Sud-Ouest - RTE RESO

1 RESO 15 - Juillet 2014
Rés
Sud-Ouest
édition
n°15
Klaus Ziegler, directeur de projet à GP Joule :
« Le respect des délais : un challenge réussi »
Un nouveau parc photovoltaïque de 27 mégawatts, situé au nord-est de Mont-de-Marsan, est mis en
service. Sa production est directement évacuée par le réseau à haute tension. Les explications de Klaus
Ziegler de GP Joule (producteur spécialisé en énergies renouvelables), responsable de ce projet.
Ce parc est composé de trois sites de production
distincts d’une superficie de 20 hectares chacun.
Quelles sont les particularités de ce
nouveau parc ?
Klaus Ziegler. - D’une puissance de
27 mégawatts, ce parc photovoltaïque
est situé sur la commune de Saint-Gor,
dans les Landes. Il est composé de trois
sites de production distincts d’une su-
perficie de 20 hectares chacun. L’élec-
tricité produite sur chacun des sites est
transportée par des lignes souterraines
à 20 000 volts jusqu’à un poste élec-
trique, construit dans une zone indus-
trielle proche de l’autoroute A64 à Ro-
quefort. Le courant est ensuite injecté
sur le réseau à haute tension de RTE.
Pourquoi avoir relié ce parc au
réseau haute tension et non au
réseau local de distribution ?
K. Z. - Quand nous avons présenté le
projet à ERDF pour un raccordement au
réseau moyenne tension, il s’est avéré
que le poste de distribution de Roque-
fort ne disposait pas d’une capacité
suffisante pour accueillir la production
des trois parcs. Ces sites étant relative-
ment proches les uns des autres et leur
puissance cumulée suffisamment éle-
vée, nous avons choisi de construire un
poste de transformation privé pour in-
jecter l’électricité produite sur le réseau
haute tension, qui passe à proximité.
La coopération avec RTE, acquise sur
un précédent projet dans le Lot-et-Ga-
ronne, nous a conforté dans ce choix.
A-t-il été facile de trouver une solu-
tion pour le raccordement ?
K. Z. - Le respect des délais était la
contrainte principale. Pour des raisons
de validité des permis de construire,
nous ne pouvions pas choisir pour la
construction du poste de transforma-
tion un terrain qui aurait nécessité le
suivi de procédures dont les délais d’ins-
truction n’étaient pas compatibles avec
ceux des procédures déjà engagées
pour les centrales photovoltaïques.
Nous nous sommes donc immédiate-
ment rapprochés de la Communauté de
communes du Pays de Roquefort pour
étudier les possibilités d’implantation.
La proposition qui nous a été faite dans
une zone artisanale, autorisant les acti-
vités industrielles, à proximité de la ligne
haute tension était tout à fait adaptée
pour l’implantation du poste. La mise
en service des installations à la fin du
premier semestre 2014, comme nous
en avons convenu avec RTE en août
2013, était néanmoins un challenge ; il
a été réussi grâce à la mobilisation de
tous les participants.
E N L I G N E A V E C L E S TERRITOIRES

2 RESO 15 - Juillet 2014
Inflexion de la consommation.
Contrairement à la période récente,
la consommation d’électricité dans le
Sud-Ouest connaît en 2013 une légère
inflexion par rapport à la moyenne na-
tionale. Elle est en baisse tant en Aqui-
taine (-1,4%) et Midi-Pyrénées (-1,4%)
qu’en Limousin (-1,3%). Ce recul est
principalement la conséquence du ra-
lentissement économique, la consom-
mation des particuliers continuant à
tirer la demande à la hausse. Il est tou-
tefois à noter que la situation est plus
contrastée dans la grande industrie que
dans le secteur des PME et PMI. Ainsi en
Midi-Pyrénées, la consommation brute
des grands sites industriels progresse
après avoir fortement décliné depuis
2006, alors que celle des PME-PMI
baisse significativement.
Tout ce qu’il faut retenir
du Bilan électrique 2013
région par région
Comme chaque année, RTE a publié son Bilan électrique, qui
passe au crible les évolutions de la consommation et de la
production électrique en 2013 ainsi que les conséquences pour
le réseau à haute et très haute tension.
Une évolution contrastée due à la crise économique
Evolution de la consommation par type de clientèle entre 2012 et 2013
(données brutes, non corrigées du facteur météorologique)
Particuliers Grande
et professionnels PME et PMI industrie
Aquitaine + 1,8% - 1,4% - 2,5%
Limousin + 2,7% - 0,3% - 0,6%
Midi-Pyrénées + 2,1% - 2,7% + 3,5%
Les filières éolienne
et photovoltaïque
poursuivent leur essor,
Aquitaine et Midi-
Pyrénées se classant
dans le trio de tête des
régions productrices
d’électricité d’origine
photovoltaïque.
Dynamisme régional. Sur une pé-
riode plus longue, la consommation
électrique dans le Sud-Ouest croît plus
fortement que la consommation fran-
çaise. Entre 2006 et 2013, elle pro-
gresse de 5% en Midi-Pyrénées et de
5,7% en Aquitaine, à comparer à une
moyenne nationale de 3%. Dans ces
deux régions, la croissance soutenue est
étroitement liée au dynamisme démo-
graphique. Leur population a progres-
sé d’environ 6% sur la période contre
3,7% en France métropolitaine. Quant
au Limousin, malgré une croissance dé-
mographique moins forte, la hausse de
sa consommation (+3,8% entre 2006
et 2013) s’explique principalement par
la croissance de la demande des par-
ticuliers et une bonne résistance de la
grande industrie, malgré la crise.

3 RESO 15 - Juillet 2014
Une consommation thermosen-
sible. Toute variation de température
fait varier fortement la consommation
d’électricité. C’est ce qu’on appelle la
thermosensibilité. La consommation
électrique en France en 2013 a atteint
son maximum le 17 janvier à 19h avec
92 600 mégawatts. En raison de tem-
pératures moins rigoureuses, le pic de
consommation de 2012 n’a pas été at-
teint. Cependant, la thermosensibilité
de la demande s’est encore légèrement
accentuée l’année dernière. Cette aug-
mentation, qui devrait se poursuivre,
est principalement due à la part impor-
tante du chauffage électrique dans les
logements et les bâtiments tertiaires
construits ces dernières années, malgré
un récent changement de tendance.
Cette thermosensibilité est plus éle-
vée dans le Sud-Ouest en raison d’une
part plus importante des particuliers
et professionnels dans la consomma-
tion finale. La croissance continue de
la consommation aux heures de pointe
en hiver est une contrainte importante
pour le réseau de transport électrique.
Celui-ci doit en effet être dimensionné
pour répondre à la demande lors de
ces périodes critiques.
Énergies renouvelables en hausse.
La production totale d’électricité en
France progresse légèrement en 2013,
principalement grâce à la forte hausse
de la production hydraulique (+18,7%)
ainsi qu’au développement des autres
sources d’énergies renouvelables
(+8,1%). Ces tendances se retrouvent
en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Limou-
sin. Grâce aux fortes précipitations
du printemps 2013, les productions
hydrauliques en Midi-Pyrénées et en
Limousin atteignent leur plus haut ni-
veau depuis dix ans, couvrant respec-
tivement 60% et 50% de la consom-
mation régionale. Les filières éolienne
et photovoltaïque poursuivent leur
essor, Aquitaine et Midi-Pyrénées se
classant dans le trio de tête des ré-
gions productrices d’électricité d’ori-
gine photovoltaïque. RTE accompagne
ce développement à travers les Sché-
mas Régionaux de Raccordement au
Réseau des Énergies Renouvelables
(S3REnR), déjà approuvés ou en cours
de validation.
Consommation
électrique et
température
Au cours des dix dernières
années, la pointe de
consommation a augmenté
de 36 % en Aquitaine.
À l’échelle de la région un jour
d’hiver à 19h, la consommation
d’électricité croit en moyenne
de 146 mégawatts par degré
Celsius en moins, soit la
consommation moyenne de
la ville de Bordeaux.
À SAVOIR
Ligne 63 000 kW Mousseroles - Négresse - Saint-Jean-de-Luz.

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Imprimé sur papier issu de forêt gérée en
développement durable
1, TERRASSE BELLINI
TSA 41000, 92919 LA DÉFENSE CEDEX
CONTACT : Marc Beaulieu, Directeur affaires publiques
[e-mail]
Directeur de la Publication :
Jean-Claude Reitan, Délégué RTE
Rédacteur en chef :
Marc Beaulieu
Rédaction : Vianney Aubert
Crédits photos : Médiathèque RTE, GP Joule
Conception et réalisation : Ceyrac-Lagabrielle
Impression : Capital Vision - 73, rue du Volga,
75020 Paris
Solidarité interrégionale.
En moyenne annuelle, la produc-
tion d’électricité en Midi-Pyrénées
et en Aquitaine est supérieure à la
consommation. Cependant, il ar-
rive très réguliérement que la situa-
tion s’inverse. Du courant doit alors
être acheminé à partir des régions
voisines par le réseau à très haute
tension géré par RTE. Inversement,
lorsque la région est en excédent
de production, le réseau permet de
transporter l’électricité vers d’autres
territoires. Cette solidarité électrique
entre régions, s’exerce ainsi à tra-
vers le réseau très haute tension. Elle
est d’autant plus nécessaire que la
production en hausse des énergies
renouvelables est par nature intermit-
tente (au gré du vent et du soleil).
Investissements élevés. Le main-
tien de la qualité d’alimentation
électrique du territoire est la pré-
occupation principale de RTE. Pour
y parvenir, l’entreprise adapte son
réseau à haute et très haute tension
aux évolutions de la consommation
et de la production d’électricité.
Le programme d’investissement de
RTE s’élève à 1,4 milliard € en 2014,
un montant sensiblement égal à
celui de 2013. « Ces investissements
s’inscrivent dans un contexte de
besoins croissants dans les années
à venir pour répondre aux enjeux
de la transition énergétique », ex-
plique le gestionnaire du réseau. Leur
montant est globalement en hausse
dans le Sud-Ouest. Il s’élèvera en
2014 à 187 millions € pour le Limou-
sin, l’Aquitaine et Midi-Pyrénées. Ils
financeront principalement la moder-
nisation du réseau électrique (notam-
ment en vue d’accueillir la production
d’énergies renouvelables) ainsi que
l’amélioration de la sûreté de l’ali-
mentation électrique, en particulier
en période de forte consommation.
Par ailleurs, RTE poursuit son pro-
gramme de travaux pour renforcer la
résistance de ses infrastructures aux
évènements climatiques violents.
Le montant des
investissements est
globalement en hausse
dans le Sud-Ouest.
Il s’élèvera en 2014
à 187 millions d’euros
pour le Limousin,
l’Aquitaine
et Midi-Pyrénées.
RTE poursuit son programme de travaux pour renforcer la résistance
de ses infrastructures aux évènements climatiques violents.