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TRAITEMENT CHIRURGICAL
DE L‘OBÉSITÉ ET DU DIABÈTE
PRÉFACE
Les informations données dans la présente brochure s’adressent
à des personnes obèses et/ou diabétiques qui souhaitent une
thérapie efficace et durable. Elles expliquent les différents degrés
de l’obésité, les maladies secondaires liées à elle et son traitement
chirurgical. Les différentes techniques d’intervention chirurgicale
sont décrites en détail avec leurs avantages et leurs inconvénients
ainsi que les risques potentiels. Cette documentation contient donc
toutes les informations importantes que votre chirurgien en bariatrie vous donnera personnellement lors de la consultation. Elle a
pour but de compléter cette consultation, mais elle ne la remplace
pas.
Les informations données ci-dessous reprennent les « Directives
pour le traitement chirurgical de l’obésité » émises par la SwissSociety for the Study of Morbid Obesity and Metabolic Disorders
(SMOB) en date du 25 septembre 2013. La version originale est disponible sur le site www.smob.ch. Cette version contient cependant
de nombreux termes techniques, ce qui en rend la lecture malaisée
pour les personnes ne disposant pas de connaissances médicles
particulières. C’est pourquoi le texte a été adapté, raccourci ou
complété au besoin pour permettre une meilleure compréhension.
On a notamment remplacé certains termes médicaux peu compréhensibles par des mots du langage courant.
Pour plus de simplicité, nous n’employons généralement que la
forme masculine, mais il va de soi que les informations données se
rapportent toujours aux deux sexes.
TABLE DE MATIÈRES
3. Définitions & directi-
1. Origine et causes
ves de la SMOB
de l‘obésité
pages
4
1
5. Que ne peut pas être
opéré
7
5
2. Maladies secondaires
liées à l‘obésité
secondaires
24
10
9
4. Conditions pour une
opération bariatrique
9. Annexe
7. Risques et effets
29
17
6. Opérations
8. Prise en charge des
patients
1. ORIGINE ET CAUSES DE L‘OBÉSITÉ
L’obésité (adiposité, excès de poids, embonpoint, corpulence) est une
maladie chronique dont l’origine peut être attribuée à différents facteurs. En règle générale, la prédisposition est localisée sur plusieurs
gènes. Ceci a permis à l’humanité de survivre et de se multiplier malgré
les nombreuses famines qui l’ont frappée tout au long de ces dernières
dizaines de milliers d’années. Approximativement à partir des années
1960, et probablement pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les influences de l’environnement favorisant l’obésité se sont
fondamentalement et globalement modifiées et ont créé les conditions
pour la propagation à l’échelle mondiale (pandémie) de l’obésité, qui a
ainsi pu se développer en une véritable maladie.
Selon l’Enquête suisse sur la santé 2012, 30,8% de la population sont en
surpoids, et 10,3%, obèses. Tendance à la hausse.
1
ORIGINE & CAUSES
Par obésité, on entend une augmentation excessive du tissu graisseux.
La distribution de la graisse (typiquement «masculine» ou «féminine»)
ainsi que son impact sur le métabolisme sont régis par la génétique (le
patrimoine génétique) et par l’épigénétique (les influences extérieures
qui modulent l’expression des facteurs héréditaires). Ceci détermine
l’évolution et la sévérité des maladies secondaires liées à l’obésité dont
certaines peuvent être mortelles. L’obésité n’est donc pas une maladie
constante et uniforme, mais l’expression, fortement modulée par ethnicité (blancs, noirs, latinos, asiatiques, etc.), d’un grand nombre de formes
à base héréditaire. Les facteurs extérieurs favorisant l’obésité, tels le
manque d’activité physique, la surabondance de nourriture et d’aut-
res influences de l’environnement sont plus facilement comparables à
travers le monde. Si, en l’état actuel des connaissances, l’obésité, maladie chronique d’origine génétique, ne peut pas être guérie, elle peut du
moins être traitée. Les efforts des organisations de santé, autant publiques que privées, portent sur une prévention précoce du surpoids et de
l’obésité. L’économie nationale déploie de grands moyens, à plusieurs
niveaux de la société, afin de modifier les facteurs extérieurs agissant
sur l’obésité. Nos efforts pour un traitement chirurgical des personnes
déjà atteintes d’obésité ne sont pas en contradiction avec cette prévention et ils ne la remplacent pas.
MANQUE D‘ACTIVITÉ
PHYSIQUE
BOISSONS SUCRÉES
GRIGNOTAGE
ALCOOL
2
DÉVELOPPEMENT DU TRAITEMENT
Aucun des traitements conservateurs connus à ce jour ne permet de
réduire de manière significative et durable la masse graisseuse d’une
majorité des personnes concernées. Chaque arrêt de thérapie, qu’il
soit précoce ou tardif, débouche inéluctablement sur une réapparition excessive de tissu graisseux (effet rebound ou yo-yo). Il en résulte
une sorte de « cicatrice métabolique », qui compromet de futurs essais
de réduction du poids. Chez la plupart des personnes concernées, les
épisodes antérieurs de réduction du poids par des traitements conservateurs constituent un facteur extérieur supplémentaire favorisant
l’obésité.
Les premières opérations visant à traiter l’obésité par un changement
chirurgical de l’anatomie et du fonctionnement du système gastro-intestinal eurent lieu au milieu du vingtième siècle. Ces opérations, pratiquées à paroi abdominale ouverte et entraînant des conséquences
importantes sur le métabolisme, occasionnèrent cependant une valeur
maladie et un taux de mortalité élevés.
C’est seulement avec l’apparition, au début de la dernière décennie du
vingtième siècle, de la chirurgie laparoscopique (ou cœlioscopie), peu
traumatisante, que la chirurgie bariatrique devint le traitement le plus efficace, adéquat et économique de l’obésité ainsi que des deux maladies
les plus importantes liées à elle, le diabète de type II et l’hyperlipidémie
(taux élevé de graisse dans le sang).
La chirurgie bariatrique-métabolique est actuellement la thérapie aux
effets les plus durables de la bariatrie (traitement médical du surpoids).
Le traitement complet de la chirurgie bariatrique ne comprend pas
seulement les techniques de la chirurgie abdominale et de la chirurgie
hormonale, mais aussi les interventions subséquentes de la chirurgie
reconstructive. Le succès reste toutefois tributaire de la thérapie nutritionnelle, kinésiologique, psychologique et sociologique ainsi que de la
prise en charge à longue échéance. On n’atteindra jamais de résultats
parfaits uniquement par des procédures chirurgicales.
La bariatrie est une branche médicale multidisciplinaire qui a pour
objectifs le diagnostic et la thérapie individualisée d’une maladie chronique, l’obésité.
3
2. MALADIES SECONDAIRES LIÉES À L‘OBÉSITÉ
L’obésité, maladie de base, est
souvent la cause de maladies
secondaires. Sans traitement, le
fardeau de ces maladies détruit le corps, l’esprit et l’âme. La
manière et les moyens déployés
pour le traitement de l’obésité soulèvent cependant bon
nombre de questions éthiques
(p.ex. celle de la solidarité des
personnes non concernées),
auxquelles les malades eux-mêmes, les acteurs intéressés et
enfin la société toute entière
doivent trouver des réponses.
Métabolisme
Cœur et poumons
Estomac et intestins
Résistance à l’insuline
Hypertension artérielle
Stéatose hépatique
Diabète de type II
Maladie du muscle cardiaque
Hépatite
Taux élevé de lipides sanguins
Infarctus du myocarde par
artériosclérose
Calculs biliaires
Augmentation des paramètres inflammatoires
Manque d’oxygène (hypoxie) la nuit
Hernie du diaphragme
Goutte
Arrêts respiratoires (apnées) du sommeil
Remontées acides fréquentes
Carence en vitamine D
Asthme
Inflammation de l’œsophage
Obstétrique / gynécologie
Tumeurs
Peau
Troubles du cycle menstruel
Cancer du sein
Taches brunâtres de la peau
(Fém.) Pilosité masculine
Cancer de l’utérus
Irritations cutanées (« loup »)
Stérilité
Cancer de la prostate
Abcès dans les plis de l’aine
Accouchements prématurés / fausses couches
Cancer du côlon
Nerfs
Bébés géants
Cancer des voies biliaires
Migraine
Troubles des contractions
Cancer des ganglions lymphatiques
Nerfs coincés
Intoxication due à la grossesse
Accident vasculaire cérébral
Muscles et os
Psychisme et environnement social
Urologie / andrologie
Résorption de la tête du fémur
Trouble d’anxiété sociale
(Fém.) Incontinence urinaire
Troubles de la croissance (hanche)
Douleurs fantômes
(Masc.) Organes génitaux réduits
Usure des articulations
Dépression / manie
Troubles de la circulation
Compression de la moelle épinière
Phobies et paniques
Varices
Inflammation des insertions tendineuses
Toxicomanie
Éléphantiasis des jambes
Chirurgical
Fréquence accrue d’infections
4
3 . DÉFINITIONS & DIRECTIVES DE LA SMOB
Depuis sa fondation, la SMOB a collaboré avec l’Office fédéral
de la santé afin de définir les critères du traitement chirurgical de l’obésité. Elle a ainsi apporté la preuve de l’efficacité, de
l’adéquation et de l’économicité du traitement chirurgical de
l’obésité. Depuis 2011, ces prestations sont prises en charge par
l’assurance de base à partir d’un IMC de 35 kg/m2. Les directives
de la SMOB sont périodiquement remises à jour, conformément
à l’état des connaissances scientifiques.
i
En 1996, des professionnels du
traitement de l’obésité ont fondé une
association qui, depuis 2010, signe
sous le nom de « Swiss Society for the
Study of Morbid Obesity and Metabolic
Disorders » (SMOB). La SMOB édicte
des règlements pour le traitement
chirurgical de l’obésité et en contrôle
le respect (hôpitaux, chirurgiens).
Parallèlement à ces directives médicales, le comité directeur de
la SMOB a aussi élaboré des directives administratives. Celles-ci
définissent les exigences personnelles et infrastructurelles pour
la réalisation d’interventions bariatriques. Le personnel et l’hôpi-
tal sont ainsi soumis à un contrôle de la qualité. Les définitions
suivantes, élaborées par la SMOB et approuvées en 2005 par
la Commission fédérale des prestations, ont clarifié la situation
pour les caisses-maladie et les tribunaux des assurances.
Directives médicales pour le traitement chirurgical de l’obésité – © SMOB, 2013 / www.smob.ch
5
DÉFINITIONS
TOUR DE TAILLE
INDICE DE MASSE CORPORELLE (IMC)
Pour calculer l’indice de masse corporelle (IMC) d’une personne,
son poids (kg) est divisé par le carré de sa taille (mètres).
Risque accru d’un syndrome métabolique (hypertension artérielle,
diabète, hyperlipidémie) :
Femmes > 88 cm
Hommes > 102 cm
IMC = poids (kg) / taille (m) x taille (m)
Surpoids
Obésité degré I (modérée)
Obésité degré II (sévère)
Obésité degré III (morbide)
=
=
=
=
IMC 25,0 - 29,9 kg/m2
IMC 30,0 - 34,9 kg/m2
IMC 35,0 - 39,9 kg/m2
IMC 40,0 kg/m2 ou plus
Ex. : Personne avec un poids de 103 kg et une taille de 1,60m
IMC = 103/(1,6 x 1,6) = 103/2,56 = 40,23 kg/m2
THÉRAPIE CONSERVATRICE APPROPRIÉE
1.
2.
3.
4.
5.
6.
DEUX ANS DE TRAITEMENT
Un traitement amaigrissant de deux ans est considéré comme
accompli si l’addition de toutes les périodes de traitement s’élève
au minimum à 24 mois. Le traitement de deux ans peut donc
être composé de plusieurs thérapies conservatrices appropriées,
entre lesquelles il peut y avoir des interruptions. La durée d’un
traitement ne doit cependant pas être inférieure à un mois.
Conseils nutritionnels par un(e) diététicien(ne) diplômé(e) HES
ou un médecin formé en médecine nutritionnelle et / ou
traitements comportementaux, y compris psychothérapie et /
ou
programmes hypocaloriques (régimes diététiques) et / ou
programmes thérapeutiques sportifs, y compris physiothérapie
et / ou
thérapies médicamenteuses.
Une thérapie appropriée est aussi possible sans avoir recours
à des prestations / produits pris en charge par les caissesmaladie et sans le soutien du médecin de famille ou d’un
autre spécialiste (p.ex. patients assumant eux-mêmes les
frais).
SANS EFFET
Un traitement amaigrissant d’une durée additive minimale de
deux ans est considéré comme n’ayant pas eu d’effet si pendant
ce temps ou par la suite l’IMC ne descend pas ou ne reste pas endessous de 35 kg/m2.
6
RESTRICTION
4 . CONDITIONS POUE UNE OPÉRATION BARIATRIQUE
En 2011, l’Office fédéral des assurances
sociales (OFAS) a reconnu que le traitement chirurgical de l’obésité constitue une
prestation obligatoire couverte par l’assurance de base si les conditions suivantes sont remplies :
Extraits de l’Ordonnance sur les prestations de l’assurance des soins de l’OFAS :
Mesures
Traitement
chirurgical
de l’obésité
Obligatoirement
à charge de
l'assurance
Oui
Conditions
Le patient présente un indice de masse corporelle (IMC)
supérieur à 35. Un traitement amaigrissant approprié de
deux ans est resté sans effet.
Pose de l’indication, réalisation, assurance de la qualité
et contrôle de suivi comme prévu dans les directives
médicales pour le traitement chirurgical de l’obésité de
la « Swiss Society for the Study of Morbid Obesity and
Metabolic Disorders » (SMOB) en date du 25 septembre
2013.
Réalisation dans des centres qui, de par leur organisation
et leur personnel, sont en mesure de respecter, dans le
cadre du traitement chirurgical de l’obésité, les directives
médi¬cales de la SMOB en date du 25 septembre 2013.
Les centres reconnus par la SMOB dans ses directives
admi¬nistratives du 25 septembre 2013 sont réputés
satisfaire à cette condition.
Si l’intervention doit se dérouler dans un centre non
reconnu par la SMOB, le médecin-conseil devra donner
son accord préalable.
7
Décisions
valable à
partir de
1.1.2000/
1.1.2004/
1.1.2005/
1.1.2007/
1.7.2009/
1.1.2011/
1.1.2014
CONDITIONS
ENFANTS ET ADOLESCENTS DE MOINS DE 18 ANS
ADULTES
•
•
•
•
•
Indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 35 kg/m2.
Un traitement amaigrissant approprié de deux ans est resté
sans effet. Pour les patients avec un IMC supérieur à 50 kg/
m2, une durée d’une année est suffisante.
Consentement par écrit à l’obligation à un suivi postopératoire
d’au moins cinq ans auprès du réseau bariatrique d’un centre
reconnu.
•
•
EXIGENCES RELATIVES À L‘HÔPITAL
•
•
Réalisation de l’opération dans un centre bariatrique accrédité par la SMOB, qui dispose d’une équipe multidisciplinaire
avec l’expérience nécessaire (chirurgien en bariatrie, médecin
spé¬cialiste en médecine interne / endocrinologie, psychiatre / psy-chosomaticien, diététicien(ne), physiothérapeute
/ kinésithéra¬peute), qui utilise une procédure d’évaluation
standardisée et qui, dans la prise en charge des patients,
applique les règles de l’assurance de la qualité en chirurgie
(AQC).
La thérapie chirurgicale ne doit pas être considérée comme
traitement de première ligne.
•
•
•
•
Les directives concernant les prérequis pour le traitement des
enfants et des adolescents de moins de 18 ans sont en préparation en collaboration avec la Société suisse de pédiatrie.
L’indication opératoire chez les enfants et les adolescents de
moins de 18 ans ne peut être posée qu’après discussion avec
un pédiatre d’un centre de compétence pédiatrique expérimenté dans le traitement de l’obésité.
L’indice de masse corporelle (IMC) correspond à 99,5 percentiles (IMC de 40 kg/m2).
Un traitement amaigrissant de 6 à 12 mois dans un centre spécialisé est resté sans effet.
Au moins une comorbidité
Croissance du squelette avancée
Maturité mentale
Consentement du patient à une évaluation médicale / psychosociale ainsi qu’à un suivi postopératoire
PERSONNES ÂGÉS
Chez les patients âgés de 65 ans ou plus, les risques opératoires
doivent être balancés avec l’espérance de vie attendue en raison
des comorbidités. L’opération doit se dérouler dans un centre de
référence bariatrique.
8
5 . QUI NE PEUT PAS ÊTRE OPÉRÉ ?
CRITÈRES PHYSIQUES
CRITÈRES PSYCHIQUES
Exclusion absolue :
•
•
•
•
•
Manque d’une thérapie amaigrissante appropriée de deux
ans (resp. d’un an si l’IMC est supérieur à 50 kg/m2)
Grossesse actuelle
Insuffisance rénale aiguë (créatinine 300 mmol/l, DFG < 30
ml/min) sans traitement de substitution rénale
Cirrhose Child B / C
Antécédent d’embolie pulmonaire et/ou de thrombose
vei¬neuse profonde datant de moins de six mois
•
•
•
Exclusion après consultation préalable d’un médecin
spécialiste :
•
•
•
•
9
Maladie coronaire instable (angine de poitrine ; antécédent
d’infarctus datant de moins de six mois)
Maladie de Crohn
Patients atteints de cancer (non contrôlé ou en rémission
depuis moins de deux ans après le diagnostic / la thérapie)
Souffrance psychique grave, non imputable au surpoids et
nécessitant un traitement, qui, au cours des deux dernières années, a causé des décompensations récidivantes (en
tenant compte de l’expertise écrite du psychiatre traitant)
Abus persistant et chronique de substances psychoactives
(en particulier d’alcool, de cannabis, d’opiacés), resp. manque d’une preuve avérée d’une abstinence d’au moins six
mois et d’un accompagnement qualifié
Manquements à la compliance (rendez-vous manqués,
incapacité à coopérer, manque de discernement, concepts
de la maladie objectivement ni vérifiables ni compréhensibles)
Manque de compréhension, confirmé par le médecin spécialiste, des conditions et des obligations des thérapies
postopératoires (suivi postopératoire, substitution)
6 . OPÉRATIONS
ANATOMIE ET FONCTIONNEMENT
DU SYSTÈME GASTRO-INTESTINAL
La nourriture est transportée par l’œsophage (1) dans l’estomac (2), où
elle est liquéfiée. Le bol alimentaire (ou chyme) passe ensuite dans le
duodénum (3). Là s’y ajoutent la bile stockée dans la vésicule biliaire (4)
et les sucs digestifs produits par le pancréas (5), nécessaires à la digestion complète. Celle-ci a lieu dans l’intestin grêle (6), qui est long d’environ 5 mètres. La bile et les sucs digestifs sont ensuite récupérés par le
corps dans le côlon (7) et recyclés. Les fibres alimentaires non assimilables sont éliminées par les selles.
Les opérations décrites ci-après sont toutes pratiquées sous anesthésie
générale et en principe par laparoscopie (ou cœlioscopie). L’accès à la
cavité abdominale se fait à l’aide de trocarts (petits tubes en plastique),
par lesquels sont introduits, puis retirés les instruments nécessaires à
l’opération.
Pendant ces opérations, il est toujours possible de changer de technique
(« conversion ») et d’ouvrir la paroi abdominale, si la sécurité du patient
l’exige (p.ex. en cas de forte hémorragie ou si des adhérences importantes dans la cavité abdominale empêchent une bonne visibilité). Une telle
conversion n’est pas considérée comme une complication.
10
RESTRICTION
L‘ANNEAU GASTRIQUE
L’anneau gastrique est posé autour de la partie supérieure de l’estomac,
près de la jonction avec l’œsophage. Plus cet anneau est gonflé, plus il
réduit le passage pour la nourriture. Le gonflement de l’anneau est réglé
par la quantité de sérum physiologique qui y est injectée depuis un réservoir placé sous la peau.
La perte de poids n’atteint que rarement 50% du surpoids. Si la pose d’un
anneau gastrique ne produit pas l’effet souhaité, celui-ci peut être converti en un by-pass gastrique, une gastrectomie longitudinale ou une dé–
rivation bilio-pancréatique.
La pose d’un anneau gastrique est l’intervention bariatrique la plus
simple et avec 0,1%, le taux de mortalité y est le plus faible. Malgré une
technique opératoire relativement simple, l’anneau gastrique entraîne
parfois des complications sévères, surtout à long terme.
11
RESTRICITON
LA GASTRECTOMIE LONGITUDINALE
« RÉDUCTION DE L’ESTOMAC »
Lors d’une gastrectomie longitudinale (ou sleeve gastrectomy), une grande partie de l’estomac est réséquée. Il n’en reste qu’un tuyau étroit dont
la capacité ne dépasse pas 100 à 150 ml. Puisqu’il y a ablation, c’est la
seule intervention bariatrique qui soit irréversible. L’effet de cette opération est double, car en réduisant la capacité de l’estomac, on diminue en
même temps le nombre des cellules gastriques produisant de la ghré–
line, une hormone qui stimule l’appétit.
En moyenne, la perte de poids est d’environ 60% du surpoids. Si la
gastrectomie longitudinale n’aboutit pas à l’effet escompté, elle peut être
convertie en un by-pass gastrique ou en une dérivation bilio-pancréatique.
La gastrectomie longitudinale nécessite une technique opératoire lé–
gèrement plus délicate que la pose d’un anneau gastrique. Le taux de
mortalité est d’environ 0,3%. Les résultats à long terme font encore défaut.
12
RESTRICTION ET LÉGÈRE MALABSORPTION INTESTINALE
LE BY-PASS GASTRIQUE
PROXIMAL DE ROUX-EN-Y
Le by-pass gastrique proximal est de loin l’intervention bariatrique la
plus pratiquée au monde. Elle consiste à séparer du reste de l’estomac
une petite poche de la taille d’une boîte d’allumettes, tout en haut de
l’estomac. L’intestin grêle est sectionné. Une boucle longue de 150 cm
est remontée pour être raccordée à la petite poche de l’estomac à l’aide
d’agrafes et en majeure partie par suture. Une deuxième suture rattache le reste de l’estomac, exclu du transit intestinal, le duodénum et les
premiers 75 à 100 cm de l’intestin grêle à la boucle raccordée à la petite
poche de sorte que les sucs digestifs se déversent à cet endroit dans le
bol alimentaire.
Le by-pass gastrique accélère le transit intestinal. Par conséquent, le
sentiment de satiété se manifeste plus vite, l’ingestion d’aliments hypercaloriques est restreinte, les perceptions gustatives s’affinent et le choix
d’une nourriture saine et pauvre en calories est favorisé.
Lors d’un by-pass gastrique, les risques anesthésiques et chirurgicaux
sont plus élevés que lors de la pose d’un anneau gastrique, mais moins
grands que lors d’interventions plus complexes comme la dérivation bilio-pancréatique ou le by-pass gastrique distal. Le taux de mortalité varie
entre 0,2 et 0,5%.
Comparé à l’anneau gastrique, le by-pass gastrique proximal entraîne davantage de complications précoces, mais avec 8%, le taux des réopérations est nettement plus faible.
13
MALABSORPTION INTESTINALE
LE BY-PASS GASTRIQUE
DISTAL DE ROUX-EN-Y
Cette opération est typiquement une intervention de révision sur des
patients dont la perte de poids suite à un by-pass gastrique proximal a
été insuffisante. Elle ne peut être envisagée que quand toutes les autres
mesures (conseils nutritionnels, psychothérapie et sports) ont échoué.
Par cette opération, la longueur de l’intestin grêle, qui entre en contact
avec la nourriture, est réduite de moitié. Une partie des aliments est alors
éliminée sans être digérée.
Le by-pass gastrique distal ne peut être réalisé que si la restriction du
passage alimentaire est minimale, c’est-à-dire si le patient peut encore
prendre des portions de nourriture relativement grandes. Par l’ajout d’une
malabsorption intestinale, l’effet du by-pass gastrique proximal est renforcé de sorte que les patients perdent jusqu’à 74% de leur surpoids.
Le by-pass gastrique distal est une intervention complexe. Le taux de
mortalité s’élève à 1% et, comparé au by-pass gastrique proximal, le
nombre des complications est double.
14
MALABSORPTION INTESTINALE
DÉRIVATION
BILIO-PANCRÉATIQUE
La dérivation bilio-pancréatique est l’intervention bariatrique la plus efficace
et en même temps la plus dangereuse, car elle transforme l’obésité en une
autre maladie, également chronique, le syndrome du grêle court. Le patient
opéré peut prendre presque autant de nourriture qu’auparavant, mais son
corps n’en absorbe que 40% environ. Le reste est éliminé par les selles sans
être digéré. Surtout les protéines et les graisses ne sont plus digérées entièrement ainsi que certaines vitamines et oligo- éléments, notamment s’ils
sont liposolubles. Afin de palier aux carences nutritionnelles qui en résultent,
une supplémentation à vie est de rigueur. Le patient doit donc prendre tous
les jours une préparation multivitami–née, 3 comprimés de calcium et de
vitamine D, 1 gélule de vitamine A et 1 gélule de vitamine E. Des injections
périodiques de vitamines B12 et D sont également indispensables. Les analyses de laboratoire indiqueront par ailleurs si une substitution en fer, en zinc
et en magnésium est nécessaire. Sans cette supplémentation, des carences
nutritionnelles sont inévitables. Enfin, l’absorption des médicaments peut être
perturbée ou diminuée et il faudra alors revoir les dosages en conséquence.
Seule une partie de cette supplémentation est prise en charge par les caisses-maladie : les comprimés de calcium et de vitamine D, éventuellement
aussi la vitamine B12 ainsi que le fer, le zinc et le magnésium. Les produits
plus chers tels les autres vitamines et la nourriture riche en protéines sont à
charge du patient.
En revanche, ces patients sont récompensés par une perte moyenne de plus
de 70% de leur surpoids, et par la suite, leur poids restera stable pendant des
décennies.
15
MALABSORPTION INTESTINALE
DÉRIVATION BILIO-PANCRÉATIQUE
AVEC SWITCH DUODÉNAL
Les opérations engendrant une malabsorption intestinale sont peu
répandues en raison de leur complexité, des complications relativement
fréquentes et d’un taux de mortalité qui s’élève à 1,1%. Elles nécessitent
la coopération sans faille du patient, qui doit respecter la supplémentation alimentaire et se soumettre à un suivi postopératoire régulier durant
toute sa vie, y compris des analyses de laboratoire.
Parmi les effets secondaires, il faut mentionner les ballonnements et les
selles fréquentes, collantes, extrêmement malodorantes. Parfois, une
haleine et une odeur corporelle très spéciales et désagréables se manifestent, susceptibles de compromettre des relations. Sans supplémentation alimentaire, des carences en protéines apparaissent, entraînant perte
de masse musculaire, anémie, perte osseuse avec fractures fréquentes,
calculs rénaux, carences en vitamines et oligo-éléments avec fatigue,
manque d’énergie, chute de cheveux. Cette énumération est limitée aux
symptômes les plus importants et les plus fréquents.
La dérivation bilio-pancréatique avec switch duodénal combine les com–
plications d’une gastrectomie longitudinale avec celles d’un by-pass ga–
strique. En revanche, le risque de reprendre du poids est ici le plus faible
parmi toutes les interventions bariatriques. Une telle reprise de poids est
toujours liée à la consommation excessive d’hydrates de carbone contenus dans des aliments qui peuvent être digérés facilement comme le
sucre, le pain, les pâtes etc.
16
7 . RISQUES ET EFFETS SECONDAIRES
RISQUES COMMUNS À TOUTES LES
OPÉRATIONS BARIATRIQUES
Les risques inhérents aux interventions bariatriques dépendent de l’état
de santé des patients, mais dans l’ensemble, ils sont faibles. Le taux
des complications est de 5%, et celui des complications sévères, de 1%.
L’énumération des complications et des effets secondaires ci-dessous,
très détaillée, suit le mode de présentation des notices d’emballage des
médicaments.
•
17
Certains effets secondaires sont communs à toutes les interventions
bariatriques: une réaction allergique violente aux anesthésiques ou
au latex; escarres dues à la pression sur la peau, le tissu et les nerfs;
en cas de sonde urinaire: blessure de l’urètre avec risque d’une
obstruction subséquente, nécessitant une correction chirurgicale;
blessure de la rate, nécessitant éventuellement son ablation; forte
hémorragie, nécessitant éventuellement une transfusion sanguine ou une nouvelle opération pour arrêter les saignements; autres
causes d’hémorragies: blessure de la rate et/ou du foie ou saignements au niveau des incisions pratiquées pour l’introduction des
trocarts; infection (traitement médicamenteux et/ou drainage du pus
ou de l’abcès dans l’abdomen); peut aussi se manifester sous forme
d’une pneumonie ou d’une infection urinaire (cystite); caillots de sang
dans les veines (thrombose), susceptibles d’obstruer des vaisseaux
pulmonaires (embolie) – c’est la cause principale de mortalité suite à des opérations bariatriques. Cette énumération est limitée aux
complications précoces les plus fréquentes liées aux interventions
bariatriques ou à d’autres opérations importantes de l’abdomen.
•
La mortalité suite aux interventions bariatriques s’élève à 0,3% en
moyenne. La cause principale en est l’embolie pulmonaire, qui affecte entre 0 et 3,3% des patients (taux relevés par différentes études
faites à ce sujet). La prévention comprend l’arrêt de fumer si possible deux mois avant l’intervention, l’arrêt de la prise de la pilule
contraceptive un mois avant l’opération, une mobilisation rapide du
patient à partir de deux heures après l’intervention, parfois des bas
de compression dynamiques pendant l’anesthésie et pendant les
premières heures en salle de surveillance / Intermediate Care (IMC),
une prophylaxie médicamenteuse avec injections durant le séjour à
l’hôpital et jusqu’à trois semaines après.
•
Avec moins de 1% des cas, les infections superficielles des orifices
de trocart sont assez rares, en comparaison avec les 10 à 15% d’infections causées par les longues incisions abdominales de la chirurgie ouverte. Au niveau des orifices se développe une inflammation
locale avec rougeur, gonflement, douleurs et enfin écoulement de
pus. Le traitement est simple, mais la guérison de ces plaies prend
plus de temps que les 1 à 2 semaines habituelles, et le résultat cosmétique est moins bon.
•
Avec 0 à 1,8%, les hernies incisionnelles (éventrations par les orifices
RISQUES COMMUNS
de trocart) sont nettement plus rares que les hernies cicatricielles
de la laparotomie (ouverture de la paroi abdominale), dont la fréquence peut atteindre 24%. Les signes de hernies incisionnelles sont
des douleurs locales inhabituellement fortes au niveau des plaies et
des troubles du transit intestinal. Le diagnostic est ensuite posé par
échographie ou par examen tomodensitométrique. Le traitement est
chirurgical.
•
Dans environ 25% des cas, on constate une perte de poids insuffisante. Généralement, ceci est la conséquence de troubles nutritionnels
graves, dont les causes sont souvent psychiques. Le traitement se
fait alors par psychothérapie comportementale cognitive. Les patients ayant subi un by-pass gastrique perdent en moyenne 40 à
60% de leur surpoids. Une reprise de poids deux à trois ans après
l’intervention est normale. Mais cette «rechute» peut être limitée de
beaucoup si les patients respectent les recom-mandations pour une
alimentation saine et pratiquent une activité physique régulière. Les
«péchés mortels» à éviter sont : les boissons sucrées (elles font toutes grossir, même si elles contiennent des édulcorants artificiels et
même les jus de fruits), la consommation régulière d’alcool («apéritif», stimule l’appétit), le grignotage (grignoter toute la journée donne
en fin de compte énormément de calories) et le manque d’activité
physique (l’activité fait partie de la vie). Dans de rares cas, la reprise
de poids est due à des problèmes techniques comme p.ex. une dilatation (élargissement de la poche d’estomac ou du restant de l’esto-
mac après gastrectomie). Une correction chirurgicale est possible,
mais elle présente un taux de complications plus élevé.
•
Jusqu’à 38% des patients ayant subi une opération bariatrique présentent des calculs dans la vésicule biliaire (lithiase biliaire). Si ces
patients développent des coliques biliaires déjà avant l’opération,
on procède à l’ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie) en
même temps que l’opération bariatrique. À côté des complicastions
non spécifiques, communes à toutes les opérations abdominales,
la cholécystectomie entraîne cependant des complications spécifiques comme la fistule biliaire ou les blessures des voies biliaires.
C’est pourquoi il semble raisonnable de différer la cholécystectomie, si les calculs dans la vésicule biliaire préexistant à l’intervention bariatrique ne provoquent pas de douleurs. Dans le cas où des
symptômes apparaissent par la suite, la vésicule biliaire peut être
enlevée beaucoup plus facilement et avec un moindre risque quand
le patient aura déjà perdu énormément de poids. Une telle nouvelle
intervention permettrait aussi de contrôler si des hernies internes se
sont formées et, le cas échéant, de les fermer. Par contre, si, avant
la pose d’un by-pass gastrique, on sait ou on suppose qu’il y a des
calculs dans la voie biliaire principale, qui relie le foie au duodénum
(canal cholédoque), ceux-ci doivent impérativement être enlevés
avant l’opération, car après, l’accès endoscopique (gastroscopie,
cholangio-pancréatographie rétrograde endos¬copique (CPRE) et
papillotomie (EPT)) est beaucoup plus difficile.
18
RISQUES SPÉCIFIQUES
ANNEAU GASTRIQUE
GASTRECTOMIE LONGITUDINALE
Les complications précoces spécifiques de l’anneau gastrique sont :
Les complications principales de la gastrectomie longitudinale sont les
saignements de la très longue ligne d’agrafes et la formation de fistules,
surtout dans la partie supérieure de l’estomac, près de la jonction avec
l’œsophage. Les autres complications sont moins dangereuses: les troubles de la déglutition (dysphagie) immédiatement après l’intervention,
le reflux du contenu de l’estomac dans l’œsophage, à plus long terme
l’élargissement (dilatation) du tube gastrique et une reprise de poids.
•
Obstruction gastrique aiguë, qui, dans les cas extrêmes, peut entraîner la nécrose (mort) de la poche de l’estomac, qu’il faudra alors
enlever ; Infection de l’anneau ou du réservoir placé sous la peau,
qu’il faudra alors enlever; Perforation de l’estomac. Une ouverture
indésirable de l’estomac pendant l’opération est suturée. Si elle n’est
pas découverte, elle provoquera par la suite une inflammation du
péritoine (péritonite), qui devra être opérée en urgence.Troubles de
la vidange gastrique.
•
Avec 2,3% en moyenne, les fistules au niveau de la ligne d’agrafes
dans la partie haute de l’estomac sont ici nettement plus fréquentes
que lors d’un by-pass gastrique. Leur formation est attribuée à la
forte pression dans le tube gastrique, ce qui expliquerait en même
temps pourquoi elles sont particulièrement difficiles à fermer et
qu’elles peuvent persister pendant plusieurs mois.
•
Les hémorragies précoces concernent principalement la longue ligne d’agrafes. Avec 4,8% des cas, elles sont relativement fréquentes.
•
Le plus souvent, la ligne d’agrafes se situe au milieu du tube gas–
trique. Le rétrécissement exagéré du tube gastrique (sténose) survient le plus souvent au milieu de la ligne d’agrafes, elle provoque
alors une augmentation supplémentaire de la pression en amont,
ce qui favorise la formation d’une fistule vers la jonction avec l’œsophage. La sténose gastrique doit être élargie (dilatée) en utilisant
des ballonnets. Mais ce traitement ne suffit pas toujours, et il faudra
alors procéder à une séromyotomie chirurgicale (section du tube
gastrique dans le sens de la longueur, en épargnant la muqueuse,
Les complications tardives de l’anneau gastrique sont :
•
19
Déplacement de l’anneau vers le bas de l’estomac suite à un ré–
glage excessivement étroit ou à une augmentation de la pression
due au glissement de l’anneau (slippage) ; Élargissement (dilatation) de la poche d’estomac ou – pire – de la partie inférieure de
l’œsophage; Mauvais fonctionnement du réservoir ou du tuyau de
raccordement avec l’anneau (basculement du réservoir, décrochage du tuyau de raccordement ou brèche provoquant une fuite du
sérum physiologique); Reflux acide depuis la poche d’estomac vers
l’œsophage avec inflammation de l’œsophage (reflux gastro-œsophagien); Occlusion de l’intestin grêle (iléon) par le tuyau de raccordement. Cette énumération, non exhaustive, ne mentionne que les
complictions tardives les plus fréquentes de l’anneau gastrique.
RISQUES SPÉCIFIQUES
BY-PASS GASTRIQUE ET INTERVENTIONS
ENGENDRANT UNE MALABSORPTION INTESTINALE
Complications précoces et tardives du by-pass gastrique :
•
•
jusqu’à ce que les deux bords se séparent et qu’il devienne extensible). La sténose gastrique se manifeste généralement par des
douleurs lors de la déglutition (dysphagie) et des vomissements de
salive. La dysphagie postopératoire peut aussi être la conséquence
d’une hémorragie dans la paroi stomacale ou d’une autre enflure
locale. Dans ce cas, elle disparaît assez vite spontanément.
•
Le reflux depuis l’estomac vers l’œsophage est une complication
fréquente, dont l’origine est également attribuée à l’augmentation
de la pression dans le tube gastrique. Environ 25% des patients ont
besoin en permanence d’inhibiteurs de la pompe à protons pour
bloquer la production d’acides gastriques. Si le reflux est très fort, la
gastrectomie longitudinale peut être convertie en by-pass gastrique.
Pour les patients obèses chez qui le reflux gastro-œsophagien est
chronique, le by-pass gastrique constitue incontestablement une
solution meilleure que la gastrectomie longitudinale.
•
Enfin, l’élargissement (dilatation) du tube gastrique peut aussi être
la conséquence du choix d’une calibration initiale trop large. Jusqu’à
présent, il n’a toutefois pas été possible de définir un diamètre idéal.
Une telle dilatation est une des causes d’une reprise de poids ultérieure, qui est observée dans un cas sur deux.
Après l’embolie pulmonaire, qui est la cause principale de mortalité suite aux interventions bariatriques, les fistules représentent la
deuxième cause de décès. Avec moins de 1% des cas, elles sont
heu–reusement peu fréquentes. Elles apparaissent surtout au niveau
de la poche séparée du reste de l’estomac ainsi qu’au raccordement
de cette poche avec l’intestin grêle. À la fin de l’opération, l’étanchéité des sutures en question est systématiquement contrôlée
sous pression à l’aide d’une solution colorante de bleu de méthylène. Même si, au moment de ce contrôle, les sutures semblent être
étanches, ceci n’est pas une garantie qu’elles ne s’ouvriront pas
pendant la cicatrisation, jusqu’à plusieurs jours après l’opération. La
conséquence en serait une inflammation du péritoine (péritonite), ce
qui, en règle générale, exige une nouvelle intervention de nettoyage
et de drainage. Les signes alarmants sont: une crise de tachycardie
avec en permanence plus de 120 pulsations par minute; maux de
ventre de plus en plus forts; difficultés respiratoires, fièvre. Ce sont
les signes typiques d’une possible insuffisance de la suture (fistule).
Ils appellent sans tarder à des examens ou même à une nouvelle
intervention si la formation d’une fistule paraît probable. Occasion–
nellement, dans le cas où les fistules apparaissent tardivement et
que le patient est «stable», des procédés moins invasifs entrent en
ligne de compte: la gastroscopie, l’application de clips ou de colle
de fibrine, le colmatage de l’ouverture de la fistule à l’aide d’un stent
couvert (endoprothèse) ou simplement le drainage radioguidé de la
poche de pus.
20
RISQUES SPÉCIFIQUES
•
Le plus souvent, les hémorragies précoces apparaissent après
l’opération à l’intérieur de l’estomac ou de l’intestin grêle, moins souvent à l’extérieur, dans la cavité péritonéale, sous forme d’hémorragies dites «internes». En règle générale, elles se trouvent au niveau
des lignes d’agrafes, moins souvent au niveau des sutures. Les signes cliniques sont la tachycardie et la chute de la tension artérielle,
éventuellement aussi des vomissements de sang ou des diarrhées
hémorragiques. La plupart du temps, ces saignements s’arrêtent
spontanément, mais parfois, l’arrêt des anticoagulants (qui servent
à réduire le risque de thromboses et d’embolies) ou une transfusion
sanguine sont nécessaires. Dans certains cas, on procède aussi par
gastroscopie à l’injection d’adrénaline en dessous de la source du
saignement ou à l’application d’un clip. La révision chirurgicale est ici
l’exception ; elle est réservée aux patients instables sous transfusion
sanguine.
•
Les hémorragies tardives sont les signes typiques d’un ulcère anastomotique (cf. ci-dessous). On les traite par l’arrêt de fumer, par
l’arrêt de certains antalgiques (antirhumatismaux non stéroïdiens),
avec des médicaments (inhibiteurs de la pompe à protons), par gastroscopie ou – dans le cas où ceci reste sans effet – par l’excision de
l’ancienne suture et la réalisation d’une nouvelle.
•
La distension du remnant (partie de l’estomac exclue du transit intestinal) est une complication rare, mais très redoutable. Elle peut provoquer le lâchage de la ligne d’agrafes ou entraîner la nécrose (mort)
de l’estomac. Il faudra alors procéder à une intervention chirurgicale
21
ou radioguidée en urgence pour alléger l’estomac. Les signes clini–
ques sont les mêmes que ceux de la fistule. Le diagnostic est posé
par tomodensitométrie. Chez les patients âgés, super obèses (IMC >
50), avec un diabète sévère et en cas d’interventions de révision, un
drainage préventif du remnant doit être pris en considération.
•
Une autre complication possible est le rétrécissement de la suture entre la poche d’estomac et l’anse montée de l’intestin grêle
(sténose gastro-jéjunale). Dans les études disponibles, sa fréquence d’apparition est estimée entre 0 et 20%, mais avec la technique
présentée ici, elle ne se produit que dans 1-2% des cas. Elle peut
être la conséquence du tabagisme, d’une diminution de l’apport
sanguin (ischémie) dans les tissus suturés, d’une trop forte tension
sur la cicatrice de l’anse montée de l’intestin grêle ou de l’utilisation
d’agrafages circulaires de petit diamètre. La sténose gastro-jéjunale apparaît généralement 4 à 8 semaines après l’intervention et se
manifeste par des vomissements à répétition, des douleurs lors de
la déglutition (dysphagie) ou des reflux de la poche d’estomac vers
l’œsophage (régurgitations). Elle peut conduire à l’intolérance complète d’aliments solides. Le traitement comprend une ou plusieurs
gastroscopies, lors desquelles le rétrécissement est dilaté à l’aide de
ballonnets gonflables. Ces dilatations par ballonnets présentent un
taux de complications d’environ 3% (saignements, rupture de sutures). L’intervention chirurgicale est réservée aux rares cas de sténose
qui ne réagissent pas à la dilatation par ballonnets (0,05%).
•
L’ulcère anastomotique est un défaut de la muqueuse au niveau ou
RISQUES SPÉCIFIQUES
à proximité de la suture entre la poche d’estomac et l’anse montée
de l’intestin grêle. Il apparaît dans 0,6 à 16% des cas. Les causes
possibles d’ulcère sont nombreuses : le tabagisme, la prise régulière
d’antalgiques (antirhumatismaux non stéroïdiens), une diminution de
l’apport sanguin (ischémie) dans les tissus suturés, la présence de
corps étrangers comme les agrafes ou des fils de suture non résorbables, une poche d’estomac trop grande entraînant une augmentation de la production d’acidité, le développement de fistules entre
cette poche et la partie de l’estomac exclue du transit intestinal
ainsi qu’une infection par Helicobacter pylori (une bactérie qui, avant
l’opération, est cherchée et, le cas échéant, traitée). L’ulcère cause
des douleurs et parfois des hémorragies tardives. Le diagnostic est
posé par gastroscopie. Le traitement se fait avec des médicaments
(inhibiteurs de la pompe à protons). Dans la plupart des cas, il n’y a
pas besoin d’intervention chirurgicale.
•
Selon les études disponibles, les hernies internes suite aux interventions bariatriques apparaissent dans 0 à 5% des cas. Le jéjunum et
l’iléon sont fixés à une cloison (mésentère) à l’intérieur du péritoine.
Le by-pass gastrique crée des espaces dans cette cloison, dans
lesquels peuvent se glisser (se hernier) des anses de l’intestin grêle.
Dans le meilleur des cas, ces hernies mésentériques provoquent à
intervalles irréguliers des crampes abdominales douloureuses. Mais
parfois, les anses de l’intestin grêle restent coincées de telle sorte
que le transit intestinal est obstrué, ce qui, dans le pire des cas, peut
conduire à la nécrose (mort) de presque tout le tronçon incarcéré.
Pour le patient, les conséquences d’une occlusion de l’intestin grêle
seraient fatales. C’est pourquoi d’éventuels espaces mésentériques
sont systématiquement fermés au fil non résorbable ou avec des
agrafes. Mais avec la perte de poids de plus en plus importante, des
brèches, très petites au départ, peuvent s’élargir, et la formation de
hernies internes reste donc toujours possible.
•
Le syndrome de dumping précoce apparaît chez 25 à 75% des patients ayant subi un by-pass gastrique, surtout après la consommation rapide d’aliments riches en sucre ou, moins souvent, riches en
graisses. Il dure entre 5 et 10 minutes et se manifeste sous forme de
tachycardie, chute de la tension artérielle, sueurs froides, régurgitations, nausée et faiblesse, symptômes qui rappellent ceux du mal de
mer. À cause de l’intolérance relative d’aliments hypercaloriques, le
dumping contribue à la perte de poids.
•
Le syndrome de dumping tardif (diminution excessive du taux de
glycémie) est nettement plus rare. On l’observe parfois suite à une
perte de poids. Il est la conséquence d’un taux momentanément
trop élevé d’insuline dans le sang. Les patients se plaignent généralement environ 1½ à 3 heures après le repas d’hypoglycémie, de
sueurs, tremblements et fatigue extrême. Le traitement comprend
des conseils nutritionnels, éventuellement complétés par un médicament (acarbose). Si ceci ne suffit pas, on peut reconstituer la
restriction initiale en plaçant un anneau gastrique autour de la poche
d’estomac. Une autre option est l’injection d’hormones (octréotide).
Certains centres bariatriques procèdent dans des cas extrêmes à
l’ablation partielle ou complète du pancréas ; par cette opération,
22
RISQUES SPÉCIFIQUES
une partie des patients deviennent cependant des diabétiques insulinodépendants. Dans de très rares cas, enfin, le by-pass gastrique
est reconverti en l’anatomie naturelle, mais ceci entraîne en règle
générale une reprise de poids.
•
Jusqu’à 8% des patients se plaignent de troubles du transit intestinal
(diarrhées ou flatulences excessives) déjà avant l’opération; après,
leur nombre augmente jusqu’à 46%. La plupart du temps, ces troubles ne nécessitent aucun traitement, parfois, on a du moins passagèrement recours à des médicaments. Quelquefois, on découvre
comme origine une intolérance (souvent préexistante) au lactose
ou à d’autres aliments. Le traitement est alors diététique. Une autre
origine possible est un mauvais fonctionnement du pancréas (dyssynchronie du pancréas), qui doit être traité avec des médicaments.
Parfois, mais moins souvent qu’après les opérations engendrant une
malabsorption intestinale, on observe des diarrhées très malodorantes (stéatorrhées). La constipation, enfin, est avant tout un effet
secondaire de l’anneau gastrique.
•
Après les interventions engendrant une malabsorption, on constate
généralement des carences en vitamines et en oligo-éléments. Le
by-pass gastrique provoque assez souvent des carences en fer, en
calcium et en vitamine D, ainsi qu’en acide folique et en vitamine
B12, occasionnellement aussi en vitamine A. Il n’est pas rare que ces
carences soient préexistantes, mais qu’elles ne soient découvertes
qu’au cours des examens préliminaires à la pose d’un by-pass gas–
trique. Ces carences peuvent entraîner une diminution de la masse
23
osseuse (ostéoporose) et des calculs rénaux (lithiase urinaire), une
diminution du taux d’hémoglobine (anémie), des altérations de la
peau et des troubles des fonctions nerveuses. Il est indispensable
que ces patients se soumettent à un suivi médical annuel, y compris
des analyses de laboratoire pour les vitamines, les oligo-éléments
et les hormones, et qu’ils prennent si possible tout au long de la vie
des préparations multivitaminées et du cal¬cium. Les femmes en
période de menstruation ont souvent besoin en plus de comprimés
de fer.
8 . PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
LE CHEMIN JUSQU‘À L‘OPÉRATION
Consultation
La décision de traiter l’obésité par une intervention chirurgicale est prise
selon une procédure standardisée par une équipe interdisciplinaire
(concertation entre les différents spécialistes impliqués). Chaque cas est
considéré individuellement. Les spécialistes présentent les résultats de
leurs examens, discutent le pour et le contre d’une opération et choisis–
sent enfin la technique opératoire la mieux adaptée ainsi que l’hôpital le
plus à même pour l’effectuer.
Informations et explications à l’intention du patient
•
•
•
Remise au patient d’un dossier documenté concernant le type d’intervention prévu, les complications éventuelles, les changements
dans le comportement alimentaire après l’opération ainsi que l’organisation du suivi postopératoire.
Consentement éclairé par écrit (Written Informed Consent) du
patient en connaissance des avantages et des inconvénients ainsi
que des risques et de l’évolution à longue échéance de l’intervention opératoire. D’autre part, consentement à un suivi postopératoire
régulier à vie (au minimum pendant cinq ans) dans le réseau bariatrique d’un centre accrédité.
Planification de l’opération seulement à l’issue de la consultation
multidisciplinaire.
•
Respect d’un délai de réflexion d’au moins trois mois entre la première consultation et l’intervention.
•
Consentement par écrit du patient au contrôle de la qualité selon
les règles définies par le groupe de travail pour l’assurance de la
qualité en chirurgie (AQC).
Examens avant l’opération
Comme avant toute opération, l’état physique et psychique du patient
fait l’objet de plusieurs examens. Certains examens de routine sont obligatoires. Suivant l’état de santé du patient, des examens complémentaires peuvent être nécessaires.
Examens obligatoires
•
•
•
•
•
Examens de routine comme avant d’autres interventions abdominales importantes : antécédents médicaux, examen physique, analyses
de laboratoire, échographie, tableau des micronutriments.
Évaluation de l’état de santé et de l’état nutritionnel actuels (comorbidités).
Conseils nutritionnels: Habitudes nutritionnelles, troubles alimentaires, informations concernant les changements du comportement
alimentaire après l’opération.
Consultation psychiatrique/psychosomatique.
Examen endoscopique de l’estomac et du duodénum, y compris
24
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
QUELLE OPÉRATION EST POUR MOI LA
MEILLEURE ?
•
dépistage d’une infection causée par Helicobacter pylori et, le cas
échéant, traitement de celle-ci aux antibiotiques.
Optimisation du traitement des comorbidités afin de réduire les risques de l’intervention.
Examens complémentaires (en fonction des risques individuels du patient)
•
Risques anesthésiques : ECG (cardioïde), ECG d’effort, radiographie
de la cage thoracique, test de la fonction pulmonaire, oxymétrie du
pouls la nuit (mesure de l’oxygène au doigt).
•
Examen radiologique de l’œsophage.
•
pH-manométrie (examen de l’acidité et de la pression dans l’œsophage).
•
Spiro-ergométrie (test respiratoire sur le vélo).
•
Échocardiographie (examen du cœur par ultrasons), coronaro¬graphie (cathéter cardiaque).
•
Examen pneumologique / laboratoire du sommeil : syndrome d’apnées du sommeil, syndrome obésité hypoventilation (SOH, arrêts de
la respiration pendant la nuit et respiration insuffisante).
•
Examens par absorption bi-photonique à rayons X (DEXA) pour
évaluer l’indice de masse graisseuse et mesurer la densité des os.
Calorimétrie indirecte pour mesurer la dépense énergétique.
•
Analyses de laboratoire complexes (leptine, ghréline, GLP-1, PYY,
GIP, entre autres dans le cadre d’études).
25
Faute de données suffisamment étayées par des études scientifiques, il
n’est pas possible à l’heure actuelle d’assigner la technique opératoire
la mieux adaptée au profil clinique d’un patient déterminé. De ce fait, la
pose de l’indication (choix du type d’intervention) incombe au chirurgien
traitant après consultation de son équipe multidisciplinaire. Cette décision est influencée par plusieurs facteurs: IMC, âge, sexe, niveau de scolarisation, répartition de la masse graisseuse, présence de diabète sucré
ou d’hyperlipidémie (taux élevé de graisse dans le sang), syndrome
d’hyperphagie incontrôlée (Binge Eating Disorder), hernie hiatale, reflux
gastro-œsophagien (remontées acides à répétition), attentes / préférences du patient. Le plus grand soin doit prévaloir à la pose de l’indication,
car elle revêt une importance essentielle pour la qualité du résultat de
l’opération. Elle doit reposer sur un consensus aussi large que possible
et devrait être précisée dans le rapport d’opération.
La technique laparoscopique (guidée par vidéo) doit être préférée autant
que possible à la technique ouverte.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
OÙ L’OPÉRATION PEUT-ELLE
ÊTRE RÉALISÉE ?
MON SÉJOUR À L’HÔPITAL
Les interventions de la chirurgie bariatrique doivent être réalisée dans
un centre accrédité par la SMOB pour le traitement chirurgical de
l’obé¬sité. On distingue des centres bariatriques primaires et des centres bariatriques de référence.
Les interventions en phase d’évaluation (cf. le tableau publié par la
SMOB sur Internet à l’adresse www.smob.ch) doivent être accompagnées d’une étude scientifique.
Sur ce même site Internet, vous trouverez les informations complètes sur les conditions de reconnaissance des centres de traitement
chirurgical de l’obésité, leur classification en centres primaires et centres
de référence ainsi que les principes de fonctionnement des opérations
bariatriques reconnues.
En règle générale, votre hospitalisation durera quatre à cinq jours. Pendant votre séjour à l’hôpital, tout sera fait pour assurer votre sécurité.
Dès votre entrée, toute une série de mesures seront prises pour réduire
les risques et pour faciliter une guérison rapide après l’intervention:
Les centres bariatriques primaires sont habilités à réaliser les interventions de base éprouvées :
• Gastroplastie verticale bandée (Vertical banded gastroplasty, VBG).
• Gastroplastie par anneau gastrique modulable (Adjustable gastric
banding, AGB).
• Réduction de l’estomac par gastrectomie longitudinale (Sleeve
gastrectomy, SG).
• By-pass gastrique proximal de Roux-en-Y (Gastric Bypass, RYGBP),
avec anse alimentaire de 150 cm.
Les centres bariatriques de référence sont habilités à réaliser en plus
des interventions complexes :
• Dérivation bilio-pancréatique (Biliopancreatic diversion, BPD).
• Dérivation bilio-pancréatique avec switch duodénal (biliopancreatic
diversion with duodenal switch, BPD-DS).
• Procédure en deux temps (première intervention gastrectomie
longitudinale, deuxième intervention switch duodénal ou by-pass
gastrique proximal).
• Réopérations (conversions d’une technique vers une autre).
• Réopérations après chirurgie anti-reflux.
• Opérations de révision.
•
•
•
•
•
•
•
Prophylaxie antibiotique (prévention d’infections), dosage en fonction
du poids.
Prophylaxie d’ulcères (prévention d’ulcères causés par le stress).
Prophylaxie de thromboses/embolies (prévention de caillots de
sang dans les veines et d’obstruction de vaisseaux pulmonaires), do–
sage en fonction des risques et du poids.
Mobilisation précoce (se lever), physiothérapie.
Conseils nutritionnels: composition des repas, modifications à long
terme du comportement alimentaire.
Médication à la sortie de la clinique : Prophylaxie de thromboses/
embolies (anticoagulants), prophylaxie d’ulcères (inhibiteurs de la
pompe à protons), substitution des micronutriments (préparations
multivitaminées), antidouleurs en réserve.
Fixer les rendez-vous du suivi postopératoire.
26
APRÈS L’OPÉRATION
APRÈS L’OPÉRATION
Après l’opération, vous allez rapidement perdre beaucoup de poids.
Pen¬dant cette période, il est important de faire des contrôles de suivi
plus souvent afin de prévenir à temps d’éventuels états carentiels. Par la
suite, un contrôle une fois par an sera en règle générale suffisant.
•
•
•
•
•
•
27
Des contrôles de suivi réguliers à vie (mais au moins pendant cinq
ans) dans le réseau bariatrique d’un centre reconnu.
Prévention d’états carentiels aussi bien dans la phase de perte de
poids rapide que pendant la phase de stabilisation (protéines, vitamines, oligo-éléments).
La thérapie des comorbidités causées par l’excès de poids ou des
affections associées doit être adaptée (antihypertenseurs, hypoglycémiants).
Médicaments: une préparation multivitaminée (y compris des
minéraux et des oligo-éléments) à long terme en cas d’anneau gas–
trique, gastrectomie longitudinale ou by-pass gastrique proximal, à
vie en cas d’interventions engendrant une malabsorption.
En cas d’interventions avec une composante malabsorptive, la thérapie aux antidépresseurs, antipsychotiques et anticonvulsifs doit être
contrôlée autant que possible par des analyses de la concentration
sérique.
Analyses de laboratoire régulières (annuelles) : hématologie (bilan
sanguin), coagulation (INR), chimie (électrolytes, paramètres hépatiques, fonction rénale, albumine, glucose, HbA1c), taux de fer (Fe,
ferritine), taux de lipoprotéines, hormones (triiodothyronine T3, parathormone PTH), taux de vitamines.
La fréquence des contrôles de suivi postopératoire dépend du type de
l’intervention :
Interventions restrictives
• Anneau gastrique : Un membre de l’équipe multidisciplinaire doit
vérifier le remplissage de l’anneau afin d’ajuster l’effet restrictif à la
perte de poids individuelle du patient, en tenant compte du type
d’anneau implanté.
• Anneau gastrique et gastrectomie longitudinale: Contrôles de suivi
postopératoire après 1, 3, 6, 9 et 12 mois, puis une fois par an ou au
besoin.
By-pass gastrique proximal
• Contrôles de suivi postopératoire après 1, 3, 6, (9), 12, 18 et 24 mois,
puis une fois par an ou au besoin.
Interventions engendrant une malabsorption
• Dérivation bilio-pancréatique avec ou sans switch duodénal et bypass gastrique distal : Contrôles de suivi postopératoire après 1, 3, 6,
9, 12, 18 et 24 mois, puis deux fois par an ou au besoin.
ASSURANCE DE LA QUALITÉ
ASSURANCE DE LA QUALITÉ
L’assurance de la qualité incombe aux centres fournisseurs de prestations reconnus par la SMOB. Ceux-ci s’engagent à réaliser les examens
préopératoires, les interventions chirurgicales et les contrôles de suivi
postopératoire conformément aux directives de la SMOB. Ils enregistrent
continuellement les données relatives aux patients à l’aide de la banque
de données du groupe de travail pour l’assurance de la qualité en chirurgie (AQC). L’équipe qui réalise l’opération met en place les structures
nécessaires à l’organisation de contrôles de suivi aussi complets que
possible. L’objectif de ces mesures est d’arriver à un taux documenté de
suivi postopératoire par les membres de l’équipe interdisciplinaire de
75% sur cinq ans.
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9 . ANNEXE
La SMOB a publié ses directives médicales et administratives sur Internet à l’adresse www.smob.ch.
On y trouve notamment énumérées en détail les conditions fixées par
la SMOB en vue de l’accréditation des centres bariatriques ainsi que
les exigences quant à l’infrastructure et au personnel sur lesquelles est
fondée la classification de ces centres en centres primaires et centres
de référence. Les opérations bariatriques sont classées d’après leurs
principes de fonctionnement et leur complexité. La SMOB définit quels
centres sont habilités à réaliser une opération donnée.
Un autre chapitre est consacré aux intentions et objectifs des examens
psychiatriques ainsi qu’aux questionnaires appropriés à cette fin.
Les directives se terminent par une annexe qui regroupe plusieurs tableaux. Ceux-ci définissent le rythme des contrôles de suivi postopératoire, les analyses de laboratoire recommandées ainsi que les conséquences de certains états de carence. L’un des tableaux explique en outre la
classification des patients en catégories de risque pour l’anesthésie et
pour la chirurgie.
Si pour les patients, cette annexe ne revêt pas un grand intérêt, elle apporte cependant la garantie que les centres bariatriques respectent les
exigences de qualité élevées.
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