Le développement cognitif selon Jean Piaget
Piaget (BIO) et ses collaborateurs sont sans conteste les auteurs qui ont le
plus contribué à notre compréhension du développement des capacités
mentales durant l'enfance et l'adolescence. Pour Piaget, le développement
cognitif ne consiste pas en une simple accumulation progressive de
connaissances au gré des expériences successives qu'il nous est donné de
faire mais en une suite de réorganisations de ces connaissances dans ce qu'il
a appelé des structures cognitives ou structures mentales de plus en plus
élaborées. Ces structures cognitives successives déterminent la façon dont les
informations que nous recevons, les données que nous recueillons et les
situations auxquelles nous sommes confrontés, sont interprétées et
mentalement assimilées. Mais les difficultés que nous rencontrons parfois à
assimiler ces connaissances forcent petit à petit ces structures cognitives à se
modifier, à s'accommoder, comme dit Piaget, voire à se transformer en de
nouvelles structures mieux adaptées au traitement des réalités rencontrées. Au
cours de la vie, Piaget voit ainsi se succéder quatre de ces transformations
majeures, transformations qui vont déterminer ce qu'il appelle quatre stades
dans le développemement cognitif
Les stades du développement cognitif selon
Piaget
jusqu'à 2 ans Stade sensori-moteur
entre 2 et 7 ans Stade préopératoire
entre 7 et 11 ans Stade des opérations concrètes
à partir de 12 ans Stade des opérations formelle
Au premier de ces stades, le stade sensori-moteur, le jeune enfant perçoit le
monde et y réagit au travers de la seule structure "intellectuelle" dont il
dispose, la logique de l'action. Ce qu'il perçoit, que cela vienne de l'extérieur,
comme la chaleur, la pression, un objet ou une présence ou de son intérieur,
comme la faim ou la douleur, appelle de sa part une réaction immédiate.
Au second de ces stades, le stade préopératoire, l'enfant devient capable
d'effectuer mentalement certaines actions, de se représenter des actions non
effectuées mais effectuables, d'évoquer des événements qui ont eu lieu par le
passé et donc de se libérer en quelque sorte du réel pour agir. Mais ces actions
ne sont pas encore totalement détachées du temps; le jeune enfant ne peut,
par exemple, pas encore imaginer en même temps une action et son inverse,
pousser et tirer, avancer et reculer, allonger et raccourcir, par exemple. C'est
pourquoi Piaget dira qu'il continue à penser en termes d'actions, avec leur
déroulement, même lorsqu'il n'est qu'imaginé mentalement, et pas en termes