «F» a été orienté vers une psychologue qui, à la suite d’une investigation a prouvé que le
déficit du langage n’était pas en relation avec une insuffisance intellectuelle dont le quotient
intellectuel est supérieur à la moyenne mais avec un problème affectif. ( «F» a été pris en charge par
une orthophoniste qui lui a fait faire une rééducation : ce qui l’a aidé à mieux s’exprimer et à mieux
communiquer avec autrui puisque son problème-cible est une difficulté au niveau de l’élaboration
du langage c'est-à-dire un trouble de la communication qui implique une relation sociale perturbée.