MÉMOIRE

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Psychologie Cours 08
31/03/08
MÉMOIRE
I.
Généralités :
Phénomène cognitif supérieur.
Moyen rapide d’adaptation à l’environnement.
Fonction qui permet de capter, coder, conserver et restituer les informations que l’on perçoit.
Pas seulement la capacité à se rappeler.
Entre en jeu dans de nombreuses situations : calcul mental, vélo, souvenirs d’événements
vécus, connaissances culturelles, lecture, raisonnement, images mentales…
Mise à contribution continuellement, volontairement ou non
Constitue le passé de chacun.
Phénomène complexe, pas une mais des mémoires ;
Augmentation de l’intérêt porté à la mémoire :
- vieillissement de la population avec une hausse de l’incidence de l’Alzheimer,
- chez les plus jeunes, compétition sociale exigeant une mémoire de qualité.
II.
Mécanismes et Étapes de la Mémorisation :
Succession de 3 mécanismes :
- encodage (apprentissage et entrée de l’information),
- stockage (conservation et consolidation de l’information),
- restitution (rappel et récupération de l’information).
1. Encodage :
Définition :
But :
Moyen :
traitement et élaboration de l’information pour en faire un véritable
souvenir. Ensemble des mécanismes permettant à une information
d’être détectée et utilisée par l’organisme.
donner un sens et un poids à l’information en la traitant sous ses
aspects.
traitement de l’information par indiçage, association, indexation :
a. Indiçage :
ex : citron => fruit, rond, jaune… Évocation d’un indice issu de
l’encodage (fruit), permet de retrouver l’information.
b. Association :
d’idées, d’images : ex. : moyens mnémotechniques.
c. Indexation :
souvenir rangé comme s’étant déroulé à tel endroit et à tel moment.
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La qualité de l’encodage dépend de plusieurs facteurs :
-
qualité de l‘attention : éveil, intérêt, distracteurs…
qualité du traitement de l’information : indiçage, associations d’idées
nombre d’éléments à mémoriser : la difficulté croît avec la quantité
durée impartie à l’apprentissage : meilleur si apprentissage sur plusieurs jours, la
répétition améliore l’encodage
phénomène d’interférence : la qualité d’encodage peut être modifiée par
l’apprentissage d’une deuxième liste
anxiété : effet de distraction, ou bien augmentation de l’éveil.
2. Stockage :
Définition :
ensemble des phénos permettant la conservation de l’information.
Dépend de plusieurs facteurs :
- Loi de RIBOT : les souvenirs les plus anciens sont ceux qui persistent le plus
longtemps.
- temps écoulé depuis l’encodage : nombre de souvenirs important pour l’année
passée, puis diminution.
- charge affective : souvenirs chargés affectivement sont durablement stockés
- qualité de l’encodage
- qualité du sommeil (paradoxal)
- traitements médicamenteux (qui peuvent atteindre la mémoire).
3. Restitution = rappel :
Définition :
ensemble des phénomènes cognitifs qui permettent d’accéder aux
informations stockées. Phénomène élaboré. Fait appel à des
mécanismes actifs.
Dépend de plusieurs facteurs :
- qualité de l’encodage : indiçage, associations d’idées, indexation
- état émotionnel : rappel plus facile si état lors de l’encodage et du rappel identique
- formulation de la question
III.
Les Différents Types de Mémoire :
On les classe habituellement selon :
La durée de rétention :
-
mémoire sensorielle
mémoire à court terme
mémoire de travail
mémoire à long terme
Les mécanismes cognitifs :
-
mémoire implicite
mémoire explicite
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1. Selon la durée de rétention :
a. Mémoire sensorielle :
Très brève.
Correspond au temps de perception d’un stimulus par nos organes sensoriels :
- visuelle = iconique : 100 ms
- auditive = échoïque : quelques millisecondes.
Les perceptions captées par les autres sens ont un rôle moins important.
Combinaison des ≠ perceptions => identification de l’information.
Passage obligé pour le stockage en mémoire à court terme (MCT).
b. Mémoire à Court Terme (MCT) = Immédiate = Primaire :
Permet la rétention d’informations visuelles et auditives puis la restitution immédiate.
Limitée en taille et en durée (< 1 minute).
Ne peut être réduite à un système de stockage passif.
Au prix d’un effort attentionnel, la mémoire à court terme sert de support à la mémoire de
travail.
Mesurée par l’empan mnésique endroit (visuel ou auditif) :
Consiste à restituer dans l’ordre une série d’éléments (chiffres, lettres ou mots)
qui viennent d’être énoncés : empan chez le sujet normal : 7 ± 2 éléments.
c. Mémoire de Travail :
Système de stockage temporaire avec des capacités limitées.
Intégrité indispensable au maintien des fonctions exécutives : c’est à dire qui permettent un
comportement flexible et adapté au contexte : anticipation, sélection du but, planification,
organisation, évaluation des résultats, autocorrection, souplesse mentale, adaptation au
changement.
Permet d’effectuer des traitements cognitifs complexes sur les éléments stockés : suivre une
conversation, calcul mental, composition d’un n° de téléphone immédiatement communiqué,
traduction simultanée par un interprète…
Mesurée par l’Empan Mnésique Envers :
Consiste à restituer dans l’ordre inverse une série qui vient d’être énoncée ;
apprécié par le nombre d’éléments mémorisés.
Sensible à la distraction et aux interférences : => information irrémédiablement perdue.
Rôle du cortex préfrontal.
Pas d’effet de l’âge.
d. Mémoire à Long Terme (MLT) = Secondaire :
Permet la conservation durable des informations.
Codage puis stockage organisé.
Capacité (en théorie) illimitée.
Permet l’apprentissage.
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Puis les informations font l’objet d’une consolidation variable selon leur importance
émotionnelle et leur répétition.
Repose notamment sur le circuit de PAPEZ : circuit hippocampo-mamillo-thalamo-cingulaire.
2. Selon les mécanismes cognitifs :
a. Mémoire Explicite = Déclarative :
Elle est de 2 types : Épisodique et Sémantique :
i.
Mémoire Épisodique :
-
« Ce dont je me souviens »
quoi, où, quand
évènements, épisodes datés, localisés
expériences vécues
rôle des émotions
rôle du contexte pour évoquer
Récupération consciente.
Connaissance unique à chaque individu.
Rôle de l’amygdale (composante émotionnelle des souvenirs)
Rôle de l’hippocampe +++
Première touchée quand ALZHEIMER.
Exemple du WTC : avez-vous le souvenir précis du moment où vous avez appris cet
événement ? Quelle heure était-il ? Où étiez-vous ?
ii.
Mémoire Sémantique :
-
« Ce que je sais »
mémoire des faits, mots, idées concepts
Connaissances sur le monde
Informations non indexées dans le temps et l’espace
Pas de référence à l’histoire personnelle du sujet.
Récupération automatique.
Ex. : couleur d’une fraise, capitale de la France
Rôle du lobe temporal et du lobe pariétal
Démence sémantique (perte du sens des mots, des objets : on dessine un crocodile quand
on demande de dessiner un kangourou, une pelle pour une pioche…)
Exemple du WTC : Quel est le nom des bâtiments qui sont en flammes ?
b. Mémoire Implicite = Non Déclarative = Procédurale :
Mise en œuvre de manière inconsciente.
Mémoire du «savoir faire »
Acquisitions d’habiletés (angl. « abilities » = capacités) sans recours au rappel volontaire.
Exemples : conduire une voiture, faire du vélo, manger…
La mémoire explicite intervient au début (volonté d’apprentissage) puis automatisation.
Noyaux gris, cervelet, amygdale.
Pas d’effet de l’âge.
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3. Exemple de test d’évaluation de la mémoire – mini mental state examination :
Test de dépistage global des troubles mnésiques.
Note maxi = 30.
Trouble si score < 24.
6 séries de questions :
- orientation /10
- apprentissage / 3
- attention et calcul / 5
- rappel / 3
- langage / 8
- praxies constructives / 1
Conclusion sur la Mémoire :
Ne se limite pas à reproduire un comportement.
N’est pas la résultante d’un nombre de répétitions.
N’est pas que le rappel d’une information.
Pour produire un comportement nouveau dans une situation nouvelle, nécessité de
comparer avec ce qui est connu.
Rôle de l’affectivité, de l’émotion, de la motivation.
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ATTENTION
I.
Généralités :
Définition :
fonction cognitive extrêmement complexe. À tout moment, des
millions d’informations (visuelle, olfactives, spatiales) peuvent être
perçues. La sélection d’un événement extérieur (son, image) ou
intérieur (pensée) et le maintien de ce dernier à un certain niveau de
conscience.
Aspect actif et sélectif de la perception = effort, travail.
Capacité à capter une information de façon claire et distincte de la multiplicité des
informations ou pensées présentées à la conscience à un moment donné.
Peut être focalisée : seule l’information sélectionnée est examinée.
Peut être partagée : converser en conduisant (au détriment de la qualité).
Ne reste pas soutenue en continu.
II.
Mécanismes de l’Attention :
Elle est déterminée par 5 phénomènes :
- éveil cortical
- conscience
- phénomène de focalisation
- phénomène de concentration
- phénomène de motivation
1. Éveil cortical :
Localisation anatomique : formation réticulée du cortex cérébral.
But : provoquer et maintenir un état d’alerte.
Conséquences :
- adaptation posturale
- augmentation tension musculaire
- adaptation des récepteurs sensoriels (orientation des yeux, contraction des pupilles)
- modifications électriques cérébrales.
Fluctuant.
Augmenté par les psycho-stimulants, la caféine, la théine, la nicotine.
Diminué ou aboli par le sommeil, les médicaments, le coma.
Exploré par l’empan mnésique envers :
Consiste à restituer dans l’ordre inverse une série qui vient d’être énoncée ;
apprécié par le nombre d’éléments (ex. : chiffres) mémorisés.
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2. Conscience :
L’attention implique qu’il faut être conscient de la tâche que l’on effectue.
3. Focalisation :
Capacité à filtrer les informations non attendues.
Permet d’augmenter le signal à traiter en diminuant le bruit de fond.
Ex. : suivre un conversation au milieu du brouhaha d’une foule.
Trail Making Test :
Relier le plus rapidement possible et dans un certain ordre
des cercles contenant des chiffres et des lettres :
(1) Relier les chiffres dans un ordre croissant
(2) Relier alternativement un chiffre et une lettre dans un ordre croissant
Explore la capacité à prêter attention à plusieurs stimuli simultanément
et la flexibilité attentionnelle.
Test de STROOP (chronométré) :
Lire une liste de noms de couleurs.
Nommer les couleurs d’une série de formes colorées.
Nommer les couleurs dans lesquelles sont écrits des mots,
alors que ces mots sont des noms d’autres couleurs.
La présence d’une condition d’interférence teste la capacité d’inhibition
(on doit inhiber une réponse automatique : la lecture).
Explore l’attention focalisée + mécanismes inhibiteurs.
4. Concentration :
Capacité à maintenir dans le temps son attention sur une information.
Attention soutenue => coût énergétique croissant.
Tâche : barrer les A sur une page remplie de lettres différentes.
5. Motivation :
L’attention est plus facilement dirigée vers des stimuli qui intéressent le sujet.
Conclusion sur Attention et Mémoire :
Toute défaillance, par défaut ou excès des mécanismes attentionnels, retentit directement
sur les mécanismes mnésiques. Exemple des enfants hyperactifs : troubles scolaires par
défaut d’attention (focalisation en particulier).
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