SEMIOLOGIE GENERALE – Initiation à la sémiologie psychiatrique
Cet examen correspond à une clinique spécifique :
•Il faut observer le patient mais il faut savoir aussi entendre, écouter et comprendre le patient (c'est là
que réside le travail du psychiatre).
•Le symptôme est un indice mais il est aussi une expression. Un symptôme est une expérience subjective,
une plainte exprimée par le patient (e.g. je suis triste), le signe est quelque chose d'observable par le
médecin (e.g. un patient triste sera figé, hypomimie). Pendant la première consultation, le patient
exprime son symptôme et peut ne plus le répéter par la suite, ainsi, si le psychiatre n'entend pas ce
symptôme, cela peut avoir des conséquences sur le diagnostic. Il ne faut pas manquer le « cadeau du
symptôme ».
→ Le symptôme est un indice mais il est aussi une expression. Le symptôme peut avoir plusieurs sens et
dépend de son contexte (le contexte de l'examen clinique est fondamental).
Remarque CR : Il faut savoir distinguer le discours et la pensée du patient. Est ce que la pensée est faite de discours ou
est ce que le discours est le reflet de la pensée ?
L'Histoire de la psychiatrie est fondamentale. Elle est née après la révolution française, sur la base de trois
courants :
•Organiciste selon lequel la maladie mentale est la maladie d'un organe, le cerveau.
•Descriptif qui « étiquette » les patients.
•Psychopathologique selon lequel la maladie mentale est issue d'une souffrance morale, cette souffrance
organisant le reste du comportement.
→ Ces trois courants influencent la clinique psychiatrique qui les mélange.
Exemples
Schizophrénie : le signe clinique est « perte de contact avec la réalité » et renvoie au courant
psychopathologique.
Si on décrit le délire comme un problème cognitif, on fait référence au courant organiciste.
La clinique est donc basée sur la récurrence de certains signes. Cette récurrence permet de poser un diagnostic.
Les courants permettent de voir chaque signe différemment.
En psychiatrie, le courant organiciste s'est formé au 19e siècle. Il est conçu sur le modèle de la maladie de
Bayle qui est une paralysie générale appelée neuro-syphilis. Bayle a montré que plus l'atteinte méningée était
importante, plus le délire s'étendait. C'était un idéal clinique car il y avait un parallélisme anatomo-clinique
parfait. Ce modèle a permis de construire une vision organiciste de toutes les maladies mentales et les
médecins ont commencés à rechercher des lésions pour chaque maladie mentale.
CR : le courant organiciste explique la manière dont la sémiologie pshychiatrique s'est construit. Cependant, il
est assez peu prouvé que les maladies psychiatriques sont des maladies du cerveau. Aujourd'hui, la neuro-
syphilis est une maladie neurologique alors qu'à l'époque c'était une maladie psychiatrique.
Le courant descriptif est né de la quête de parallélisme anatomo-clinique. L'idéal clinique est alors incarné par
la description fine des symptômes qui conduit à une sémiologie de plus en plus précise des délires et des
troubles de l'humeur.
CR: Ce courant est représenté par Jean-Marie Charcot avec une présentation de cas à la salpétrière. C'est un
courant dans lequel psychiatrie et neurologie naissante ne sont pas encore bien différenciés. On pensait que
l'hystérie trompait le médecin. La maladie ne reproduit pas la topographie d'une lésion neurologique.
Courant psychopathologique : Développé par Freud qui est le père de la psychanalyse et de ce courant. Les
symptômes ont un sens, ils sont l'expression d'un conflit inconscient (images générées par notre inconscient qui
nous sont intolérables). La clinique des névroses et des psychoses donne au symptôme une dimension
symbolique.
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