HISTOIRE DES ARTS Document n°3 (annexe) Niveau 3ème Matière: Anglais Thématique: Domaine artistique : Arts, ruptures et continuités Arts visuels LA GUERRE DE SECESSION ET LA QUESTION DE L’ESCLAVAGE Au début des années 1800, les Etats du Nord et les Etats du Sud évoluaient de manière différente. Les villes du Nord étaient riches et la plupart de leurs habitants travaillaient dans des usines. Les habitants du Sud étaient, quant à eux, des fermiers. L’économie des Etats du Sud était principalement fondée sur les plantations de riz, de coton, de sucre de canne et de tabac dans lesquelles travaillaient des esclaves achetés sur le continent africain L’esclavage était donc un aspect essentiel de l’économie des Etats du sud alors qu’il était un aspect marginal des Etats du Nord. La question de l’esclavage était déjà au centre de tous les débats. En 1857, la Cour Suprême rendit l’arrêt Dred Scott v. Standford (Dred Scott contre Standford) par lequel elle prit fermement position en faveur de l’esclavage. Cet arrêt déclara non seulement que si un Noir naissait esclave, elle le restait à jamais (« once a slave, always a slave », c’est-à-dire « esclave un jour, esclave toujours »), mais aussi qu’un Noir ne pouvait prétendre à la citoyenneté américaine dans la mesure où il n’était q’un cinquième (1/5) d’un homme. Il rappela également que tout esclave, étant la propriété d’un maitre, se voyait refuser tous droits fondamentaux, comme le droit de vote. Cependant, lors des élections présidentielles de 1860, Abraham Lincoln annonça son désir de mettre fin à l’esclavage aux Etats-Unis. Alors, lorsqu’il fut élu Président, les Etats du Sud, qui refusaient l’abolition de l’esclavage, décidèrent de se séparer de l’Union et de former leur propre nation : celle des Etats Confédérés d’Amérique. La Guerre de Sécession qui opposa les Etats du Nord à ceux du Sud débuta en avril 1861 et dura quatre longues années. Finalement, l’Union sortit victorieuse face aux Etats Confédérés et en décembre 1865, l’esclavage fut aboli par le Treizième Amendement de la Constitution américaine. LA FIN DE L’ESCLAVAGE, ET APRES ? Au cours des années qui suivirent la Guerre de Sécession, les « hommes libres » (anciens esclaves) devinrent officiellement citoyens américains grâce au Quatorzième Amendement de la Constitution américaine (1868). Le droit de vote leur fut accordé en 1870 par le Quinzième Amendement. Le Gouvernement américain se fit alors le garant de ces droits jusqu’à l’élection de Rutherford Hayes à la présidence des Etats-Unis à la fin des années 1870. A partir de ce moment- là, certaines personnes s’attachèrent à remettre en cause tous les efforts menés pour défendre l’égalité entre les Blancs et les Noirs. L’arrêt Plessy v. Ferguson (Plessy contre Ferguson) rendu par la Cour Suprême le 18 mai 1896 souligne bien ce changement d’attitude. Il autorise les États qui le souhaitent à imposer par la loi des mesures de ségrégation raciale, pourvu que les conditions offertes aux divers groupes ethniques par cette ségrégation soient égales. La doctrine qui découle de l'arrêt est appelée « separate but equal » (« séparés mais égaux »). Elle impose pendant de longues années (jusqu'aux années 1950 et 1960) une interprétation très restrictive du 14ème Amendement à la Constitution, censé garantir à chacun l'égale protection de la loi. JIM CROW ET LES LOIS Avant l’apparition de la télévision, des films et de la radio, les gens allaient se divertir au théâtre. Daddy Rice était un célèbre acteur blanc : il avait l’habitude de se recouvrir le visage de charbon puis de chanter et de danser de manière farfelue. Le nom du personnage qu’il interprétait était Jim Crow et les gens commencèrent à utiliser ce nom pour faire référence aux Noirs et ainsi se moquer d’eux. Il y avait par exemple dans les trains des wagons Jim Crow dans lesquels les Noirs étaient forcés de s’asseoir et ce même s’ils avaient acheté un billet en première classe. Au fil du temps, le nom Jim Crow fut aussi utilisé pour décrire toute loi raciste qui limitait les droits et les opportunités offerts aux Noirs. LE MOUVEMENT DE DROITS CIVIQUES C’est après la Seconde Guerre Mondiale que les mentalités commencèrent à évoluer en faveur d’une réelle égalité entre Blancs et Noirs. Le début du Mouvement des Droits Civiques débuta officiellement en 1954 avec l’arrêt Brown v. The Board of Education (Brown contre Le Bureau de l’Education) qui déclara inconstitutionnelle la ségrégation dans les écoles publiques. L’année suivante, Rosa Parks refusait de céder sa place à un passager blanc dans un bus de Montgomerry et Martin Luther King lançait un boycott des compagnies de bus. En 1956, la Cour Suprème céda et mit fin à la ségrégation dans les transports en commun. Cet évènement inspira de nombreuses protestations non-violentes et révela Martin Luther King qui devint le porte parole de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis. Le 28 août 1963, il organisa une marche vers Washington lors de laquelle il prononça son désormais célèbre discours « I have a dream ». Les Etats du Sud résistèrent longtemps aux décisions de la Cour Suprème, à la pression du peuple et à la radicalisation du mouvement des droits civiques, juqu’en 1964 où Lyndon Johnson fit voter le Civil Rights Act, une loi déclarant illégale la discrimination reposant sur la race, la couleur de peau, la religion, le sexe ou l’origine nationale : le gouvernement fédéral devint à cette date responsable du respect des droits civiques sur l’ensemble du territoire américain. Cette loi contribua à réformer la société américaine dans la mesure où elle interdisait la discrimination dans les bâtiments publics, dans l’administration et les emplois. L’année suivante le Voting Rights Act permit à toute la population noire de voter. En effet, si en théorie les Noirs disposaient du droit de vote depuis 1870, dans certains Etats du Sud, le droit de vote était subordonné à la réussite à un test de type scolaire assez exigeant, auquel la plupart des Noirs, non éduqués, échouaient. De plus, une taxe était souvent requise avant de voter, taxe que la plupart des Noirs n'avaient pas les moyens de payer. Cette loi supprima donc toutes ces restrictions. ANNEXES : PERSONNAGES CLES DU MOUVEMENT DES DROITS CIVIQUES Rosa Louise McCauley Parks, dite Rosa Parks, (4 février 1913, Tuskegee, Alabama ÉtatsUnis - 24 octobre 2005, Détroit, Michigan), est une couturière qui devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui vaut le surnom de mère du mouvement des droits civiques de la part du Congrès américain. Rosa Parks a lutté contre la ségrégation raciale avec Martin Luther King. Rosa Parks est devenue célèbre le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans l'autobus conduit par James F. Blake. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de 15 dollars le 5 décembre ; elle fait appel de ce jugement. Un jeune pasteur noir inconnu de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui durera 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême casse les lois ségrégationnistes dans les bus, et les déclare inconstitutionnelles. Le révérend Martin Luther King Jr, né à Atlanta (15 janvier 1929 - 4 avril 1968), était un pasteur baptiste et un militant afro-américain pour les droits civiques. Il a organisé et dirigé des marches pour le droit de vote, la déségrégation, l'emploi des minorités, et d'autres droits civiques élémentaires pour les Noirs américains. La plupart de ces droits ont été promus par la loi américaine Civil Rights Act et le Voting Rights Act sous l'impulsion de Lyndon B. Johnson. Il est surtout connu pour son discours « I have a dream » (J'ai un rêve), prononcé le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington durant la marche pour l'emploi et la liberté. Il rencontre John F. Kennedy qui lui apporte un grand soutien pour la lutte contre la discrimination raciale. Sa détermination, son éloquence, son charisme servirent à combattre l'injustice dont la population afro-américaine était victime. Il fut assassiné en 1968.