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Docteur MASI Bruno
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LES TROUBLES ANXIEUX
L'anxiété est définie comme un sentiment de peur, dont l'objet n'est pas forcément défini et qui concerne
souvent un événement ou une situation à venir.
Elle fait partie de l'existence humaine et est profondément liée aux doutes, incertitudes et désirs
contradictoires qui tissent notre psychisme. En cela, elle nous parle de nous-mêmes et nous permet de
mieux nous connaître et d'avancer. Il n'est donc pas question de la considérer comme « mauvaise », même
si elle peut être pénible ou déplaisante, ni de l'éradiquer, ce qui reviendrait à faire de nous des légumes.
Cependant elle peut être considérée comme « pathologique » c'est-à-dire maladive, lorsqu'elle devient
envahissante, lorsque son intensité est une source de souffrance insupportable pour le sujet et lorsqu'au lieu
d'être un moteur, elle devient au contraire paralysante et nous empêche de vivre.
C'est dans ce cas que l'on parle de troubles anxieux, parmi lesquels on a coutume actuellement de
distinguer :
-
Les attaques de panique ou crises d'angoisse aiguës ;
L'anxiété généralisée ou état d'angoisse chronique et quasi permanent.
Les troubles anxieux apparaissent en général chez l'adulte jeune, souvent à l'occasion d'une situation
déclenchante particulière, mais quelquefois sans aucun facteur extérieur probant.
Nous nous attacherons ici à la description des attaques de panique et du trouble anxieux généralisé.
Les attaques de panique
Les attaques de panique surviennent brutalement et se traduisent par des symptômes physiques et
psychiques.
· Les signes physiques sont souvent ceux qui amènent à consulter le médecin :
- Sensations qui semblent « cardiaques » : palpitations, douleur au niveau du cour (sous le sein gauche
en général), tachycardie (accélération des battements du cour) ; l'angoisse fait monter la tension
artérielle mais de façon transitoire et sans gravité ;
- Sensations « respiratoires » : étouffement, oppression, sensation de boule dans la gorge, accélération
de la fréquence respiratoire, toux sèche ;
- Sensations « neurologiques » : tremblements, engourdissement, fourmillements, crispations
musculaires, malaise (on se sent partir, on a l'impression qu'on va mourir) avec quelquefois perte de
connaissance ;
- Sensations digestives : crampes d'estomac, douleurs, coliques, diarrhées, difficultés à déglutir ;
- Sensations dites végétatives : sueurs, rougeur, pâleur, refroidissement des extrémités, quelquefois
même marbrures.
Tous ces symptômes sont très pénibles, ils sont par eux-mêmes générateurs d'angoisse, en particulier pour
un sujet non averti qui peut s'imaginer avoir une maladie organique grave (infarctus par exemple).
Il est à noter que l'hyperventilation (augmentation de la fréquence respiratoire) aggrave les manifestations
physiques de la crise d'angoisse et peut provoquer un malaise similaire à une crise de tétanie.
· Les signes psychiques :
- Peur intense diffuse, extrêmement pénible voire insupportable ; l'angoisse peut être tellement massive
qu'elle amène certains sujets à se suicider de façon impulsive pour y échapper ;
- Sensation de catastrophe, de mort imminente ;
- Impressions de déréalisation (étrangeté du monde extérieur que le sujet a le sentiment de ne pas
reconnaître) ou de « dépersonnalisation » (c'est soi-même qu'on perçoit comme étrange, bizarre).
Le trouble anxieux généralisé
Le trouble anxieux généralisé peut être associé ou non aux attaques de panique.
Il consiste en un sentiment diffus et permanent d'attente anxieuse qui va se cristalliser sur tous les
événements de la vie, grands ou petits, dont la survenue et les conséquences vont être grossies,
dramatisées et de ruminations sur ses actions, et ses choix passés qui seront considérés comme mauvais
(ah ! si j'avais su - ce n'est pas ce que j'aurais dû faire).
Le trouble anxieux généralisé s'accompagne d'une incapacité à affronter l'existence, les relations et le
monde extérieur entraînant un repli et une réduction des contacts et activités qui seront la source d'une
appréhension et d'un manque de confiance en soi encore plus grands. On est là devant un véritable cercle
vicieux.
Le trouble anxieux s'accompagne d'insomnies, en général insomnies d'endormissement, quelquefois
d'anorexie et d'amaigrissement.
Sur quoi repose le diagnostic ?
Il est assez simple pour le médecin. Mais quelquefois des examens complémentaires seront nécessaires, si
les signes physiques sont au premier plan, comme un électrocardiogramme ou le contrôle des chiffres de la
tension artérielle.
Le traitement de ces troubles anxieux comporte trois grands axes :
· Le traitement de l'attaque de panique :
- Si les troubles sont très intenses, la consultation en urgence se justifie : médecin urgentiste ou
psychiatre ; cela est d'autant plus nécessaire que seul un médecin pourra être sûr qu'il ne s'agit pas
d'un problème physique. Par ailleurs, un entretien suffisamment long et bien mené suffit parfois à faire
céder les symptômes ;
- Un médicament dit « anxiolytique » aide souvent à calmer la crise ;
- Tout doit être mis en ouvre pour rassurer le sujet, ce qui est plus facile si ce n'est pas la première crise.
· Le traitement psychothérapeutique de fond :
Un traitement psychothérapeutique de fond est indispensable pour comprendre l'origine du trouble et pour
que le patient soit délivré de ses symptômes.
Une psychothérapie avec un thérapeute compétent est de toute façon une occasion de mieux se connaître
et de s'ouvrir davantage à soi-même et aux autres. En ce sens, l'éclosion des troubles anxieux aura été la
voie d'un enrichissement personnel.
· Le traitement médicamenteux :
- Des anxiolytiques peuvent être utilisés sur de courtes périodes pour lutter contre l'insomnie
d'endormissement - mais attention les tranquillisants sont des médicaments qui entraînent une
dépendance et une accoutumance, ainsi qu'un syndrome de manque lorsqu'on les arrête brutalement.
S'ils entraînent sur le coup une sensation de bien-être et d'apaisement, il ne faut pas se laisser prendre
au piège de la consommation régulière et prolongée qui peut conduire à la toxicomanie ;
- Une bonne hygiène de vie peut aider à lutter contre les troubles anxieux : diminuer les excitants (alcool,
thé café, cigarettes), faire de l'exercice, éviter les repas trop lourds le soir, réduire les occasions de
surmenage inutile ;
- Certains antidépresseurs (médicaments utilisés contre la dépression) permettent de lutter contre
certains troubles anxieux ; ce sont les antidépresseurs dits « sérotoninergiques » (pas tous, car
certains sont au contraire trop excitants) ; ils doivent être prescrits par un psychiatre, et leurs règles
d'utilisation sont strictes, le traitement demandant une surveillance étroite.
Les médicaments ne suffisent jamais seuls à traiter un trouble anxieux et doivent s'inscrire dans le cadre
d'une prise en charge thérapeutique globale.
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