O4 : Diffraction à l’infini 1 Phénomène de diffraction 1.1 Mise en évidence Si l’on cherche à "isoler" un rayon lumineux, modèle de l’optique géométrique, grâce à une fente très fine de largeur a, on n’observe – un élargissement de la tâche formée sur l’écran par diminution de a – une non uniformité de l’éclairement Limitation de l’optique géométrique Le phénomène de diffraction apparaît lorsque les distances caractéristiques des obstacles à la propagation de la lumière ne sont pas très supérieures à la longueur d’onde . 1.2 Interprétation du phénomène Interprétation quantique Ondes secondaires Huyghens, en travaillant par analogie avec l’observation des ondes à la surface d’un liquide, a expliqué la propagation d’une onde par le fait que tout point atteint par une onde se comportait comme une source secondaire réemettant de "ondelettes" dans toutes les directions. Fresnel s’est ensuite basé sur ce modèle afin d’expliquer les phénomènes de diffraction. La théorie des Ondes Electro-magnétiques validera ensuite cette hypothèse. Principe de Huyghens-Fresnel Soit une source S ponctuelle de lumière monochromatique et une surface d’onde entourantS – Toute surface élémentaire dSp entourant le point P de cette surface d’onde se comportera comme une source secondaire ponctuelle émettant de manière sphérique. – L’onde secondaire émise en P a la même phase que l’onde incidente atteignant P – L’amplitude de l’onde secondaire est proportionnelle à dSp ainsi qu’à l’amplitude de l’onde incidente en P . – Les sources secondaires sont cohérentes entre elles. Le dernier point implique donc que les ondes issues des différentes sources secondaires vont interférer en un point l’espace. 1.3 M de Vibration d’une source secondaire On considère une vibration incidente en P . On note : – si (P ) la vibration qu’aurait l’onde en P en absence d’objet diffractant – si (P ) la vibration qu’aurait l’onde en P , en présence de l’objet diffractant, mais sans considérer le phénomène de diffraction. 1.3.1 Transparence de l’objet diffractant L’objet diffractant peut avoir deux conséquences sur la vibration incidente : – Un modification de l’amplitude j si (P ) j= t(P ) j si (P ) j avec 0 < t(P ) < 1. Les cas extrêmes sont 0 si l’objet est opaque et 1 s’il s’agit d’un trou. – Un retard de phase ' (P ) = '(P ) + (P ) Fonction transparence On caractérise l’objet diffractant en P par une fonction transparence ( ) = t(P ):ej: t P P) ( Exemple : On considère une lame de verre d’epaisseur e(P ) en P et d’indice n constituant l’objet diffractant. Si l’on considère la lumière incidente en incidence quasi-normale, cette lame entraine une différence de marche Æ (P ) = (n nair ):e(P ), mais aucune diminution de l’amplitude de la vibration. On obtient donc dans ce cas t(P ) = ej:( 0 :(n 2: 1.3.2 nair ):e(P )) Onde secondaire Vibration en M Un élément de surface dSp entourant un point P de l’objet diffractant émet une onde dont la vibration en un point M situé à grande distance de P s’écrit ( dsp M; t 2 ) = K:si(P ):e j:'P !M Diffraction de Fraunhofer Conditions d’étude de Fraunhofer Dans cette condition d’étude de la diffraction – La source S éclairant l’objet diffractant est considérée à l’infini – Le point d’observation M est considéré à l’infini de l’objet diffractant On parlera également de diffraction à l’infini. Aspect expérimental On pourra se placer dans ces conditions avec le montage suivant E L L0 S 2.1 2.1.1 b M T O f Cas d’une fente très longue Simplification du problème On considère une fente de largeur a selon OX et de longueur très grande devant 0 selon la direction OY . La présence de lumière diffractée se limitera donc à l’axe Ox sur l’écran, à l’ordonnée y = 0. En effet, en l’absence de fente, l’image de la source S se situe au centre de l’écran. La présence de la fente fait apparaitre un étalement de la lumière selon l’axe où on limite les dimensions de passage de l’onde. 2.1.2 Vibration diffractée par une source secondaire X P (X ) On considère donc une source dSp en un point P (xP ; 0) de la fente. – En O et P , les sources secondaires émettent dans toutes les directions, mais les rayons interférant en M sont colinéaires – On choisit comme référence pour les phases la vibration incidente arrivant en O. L’onde secondaire arrivant en M s’écrit x a 2 H0 ds0 (M ) = K:S0 :dxP :ej:(!:t+0 ) O M (x) – La vibration issue d’une source secondaire P aura donc une différence de marche par rapport à l’onde de référence en M : Æ = (P H 0 ), étant donné que O et H 0 appartiennent à une même surface d’onde. x Æ = (P H 0) = X:sin X: 0 f a 2 Fente – On peut donc écrire la vibration issue de la source élémentaire, arrivant en P : dsP (M ) = ds0 (M )ej:( 0 ) vibration en M en sommant l’ensemble ( 2::Æ Les sources secondaires étant supposées toutes cohérentes, on en déduit la infinité) des vibrations issues des sources secondaires : s(M ) = K:S0 :ej:(!:t+0 ) : Z a 2 a 2::x :x P :e j: f 0 :0 :dxP 2 2::x :x 3 a2 2 P j: 0 0 :0 f :0 6 f j: ( !:t + ) 0 :7 :e s(M ) = K:S0 :e :4 5 2:j::x :a:x j: :a:x j: f 0 :0 f 0 :0 e : s(M ) = K:S0 :a:ej:(!:t+0 ) : a::x une :j e f 0 :0 2 a 2 = a::x K:S0 :a:ej:(!:t+0 ) :sin 0 f :0 I(x) 2.1.3 Eclairement en M I (M ) = :s(M ):s (M ) 1 2 a::x 2 1 I (M ) = K 2 :S02 :a2 : sin 0 2 f :0 x −2.λ0 .f ′ a −λ0 .f ′ a λ0 .f ′ a 2.λ0 .f ′ a 2.λ0 .f ′ a Figure de diffraction par une fente La tâche centrale a une largeur 2: :f 0 , centrée au niveau de l’image géométrique de 0 a la source ( image prévue par l’optique géométrique). Les tâches secondaires, beaucoup moins lumineuses, ont des largeurs deux fois plus petites. 2.1.4 Étalement du faisceau par diffraction La tâche centrale correspond à 90% de l’intensité lumineuse totale. On peut donc considérer que le faisceau sur l’écran a une :0 :f 0 2 . largeur égale à 2:xmax = a Or un rayon arrivant en un point d’abscisse tan = x f0 x sur l’écran fait un angle avec l’axe optique en sortie de la fente tel que Étalement angulaire 0 Un faisceau de lumière parallèle subit une ouverture angulaire = a Lorsque a >> 0 , on pourra donc négliger le phénomène de diffraction. 2.1.5 Cas d’une source hors de l’axe P H0 H Image géométrique de la source On note S 0 l’image de S (xs ) par le sy optique, obtenue dans l’hypothèse de l’optique géométrique. De même que l’on obtenu x = sin:f 0 , On peut facilement obtenir ! u O !u i xs = sin:f 0 Fente ( On travaille ici sur des angles orientés) Retard de l’onde issue de P Par analogie à l’atude précédente, on obtient I(x) Æ = (HP ) + (P H 0) = xP :sin xP :sin xP : Eclairement On obtient donc x xs − λ0 .f ′ a xs + λ0 .f ′ a I (M ) = K 2 :S02 :a2 : sin 1 2 xs x f0 a::(x xs) 2 f 0 :0 2.λ0 .f ′ a Source hors de l’axe Lorsque la source est hors de l’axe, la figure de diffraction est identique à celle obtenue pour une source sur l’axe, centrée sur l’image géométrique de S par le système des deux lentilles. 2.2 Cas d’une pupille rectangulaire Le principe d’étude va être le même que précédemment, mais la diffraction aura cette fois lieu selon les axes Ox et Oy. Différence de marche – On prend toujours comme référence le rayon passant par l’origine O. Le rayon issu de la source secondaire située en P aura alors une différence de marche, en M : ! ! ! u :OP Æ = (HP ) + (P H 0) = ! u i :OP Dans le cas particulier du schéma, on doit ajouter deux retards, or ce qui explique le signe -. – On a H !u i ! 0 M ! u= 2 O2 M avec O2 le centre de la seconde lentille et M ! ! u :OP < 0, le point sur l’écran où interfèrent les rayons étudiés. Les angles étant faibles, on peut assimiler par conséquent ! x:u!x + y:u!y u P H0 O2 M à f 0, f0 = – En désignant par S 0 (xs ; ys ) l’image de la source sur l’écran, et par analogie avec l’étude précédente, on obtient ! u O x :u! + y :u! ! ui = s x s y f0 Fente – De plus marche ! = x :u! + y :u!. On en déduit donc l’expression de la différence de P x P y OP Æ= Vibration en M est alors On considère l’ensemble des sources élémentaires dS s(M ) = K:S0 :ej:(!:t+0 ) : 2::x :(x x) P s Z xP = a2 j: xP = a e f 0 :0 xP :(xs x) + yP :(ys y) f0 = dxP :dyP , interférant en M . La vibration résultante :dxP Z 2 2::y :(y y) P s yP = 2b j: yP = b e f 0 :0 :dyP 2 On reconnait les formes intégrales rencontrées lors de l’étude de la fente longue. On en déduit donc rapidement que b::y a::x s(M ) = K:S0 :a:b:ej:(!:t+0 ) :sin 0 :sin 0 f :0 f :0 Éclairement en M L’intensité lumineuse en un point I (M ) = Exemple : si b = 2:a M (x; y) de l’écran s’écrit alors a::x K 2 :S02 :a2 :b2 sin 0 2 f :0 1 2 b::y 2 : sin 0 f :0 3 Résolution en optique géométrique 3.1 Diffraction par une pupille circulaire L’étude théorique de ce cas est hors programme, on donne donc directement l’allure de la figure. Tâche d’Airy La figure de diffraction d’une pupille circulaire de diamètre D est constituée d’un disque très lumineux 0:f 0 de rayon égal à 1; 22: entourée d’anneaux moins D lumineux. Ce disque est nommé tâche d’Airy Alors que l’optique géométrique prévoit une image ponctuelle de la source par le système des lentilles, un diaphragme fera apparaître une tâche d’Airy. L’image de deux sources ponctuelles sont donc susceptibles de former des tâches se "mélangeant". Il y a donc une limitation au pouvoir de résolution d’un appareil optique. 3.2 Limite de résolution d’un appareil optique L’observation de deux sources ponctuelles à l’infini, vues sous un angle , se fait grâce à une lentille de distance focale placée derrière un diaphragme de diamètre D. f0 L Diaphragme Centré sur chacune des images géométriques, on observera donc des figures de diffraction du diaphragme. Vu la symétrie du problème, on peut représenter l’intensité à une cote z sur l’écran I (x) I (x) | x | :f 0 | | :f 0 x On observe en trait plein l’intensité résul- tante sur l’écran. Dans le premier cas, on ne pourra pas dissocier les deux images. Critère de Rayleigh Il y aura séparation de deux tâche des pics de diffraction est au m Application Un télescope est constitué d’un miroir principal de rayon R = 6 m, éclairé avec une longueur d’onde moyenne = 500 nm. Son pouvoir séparateur sera alors défini par l’angle minimum sous lequel pourront être dissociées les images de deux étoiles > 1; 22: : 500 10 6 9 : = 1 10 7 rad = 0; 02 seconde d’arc Il est à noter que la résolution sera limitée par d’autres facteurs, tels que les perturbations atmosphériques.