La communication institutionnelle Le capital d'une entreprise comme IBM n'est pas que financier. Il est aussi humain (la grande qualité de ses commerciaux) et, pour ce qui nous intéresse ici, d'image. Et celle-ci doit être gérée. Relations publiques, publicité institutionnelle et communication événementielle en sont les principales armes. Bien que pouvant être utilisées pour promouvoir des produits, elles ont plutôt pour fonction de sortir l'entreprise de l'anonymat (qui, dans le public, connaissait Cogema avant qu'ils ne fassent une publicité à la télévision ?), de donner un contenu à une image souvent confuse, voire négative, de faire connaître et reconnaître l'entreprise comme une personnalité indépendante des marques qu'elle vend: IBM n'est pas qu'une puissante multinationale; c'est aussi une entreprise préoccupée de culture qui aide de nombreuses expositions en France. L'EVOLUTION DE LA COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE La communication institutionnelle n'avait pas bonne presse dans les années 60: « c'est la resquille d'espace dans la presse, la pratique de relations mondaines, M. Cocktail et Mme Petits-fours ». Tout cela a changé. Les conseils en communication sont maintenant reconnus comme des professionnels. Du rejet des années 60 La communication institutionnelle est née des tensions entre l'entreprise et les différents publics de son environnement. Les années 60 furent en effet celles du rejet de l'entreprise. Les années 60 : l'entreprise : par le CONSOMMATEUR "mal aimée" par la SOCIETE Est remise par ses SALARIES En question -> Interrogation sur l'utilité de certains produits. -> Dénonciation de la nocivité d'autres. -> On dénonce ses nuisances (pollution). -> On conteste ses profits (compagnies pétrolières). Les événements de mai 68 rappellent aux entreprises qu'elles ont des salariés et qu'il faut faire à leur égard des efforts pour "faire savoir, faire comprendre, faire s'exprimer". Ce phénomène a d'ailleurs été accentué par le fait que, au fur et à mesure que cette mauvaise image se propageait, l'entreprise devenait, avec le développement de la presse économique et financière, un sujet d'information. ... A la création d'un climat d'opinion favorable Quand le feu prend chez Sandoz à Bâle, on appelle les pompiers de la ville, et tandis qu'ils étouffent l'incendie, la direction de la société suisse s'emploie à étouffer l'information. Ce faisant, ils tentent de noyer le poisson et ne parviennent qu'à mettre le feu aux poudres. Pour vivre heureux, ils vivent cachés et se réveillent en plein malheur. Les dirigeants suisses me font penser au P-D-G d'un grand groupe industriel français qui, il y a dix ans, répondait à ceux qui lui parlaient de communication : "Vous ne me ferez pas poser avec Mireille Mathieu dans Jours de France"». Il a fini par poser dans un tribunal, à la suite d'une fuite de produits toxiques dans une de ses usines. Il faut certes communiquer après l'accident, mais peut-être faut-il surtout communiquer avant. Les pompiers, aujourd'hui, font aussi de la prévention ; les incendies de forêt sont un bel exemple de cette nécessité. Le métier des spécialistes de relations publiques, des conseils en communication interne ou externe, ne consiste pas à passer des petits fours ou seulement à faire paraître la photo du patron dans le journal. Ils coûtent cher ? La communication, comme l'assurance, n'est chère qu'avant l'accident. Source: Stratégies, n° 537. Négliger ses partenaires, c'est s'exposer au conflit. "Si vous ne dites pas qui vous êtes, les autres auront vite fait de dire qui vous n'êtes pas." La meilleure façon de l'éviter, c'est de communiquer. Cette communication vise de multiples buts et de nombreuses cibles, comme le montre le schéma ci-dessous : ACQUERIR une notoriété une image un statut INFORMER Eurest sur les maillots de l'OM Trophée Lalique de patinage Rhône-Poulenc, partenaire d'ushuaïa d'une innovation d'une position d'un état de fait DYNAMISER l'entreprise, créer un climat favorable administration en interne IBM présente sa gamme au Zénith Les résultats des banques dans la presse Les pétroliers dénoncent les taxes, "quand ça baisse à la pompe, l'état pompe la baisse" BULL et son bateau « L'esprit d'équipe administrateurs fournisseurs collectivités locales banques actionnaires La profession de la communication institutionnelle (5.000 personnes, 6 associations ou syndicats, environ 180 agences comprenant en moyenne 10 personnes en France) a largement bénéficié de cette évolution. La traduction concrète dans l'entreprise L'élévation de la hiérarchie Souvent faites à l'intérieur de l'entreprise, les relations publiques prennent du galon (rattachement à la direction générale pour 45,7 % et à une direction pour 26,2 %) et s'appellent dans les grandes entreprises « direction de la communication », prenant en charge la publicité (qui n'est plus rattachée à la direction commerciale), les relations extérieures (qui ne dépendent plus de la direction générale) et l'information interne (qui quitte le giron de la direction du personnel). Néanmoins, 41,6 % des responsables exercent parallèlement d'autres responsabilités dans l'entreprise (publicité, promotion ou ressources humaines). L'élévation du niveau des praticiens Les individus ont également beaucoup changé: diplômés de l'enseignement supérieur en sciences et lettres dans les années 60, ils ont maintenant pour 41,8 % reçu une formation spécifique (3e cycle) aux relations publiques. C'est en effet une profession qui nécessite une solide culture générale, un esprit de synthèse et de l'intuition. Actuellement, 53,5 % des responsables sont titulaires d'un diplôme bac + 4. CREER ET GERER UNE IMAGE DE MARQUE On peut chiffrer à trois le nombre de règles de base à connaître pour créer et gérer une image d'entreprise. Définir clairement l'image à donner Pour créer de façon durable une image, il faut y croire et vouloir n'en créer qu'une; cela résulte donc avant tout d'une attitude volontariste de la part de la direction générale. En ce sens, s'engager par écrit sur ce qu'est l'entreprise et veiller au respect de cet engagement est plus qu'un acte symbolique; il peut être à l'origine d'un nouvel état d'esprit. Cette « définition » se fait souvent par la rédaction d'un projet d'entreprise et par l'adjonction d'une signature (base line) à une marque: BSN, le premier groupe alimentaire français; Sony, le créateur. Comprendre que créer l'image est une oeuvre de longue haleine "Redresser l'image d'une société et pratiquement tenter de redresser en même temps l'image de tout un secteur industriel est une vaste entreprise qui demande du temps et de la constance. C'est un processus continu qu'il ne faut pas interrompre - sauf à tout perdre de l'investissement déjà réalisé - et qui se place au-delà des difficultés de l'heure. Il fait partie de toute entreprise qui croit en son avenir" Lettre U d'Usinor du 27/04/84). Une image ne se crée pas et ne se modifie pas du jour au lendemain ; il faut du temps. Cela est d'autant plus vrai qu'il faut créer une image cohérente (unique) et que les cibles sont multiples. Ne pas oublier les salariés Le salarié est le premier support de l'image de l'entreprise. Celle qu'il reçoit et véhicule doit être cohérente avec celle qu'on cherche à créer à l'extérieur. « De bonnes relations publiques commencent en interne », en conclut A. Coffrant. C'est ce que confirme la direction de la communication d'Usinor quand Marie-Madeleine de Montera déclare: « De tout façon, je suis persuadée qu'on ne peut pas bâtir avec crédibilité une image à l'extérieur tant qu'il y a à l'intérieur des salariés qui peuvent dire: ce groupe fait une belle campagne de publicité mais moi, pour savoir ce qui s'y passe, je suis obligé de passer par les médias. » Le personnel doit donc être la première cible de toute information. Cette règle est notamment celle d'IBM, qui «veille toujours à diffuser l'information à l'intérieur avant de la faire connaître à l'extérieur». Autre exemple de bombe retardement : la campagne "C'est possible", imaginée par Daniel Robert pour la SNCF. Toujours d'après Christian Lemoine, « trois semaines après le lancement du fameux slogan, les salariés ont entamé un mouvement de grève de sept semaines. La campagne a clairement servi de déclencheur sur un terrain déjà miné. Les tracts des grévistes se sont appuyés sur ce slogan ». - "Lorsque vous développez une communication idyllique dans un cadre conflictuel, des heurts se produisent inévitablement." Le consultant qui s'exprime tient à l'anonymat. Il connaît un certain nombre d'entreprises dans lesquelles le hiatus entre la politique de communication et la politique sociale renforce « un sentiment d'écoeurement» des salariés. - Je pense à une filiale française de l'américain General Electrics dont la communication - par ailleurs pertinente - est en complète contradiction avec une politique sociale désastreuse. Que font les salariés ? Ils démissionnent. » Résumons-nous : pour des raisons diverses (pas de sensibilisation préalable - EDF ambitions démesurées - Crédit Lyonnais - concept à double tranchant - SNCF), une campagne corporate mal maîtrisée déclenche un malaise social, ou du moins l'aggrave s'il existe déjà. Source: Médias, n° 317. LES RELATIONS PUBLIQUES Nées aux États-Unis avec la déclaration d'Ivy Lee (« pas de secret, pas de confusion avec la publicité, nécessité de fournir des informations authentiques, prise en compte de l'intérêt du public »), les relations publiques ont certainement été la première forme de réaction aux inquiétudes et aux demandes d'information de l'environnement. Elles consistent, d'après l'Association française des relations publiques, à « mettre en oeuvre une politique de communication et d'information au service des groupes (entreprises, administrations, organisations, collectivités) à l'intention des différents publics internes et externes. Constituant au plus haut niveau une fonction permanente et nécessaire, elles contribuent à établir et à maintenir avec les divers publics les meilleures relations possibles, indispensables au développement économique et social de ces groupes ». Relations publiques ou publicité ? En matière de communication, l'entreprise est déjà conseillée par son agence de publicité. En quoi l'approche des relations publiques est-elle différente ? La question est d'autant plus pertinente que, d'après le Syndicat national des conseils en relations publiques (SNCRP), les prestations qu'est susceptible de fournir une agence de relations publiques sont également de celles que fournit une agence de publicité : étude d'image, recherche des stratégies de communication et élaboration de programmes, rédaction, édition et diffusion de lettres, bulletins, journaux d'entreprise, création d'événements, expositions, stands, démonstrations, rédaction et diffusion d'informations, conseil en création audiovisuelle, etc. Informer et non séduire En fait, comme le note P.A. Boiry (Les relations publiques, Éd. Eyrolles, 1989), « les relations publiques peuvent être amenées pour formuler et transmettre leurs messages à utiliser les mêmes outils, les mêmes supports, les mêmes médias, voire des techniques identiques [à celles de la publicité]. Mais la substance, le contenu intentionnel et l'objet de leurs messages sont différents et c'est bien ce qui les distingue [...] Les relations publiques cherchent à créer un dialogue confiant, à aboutir à la connaissance réelle, à la compréhension mutuelle, à l'enrichissement de l'individu, à la vie harmonieuse du groupe et de la société ». PUBLICITE = Séduire RELATIONS PUBLIQUES = Instaurer les confiance Ainsi donc, alors que la publicité veut séduire, les relations publiques tendent à instaurer des relations de confiance. C'est ce que confirme l'article 3 du code de déontologie du SNCRP : « Le professionnel des relations publiques doit relater exclusivement des faits exacts et n'apporter que des commentaires loyaux et honnêtes. » Véracité, désintéressement ? On peut toutefois s'interroger sur l'attitude à adopter face aux informations diffusées par les relations publiques, car: informer est certainement un moyen d'établir de bonnes relations, mais ce n'est pas le seul; les cadeaux, les pots de vin, etc., existent aussi; l'entreprise, comme tout groupe de pression (lobby; les groupes de pression contactent parlementaires, ministres, etc., pour que le cadre administratif ou législatif soit favorable au groupe qu'il défend), est par nature non objective : elle présente « sa »vérité. Bien que les intentions soient louables et sans mettre en cause l'honnêteté des intervenants, force est de constater qu'on ne peut pourtant jamais être sûr de la véracité de l'information diffusée. Les modes d'intervention Dans une vision restrictive, les relations publiques ne concernent que le dialogue avec l'environnement. Elles prennent alors la forme de visites, films, vidéos, service consommateurs, à destination du grand public. Dans une vision plus extensive, et correspondant mieux au champ d'intervention des agences, elle recouvrent l'ensemble de la communication institutionnelle. LA PUBLICITE D'ENTREPRISE (Corporate Advertising) Pour parler d'elle (et non de ses produits) aux différents publics qui composent son environnement, l'entreprise peut avoir recours à la publicité dans les médias. Situations qui appellent une publicité d'entreprise : Image négative véhiculée par l'entreprise (les pétroliers). Interdictions légales sur certains médias (tabacs, alcools). Forte ressemblance des produits concurrents qui empêche toute argumentation objective (l'acier). Activité conglomérale de l'entreprise qui ne permet pas de parler de tous les produits à la fois (ITT). Deux buts principaux peuvent être assignés à cette publicité. S'intégrer dans la société On parle alors de publicité institutionnelle (mais le terme couvre de plus en plus souvent la totalité de la communication d'entreprise). « Il s'agit de publicité passant dans les grands médias qui porte non pas sur les produits mais sur l'entreprise elle-même en tant qu'institution, membre de la communauté. Elle a pour but de promouvoir les multiples aspects de son activité qui bénéficient à cette communauté sous l'angle économique, technique, humain, social, etc. » (Joannis) Exemple : "Bienvenue dans un monde plus fertile, plus sain, plus équilibré" - Rhône-Poulenc (produits pour la protection des cultures biodégradables...) Dans les campagnes institutionnelles, l'entreprise sort de ses discours mercantiles traditionnels pour apparaître comme bon citoyen. Cette publicité n'est évidemment pas désintéressée, mais ses buts vont au-delà des buts commerciaux directs. Positionner l'entreprise COGEMA DONNER UNE NOUVELLE AMPLEUR À NOTRE COMMUNICATION La faible notoriété de Cogema, pour une entreprise qui n'a pas de relations avec le grand public du fait de son type d'activité, est le résultat d'une communication qualitativement bonne, mais réservée à des cibles spécifiques : publics locaux et relais d'opinion. Cette forme de communication, si elle doit être maintenue et même renforcée, ne peut plus suffire pour permettre à Cogema d'acquérir la notoriété qui doit être la sienne. Par ailleurs, il est temps que le grand public entende un autre discours que celui des antinucléaires ou d'une presse à l'affût d'événements spectaculaires. Ce discours négatif, délivré à un public qui se dit sous-informé, a contribué à renforcer les craintes et angoisses subjectives sur tout ce qui a trait au nucléaire. Cogema doit donner à ce public des éléments d'information pour l'aider à connaître l'entreprise. La publicité vise alors à dégager la personnalité de l'entreprise, à faire savoir ce qu'elle fabrique. Qu'est-ce qu'un positionnement d'entreprise ? Un positionnement définit la raison d'être d'une entreprise, ce qu'elle a d'unique, de singulier, de spécifique. Il précise sa place exacte dans un univers économique, social et concurrentiel. Selon la taille de la firme, il la situe aussi dans un environnement national et international. Il lui donne une identité distincte, qu'aucun concurrent ne doit pouvoir s'attribuer. En cela, il est compétitif. Il s'appuie sur le patrimoine des valeurs affirmées ou latentes cultivées par l'entreprise. En cela, il est fédérateur. Il exprime la manière dont cette entreprise veut être perçue par ses principaux publics. En cela, il est volontariste. Il inscrit l'institution qu'est l'entreprise dans la durée. En cela, il est un acte à long terme. Source: Hébert, L'entreprise et son image, Dunod COMMUNICATION EVENEMENTIELLE GRAND PUBLIC A côté de la publicité qui affirme la personnalité d'une entreprise, la communication événementielle la prouve en associant la marque à un événement sportif, artistique, social, culturel, humanitaire, ou autre; on ne se contente pas de dire, on fait. Parrainage ou mécénat ? La vulgarisation par la presse des termes sponsoring (parrainage) et mécénat débouche pour le grand public sur une distinction fondée sur le domaine d'activité couvert: le sport pour le premier, la culture pour le second. Derrière cette distinction du sponsoring sportif et du mécénat culturel se profile ainsi le vieux dualisme chrétien de l'âme et du corps, de la culture et du sport, des activités nobles et des activités serviles ; en fait, le postulat implicite d'une supériorité reconnue à la culture comparée au sport. L'enquête intitulée Les Français et le mécénat, réalisée par la Sofres pour le compte de la fondation Electricité de France, montre bien que cette perception dualiste n'est pas une spéculation intellectuelle mais une croyance populaire partagée par la majorité des Français. Pour 73 % des personnes interrogées, le mécénat d'entreprise et le sponsoring ont des contenus distincts ; pour 29 %, la ligne de partage est entre le mécénat culturel et le sponsoring sportif. La connaissance des termes mécénat et sponsoring exprime d'ailleurs le choc des générations, la querelle des Anciens et des Modernes, voire la lutte des classes. La langue française, qui, par définition, en tant que langue, n'est pas neutre, accepte et renforce ce dualisme. Dans le Larousse, le Petit Robert, et l'encyclopaedia Universalis, les définitions du mécène font exclusivement référence aux arts, aux lettres et à l'artiste. L'usage de l'horrible anglicisme sponsoring est indéfendable en raison de son ambiguïté. Il est donc proscrit par l'Académie française, qui recommande comme équivalent le terme "parrainage." Or cette opposition est tout à fait factice car le sport et l'art sont des manifestations et des créations de la culture humaine. Rien ne permet a priori de les opposer. Les sportifs et les artistes, en tant qu'êtres exceptionnels, ont leur place dans notre imaginaire collectif, comme le discobole antique a sa place dans "le musée imaginaire de la sculpture mondiale". En réalité, il n'y a aucun secteur d'activité, aucun champ d'application qui serait propre soit au sponsoring, soit au mécénat. Source: Revue française de gestion, mars-avril-mai 1991. En fait, il apparaît que les distinctions sont à rechercher ailleurs. Des définitions officielles L'arrêté du 6 janvier 1989 relatif à la terminologie économique et financière a fixé les définitions suivantes: - le parrainage est le soutien matériel apporté à une manifestation, à une personne, à un produit ou à une organisation en vue d'en retirer un bénéfice direct ; en engageant dans le Tour de France une équipe cycliste, le distributeur Système U fait du parrainage; - le mécénat est le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une oeuvre ou à une personne pour l'exercice d'activité présentant un intérêt général; en offrant des fiches sur les tableaux aux visiteurs du musée du Louvre, Kodak fait du mécénat. Si tous deux supposent un soutien matériel (au contraire du patronage qui est « un soutien moral explicite apporté à une personne, une organisation ou une manifestation »), l'un suppose un bénéfice direct, l'autre suppose l'absence de contrepartie. Cette différence vient de ce que les objectifs visés sont différents. Des modes d'actions différents Parrainage et mécénat se distinguent l'un de l'autre par leurs objectifs. Cette différence en induit d'autres quant au résultat, à l'exploitation ou au contrôle de la manifestation. PARRAINAGE Message commercial: MECENAT Message institutionnel développer les ventes en renforçant la notoriété, OBJECTIF crédibiliser le message publicitaire en faisant rejaillir les vertus de l'événement sur la marque grâce à leur association. démontrer la citoyenneté de l'entreprise, prouver sa parfaite insertion dans la communauté. Recherche d'impact, voire de S'effacer derrière l'événement rentabilité ; il y a obligation de résultat : être vu et cité. Démultiplier, prolonger les effets de l'action (avant, pendant, après) : rédactionnel presse, publicité, promotion des ventes. L'événement peut très bien n'exister que par (et pour) l'entreprise. RESULTAT Grande discrétion EXPLOITATION CONTROLE MANIFESTATION DE LA Participation forcément en soutien Le grand succès du parrainage s'explique par le fait que, alors que la société éclate en groupes de plus en plus hétérogènes, le sport (son domaine de prédilection) permet encore de rassembler un grand nombre de Français. Mettre en place une communication événementielle Une démarche de communication Le choix du type d'opération à mettre en place s'établit, comme pour toute action de communication, à partir d'une réflexion sur l'adéquation entre le média retenu (l'événement), le message qu'il véhicule, et l'image actuelle ou souhaitée, les cibles visées, l'implantation, le budget, etc. Les types d'actions Les types d'action sont multiples: du panneau dans un stade à la création d'une fondation, en passant par le soutien d'un sportif ou d'une équipe. La seule limite pratique est l'imagination. Toutefois, il faut avoir présent à l'esprit qu'il existe deux types de manifestations : Celles qu'on utilise (courses de Fl) Coût pas forcément élevé. Celles qu'on crée (Trophée Lancôme de golf) Le projet est adapté à la marque, qui ne subit pas les aléas des résultats ou la présence d'autres participants. Deux risques majeurs : la vampirisation , de la campagne par la manifestation (on parle de l'événement mais pas des parrains), la dépendance vis-à-vis de résultats aléatoires. Aspect juridique Alors que les dépenses de parrainage sont considérées comme des charges déductibles du résultat dès lors qu'elles sont exposées dans l'intérêt direct de l'exploitation, la loi du 23 juillet 1987 limite la déductibilité des dépenses de mécénat à 2 ou 3 pour mille du CA selon l'organisme récepteur, et autorise dans certaines limites l'amortissement des oeuvres d'art acquises. ========================= TEXTE : Les entreprises rechignent à s'engager dans le mécénat, selon une étude PARIS, 8 sept 98 (AFP) - 16h39 - Les entreprises en France ne sont guère généreuses quand il s'agit de donner gratuitement: en dépit des mesures fiscales de plus en plus incitatives, une minorité s'engage dans le mécénat et le don moyen piétine, selon une étude publiée mardi par la Fondation de France. Entre 1987 et 1993, la part des entreprises ayant donné au monde associatif ou aux bonnes oeuvres est passée de 35,6% à 39%. Dans le même temps, leur don moyen a augmenté de 8,5% pour s'établir à 83.539 francs, selon les statistiques de l'administration des impôts. Et pourtant, depuis juillet 1987, une loi a fortement revalorisé les déductions fiscales accordées aux entreprises mécènes. Grâce à un nouveau coup de pouce en 1996, les dons sont aujourd'hui déductibles du bénéfice imposable jusqu'à une limite de 3,25 pour mille de leur chiffre d'affaires. "Les chiffres de la direction générale des impôts montrent que la réaction des entreprises à la loi de 1987, pour positive qu'elle soit, laisse encore une très large marge de progression", indique l'étude, réalisée par Jacques Malet, rapporteur à la Cour des Comptes. Pour approfondir son étude, M. Malet a sondé par questionnaire quelque 2.000 entreprises. Résultat: en 1993, moins d'une entreprise sur deux (40%) avait déclaré des dons à l'administration fiscale et 60% de ces donatrices avaient versé une somme équivalant à moins de 0,30 pour mille de leur chiffre d'affaires, soit à peine le dixième du plafond maximum autorisé. Pour mieux cerner les gisements de dons potentiels, l'étude a dressé une radioscopie des entreprises donatrices en France. La palme de l'importance et de la fréquence des dons revient aux banques, organismes financiers et assurances, avec une somme moyenne allant de 600.000 F à 1 million de francs par an et par entreprise. Ce montant correspond toutefois à une très faible part du chiffre d'affaires (0,15 pour mille, soit le vingtième de ce que la loi autorise). A l'inverse, les entreprises des industries agricoles et alimentaires, pourtant aussi nombreuses à donner que les organismes financiers (60%), sont les plus chiches avec un don moyen de 20.000 F, soit seulement 0,04 pour mille de leur chiffre d'affaires. De manière générale, plus une entreprise est riche, moins elle est généreuse. C'est comme pour les dons des particuliers. Ainsi, la part des dons rapportée au chiffre d'affaires est trois fois plus importante pour les groupes d'un poids inférieur à 50 millions de francs que pour les grosses sociétés (au-delà de 900 MF de chiffre d'affaires). Qui bénéficie de ces "largesses"? La culture est le domaine favori des entreprises avec 2.650 actions en 1996 pour un montant évalué à 1,1 milliard de francs, suivi par le mécénat de solidarité (1.700 actions pour 720 MF) etla protection de l'environnement (200 actions pour 40 MF). En revanche, le soutien au sport et à l'action humanitaire était en "brutal recul" sur la période 1987-93. Les entreprises d'Alsace, de Lorraine et de Languedoc-Roussillon sont nettement plus généreuses que la moyenne tandis qu'en queue de peloton, on trouve la Bretagne, le Limousin, la Basse-Normandie et la Bourgogne. AUTRES MOYENS DE COMMUNICATION L'organisation de manifestations ciblées Les manifestations patronnées consistent par exemple en l'organisation de débats, de tables rondes, de voyages d'étude, etc. Une participation financière peut être demandée aux participants. Ce système permet à l'entreprise de se poser comme « le collaborateur » de la cible visée. La lettre d'information Conçue pour des professionnels d'un secteur, elle permet, elle aussi, de poser l'entreprise comme « le collaborateur » de sa clientèle. En aucun cas elle ne doit se présenter comme un catalogue des produits de l'entreprise ou comme une succession de publicités; son but est d'informer sur le secteur (actualités juridiques, évolution du marché...). Elle peut également s'adresser au grand public. Le journal de Carrefour compte 850 000 abonnés! Les journaux d'entreprise (House organs) Il en existe environ 800 en France: « Le journal de La Poste » (350.000 exemplaires), « Synchro » (Renault; 250.000 exemplaires), « Plus » (Mercedes), « En direct » (IBM)... Pratiquement toutes les grandes entreprises disposent maintenant d'au moins un journal d'entreprise. Ceux-ci s'adressent aux salariés, au réseau de vente, parfois aux actionnaires, dans le but de développer un esprit d'équipe et de les informer sur les objectifs et la vie de l'entreprise. Les relations presse L'entreprise établit un document sur elle-même et ses « hommes » (monographie d'entreprise), collectionne les articles écrits sur elle (press book) et se charge de diffuser l'information (dossiers de presse, conférences de presse ... ) la concernant, sans prétendre imposer leur diffusion aux médias. Elle obtient ainsi du rédactionnel. Dans les domaines de production de pointe (l'informatique, la chimie) à rythme d'innovation élevé, ainsi que dans le domaine économique, la clientèle s'informe beaucoup par le rédactionnel. L'entreprise peut également, et c'est de plus en plus courant, acheter de l'espace publicitaire dans un support et présenter l'information sous la forme d'un publi-reportage en copiant éventuellement le style du journal dans lequel il passe et en adaptant ainsi le message au support. C'est l'archétype de l'article de complaisance, mais on en dit plus (et autrement) que dans une annonce classique. Les conventions Présentation de nouveaux produits, d'une nouvelle stratégie, du projet d'entreprise, bilan d'une année de travail..., les raisons ne manquent pas pour réunir les partenaires (presse, force de vente, actionnaires, etc.) d'une entreprise. EXERCICES EXERCICE 1 - Liqueur du Moine Une importante société de fabrication de liqueur, fort connue sur le marché français, La société du Moine, souhaite associer son nom à un sport qui lui permette de mettre en valeur son image de grande marque, tout en préservant son identification à la grande tradition des produits de la gastronomie française. Ce sport doit satisfaire à plusieurs exigences: - satisfaire l'équation tradition/modernisme; - permettre de participer à des événements sportifs importants; - ne pas être soutenu par d'autres marques. Quel sport et quelles actions proposeriez-vous. Justifiez votre choix. EXERCICE 2 - Chersavon La société Chersavon, implantée depuis longtemps sur le marché français avec un produit du type « savon de Marseille », souhaite rajeunir sa marque, donner au produit un caractère d'actualité se rattachant au courant socioculturel du « retour à la nature », développer autour du produit un courant d'intérêt et de sympathie. Elle souhaite donc créer un événement qui, par sa nouveauté et son intérêt, provoquerait de très nombreuses retombées de presse et désire que cet événement soit un véritable « service ». Elle a choisi pour cible les enfants, les journalistes étant très sensibles aux actions dirigées vers ce public. Quel type d'événement vous semble correspondre aux objectifs et à la cible choisie ? EXERCICE 3 - De Camino à Camino-Colombani Jusqu'à il y a cinq ans, la société de transport Camino jouissait en France d'une réputation de sérieux, de qualité dans les prestations offertes, et de grande ponctualité. Désireuse de s'étendre sur les marchés étrangers, et pensant qu'elle ne pourrait y arriver sans l'appui d'un réseau déjà bien implanté, elle est, à cette date, entrée dans le giron du groupe Colombani, surtout connu pour son activité de location de véhicules, modifiant du même coup son nom en Camino-Colombani mais conservant une totale autonomie de gestion. Hélas pour elle, la mauvaise image de la branche française du Groupe Colombani l'a rapidement privée d'une forte part de sa clientèle habituelle, au point que son activité en France est devenue déficitaire. Elle souhaite reconquérir les marchés perdus et vous consulte, car elle pense que des actions de communication institutionnelle pourraient l'aider à résoudre son problème. Que lui conseillez-vous ?