A14-004-F © CMPA 2014
Psychiatrie ― Les patients à risque de suicide
Il apparaît à la lumière de plusieurs enquêtes sur le sujet que plus de la moié des psychiatres a vécu le décès par suicide
d’un paent.1 Bien qu’il soit souvent impossible de prédire la survenue d’un suicide, les psychiatres peuvent prendre certaines
mesures pour fournir les meilleurs soins possible aux paents à risque.
FICHE D’INFORMATION DE L’ACPM
ACTION
POUR DES SOINS SÉCURITAIRES
EN
CONSIDÉREZ CE QUI SUIT ...
Une femme dans la cinquantaine se présente à l’urgence,
car elle craint de se faire du mal. La paente passe la nuit à
l’urgence en raison de l’absence de lit disponible dans le service
de psychiatrie où l’urgentologue aurait souhaité l’hospitaliser.
Il remplit une demande d’évaluaon psychiatrique (au
Québec – garde provisoire). Le lendemain man, le psychiatre
de garde eectue l’évaluaon. La paente semble calme et
demande son congé. Elle arme prévoir prendre quelques
jours de congé pour se reposer et rendre visite à de la famille.
Le psychiatre esme que la paente ne représente pas une
menace pour elle-même et lui accorde son congé après lui avoir
fait promere de faire un suivi avec son médecin de famille
et de retourner à l’urgence si elle a de nouveau des pensées
suicidaires. La paente se suicide le lendemain, ce qui conduit
la famille à déposer une plainte auprès du Collège, alléguant
que le psychiatre a donné le congé prématurément et n’a pas
communiqué avec la famille pour obtenir des informaons
collatérales sur les antécédents de la paente et les aviser du
congé. Un expert est préoccupé par les divergences entre le
dossier de la paente correspondant à son séjour à l’urgence et
la descripon du psychiatre. Ainsi, des notes consignées la veille
dans le dossier indiquent que la paente présente une idéaon
persécutoire et des hallucinaons qui ne sont plus manifestes
lorsque le psychiatre l’évalue le lendemain. L’expert arme que
le risque aurait été mieux évalué s’il y avait eu une demande de
renseignements sur l’état de la paente auprès de la famille ou
encore une invesgaon sur les divergences entre le dossier à
l’admission et l’évaluaon psychiatrique. Ceci n’a toutefois pas
constué une violaon de la norme de praque dans ce cas. Le
Collège a conseillé au psychiatre de recueillir des informaons
collatérales dans ce type de cas.
QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES MEMBRES
DE L’ACPM?
Le suicide est bouleversant pour tous les proches du paent,
y compris les professionnels de la santé qui se sont occupés de lui. Il
s’agit également de l’une des situaons cliniques conduisant le plus
souvent à un problème médico-légal meant en cause un psychiatre.
Il est donc essenel de documenter toute rencontre avec un paent
de manière exhausve.
Exemples de problèmes récurrents dans les dossiers liés au
suicide d’un paent :
• ne pas recueillir d’informaons collatérales lorsque cela
est nécessaire;
• ne pas eectuer d’évaluaon
appropriée du risque ou ne pas
documenter cee évaluaon;
• ne pas évaluer l’état émoonnel
du paent;
• problèmes de communicaon entre
les professionnels de la santé;
• supervision inadéquate;
• protocoles de sécurité de l’hôpital ou
de l’établissement inadéquats;
• milieu non sécuritaire sur le plan physique.
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Le SUICIDE est l’une des principales causes de décès chez
les hommes et les femmes au Canada.2
10% des dossiers de l’ACPM représentant des poursuites
en jusce et des plaintes déposées auprès d’un orga
de réglementaon de la médecine (Collège) et meant en
cause un psychiatre sont liés au suicide d’un paent.
Une ÉVALUATION INSUFFISANTE DU RISQUE de suicide
est à l’origine de la plupart des plaintes.
On constate des antécédents documentés d’actes
autodestructeurs ou de tentave de suicide chez
PRÈS D’UN TIERS des paents dans les dossiers de
l’ACPM portant sur le suicide.
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