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Le secteur de la pharmacie n'est pas le seul à mettre en œuvre de telles pratiques et
sous le prétexte de crise économique, des restructurations préparées de longue date
voient le jour. Dans ce contexte, face à des décisions sans appel de groupes mondiaux,
européens ou nationaux, qui n'ont aucun fondement sur des critères de viabilité
économique, de dynamique de marché, de qualification des salariés ou de la qualité des
outils de production, le sentiment d'injustice, voire la volonté de révolte, est grand. Ce
phénomène est d'autant plus accentué lorsque des efforts importants ont été consentis
par les salariés et lorsque les collectivités locales se sont impliquées pour fournir à ces
entreprises des infrastructures pour répondre à leurs attentes. De telles situations sont
de nature à générer des situations explosives et incontrôlées si aucune réponse n'est
apportée. Le CESR rappelle son souhait de voir des liens durables se nouer entre les
grands groupes nationaux ou internationaux et l’Exécutif régional.
La filière aéronautique en région Centre, également impactée par les effets de la crise,
laisse craindre également certaines répercutions en matière économique et sociale,
même si la constitution d’ « Aérocentre » à Châteauroux, fédération d’entreprises
régionales en matière aéronautique, est sans conteste une opportunité de
développement de cette filière.
La région Centre est également caractérisée par le poids des investissements
internationaux dans l'économie régionale. En 2008, dans un contexte ou les
investissements étrangers ont globalement baissé en France, la région Centre s'est
placée en 6ème position comme région française d'accueil, gagnant ainsi 3 places. Ce
poids des investissements internationaux dans l'économie régionale peut devenir une
source de fragilité, avec des centres de décision hors région, comme dans le cas où le
volume des investissements viendrait à diminuer.
Ces investissements étant parfois réalisés par des fonds de pension anglo-saxons, il
existe un risque sur la pérennité de ces investissements lorsqu'il s'agira de verser
effectivement les pensions, dans un contexte où les avoirs de ces fonds auraient
considérablement fondu.
Face à ces situations, les différents plans de relance à l’œuvre ne semblent pas répondre
aux attentes. Certes, ils constituent un soutien non négligeable à l'activité, à l’exemple
du BTP (sous réserve de bénéficier aux entreprises locales), mais ne permettent pas de
soutenir des secteurs industriels fortement éprouvés, de favoriser l'investissement,
l’innovation et la recherche sur des créneaux d'avenir comme le développement durable.
La cohérence, ainsi que la mise en œuvre effective de ces différents plans restent à
démontrer, puis à évaluer.
Les secteurs des transports, déjà touché par les coûts énergétiques, subit les
conséquences du ralentissement de l'économie. La forte augmentation des produits
pétroliers à la mi 2008 a durablement marqué les esprits. Les comportements individuels
ont changé et c'est ainsi que le transport collectif de voyageurs a progressé, notamment
le trafic TER qui a augmenté de plus de 10 %. A contrario, conséquence entre autres de
l’abandon du transport « wagon isolé », le fret ferroviaire ne bénéficie pas de cette
situation et poursuit sa baisse avec -16 %.
Le statut d'auto entrepreneur qui s'est mis en place rencontre un vif succès. Cette
nouvelle disposition part d'un principe a priori séduisant : rendre plus facile et simple la
création d'activité. Cependant, quelques mois seulement après sa mise en place, celui-ci
soulève de nombreuses questions.
50 % des créations sont le fait d'inactifs ou de chômeurs. N'y a t'il pas un lien direct
entre la crise économique et la montée du chômage avec le nombre de déclarations sur
le statut d'auto entrepreneur, ce dispositif étant utilisé comme palliatif au chômage ou
comme complément de revenus pour les salariés et retraités ?