Magazine LVS | Septembre 2015 29
ÊTRE SÉPHARADE À MONTRÉAL | DOSSIER SPÉCIAL
peut tenir en partie au fait que les Sépharades d’âge scolaire
ayant immigré durant les années 1960 et 1970 ont fréquenté
les écoles anglophones protestantes ou juives, parce qu’ils
ne pouvaient fréquenter les écoles francophones catho-
liques, et ont par la suite inscrit leurs enfants dans le même
type d’écoles. La langue parlée à la maison serait influencée
par la langue à laquelle les Sépharades ont été exposés du-
rant leurs études.Seulement 3,4% parlent hébreu au foyer,
1,2% parlent espagnol et 0,7% parlent arabe.
Situation familiale des Sépharades
La grande majorité des Sépharades (73,8 %) vit en
couple soit 16395. Cependant le pourcentage de personnes
divorcées ou séparées est un peu plus élevé chez les Sépha-
rades que dans le reste de la communauté juive (respective-
ment 7,6% et 6,6%).
Une personne sépharade sur dix (10 %) vit dans une
famille monoparentale soit 2215 personnes. Ce nombre a
augmenté durant la dernière décennie car il y avait 1920
familles monoparentales en 2001. (…)
Les familles monoparentales sont plus nombreuses
chez les Sépharades que dans le reste de la communauté
juive (respectivement 10 % et 7,7 %) même si on trouve
moins de familles monoparentales chez les Sépharades que
dans l’ensemble de la population de Montréal.
Il y a dans cette communauté 15 % qui sont des per-
sonnes seules soit 3 330 (vivant seules ou avec des per-
sonnes non apparentées). La proportion de personnes
seules est plus faible chez les Sépharades que dans le reste
de la communauté juive (respectivement 15% et 16,9%). Il
faut cependant relever que près du tiers (30,5%) des Sépha-
rades âgés de 65 ans et plus sont des personnes seules, ce
qui représente 1385 personnes. Ces personnes âgées consti-
tuent un groupe particulièrement vulnérable, surtout si
elles n’ont pas de familles ni autres soutiens sociaux, et si
elles ont difficilement accès à des services.
Niveau d’étude des Sépharades
Le pourcentage de Sépharades adultes titulaires d’un
diplôme universitaire a sensiblement augmenté : de 35,7%
en 2001, il est passé à 45,7% en 2011. Comparativement au
reste de la communauté juive, le pourcentage des titulaires
d’un diplôme de premier cycle (29,7%) est plus élevé que
dans le reste de la communauté juive (28,4%) ainsi que le
pourcentage de diplômés Sépharades d’un Cégep ou d’une
école de métiers (respectivement 24,2% et 19,2%). Cepen-
dant les titulaires d’une maîtrise sont en plus faible pro-
portion chez les Sépharades (12,7% et 13,7%), ainsi que les
titulaires d’un doctorat ou d’un diplôme de médecine (3,3%
et 4,2 %). Le pourcentage de titulaires d’un diplôme uni-
versitaire est beaucoup plus élevé chez les Sépharades que
dans l’ensemble de la population de Montréal (respective-
ment 45,7% et 29,1%).
Quelles sont les professions que
les Sépharades exercent?
Les professions libérales regroupent le plus grand
nombre de Sépharades (3 270); suivent les travailleurs du
secteur de la vente et des services (2 665), les cadres supé-
rieurs et intermédiaires (2 155), le personnel technique et
para professionnel (1 905) et le personnel de secrétariat
et de bureau (1 055). Les Sépharades sont bien représen-
tés dans les diverses catégories professionnelles.Par rap-
port au reste de la communauté juive, les répartitions sont
sensiblement semblables. Les Sépharades sont un peu plus
nombreux dans la catégorie des cadres supérieurs et inter-
médiaires, du secrétariat et du personnel de bureau, ainsi
que dans le secteur de la vente et des services. Alors que l’on
trouve dans le reste de la communauté juive une proportion
légèrement plus forte de membres de professions libérales
et de travailleurs techniques (…).
Niveau de vie des Sépharades
47,2% des Sépharades se situent dans les tranches de
faible revenu (moins de 25000 $), chiffre en baisse com-
parativement au 55,1% de 2001. Ce pourcentage est légère-
ment plus élevé que dans le reste de la communauté juive
(46,1%). Mais leur proportion est légèrement inférieure à
celle de l’ensemble de la population de Montréal (48,4%).
Le revenu médian des Sépharades (29 790 $) est
quelque peu inférieur à celui des Ashkénazes (31 148 $)
mais plus élevé que celui de l’ensemble de la population de
Montréal (28306$).
17,8% des Sépharades se situent dans les tranches de
revenu élevé (70000$ et plus), soit une augmentation sen-
sible par rapport à 2001 (10,4%).
Ce pourcentage est légèrement inférieur à celui du
reste de la communauté juive (19,7 %) mais supérieur à
l’ensemble de la population de Montréal (11,6%).
Le taux de pauvreté des Juifs Sépharades:
On compte 4 080 Sépharades pauvres dans la région
de Montréal, ce qui représente 18,4% de la population sé-
pharade. Ce taux a augmenté durant la dernière décennie,
puisqu’il était de 17,8 % en 2011. Cette augmentation est
toutefois plus faible que celle que l’on constate dans le reste
de la communauté juive : de 18,6% en 2001, elle est passée
à 20,5% en 2011. Le taux de pauvreté chez les Sépharades
est inférieur à celui de l’ensemble de la communauté juive
ainsi qu’à celui de l’ensemble de la population de Montréal
(20,5%).
Les Sépharades les plus vulnérables sont les personnes
âgées vivant seules (47,7%), les adultes de 15 à 64 ans vivant
seuls (47,3%) et les membres d’une famille monoparentale
dirigée par une femme (32,7%)
Sonia Sarah Lipsyc
1 Pour l’ensemble de l’enquête et plus particulièrement l’étude sur la communauté sépharade voir
http://www.federationcja.org/media/mediaContent/2011%20Montreal_Part7_Sephardic%20Community_Final-F.pdf