3
PARTIE 1 – INTRODUCTION
Contexte
Le 13 décembre 2012, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (les ACVM ou nous) ont
publié le Document de discussion et de consultation 81-407 – Les frais des organismes de
placement collectif (le document de consultation initial)1. Dans ce document, nous avons
signalé des enjeux potentiels de protection des investisseurs et d’efficience du marché soulevés
par la pratique courante consistant à rémunérer les courtiers et leurs représentants pour la
distribution de titres d’organismes de placement collectif (individuellement, un OPC) au moyen
de commissions, notamment d’acquisition et de suivi, versées par les gestionnaires de fonds
d’investissement (les commissions intégrées). Nous avons en particulier démontré comment les
commissions intégrées donnent lieu à des conflits d’intérêts qui peuvent entraîner un décalage
entre les intérêts des gestionnaires de fonds d’investissement, des courtiers et des représentants et
ceux des investisseurs auxquels ils fournissent des services.
Depuis la publication du document de consultation initial, les ACVM ont tenu des tables rondes
et des forums de discussion2 et commandé des études indépendantes afin d’examiner plus à fond
les enjeux de protection des investisseurs et d’efficience du marché que nous avions signalés3. À
l’issue de l’examen approfondi des commentaires ainsi recueillis et de nombreuses autres études
indépendantes, nous avons constaté que les commissions intégrées soulèvent les trois principales
préoccupations suivantes en matière de protection des investisseurs et d’efficience du marché au
Canada :
1. les commissions intégrées donnent lieu à des conflits d’intérêts qui entraînent un décalage
entre les intérêts des gestionnaires de fonds d’investissement, des courtiers et des
représentants et ceux des investisseurs;
2. l’intégration des commissions limite la connaissance, la compréhension et le contrôle des
coûts de la rémunération des courtiers chez les investisseurs;
3. les commissions intégrées qui sont versées ne concordent généralement pas avec les
services fournis aux investisseurs.
Les éléments probants que nous avons recueillis à ce jour démontrent que les commissions
intégrées encouragent un comportement sous-optimal de la part des participants au marché des
fonds d’investissement, y compris les gestionnaires de fonds d’investissement, les courtiers et les
représentants ainsi que les investisseurs, ce qui réduit l’efficience du marché et nuit à l’atteinte
1 On peut consulter le document de consultation initial sur les sites Web des membres des ACVM.
2 Voir la transcription de la table ronde de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario tenue le 7 juin 2013,
https://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Securities-Category8/rpt_20130607_81-407_mutual-fund-fees-
roundtable.pdf. La British Columbia Securities Commission et l’Autorité des marchés financiers ont tenu des forums
de discussion respectivement au cours de l’été et de l’automne 2013.
3 Brondesbury Group, « Mutual Fund Fees Research », printemps 2015, https://www.securities-
administrators.ca/uploadedFiles/General/pdfs/Brondesbury%20Mutual%20Fund%20Fee%20Research%20Report_e
ngwr.pdf; Douglas Cumming, Sofia Johan et Yelin Zhang, « A Dissection of Mutual Fund Fees and Performance »
(8 février 2016), https://www.osc.gov.on.ca/documents/en/Securities-Category8/rp_20160209_81-407_dissection-
mutual-fund-fees.pdf.