- 3 -
éteinte. S’il s’agit d’une chambre à deux lits et si cela est possible, l’autre patient
sortira.
Le soignant s’assoit au même niveau que le patient, face à face, les regards à
la même hauteur. Le soignant sera détendu mais pas décontracté. 70% de la
communication est non verbale. Le soignant pourra se servir de mouvements du
corps, de gestes, du regard pour illustrer sa disponibilité et son écoute. Le contact
physique (toucher une épaule, une main) pourra permettre de signifier un soutien, un
engagement. Des mouchoirs doivent être disponibles et proposés si besoin afin que
le patient se sente autorisé à pleurer et qu’il n’ait pas à gérer matériellement ses
sanglots.
Le patient devra être bien installé, si possible habillé. Son intimité devra être
respectée par-dessus tout. Il ne doit pas se sentir humilié par la situation.
Quoi ?
Le soignant saura quoi dire en écoutant le patient. Que sait déjà le patient de
sa maladie, de son mode évolutif, des chances de guérison ? Que veut savoir le
patient ? Jusqu’où veut-il savoir ? Que peut-il entendre ? La réponse du thérapeute
doit s’ajuster
«
en direct
»
à la demande du patient et à son état psychique. L’annonce
ne doit pas aller au-delà des questions du patient et doit respecter ses mécanismes
de défense (Cf. annexe 3).
Pour l’annonce, le soignant procédera par étapes afin que le patient ait le
temps de comprendre. Les mots doivent être simples, énoncés lentement et
clairement. Le patient ne doit cependant pas être infantilisé. A l’inverse, le discours
doit être abordable sans termes trop techniques.
Durant l’annonce, le soignant doit être empathique, à l’écoute des paroles et
des gestes du patient. Il pourra reprendre les mots de ce dernier. S’il sent poindre
une question, il devra s’arrêter et aider le patient à la poser. Si le patient parle, le
soignant ne le coupera pas. Il l’encouragera à exprimer ses émotions. Le soignant ne
doit pas fuir ou éviter les questions.
A la fin de l’annonce, le patient doit pouvoir nommer sa maladie. Le soignant
vérifiera que les points importants ont bien été compris. Le soignant devra remettre
au patient un document faisant état du diagnostic. Parallèlement, il pourra remettre
au patient un document explicitant la maladie et ses possibilités de prise en charge.
Dans certain cas, une carte correspondant à la maladie sera remise. Le soignant
devra évoquer avec le patient les intérêts et les limites des recherches sur Internet. Il
pourra lui conseiller des sites de valeur et lui donner l’adresse du site du centre
quand il sera disponible. Le soignant pourra aussi informer le patient de l’existence
d’associations de patient et lui remettre les documents correspondants.
Le soignant doit proposer au patient des objectifs à court terme afin que
l’annonce ne se termine pas sur le diagnostic mais sur un projet (traitement même si
non curatif, prise en charge) et sur un espoir réaliste.
En cas de pathologie génétiquement déterminée, le soignant doit évoquer la
possibilité d’information pour le reste de la famille voire d’une consultation de
génétique. Des coordonnées ou des renseignements précis doivent alors être remis.
Parfois, il n’est pas possible de dépasser la notion de diagnostic possible ou
probable. Resituer le problème dans un cadre étiopathogénique peut permettre
d’expliquer cette incertitude au patient.