PATHOLOGIES INFECTIEUSES I. Introduction En France, c'est la 3ème cause de mortalité. A. Les germes Quand on parle de pathologies infectieuses on parle de micro-organismes qui peuvent être saprophytes c'est-à-dire qui se développent dans la nature. Ils sont peu infectieux. On a aussi des germes commensaux qui sont situées au niveau de la peau, des muqueuses ou du tube digestif. Ces germes sont peu infectieux et protègent même le corps Par contre, on a des micro-organismes opportunistes qui, lors d'une défaillance de la défense immunitaire (maladie, coupure, …) ou à cause de la virulence du germe en lui-même vont infecter le corps. B. La transmission La contamination peut se faire de plusieurs façons : D'homme à homme. Exemples : Grippe, sida, syphilis D'animaux à homme : l'antropozoonose. Exemples : Brucellose, nouvelles épidémies : SRAS, … Par un vecteur inerte. Dès qu'on met quelque chose dans l'organisme, on introduit un élément potentiellement pathogène. Exemples : Sondes, cathéter, drains Par un parasite. Exemples : Paludisme, bilharziose C. Notion de réservoirs Ces germes s'accumulent dans les réservoirs, qui concernent l'homme et l'environnement. Exemples : L'air, la poussière, la nourriture, les animaux, les hommes eux-mêmes. Kevin CHEVALIER 1 D. Définitions ENDEMIE : C'est une maladie spécifique à une contrée ou y régnant de façon continue. Exemple : Le paludisme. CAS SPORADIQUE : C'est une infection qui existe ça et là, n'atteignant que quelques individus isolément. Exemple : Infection du poumon chez un fumeur. INFECTION COLLECTIVE : C'est une infection survenant au sein d'un groupe : Etudiants, casernes, groupes d'usagers. On parle de TIAC : Toxi-Infection Alimentaire Collective. EPIDEMIE : C'est un nombre anormalement élevé de cas, groupé dans un lieu et un temps donné. Exemples : Grippe, choléra, méningocoques. INFECTION COMMUNAUTAIRE : C'est une infection acquise en ville (au domicile du patient) INFECTION NOSOCOMIALE : C'est toute infection acquise dans un établissement de soin et qui n'était ni en incubation ni présente à l'admission du patient. Cela concerne toutes les infections qui surviennent 48 à 72h après l'admission à l'hôpital, 30 jours pour les infections de plaie opératoire et jusqu'à un an pour les infections de prothèse. La différence entre les deux est importante car les infections communautaires sont dues à des germes moins résistants que les infections nosocomiales. On aura donc à faire à des germes résistants lors d'une infection nosocomiale, entraînant l'utilisation de médicaments plus forts, et chers. De plus, les laboratoires ne font plus de recherche sur les antibiotiques, qui sont utilisés de façon trop sporadique et sur une courte durée. Ils sont donc non rentables. E. Moyens de défense L'organisme peut lutter par plusieurs façons : 1. Les moyens anatomiques. Exemples : la peau et les muqueuses 2. L'écoulement des liquides Un obstacle entraînant une dilatation ou une modification du pH de l'écoulement de ces liquides peut compromettre cette défense. Kevin CHEVALIER 2 3. La rate Elle digère les globules rouges et certaines bactéries et microbes comme le pneumocoque. 4. La réaction inflammatoire Dans la réaction inflammatoire, on a : Une rougeur Une chaleur Une douleur Une tumeur qui circonscrit le foyer infectieux On a un influx de polynucléaires et de macrophages pour se défendre 5. Le système immunitaire Ce système immunitaire fait appel aux : Les défenses cellulaires Les polynucléaires neutrophiles qui favorisent la phagocytose (détruisent les bactéries) Les monocytes – macrophages qui réalisent aussi la phagocytose Les cellules tueuses (kill cells) Les lymphocytes T qui sont mémoire de l'infection Les lymphocytes B qui sécrètent les anticorps La défense humorale Les gammaglobulines qui sont des anticorps produits par les lymphocytes B L'interféron qui est un système de défense général contre les virus C', le complément qui est un système archaïque II. Les agents infectieux On retrouve : Les bactéries et les virus. Les bactéries sont sensibles aux antibiotiques. Les virus, eux, sont sensibles aux antiviraux, plus rares que les antibiotiques. Les champignons. Exemple : La candidose due aux candidas. On parle aussi de cette pathologie via le terme de "muguet". Aujourd'hui, chez les enfants, cette pathologie doit faire penser au SIDA. Les parasites. Exemples : Les amibes dans l'amibiase (qui entraîne une diarrhée ± hémorragique), les plasmodiums Les prions. Kevin CHEVALIER 3 A. Les bactéries Le pouvoir pathogène des bactéries est du à : 1. L'adhésion C'est une étape obligatoire pendant laquelle le germe va se fixer sur une muqueuse (bronchique – digestive). Pour ceci, elles peuvent utiliser de l'adhésine. 2. Invasion Les bactéries vont pénétrer dans les cellules. 3. Acquisition de nutriments Les bactéries vont détourner les nutriments qui sont utiles aux cellules pour leur profit 4. Sécrétion de toxines Elles sont de deux types : Les exotoxines. Par exemple : Le tétanos. La toxine va se fixer au niveau de la moelle épinière et empêcher la respiration. Il faut donc trachéotomiser les patients. La diphtérie : Angine qui fabriquait des fausses membranes, entraînant la mort par étouffement. Le botulisme, Escherichia coli, staphylococcus aureus. Les endotoxines qui sont en fait les parois des bactéries gram négatifs. La simple désintégration de ces structures liposaccharidiques peut entraîner un choc endotoxique. Kevin CHEVALIER 4 6. Multiplication bactérienne a. Bactéries à multiplication extracellulaire Exemples : Le streptococcus pneumoniae qui donne des pneumopathies. Les streptococcus pyogène responsables d'infections angineuses, ORL, d'endocardite, d'infections cutanées ou de panaris Ils s'opposent à leur ingestion par les polynucléaires ou les macrophages. Ils sont de multiplications rapides et entraînent la formation de pus par : Bactériémies (présence de bactéries pathogènes dans le sang). Suppuration (création de pus) Abcès (accumulation de pus). b. Les bactéries à multiplication intracellulaire On a une multiplication lente à l'intérieur des polynucléaires ou des macrophages. Ces infections peuvent devenir virulentes ou rester quiescentes. On distingue des bactéries à multiplication intracellulaire facultative (Par exemple : les mycobactéries (tuberculose), la brucella) et des bactéries à multiplication intracellulaire obligatoire (Par exemple : les chlamydiae) Ces bactéries sont d'évolution lente. Par contre, les rechutes sont fréquentes. Pour traiter ces infections, les antibiotiques doivent pénétrer à l'intérieur des cellules. B Les virus Exemples : Herpès virus, varicelle, zona, grippe, hépatites A, B, C, E… 1. Caractéristiques Le virus contient un seul type d'acide nucléique : qu'il soit de l'ARN ou de l'ADN (mono ou bicaténaire) Il est incapable de croître ou de se diviser et se reproduit uniquement à partir de son matériel génétique. Kevin CHEVALIER 5 Le virus manifeste un parasitisme absolu. Il n'est pas capable, du fait du manque d'informations dans son génome, de synthétiser ses métabolites essentiels. Il détourne à son usage les systèmes enzymatiques de la cellule. Il utilise pour la synthèse de ses propres protéines les ribosomes et les acides nucléiques de la cellule infectée. Il se multiplie dans la cellule entraînant sa destruction. Sa structure est définie : Cubique Hélicoïdale Mixte 2. Interaction virus-hôte On aura plusieurs types d'interactions : Un hôte résistant Aucune interaction Les infections infra-clinique. On aura alors : La guérison Une infection persistante avec la possible présence de signes cliniques Les maladies cliniques aigues où l'on aura : Une guérison avec ± des séquelles La mort La guérison mais avec la persistance d'une infection latente Les maladies chroniques qui seront : Asymptomatique Latente avec des rechutes cliniques Une persistance de la maladie chronique Des manifestations tardives (infection à virus lents) III. Fièvre et infections A. La fièvre 1. Prise de température On peut prendre la température par voie rectale, buccale, axillaire (nécessite de rajouter 0,5° au résultat) ou tympanique (moins précise). Kevin CHEVALIER 6 2. Variations de la température La température peut s'élever lors : De l'effort musculaire De canicule D'exposition solaire prolongée La température peut aussi varier en fonction de la digestion et du cycle menstruel (2ème partie du cycle). On a une hyperthermie grave si la température est >41°C entraînant des convulsions (surtout chez l’enfant) >42°C entraînant la dégradation des protéines (protéines cérébrales chez l’adulte ++) On peut avoir une hypothermie lors : De noyade Quand des patients restent sur un sol froid de façon prolongée De choc toxi-infectieux 3. Signes d'accompagnement de la fièvre lors de l'infection On peut avoir Des sueurs Des frissons (quand le germe est passé dans le sang) Des douleurs : myalgie, arthralgie, localisée Une anorexie Une pâleur Des troubles du comportement B. Fièvre infectieuse 1. SRIS : Syndrome de Réponse Inflammatoire Systémique La fièvre ne signe pas toujours l'infection. Elle peut être due à autre chose Ce syndrome se définit par au moins deux des items ci-dessous : Une hyperthermie > 38° ou une hypothermie <36° Une fréquence cardiaque > 90/mn Une fréquence respiratoire > 20/min Une leucocytose > 12 000/mm3 ou < 4 000/mm3 ou plus de 10% de cellules immatures. Kevin CHEVALIER 7 Le SRIS n'est pas spécifique d'une infection et peut se rencontrer au cours : D'une infection D'une pancréatite D'une maladie systémique D'un polytraumatisme La fièvre peut être le signe d'appel d’un cancer 2. Le sepsis a. Syndrome septique non sévère On a un syndrome septique non sévère si on a un SRIS associé à une infection prouvée. Exemple : Angine, pneumopathie, pyélonéphrite, salpingite b. Syndrome septique sévère On a un sepsis sévère si on a un SRIS associé à une infection prouvée mais aussi à un dysfonctionnement d'organe Exemples : Pneumopathie hypoxémiante Pyélonéphrite avec insuffisance rénale On a comme signe de ce sepsis sévère : L'hypotension artérielle L'acidose lactique L'oligurie L'encéphalopathie aigue (patient peu conscient, délirant, qui répond mal aux questions) L'hypoxémie Les troubles de la coagulation c. Le choc septique Le patient dans un état de choc toxi-infectieux présente : Des marbrures au visage, aux coudes, aux genoux+++ et aux chevilles Une obnubilation Un pouls rapide, filant Une oligurie Des extrémités froides Kevin CHEVALIER 8 Il présente les signes hémorragiques suivants : Du purpura. C'est une extravasation de globules rouges sous la peau, ne disparaissant pas à la vitopression Des hématomes Une CIVD : Circulation Intra-Vasculaire Disséminée 3. Intensité de l'infection L'intensité de l'infection peut être signée par : Une pneumopathie bilatérale Une hépatite diffuse avec destruction de la totalité du foie ne lui permettant pas d'assurer ses fonctions : La synthèse La mise en réserve La détoxification L'atteinte d'un organe vital : Les endocardites Les reins Les méninges Le cerveau (méningites, encéphalites) Les infections nosocomiales car on a une plus grande résistance des germes aux antibiotiques. C. Progrès en infectiologie La prise en charge de l'infectiologie a été améliorée grâce à : L'hygiène La prévention (paludisme) Les vaccins Les antibiotiques Les traitements antiviraux Kevin CHEVALIER 9