notamment celle d'IBM, qui «veille toujours à diffuser l'information à l'intérieur avant de la faire connaître à
l'extérieur».
Autre exemple de bombe retardement : la campagne "C'est possible", imaginée par Daniel Robert pour la SNCF. Toujours d'après
Christian Lemoine, « trois semaines après le lancement du fameux slogan, les salariés ont entamé un mouvement de grève de sept
semaines. La campagne a clairement servi de déclencheur sur un terrain déjà miné. Les tracts des grévistes se sont appuyés sur ce
slogan ».
- "Lorsque vous développez une communication idyllique dans un cadre conflictuel, des heurts se produisent inévitablement." Le
consultant qui s'exprime tient à l'anonymat. Il connaît un certain nombre d'entreprises dans lesquelles le hiatus entre la politique de
communication et la politique sociale renforce « un sentiment d'écoeurement» des salariés. - Je pense à une filiale française de
l'américain General Electrics dont la communication - par ailleurs pertinente - est en complète contradiction avec une politique
sociale désastreuse. Que font les salariés ? Ils démissionnent. »
Résumons-nous : pour des raisons diverses (pas de sensibilisation préalable - EDF ambitions démesurées - Crédit Lyonnais - concept
à double tranchant - SNCF), une campagne corporate mal maîtrisée déclenche un malaise social, ou du moins l'aggrave s'il existe
déjà.
Source: Médias, n° 317.
LES RELATIONS PUBLIQUES
Nées aux États-Unis avec la déclaration d'Ivy Lee (« pas de secret, pas de confusion avec la publicité, nécessité de
fournir des informations authentiques, prise en compte de l'intérêt du public »), les relations publiques ont certainement
été la première forme de réaction aux inquiétudes et aux demandes d'information de l'environnement.
Elles consistent, d'après l'Association française des relations publiques, à « mettre en oeuvre une politique de
communication et d'information au service des groupes (entreprises, administrations, organisations, collectivités) à
l'intention des différents publics internes et externes. Constituant au plus haut niveau une fonction permanente et
nécessaire, elles contribuent à établir et à maintenir avec les divers publics les meilleures relations possibles,
indispensables au développement économique et social de ces groupes ».
Relations publiques ou publicité ?
En matière de communication, l'entreprise est déjà conseillée par son agence de publicité. En quoi l'approche des
relations publiques est-elle différente ?
La question est d'autant plus pertinente que, d'après le Syndicat national des conseils en relations publiques (SNCRP),
les prestations qu'est susceptible de fournir une agence de relations publiques sont également de celles que fournit une
agence de publicité : étude d'image, recherche des stratégies de communication et élaboration de programmes, rédac-
tion, édition et diffusion de lettres, bulletins, journaux d'entreprise, création d'événements, expositions, stands,
démonstrations, rédaction et diffusion d'informations, conseil en création audiovisuelle, etc.
Informer et non séduire
En fait, comme le note P.A. Boiry (Les relations publiques, Éd. Eyrolles, 1989), « les relations publiques peuvent être
amenées pour formuler et transmettre leurs messages à utiliser les mêmes outils, les mêmes supports, les mêmes
médias, voire des techniques identiques [à celles de la publicité]. Mais la substance, le contenu intentionnel et l'objet de
leurs messages sont différents et c'est bien ce qui les distingue [...] Les relations publiques cherchent à créer un dialogue
confiant, à aboutir à la connaissance réelle, à la compréhension mutuelle, à l'enrichissement de l'individu, à la vie
harmonieuse du groupe et de la société ».
PUBLICITE = Séduire
RELATIONS PUBLIQUES = Instaurer les confiance
Ainsi donc, alors que la publicité veut séduire, les relations publiques tendent à instaurer des relations de confiance.
C'est ce que confirme l'article 3 du code de déontologie du SNCRP : « Le professionnel des relations publiques doit
relater exclusivement des faits exacts et n'apporter que des commentaires loyaux et honnêtes. »
Véracité, désintéressement ?
On peut toutefois s'interroger sur l'attitude à adopter face aux informations diffusées par les relations publiques, car:
- informer est certainement un moyen d'établir de bonnes relations, mais ce n'est pas le seul; les cadeaux, les pots
de vin, etc., existent aussi;
- l'entreprise, comme tout groupe de pression (lobby; les groupes de pression contactent parlementaires,
ministres, etc., pour que le cadre administratif ou législatif soit favorable au groupe qu'il défend), est par nature non
objective : elle présente « sa »vérité.