Le cours
1154 ∙ Magnétisme et Induction
De même, il n’est pas nécessaire de résoudre numériquement pour affirmer que le temps caractéristique
d’évolution est
τ
: en effet, à partir du moment où
τ
est l'unique durée figurant dans l'équation différen-
tielle, l'évolution temporelle décrite par cette équation ne peut se faire qu'avec une durée caractéristique
égale à
τ
. La signification exacte de cette durée dépend en revanche du problème étudié : pour un
système dissipatif comme celui que nous étudions ici,
τ
est le temps caractéristique de retour à l’équilibre,
tandis que pour un système non dissipatif oscillant,
τ
est la période typique des oscillations. La situation
est bien entendu plus complexe si deux durées apparaissent dans l'équation différentielle, l'une pouvant
représenter une période et l'autre un temps d’amortissement.
Comme nous l’avons fait pour le dispositif du rail de Laplace, nous pourrions tout à fait envisager de reprendre
cette bobine dans une configuration « avec générateur » et sans mouvement initial, comme celle envisagée au
§ 1.1 du chapitre 26. Nous obtiendrions alors naturellement des actions de Laplace motrice, et non résistantes,
ainsi qu’une
f.é.m.
induite en opposition sur celle du générateur.
2.4. Méthode de mise en équation du phénomène
En conclusion de ces exemples d'étude, résumons la méthode à utiliser pour traiter et rédiger un problème
d'induction au sein d'un circuit mobile :
Analyser qualitativement
la situation et justifier l'existence d'un phénomène d'induction ; en utilisant la
loi de Lenz
, déterminer qualitativement le sens de la
f.é.m.
induite et/ou les caractéristiques du mouvement.
Paramétrer
le circuit en distinguant selon son mouvement :
•
Si le mouvement est une translation rectiligne, choisir un système d'axes ainsi que des
coordonnées
cartésiennes
pour repérer le barycentre G du circuit.
•
Conjointement, choisir une
orientation
pour le contour (
C
) du circuit, de préférence directe par
rapport au système d'axes ; définir la surface
Σ
s'appuyant sur (
C
) et orienter sa normale.
•
Même travail si le mouvement est une rotation, mais dans ce cas choisir une
coordonnée angulaire
pour repérer un vecteur lié au circuit (le vecteur normal par exemple).
Établir
l’équation électrique
du circuit :
•
Calculer le
flux magnétique
Φ
(
t
) à travers
Σ
puis appliquer la
loi de Faraday
pour obtenir la
f.é.m.
induite
e.
•
Représenter un
circuit électrique équivalent
faisant apparaitre la
f.é.m.
e
et le courant
i
induits,
orientés dans le même sens que (
C
), ainsi que tous les dipôles du circuit réel ; ajouter une inductance
si l'auto-induction n'est pas négligeable.
•
Appliquer la
loi des mailles.
Établir
l'équation mécanique
du circuit :
•
Effectuer le
bilan des actions
subies par le circuit, sans oublier les actions de Laplace.
•
Appliquer le théorème de la mécanique adapté au mouvement : le
théorème du centre d'inertie
pour une translation, ou le
théorème du moment cinétique
pour une rotation.
Résoudre le système d'équations couplées ainsi obtenu, afin de déterminer le mouvement et/ou l'évolution
du courant dans le circuit.
Analyser
ces résultats : discuter l’influence des divers paramètres du problème, mettre en évidence les
spécificités de l'induction, confronter à des observations expérimentales, citer des applications...
Méthode 59 Identifier et traiter un problème d’induction au sein d’un circuit mobile